[Presse] La Provence 8/4

Albums, livres, concerts,...
Sur Renaud bien sûr !

Modérateur : modérateurs

Répondre
Avatar du membre
SVPat
Messages : 4465
Enregistré le : 27 nov. 2002, 14:30
Localisation : Marseille
Contact :

[Presse] La Provence 8/4

Message par SVPat »

Publié sur La Provence (http://www.laprovence.com)

Renaud, à fleur de peau

"Je n'ai que 64 ans bientôt (le 11 mai), alors quand je vois Hugues Aufray et Aznavour, je me dis que j'ai encore un peu de marge".

Par Annabelle Kempff

Créé le 08/04/2016 09:09

On le retrouve dans son repaire à l'Isle-sur-la-Sorgue, Le Bouchon. "La Provence ? Quand je suis ici, je lis toujours le journal", commence-t-il. En levant les yeux sur le mur du restaurant tapissé de photos et de coupures de presse, on en voit une justement de Renaud lisant La Provence. On le lui fait remarquer. "C'était à l'époque de la nouvelle formule, plus petite ou plus grande, je sais plus..." Plus petite, lui précise-t-on. "Pendant des années, s'approche-t-il, après la lecture, je faisais la grille des mots-fléchés. Je me régalais..." Il sourit, ses yeux pétillent. Renaud va mieux. Depuis 6 mois, il ne boit plus, juste de l'eau et beaucoup de Coca Zéro. "Tu as vu ma tête ?, maugrée-t-il, un peu plus tard dans l'interview, en nous montrant une photo dans son téléphone. C'est la photo d'une Une "d'un de ces torchons qui n'ont pas arrêté de me harceler pendant 10 ans et qui m'ont photographié dans des états patibulaires. C'était il y a 6 mois quand je buvais. Pas beau hein ? Je ne dirai pas que j'ai rajeuni de 10 ans mais presque..."

Pourtant, si, Renaud renaît. Il y a ce disque, sans titre, qui sort aujourd'hui, cette tournée baptisée opportunément Le Phénix Tour dont il pourrait doubler voire tripler les dates dans certaines villes comme Marseille (il l'espère), ses chroniques pour Causette et Charlie Hebdo, et des projets de nouvel album et même de film.


Dans sa vie personnelle, le chanteur va aussi de l'avant. Il s'est acheté, il y a 15 jours, une nouvelle moto, "une grosse Indian, 1800 cm3, 400 kilos ; c'est trop gros pour mes petites jambes frêles, mais elle est magnifique". Il nous montre sa photo. Elle doit arriver dans une heure à l'Isle-sur-la-Sorgue. "Comme je ne suis pas un vrai biker, je l'ai fait venir de Paris en camionnette", plaisante-t-il.

Après avoir récupéré "sa bécane", il ira chez le tatoueur. Sur son avant-bras, il arbore deux nouveaux tatouages, un tigre et la Corse. Mais là, il veut remettre des couleurs sur des empreintes plus anciennes sur le torse, celle de Romane à sa droite et celle de Malone, son fils, à sa gauche. Un symbole pour un père qui est passé, selon lui, à côté de 10 ans de la vie de son "petit bonhomme". Dans son disque, il lui dédie deux chansons, aux côtés de celles tout aussi poignantes sur les drames de notre époque. Un album ô combien émouvant d'un artiste hypersensible, un vrai coeur d'artichaut, qui doit sa résurrection "à l'amour".

