Renaud, des prolos aux bobos

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Sur Renaud bien sûr !

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Abricotine
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par Abricotine »

Yann quib a écrit :ha bin si, je fume et je bois et ça m'empeche pas de faire aussi du sport .... plus manicheen que vous, on en fait plus !
Oh tout de suite les grands mots ! Bon alors, si tu picoles et tu fumes, tout n'est pas perdu ! :P

Quand au sport, je me contente de la natation et de la marche. Et ouais, comme tu le dis, fumer et picoler n'empêchent pas de se bouger.
Sans haine, sans violence, sans pizza
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Born X
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par Born X »

Pour ceux et celles qui auraient oublié:
Mais il était con comme un manche,
Comme un déjeuner du dimanche,
Comme un article du Figaro...

Simple soldat, brave matelot,
Surtout ne m'en veuillez pas trop
Cette chanson je ne l'ai chantée
Que pour les planqués, les gradés
Les abonnés du Figaro
La première décision vient du coeur et l'intelligence, dont nous sommes tous dépositaire, doit faire ce que notre coeur décide.
La normalité n'est pas le summum de ce qui peut s'atteindre.
Anne-Claire Damaggio
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Saint Maïeul
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par Saint Maïeul »

Renaud cité dans l'article du 25/04/2016 sur Libération : "un sous-Pierre Perret torché à l’anisette"
Et si on fichait la paix aux bobos ?

Par Eric Sénabre, Romancier jeunesse — 25 avril 2016 à 18:31

Excepté dans les fantasmes des politiciens de droite, le «bobo» ne vit pas dans un loft luxueux à Paris mais souvent en banlieue, il vient plutôt d’un milieu modeste et exerce une profession (graphiste, illustrateur, musicien…) dont il semble acquis qu’elle n’appelle pas de rémunération – ou alors, symbolique.

Je suis romancier jeunesse - et aussi (un peu) journaliste ; j’achète mes céréales et mon lait de soja dans les magasins bio, et je préfère faire mes courses chez les petits commerçants ou au marché plutôt qu’aller en grande surface ; je me rase au coupe-choux, en utilisant des produits d’import ; je collectionne - et utilise - des appareils photo argentiques ; je bois de la bière de microbrasserie, et j’achète mon thé en vrac au prix de l’uranium ; j’ai troqué mon scooter pour un vélo. Il est assez probable que la petite fille qui a débarqué dans ma vie, il y a un mois et demi, aura des jouets en bois et des jeux éducatifs estampillés Montessori. J’en oublie probablement, mais en l’état, voilà qui me qualifie déjà, pour le titre de «über-bobo». Petite entorse au cahier des charges : je n’habite pas rue Oberkampf, à Paris, mais dans un immeuble de banlieue. Cela me permet toutefois d’aller faire mon footing de bobo au bois de Vincennes, accompagné de mon border collie de bobo.

Maintenant que cette appartenance sociale est établie, une question me taraude : De quel crime suis-je coupable ? Pas seulement moi, du reste, mais tous les autres «bobos» qui semblent, aujourd’hui, cristalliser le mépris d’une partie croissante de la population. Cette question, je me la pose, en réalité, depuis qu’un sous-Pierre Perret torché à l’anisette s’est emparé du sujet en chanson. Je m’y retrouvais, bien sûr. On s’y retrouvait. Toutefois, l’exposé des chefs d’accusation avait de quoi laisser perplexe : les bobos, donc, font leurs courses dans les marchés bio, préfèrent se déplacer à vélo, ont des enfants bien élevés (qui ont lu le Petit Prince à 6 ans), lisent Télérama, regardent Arte, fréquentent les musées et les galeries d’art. Bien. C’est vraiment grave, tout ça ? On mérite vraiment des coups de caillasses pour aimer la culture et manger sainement ?

Le «bobo» est devenu l’homme à abattre des politiciens de droite. Sa seule présence en un lieu, dans un rassemblement, un mouvement, suffit à y porter le discrédit. Parce que les bobos, c’est du vent ; des bons à rien qui ne comprennent rien aux vrais problèmes de la société.

Que l’on soit bien d’accord : des petits bourges bourrés de fric qui croient amusant de jouer aux pauvres, il en existe. Ce sont ceux-là qui, peut-être, vont faire des voyages hors de prix à l’autre bout du monde, reviendront avec des photos de vieillards édentés et d’enfants courant pieds nus dans la rue, et parleront de cette pauvreté honteuse avec des trémolos dans la voix - alors qu’ils n’ont jamais remarqué le clochard qui squatte le banc devant chez eux depuis cinq ans. Ceux-là sont certainement très agaçants. Mais reflètent-ils la réalité du bobo moyen tel que le fantasment Renaud, Copé, Sarkozy et bien d’autres ?

