Footnotes

1 The genre of chanson idiote was launched by Dranem in the Parisian music-halls of the early twentieth century and transformed into an art form by Boby Lapointe in the 1950s and 1960s. Its chief characteristics are word play and sexual innuendo. Realist songs and Georges Brassens are discussed later in this thesis.

2 Thierry Séchan, Le Roman de Renaud, Editions du Seuil, Paris, 1989, p. 84

3 Jean-Paul Colin, Jean-Pierre Mével and Christian Leclère, Dictionnaire de l’argot, Librairie Larousse, Paris, 1990

4 See for example Frank Margerin et al., La Bande à Renaud, Editions Delcourt, Paris, 1986

5 Le Nouvel observateur, 1152, 5-11 December, 1986, p. 26

6 His critics include the left-wing philosopher Alain Finkielkraut and the right-wing editorialist Louis Pauwels.

7 "Auteur par plaisir, compositeur par nécessité, interprète par provocation" Renaud, "Le Zonard déchaîné," concert program, 1980

8 Peter Hawkins, "How Do You Write about Chanson?" French Cultural Studies, vol. 4, 1, no. 10, February 1993, p. 79

9 When I interviewed Renaud in 1992, he kindly allowed me to browse through several volumes of press clippings which he had amassed over the years. Many of the articles seemed to rehash, in a somewhat sensationalist manner, the same themes: Renaud’s use of verlan (a type of backwards slang discussed later in this thesis) his social origins and his attitude towards François Mitterrand. Renaud also had in his possession three maîtrise (honours) theses which I perused with interest but which covered different ground to my own study. One discussed how Renaud’s songs could be used in the French language classroom, one offered a semiotic analysis of his lyrics, music and performance style, while the other was a linguistic comparison of the slang used by Renaud and by his predecessor Aristide Bruant. Another technical thesis, entitled Etude de stylistique: les chansons de Renaud, was submitted by Nicole Braekman at the Université Libre de Bruxelles in 1985.

10 "We’re part of the underworld" The opening line of Dominique Grange’s song La Pègre (May 1968) expressed a position taken up by many soixante-huitards.

11 "Aussi loin que je me souvienne, mes parents ont toujours parlé politique à la maison, ont toujours été de gauche, toujours été excédés par les infos" Renaud en liberté, interview with Laurent Boyer for M6, Metropole Television, 1991

12 "Intellectualisme outrancier . . . ouvriérisme démagogique" Jacques Erwan, Renaud, Seghers, Paris, 1982, p. 17

13 Ibid., pp. 15-18; Renaud en liberté

14 Henri Lefebvre, Le Droit à la ville, Editions Anthropos, Paris, 1968. A Marxist sociologist and lecturer at Nanterre, Lefebvre sympathised with the soixante-huitards, despite being associated by the latter with the university system which they were attempting to overthrow.

15 "De qui était ce couplet qui lui servait à ponctuer sa marche, et toutes les autres chansons que, dans l’occasion, il chantait volontiers? nous l’ignorons. Qui sait? de lui peut-être. Gavroche d’ailleurs était au courant de tout le fredonnement populaire en circulation, et il y mêlait son propre gazouillement" Victor Hugo, Les Misérables, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1951,
p. 1096

16 Renaud is seen by many as Brassens’s natural heir. In 1995, he released an acclaimed album entitled Renaud chante Brassens. His musicians played his idol’s old guitar for the recording, which underlined the continuity between the two singer-songwriters.

17 Translation by Charles H. Kerr

18 Keith Reader, The May Events in France: Reproductions and Interpretations, MacMillan, Basingstoke, 1993, pp. 31-32

19 Louis Chevalier, Classes laborieuses et classes dangereuses à Paris pendant la première moitié du XIXe siècle [1958], Hachette, Paris, 1984

20 The Grenelle agreements, while guaranteeing substantial wage increases and shorter working hours, did little to encourage a more democratic system of industrial relations or greater participation of workers in management practices. Although they were initially rejected by rank and file strikers and were followed in June by extraordinarily violent clashes between police and workers at factories such as Renault-Flins and Peugeot-Sochaux, they foreshadowed the withdrawal of working-class involvement in the May movement.