##Et_#AUSSI_1_#

Votre disque sort enfin. Quel sentiment vous anime ?
Renaud : Je suis un peu déçu qu'il soit si triste, tellement introspectif, et si peu ouvert au monde. Mais j'espère que ces chansons toucheront des gens. C'est ce qui m'importe avant tout. Je parle de mes mômes, ma petite-fille Héloïse (fille de Lola Séchan et de Renan Luce, ndlr), mon fils Malone, des victimes des attentats. Mon anniv, c'est une chanson fantaisiste mais au fond triste et grave, parce qu'on fête mon anniversaire comme un grand jour alors que, pour moi, c'est un jour de deuil. Chaque anniversaire, c'est un coup de poignard dans ma jeunesse, un an de plus vers la mort... que je souhaite la plus lointaine possible (sourires). Je n'ai que 64 ans bientôt (le 11 mai, ndlr), alors quand je vois Hugues Aufray et Aznavour, je me dis que j'ai encore un peu de marge.

Parmi ces chansons introspectives, il y a aussi "La vie est moche et c'est trop court"...
Renaud : Beaucoup de gens l'aiment, moi pas trop. C'est la chanson la plus désespérée de mon répertoire. Elle est noire, et très vraie. La vie est moche parfois, trop courte toujours.

Ne craignez-vous pas de vous dévoiler ainsi ?
Renaud : Non, je n'ai aucune pudeur. Je livre mon âme dans les chansons comme une stripteaseuse montre son cul.

Ce disque est effectivement très émouvant. Pourquoi ?
Renaud : Il n'y a pas beaucoup de chansons colère, mais j'espère, beaucoup d'émotion. Comme je l'explique dans ma dernière chronique pour Causette, depuis un an, je ne fais que pleurer, pleurer sur les choses qui m'arrivent dans ma vie, pleurer sur les messages des gens qui m'aiment tellement, démesurément, d'un amour indéfectible après 10 ans d'absence, 10 ans d'errance, 10 ans à me perdre dans des problèmes éthyliques. Ils sont toujours là, ils me le témoignent. Et puis pleurer de colère devant les attentats et la barbarie de ce monde.

Qu'est-ce qui vous a donné l'envie de réécrire des chansons ? La mort de vos amis de Charlie Hebdo ?
Renaud : Entre autres. Mes amis de l'Hyper cacher aussi. Ce qui m'arrive dans ma vie avec cet alcool qui a failli me tuer, et ça m'a fait très peur, ma famille, et ces dizaines de gamins qui sont morts dans des accidents à deux roues...

D'où la chanson "Dylan" ?
Renaud : Elle est le condensé des dizaines de lettres de témoignages de mères éplorées, de frères esseulés, devant la mort d'un fils, d'un petit frère à bord d'une mobylette, d'un scooter... Ce personnage que j'appelle Dylan, c'est le petit-fils d'une de mes fans qui a été enterré avec un bandana rouge autour du cou et qui serrait dans ses poings une pochette d'un de mes disques... (il plonge les yeux dans son Coca).

Il y a cette chanson "J'ai embrassé un flic" que vous n'auriez pas pu écrire il y a 30 ans.
Renaud : C'était le 11 janvier 2015. Nous étions 4 millions dans les rues de Paris. Je n'ai pas embrassé un flic mais je l'ai enlacé. Je l'ai pris dans mes bras, tapé dans le dos. "Merci mon frère". Et il m'a répondu : "De rien mon pote". Il était chaleureux, bienveillant... Oui. On grandit, on vieillit, on mûrit, on change. Mon regard a changé sur les gens, la vie, la société, sur les flics, heureusement. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

Vous dédiez deux chansons à votre fils Malone. Les aime-t-il ?
Renaud : Oui. Il est fier. Il est heureux. Maintenant, qu'il me revoit en pleine forme, vaillant, dynamique, plein d'enthousiasme, de projets, il me fait de grands sourires, il ne m'en faisait plus. Il m'embrasse, il ne m'embrassait plus. Il m'appelait Renaud, au lieu de papa... (silence) Maintenant, il me tient la main au resto et on fait des parties de scrabble sur le téléphone. Et il me bat ! Si ! Il a 10 ans. Et il écrit des chansons, magnifiques de poésie. C'est sa mère qui fait la musique. Je l'ai inscrit à la Sacem. Il est le plus jeune auteur de la Sacem ! (il jubile) Je retrouve enfin mon fils, dont je suis passé à côté de l'enfance. Ivrogne que j'étais, zombie, titubant, trébuchant, bafouillant, vomissant...