Eh bien, non. C’est vrai, nous autres bobos, exerçons pour beaucoup des professions «créatives». Graphistes, journalistes, écrivains, illustrateurs, traducteurs, musiciens… c’est-à-dire, les métiers dont il semble aujourd’hui acquis qu’ils n’appellent pas de rémunération - ou alors, symbolique. En conséquence, les bobos, dans leur majorité, n’habitent certainement pas des lofts luxueux. Outre leurs visites au Naturalia, ils passent leur temps à courir après le fric que les non-bobos leur doivent (tout en leur crachant dessus dès que l’occasion se présente). Et, plus surprenant, encore, peut-être, nous autres bobos ne venons généralement pas de familles riches - un parent instit, c’est souvent le bout du monde. On a pour beaucoup connu une enfance en HLM. Et avoir tout fait pour ne pas y rester ne fait pas de nous des sociaux traîtres.

Alors, bourgeois ? Allez dire ça à ma banquière. Bohème ? Peut-être, mais peut-être aussi parce qu’il ne nous reste pas grand-chose d’autre que ce dandysme (je suis prêt à entendre «snobisme», si ça en réconforte certains).

Il n’empêche : qui assassine-t-on en allant au musée ? De qui vole-t-on le repas en préférant Neil Hannon à Johnny Hallyday ? En quoi, bon sang, est-on tellement dérangeant ? Pourquoi serions-nous si détestables ? Parce que l’on vit en vase clos, «entre bobos» ? La belle affaire ! J’aimerais savoir quand, pour la dernière fois, des politiciens tricards ou des has been de la chanson française sont allés gueuletonner avec des travailleurs à la chaîne ; et j’aimerais comprendre en quoi un chroniqueur du Figaro peut s’imaginer plus en phase avec les réalités du pays que les jeunes - et moins jeunes - qui vont se geler toute la nuit place de la République.

Le mariage pour tous ? Une idée de bobos. L’écologie ? Un passe-temps de bobos. La fraternité ? Une lubie de bobos. Aujourd’hui, le mot «bobo» est devenu la réponse à tout, les deux syllabes qui disqualifient d’emblée tout projet humaniste. C’est que le bobo est, par définition, incapable de sincérité. Tout ce qu’il entreprend, tout ce pourquoi il milite, est donc intrinsèquement indigne d’être défendu. Pire : comme on a pu le voir, les bobos représentent la seule frange de la population dont on peut, à la limite, comprendre qu’on lui tire dessus au fusil d’assaut à l’occasion d’un petit verre en terrasse, ou pendant le concert d’un groupe ultraconfidentiel. Tout ça parce que les bobos préfèrent le müesli artisanal aux Kellogg’s coupés à la limaille de fer.

On ne dit jamais «bobo» avec bienveillance : c’est toujours «sale bobo» que l’on sous-entend. Eh bien vous savez quoi ? Les bobos vous emmerdent. Oui : entre deux relances de l’Urssaf (parce qu’on met six mois à nous verser 2 000 euros pour un travail qui en vaut 6 000), entre deux IPA, entre les deux concerts qu’on pourra s’offrir dans l’année, on vous emmerde. Enfin, «vous», façon de parler. Seuls ceux qui emploient ce mot toutes les deux phrases devraient se sentir visés. Ceux-là, qu’on ne voit probablement pas beaucoup faire la queue non plus à la caisse de Carrefour, qu’ils sachent une chose : on préférera toujours être des bobos que de beaux connards.
http://www.liberation.fr/debats/2016/04 ... os_1448566
Banalyse :)
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Yann quib
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par Yann quib »

"comme on a pu le voir, les bobos représentent la seule frange de la population dont on peut, à la limite, comprendre qu’on lui tire dessus au fusil d’assaut à l’occasion d’un petit verre en terrasse, ou pendant le concert d’un groupe ultraconfidentiel. "

rien que cette phrase, ça démontre quand même la grosse connerie du mec !
E kreiz an avel, atao!
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adieu minette
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par adieu minette »

Oui, texte putassier et grotesque !

Bien sûr tous les jours, il y a des actes anti-bobos, on tabasse du bobo le soir dans les rues, on crie "les bobos rentrez chez vous", on tague des maisons de bobos "ordures de bobos", on incendie des centres où se regroupent des bobos, on crache à la gueule des bobos pour leur sexualité....

