Putain de Renaud par José
( pour Pascale…)
Putain de
Renaud, fais pas la malle.
Les larmes aux yeux,
j’ai mis la voile,
c’est trop comique
ta tronche de vieux,
t’as pris mon
cœur et sur la toile
j’écris
: « j’sais pas » et j’fais c’que j’peux.
Frérot de ma
terre et de ma langue,
tu parles d’mon
père et on est deux,
tu lis la mouette
et la harangue,
en moins de deux,
je chante pour eux.
Putain de Renaud, fais pas d’faux pas.
T’avais
pas dit tous ses mots là,
sur Lolita et sa mama
qu’j’avais
le nez dans ma flanelle
et que j’pleurais
tes étincelles !
T’écris
: « fais pas » et j’fais que ça.
A quoi ça sert
si t’y crois pas ?
Tu dis qu’ t’es
bête et qu’à ton âge
t’as plus qu’à
boire et faire naufrage.
Putain de Renaud, t’fais pas de soucis.
Laisse Sarkozy
, faire le malin
et Raffarin à
son tapin.
Garde tes ronds pour
les p’tiots,
pour ceux qui raclent
que les os
pour tous les enfoirés
d’ la rue,
pour tous les gris
et les exclus.
T’es pas poch’tron,
t’as le cœur en cendre,
lis Barthes au lit
avant d’descendre
Putain de Renaud, j’suis ton Pierrot.
Celui qu’est
là, quand, où il faut.
J’m’appelle
Abdel, farah ou Flo
A moins que j’
sois un polonais
d’la mine, d’la-bas,
enfin tu sais,
tous exilés
de Baragnon,
de l’Elysée
ou d’Matignon.
C’est eux les
cons qu’ont tous les ronds,
pas eux qui dorment
sous les ponts.
Putain de Renaud, putain de Renaud,
Suis d’la
famille qu’a honte d’être riche,
mais d’tous
tes mots, j’ fais un gueuleton,
une franch’
tablée qu’a pas renoncé
à dénoncer,
à s’insurger,
à mettre du
blé dans la terre grasse
à foutre la
paix à chaque bidasse.
Putain de
Renaud, j’te serre la main,
t’es mon frérot,
va au turbin.