Prisonnier sur parole par Pierrot perdu

C’est un soir de galère, dans sa tête tout est lent.
Une vie foutue en l’air, sans envie, sans élan.
Seul avec sa misère il passe le nouvel an
En pleurant les trésors qu’il n’a jamais trouvés.
Il ne reste qu’un ressort pas encore éprouvé
Par la douleur du sort, qui pourra le sauver.
Pour guérir de ses maux, pour sortir de sa mort
Il ne reste que les mots : une chanson pour trésor.
Comme une bouteille à l’eau, une soif de réconfort
Il la pose discrètement bien fidèle à lui-même
Là où mènent ses errements : un couloir d’HLM.
Qui eût cru que par là passeraient des oreilles
Sachant entendre le la à travers la bouteille
D’une chanson aux lilas née de jours sans soleil.
Il y trouve une maison à la douce chaleur
Où bientôt sa raison diluera son malheur.
Passerons les saisons, passerons de longues heures
Bientôt il sourira auprès de compagnons
Son âme se nourrira de leurs rêves et opinions.
C’est ainsi qu’il vivra jusqu’au risque de fusion.
Le difficile sevrage est pourtant nécessaire.
Il faut tourner la page, quand les liens se resserrent
Deviennent liens d’esclavages, plus d’amitié sincère.
Lorsqu’ils coupent de ce monde, qui bien qu’étant cruel
Etouffant et immonde reste celui du réel
Des relations fécondes et des vols d’hirondelles.
Son esprit libéré de ses douleurs de vivre
Saura t-il opérer la fuite pour rester libre
Et enfin espérer trouver son équilibre.