Quand on voit l'inflation des actes racistes en France, de haines, il y en a tous les jours, ce texte de victimisation me fait vomir. :twisted:
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lucien
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par lucien »

Ça, en effet, c'est une grosse connerie. Pour le reste, il s'en sort plutôt pas mal dans la définition (et ça me conforte, yann, dans ce qu'il te plairait de croire... je suis loin d'être un bobo. Je suis pas loin, même d'en être à l'opposé.

Sinon, non, le mec n'est certainement pas un con, et démonte pas mal d'idées reçues (dont celles que tu trimballes...).

(ha zut, "adieu minette" s'est interposé... pas d’accord avec lui, donc. Et je ne vois pas de victimisation, mais une espèce de fourre tout si global qu'il en perde son sens (dans la bouche de qui cela devient une insulte...).
"La seule différence entre un fou et moi, c'est que moi, je ne suis pas fou".
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Yann quib
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par Yann quib »

j'ai relu, et effectivement, il n'est pas si con. J'avais un peu bloqué sur cette phrase débile.
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Tord
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par Tord »

C'est vrai que pour cerner le ridicule du texte, y a qu'à remplacer "bobo" par "juif" ou "arabe".
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adieu minette
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par adieu minette »

J'en ai vu d'autres :
De quel crime suis-je coupable ? Pas seulement moi, du reste, mais tous les autres «bobos» qui semblent, aujourd’hui, cristalliser le mépris d’une partie croissante de la population
Les bobos qui cristallisent le mépris en France ? Sans déconner !
Pourquoi serions-nous si détestables ?
N'importe quoi, ce sont pas les bobos qui sont détestés en France, les faits divers le prouve tous les jours.
On mérite vraiment des coups de caillasses pour aimer la culture et manger sainement ?
Un connard qui ne doit pas savoir ce que sait de se faire caillasser. Je me dévoue pour lui montrer ?

Le «bobo» est devenu l’homme à abattre


Après les migrants, les réfugiés de Calais, les musulmans....

Eric Senabre est un pauvre type qui se victimise... Qu'il mette le bout de son nez dehors, qu'il ouvre un journal. Il verra qui est détesté, qui est caillassé, qui on veut abattre....
Modifié en dernier par adieu minette le 26 avr. 2016, 11:23, modifié 1 fois.
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Myr
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par Myr »

Non il n'est pas si con ce texte. Il dit même pas mal de vérités.
Le coté bobo, c'est l'argument principal contre les nuits debout. En voilà un argument qu'il est bon tiens !
Par des politiques, par des journalistes…
Et c'est vrai que dès qu'un truc à l'air de près ou de loin apprécié par les bobos, il est direct remis en question. Rien que ici sur ce forum je l'ai vu.
Les bobos ils respirent de l'air aussi, ils vont pas s'interdirent l'air aussi ceux qui aiment pas les bobos ?
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adieu minette
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par adieu minette »

Soutien au peuple afghan et aux ukrainiens.
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par adieu minette »

Alors j'ai lu pas mal d'articles de presse sur Nuit Debout et d’émissions à la radio. Je n'ai ni lu, ni entendu une seule fois le mot bobo. Je n'ai pas dû lire les bons. Je refouillerai.
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Myr
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par Myr »

Non mais le mec qui a écris ce texte ne parle pas de la même chose, c'est pourtant clair !
À aucun moment, il n'exclue les autres violences, le racisme etc. Et il ne demande pas à être pris pour victime de ce qu'il n'est pas.
Myr
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par Myr »

adieu minette a écrit :Alors j'ai lu pas mal d'articles de presse sur Nuit Debout et d’émissions à la radio. Je n'ai ni lu, ni entendu une seule fois le mot bobo. Je n'ai pas dû lire les bons. Je refouillerai.
Alors je sais pas comment t'as fait pour pas les voir ! ils me sont passés sous le nez sans faire exprès.
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Pourquoi d'abord ?
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Re: Renaud, des prolos aux bobos

Message par Pourquoi d'abord ? »

Born X a écrit :
SVPat a écrit :Source Le figaro.fr
T'aurais commencé l'article par ça je me serait même pas fait chier à lire ce condensé d'aigreur et de clichés approximatifs rédigé par un frustré qui reproche aux autres d'être des has-been parce qu'il vit lui même très mal le fait d'être un never-been.
Pareil je me serais pas fait chier à lire ce torchon

"mais il était con comme un manche
comme un déjeuner du dimanche
comme un article du figaro"


"Cette chanson je ne l'ai chantée
Que pour les planqués, les gradés
Les abonnés du figaro"
Modifié en dernier par Pourquoi d'abord ? le 26 avr. 2016, 11:32, modifié 1 fois.
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