Parmi ces projets, il y a la scène...
Renaud : J'ai hâte. Quand je pense que c'est dans 6 mois, ça me désespère. Ce sera une longue tournée, avec après, les festivals d'été, l'étranger (Québec, Londres), une version acoustique...

Comment vous préparez-vous ?

Je me prépare un petit peu en chantant dans les concerts d'I Muvrini. Physiquement, je fais un peu de vélo d'appartement. Un peu de moto mais ce n'est pas ça qui muscle... En fait, je ne suis pas très vélo. Je ne suis pas sportif du tout (il sourit).

Et votre voix ?
Renaud : Ça va. Je me suis arrêté de boire depuis 6 mois. Seule la nicotine est un vrai fléau. L'arrêt de l'alcool a sauvé provisoirement mes cordes vocales.

Sur un de vos concerts d'I Muvrini, vous avez encore manifesté votre soutien à Yvan Colonna.
Renaud : Dans mon âme et conscience, je le crois innocent mais je peux me tromper. Je ne vais pas clamer son innocence sur les toits. Je dis simplement qu'il aurait pu bénéficier de la présomption d'innocence et du bénéfice du doute.C'est un combat où je suis un peu seul, il y a Dutronc, qui s'engage rarement, Yves Duteil, Guy Bedos. Donc je suis en bonne compagnie dans ce comité de soutien.

Avez-vous d'autres projets ?
Renaud : Faire un autre disque d'ici Noël. J'ai déjà écrit 10 textes en moins de 48 heures.

Sera-t-il moins douloureux ?
Renaud : Infiniment moins. C'est un disque pour les enfants. J'en ai toujours rêvé ! J'ai confié la musique à Renan Luce.Et puis, j'ai un projet de film dont le scénario est en train d'être écrit, pour moi, par Kervern et Delépine.

Aurez-vous le premier rôle ?
Renaud : Mais oui ! Et ça me met en joie. Ce sont des génies du cinéma. J'ai vu tous leurs films. Je viens de voir Saint Amour, une merveille de poésie, avec une actrice sublime qui s'appelle Céline Sallette, dont je suis tombé amoureux, qui a crevé l'écran, qui m'a crevé le coeur. Je me suis démerdé pour avoir son numéro de téléphone, par Gustave Kerven. Je lui ai fait une déclaration d'amour au téléphone. "Bonjour, je suis le chanteur Renaud, oui le vrai, je voulais vous dire que vous m'avez crevé le coeur. Vous viendrez boire un verre un de ces jours ?"- "Ah oui, bien volontiers !" Elle ne m'a jamais rappelé. Je tombe amoureux toutes les cinq minutes.

Où en êtes-vous en amour ?
Renaud : C'est la seule chose qui me manque aujourd'hui. J'ai le confort, des amis, des amours, de l'argent, un toit sur ma tête, deux même (à Paris et à l'Isle-sur-la-Sorgue)... Mais je n'ai pas l'amour. Je ne suis pas bon pour le couple. En tout cas, c'était incompatible avec l'alcool. Ma première femme m'a quitté à cause de ça, l'alcool et tout ce que ça entraîne, la paranoïa, la dépression... Et la seconde aussi...

Dans votre film, il pourrait y avoir Céline Sallette...
Renaud : (Il sourit) J'aimerais bien (dit-il en chuchotant). Ah oui, s'il pouvait y avoir Céline Sallette au générique... Ce serait magnifique.

