J’étais pourtant allée voter
Avec l’envie de croire
Que tout pouvait changer
En rentrant dans l’isoloir
Mais tout s’est effondré
Tous mes rêves, tous mes espoirs
Quand j’ai vu à la télé
Les résultats le dimanche soir
J’avais pourtant espéré
Pour les beurs et pour les noirs
Qu’les Le Pen et les Mégret
Allaient droit à l’abattoir
J’avais vainement rêvé
Qu’en allant faire mon devoir
On leur foutrait une raclée
Pour pas répéter l’Histoire
Mais j’ai bien peur que les Français
N’aient que trop peu de mémoire
Y z’ont bien vite oublié
Le vel d’hiv et ses couloirs
Y z’ont quand même manifesté
Dès l’annonce de la victoire
De ces putains d’enfoirés
Mais il était déjà trop tard
Ils n’ont pas réalisé
Qu’en votant pour c’salopard
Y’avait un réel danger
Y z’auraient pourtant dû l’savoir
Ils se sont bien rattrapés
Quelques deux semaines plus tard
Ben en allant voter
Pour le moins pire de ces lascars
C’est Chirac qu’a profité
De ce bazar, de ce foutoir
Mais moi j’peux pas oublier
Je ne peux que leur en vouloir
Y z’ont tous mérité
Les foudres de mon encre noire
Parce qu’y z’ont voté par milliers
Pour ces tocards, pour ces connards
Aujourd’hui je ne peux chanter
Hélas que mon désespoir
De le coucher sur ce papier
C’est un peu mon défouloir