21 The term blouson noir was used metonymically to refer to youths who wore a type of black biker jacket.

22 Henri Lefebvre, Writings on Cities, translated and edited by Eleonore Kofman and Elizabeth Lebas, Blackwell, Oxford, 1996, p. 18

23 "Nous pensons que le rôle objectif de l’architecte dans la société capitaliste est de fixer le cadre bâti d’une structure oppressive. Pour nous, l’expression ‘le chien de garde de la bourgeoisie’ n’est pas un vain mot. Ceux des architectes qui ont fait du logement dit ‘social,’ qui ont passé les marchés à l’entrepreneur le moins coûteux, qui réduisent la surface des habitats pour diminuer le prix plafond, ceux parmi les urbanistes qui en zonifiant ont renforcé la ségrégation sociale le savent. Comme le savent les lycéens dans leurs lycées-casernes, les malades dans les hôpitaux-prisons" Reproduced by Alain Schnapp and Pierre Vidal-Naquet, Journal de la Commune étudiante: Textes et documents, novembre 1967-juin 1968, Editions du Seuil, Paris, 1969, pp. 806-807

24 "Pègre qui sort des bas-fonds de Paris et qui est véritablement enragée, dissimulée derrière les étudiants . . . vomir cette pègre qui la déshonore" Quoted by Patrick Hamon and Hervé Rotman, Génération: 1. Les Années de rêve, Editions du Seuil, Paris, 1987, p. 550

25 "La pègre c’est ce ramassis de privilégiés qui se cramponnent au pouvoir contre la volonté populaire" Schnapp and Vidal-Naquet, Journal de la Commune étudiante, p. 287

26 "Ouvriers, employés, professeurs, étudiants, paysans, nous appartenons tous à ce que le gouvernement ose appeler la pègre" Ibid., p. 289

27 Peter Marshall, Demanding the Impossible: A History of Anarchism, Fontana Press, London, 1993, p. 265

28 Quoted by Marshall, ibid., pp. 282 and 304

29 "Leur volonté de puissance puérile a souvent su sauvegarder une volonté de vivre quasi intacte . . . Si la violence inhérente aux groupes de J.V. [jeunes voyous] cessait de se dépenser en attentats spectaculaires et souvent dérisoires pour atteindre à la poésie des émeutes, le jeu devenant insurrectionnel provoquerait sans doute une réaction en chaîne, une onde de choc qualitative. La plupart des gens sont en effet sensibilisés au désir de vivre authentiquement, au refus des contraintes et des rôles. Il suffit d’une étincelle, et d’une tactique adéquate. Si les blousons noirs arrivent jamais à une conscience révolutionnaire par la simple analyse de ce qu’ils sont déjà et par la simple exigence d’être plus, ils détermineront vraisemblablement l’épicentre du renversement de perspective. Fédérer leurs groupes serait l’acte qui, à la fois, manifesterait cette conscience et la permettrait" Raoul Vaneigem, Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, Gallimard, Paris, 1967, pp. 251-252. I owe this reference and translation to Brian Rigby, Popular Culture in Modern France: A Study of Cultural Discourse, Routledge, London and New York, 1991, pp. 166-167. However, for clarity’s sake, I have replaced "teddy boys" with the "blouson noirs" of the original.

30 "The struggle against alienation must give words their real meaning and return to them their original power" Reproduced by René Viénet, Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, Gallimard, Paris, 1968, pp. 291-292

31 Guy Debord, La Société du spectacle, Editions Buchet-Chastel, Paris, 1967

32 The CRS assaulted scores of protesters at the "centre Beaujon," a former hospital tranformed into a detention centre.

33 "Jure comme un damné, hante le cabaret, connaît des voleurs, tutoie les filles, parle argot, chante des chansons obscènes, et n’a rien de mauvais dans le coeur. C’est qu’il a dans l’âme une perle, l’innocence, et les perles ne se dissolvent pas dans la boue. Tant que l’homme est enfant, Dieu veut qu’il soit innocent" Hugo, Les Misérables, p. 590

34 Erwan, Renaud, p. 21

35 Not long after Ravachol’s execution, Emile Henry bombed the Café Terminus at the Gare Saint-Lazare in Paris in retaliation against the "insolent triumphs" of the bourgeoisie. At his trial, he taunted his accusers by insisting that the anarchist movement was an irrepressible force. See Marshall, Demanding the Impossible, p. 438

36 Robert Brécy, Florilège de la chanson révolutionnaire de 1789 au Front Populaire, Les Editions Ouvrières, Paris, 1990, pp. 146-147

37 "L’Humanité ne sera vraiment heureuse que le jour où le dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste" Quoted by Hamon and Rotman, Génération: 1, p. 394

38 "Les fous, les nihilistes ou les extrémistes-à-tout prix, n’ont rien à faire parmi les anarchistes" Schnapp and Vidal-Naquet, Journal de la Commune étudiante, p. 370

39 Amoureux de Paname (In love with Paris) was the opening track on Renaud’s first album, released by Polydor in early 1975.