Retrouvez l'intégralité de la rencontre dans le prochain "Gens du Sud"

Séquence émotions
Ce n'est pas ici le Renaud des coups de poing et des coups de gueule. Mais celui des émotions justes, des émotions vraies de "Mistral Gagnant" et de "Putain de Camion". Pour son retour après ses Ballades irlandaises parues en 2006 "un disque musicalement très bien, mais vocalement lamentable, où je chantais comme un goret" selon ses propres termes, le chanteur qui a troqué son bandana rouge pour plus de tatouages, parle de lui, de ce qui le touche, et par extension, nous bouleverse. Il y a des chansons adressées à "ses" mômes, "Héloïse" (sa petite-fille), "Petit bonhomme" et une version jazzy de "Ta batterie" écrite pour le disque collégial de Grand Corps Malade, dédiées à son fils Malone. On connaît le single "Toujours debout" qui célèbre sa résurrection. Mais Renaud prend aussi sa plume pour évoquer les drames des attentats avec "J'ai embrassé un flic", sa façon à lui d'évoquer la marche de janvier 2015, et "Hyper cacher", ce "petit endroit pépère tout près du métro Saint-Mandé où soudain ce fut l'enfer[...]". Il aborde également d'autres sujets d'actualité :"Petite fille slave" sur la prostitution ou "Dylan" sur ces jeunes qui se tuent sur la route. Des textes sincères portés par une voix qui reste fragile et dont on sent l'évolution selon les enregistrements. Cette transparence ajoute alors en émotion. Musicalement, on est en terrain connu : guitares acoustiques, mélodies au piano et harmonica. Cela peut sembler naïf parfois, mais c'est bien le Renaud tendre et sans fard que le public aime depuis 40 ans.

Album dans les bacs aujourd'hui (Parlophone/Warner Music) En concert le 19 décembre 20h au Dôme à Marseille, 39 à 49€

http://www.laprovence.com/article/spect ... -peau.html
Image

Je préfère manger une pomme de terre debout qu'un steak à genoux !
>>> :arrow: > > > >Mon Boxon !
Avatar du membre
Jeep
Messages : 3295
Enregistré le : 15 janv. 2011, 11:28

Interview dans La Provence - 8 avril 2016

Message par Jeep »

Une page complète, interview faite à l'Isle sur la Sorgue.
Sa nouvelle moto Indian, un autre album à venir, le cinéma, "j'ai enlacé un flic"...

http://nsa37.casimages.com/img/2016/04/ ... 390516.jpg
Avatar du membre
ac2n
Messages : 4332
Enregistré le : 22 avr. 2005, 18:01
Localisation : Le bistrot des copains au

Re: La Provence

Message par ac2n »

Oh Papé, c'est pas le bon endroit je crois :-)
"Moi je cultive l'amour sur le fumier du mépris" (Yes papillon-Gari Greù/JG Tartare)

"Le coinT coinT sauvera l'humanité" (ac2n, philosophie de bistrot virtuel)

https://www.facebook.com/Xavisions-399600453546061/
Avatar du membre
Saint Maïeul
Messages : 3903
Enregistré le : 11 févr. 2011, 19:01

Re: Inthttp://www.sharedsiterview dans La Provece - 8 avril

Message par Saint Maïeul »

Merci jeep !
Banalyse :)
Avatar du membre
SVPat
Messages : 4465
Enregistré le : 27 nov. 2002, 14:30
Localisation : Marseille
Contact :

Re: La Provence

Message par SVPat »

Et oui, moi le gars du Sud, je perds le Nord !
Bo les administrateurs feront le transfert !
Ca coûtera moins cher qu'un transfert de l'OM ! :D
Image

Je préfère manger une pomme de terre debout qu'un steak à genoux !
>>> :arrow: > > > >Mon Boxon !
Avatar du membre
La bande des modos
Messages : 926
Enregistré le : 22 sept. 2003, 18:13
Localisation : La gomme à la main

Re: La Provence

Message par La bande des modos »

Oui ils vont le déplacer.
Ça tombe bien, on n'a justement rien d'autre à faire.
En ce moment, vous êtes débordés et vous avez la tête sous l’eau ? Faîtes-vous du bien, vous murmurent les bonobos.
Répondre