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Renaud raconté par son frère
Paris Match|Publié le 23/03/2016 à 15h54 |Mis à jour le 23/03/2016 à 16h02
Clope au bec, attablé à la terrasse de La Closerie des lilas, Renaud regarde son verre plutôt que Dominique, sa première épouse et mère de Lolita, le médecin addictologue qui a fait spécialement le déplacement, ou encore moi-même. Ce 2 septembre 2015, nous tentons une nouvelle fois de le convaincre de partir se mettre au vert, au moins pendant quelques jours, avant d’entrer en studio pour démarrer la production de son nouvel album. Voilà trois mois qu’il s’est enfin décidé à écrire, après le silence de huit ans qui a suivi son dernier concert de six heures à la Cigale, offert à ses fans le 29 septembre 2007.
Se soigner, il s’y est résolu mollement, reculant toujours devant l’obstacle. Cette fois, il se dit prêt et donne rendez-vous au médecin le lendemain, à 11 heures, à son domicile parisien, pour organiser la prise en charge. Mais, le lendemain, à l’heure prévue, sa porte est close. Par un bref SMS, il justifie son absence : « Je suis parti à Bruxelles, au studio. » La santé peut bien attendre, certainement pas la création…
Ce cher Nord pour lequel Renaud éprouve une affection particulière
Nous sommes le 24 novembre 2015, soit onze jours après les dramatiques attaques terroristes de Paris. Je débarque gare de Bruxelles-Midi, pour le rejoindre. La capitale belge est en état d’urgence, les chars sont dans la rue. L’avenue Louise, sorte de tristes Champs-Elysées locaux, est déserte. Renaud se trouve à quelques encablures de là, à Ixelles, tranquille quartier résidentiel où sont nichés les mythiques studios ICP, parmi les plus célèbres d’Europe.
Le 12e album de Renaud, sans titre, sort le 8 avril chez Parlophone/Warner. DR
Lady Gaga, Pharrell Williams, Johnny, Vanessa Paradis, Goldman et bien d’autres ont séjourné dans ce havre de paix, planqué au fond d’une allée derrière de hauts murs de brique typiques du Nord. Ce cher Nord pour lequel Renaud éprouve une affection particulière, liée aux origines de notre mère. A 13 ans, son père, Oscar, poussait les chariots au fond de la mine à Douai. Il ne se privait pas de nous le rappeler lorsque, jeunes adultes, nos vies de bohème de post-soixante-huitards l’excédaient. Quel contraste avec notre grand-père paternel, éminent mandarin helléniste et professeur de poésie grecque à la Sorbonne ! Le prolétariat d’un côté, la petite bourgeoisie intellectuelle de l’autre… Une belle dichotomie qui a assurément influencé Renaud...
Retrouvez la suite de cet article dans Paris Match en kiosque le jeudi 24 mars 2016
(Vidéo Daphné Mongibeaux, propos recueillis par Caroline Mangez.)
Par David Séchan