40 "Nous étions partis pour plusieurs années, l’expérience a duré au moins quatre jours. Un des potes en question nous avait convaincus que nous allions nous ressourcer en ‘faisant l’amour avec la nature.’ Deux jours avant le départ, il nous annonce qu’il emmène sa gonzesse. Pour les soirs où la nature aurait la migraine..." Renaud, Renaud bille en tête, Editions du Seuil, Paris, 1994, p. 87

41 Séchan, Le Roman de Renaud, pp. 36-37; Renaud en liberté

42 "La bécane, le baston, le casse du siècle . . . pour faire voyou et effrayer les bourgeois" Quoted by Erwan, Renaud, p. 74

43 Pierre Merle, Le Blues de l’argot, Editions du Seuil, Paris, 1990, p. 79. Merle notes that Bertrand Blier recruited three members of Le Café de la Gare, Patrick Dewaere, Miou Miou and Gérard Depardieu, for his 1973 film Les Valseuses, about three zonards on the run from the police.

44 Paris Musette, a television documentary produced by Les Films du Village and La Sept/Arte in 1993, covers in detail the history of accordéon-musette.

45 "A dû faire vibrer quelque chose dans mes racines" Renaud en liberté

46 Coluche was also a member of Le Café de la Gare and went on to become the most famous stand-up comedian in France. Renaud and Coluche formed a close friendship, tragically cut short by the latter’s death in a motorcycle accident in 1986.

47 Jacqueline Herrenschmidt and François Bernheim

48 The java was originally a rural folk dance, similar to the waltz.

49 "Instrument en harmonie avec les sentiments d’un assassin" Quoted by Renaud, "Dictionnaire énervant à feuilleter négligemment pendant l’entracte...," 1988

50 Paris Musette

51 "Il n’y avait quasiment pas de chanteurs ou chansons qui passaient à la télévision de rock, qui utilisaient l’accordéon. C’était encore un instrument tabou, populaire, vulgaire, du peuple . . . avec tout ce que ça a de méprisable" Personal interview

52 Erwan, Renaud, p. 27

53 Séchan, Le Roman de Renaud, p. 45. Renaud’s brother notes that ten years later, Renaud’s first album had become a disque d’or twice over.

54 Pascal Ory, L’Entre-deux-mai: Histoire culturelle de la France, mai 1968-mai 1981, Editions du Seuil, Paris, 1983, p. 108

55 "Java, valse musette, tango, Renaud chante comme dans Casque d’Or, ce merveilleux film, avec en sus la langue verte de Bruant retrouvée jusque dans les rimes. Il chante mal comme ce n’est pas permis, joue de la guitare comme un pied, mais, derrière les musiques approximatives et les textes un peu légers de ce gavroche anarchiste, on sent quelque chose à naître, en marge des grands courants de la chanson d’aujourd’hui. Délibérément rétro dans la forme, mais rétro au bon sens du terme, un rétro qui nous ramène à la chanson populaire du début du siècle" Quoted by Erwan, Renaud,
pp. 34-35

56 Adrian Rifkin, "Musical Moments," Yale French Studies, 73, New Haven, 1987, p. 136

57 Françoise Choay, "Pensées sur la ville, arts de la ville," in Georges Duby (ed.), Histoire de la France urbaine, vol. 4, Maurice Agulhon (ed.), La Ville de l’âge industriel: Le Cycle haussmannien, Editions du Seuil, Paris, 1983, p. 355

58 "Banlieue misérable des grandes villes, en partic. de Paris, peuplée de chômeurs, de clochards et de marginaux" Colin, Mével and Leclère, Dictionnaire de l’argot, p. 675

59 Ray Pratt, Rhythm and Resistance: Explorations in the Political Uses of Popular Music, Praeger, New York, 1990, p. 7

60 Bernard Rouleau, Villages et faubourgs de l’Ancien Paris: Histoire d’un espace urbain, Editions du Seuil, Paris, 1985, p. 287

61 Quoted by Jacques Rancière, "Good Times or Pleasure at the Barriers," in Adrian Rifkin and Roger Thomas (eds), Voices of the People: The Social Life of ‘La Sociale’ at the End of the Second Empire, Routledge and Kegan Paul Ltd, London, 1988, p. 88

62 Bruant copiously insulted the wealthier members of his audience, but this was as much a contrived (and highly profitable) marketing gimmick as an expression of genuine contempt.

63 Richard Sonn, "Language, Crime and Class: The Popular Culture of French Anarchism in the 1890s," Historical Reflections, 1984, 11 (3), p. 369

64 "Le courant réaliste assume le rôle de tragédie comme le courant comique celui de la farce. Mais cette expression d’abord dramatique des rejetés de la société devient avec le musette le signal de la fête pour la nouvelle famille prolétaire. Ainsi le courant réaliste est-il à la fois un facteur d’INTEGRATION DE MARGINAL (‘folklorisé’ donc moins inquiétant) et un facteur de STRUCTURATION D’UN NOUVEAU GROUPE SOCIAL. Chanson réaliste et accordéon musette sont surtout restés les symboles du Paris populaire" Chantal Brunschwig, "Courants de chanson et mutations sociales," Proceedings of the Annual Meeting of the Western Society for French History, 15, Northern Arizona University, Flagstaff, 1988, p. 17

65 Charles Rearick, The French in Love and War: Popular Culture in the Era of the World Wars, Yale University Press, New Haven, 1997, p. 108

66 Colin, Mével and Leclère, Dictionnaire de l’argot, pp. 112 and 272; Alexis Bernier and François Buot, L’Esprit des seventies, Bernard Grasset, Paris, 1994, pp. 51-53

67 Michelle Perrot, "Dans la France de la Belle Epoque, les ‘Apaches,’ premières bandes de jeunes," in Les Marginaux et les exclus dans l’histoire, Cahiers Jussieu no. 5, Université Paris 7, Union Générale d’Editions, Paris, 1979, p. 391

68 "Grand bal populaire animé par Marcel Azzola et Aimable" Quoted by André Halimi, Le Show-biz et la politique, Editions Ramsay, Paris, 1987, pp. 16-17. Ironically, Azzola later played as a session musician on Renaud’s third album (1979). He is interviewed at length in Paris Musette.

69 Colin, Mével and Leclère, Dictionnaire de l’argot, p. 391

70 Michelle Perrot, "Dans la France de la Belle Epoque, les ‘Apaches,’ " pp. 393-394

71 David Caute, The Year of the Barricades: A Journey through 1968, Harper and Row, New York, 1988, pp. 265-266

72 "Si l’on se réfère à l’idéologie qu’expriment ses textes et que confirment la plupart de ses déclarations et de ses actes, il est tout de même un domaine où une contradiction flagrante apparaît: la conception de la femme dans ses chansons est loin d’être toujours progressiste" Erwan, Renaud, p. 57

73 "Le ‘retour à la nature,’ parce qu’il n’inscrit pas la revendication écologique dans le cadre de la lutte pour le socialisme, rêve d’une utopique marche arrière de l’histoire, d’un havre de paix sans lutte, d’un oasis, d’un weekend prolongé. Et c’est pourquoi le commerce s’en est vite emparé et en a fait une affaire très rentable" Michel Gheude and Richard Kalisz, Il y a folklore et folklore, Editions Vie Ouvrière, Paris, 1977, p. 56

74 "La qualité de la vie dans les villes en y réduisant les densités excessives, en empêchant la prolifération des tours, en sauvegardant tous les espaces verts urbains, publics ou privés, et en établissant un plan de dix ans pour donner à chaque agglomération au moins 10m2 de parcs et de jardins publics par personne" Quoted by Bernard Marchand, Paris, histoire d’une ville: XIXe-XXe siècle, Editions du Seuil, Paris, 1993, p. 323

75 "Déteste la campagne . . . et prend la ville – son milieu de vie – comme elle est: ‘Nous aimons Londres, les blocs, le béton,’ confie Joe Strummer" Paul Yonnet, Jeux, modes et masses: La Société française et le moderne 1945-1985, Gallimard, Paris, 1985, pp. 172-173. Joe Strummer was the lead singer of British punk band The Clash.

76 The OAS (Organisation de l’Armée Secrète) was a terrorist military organisation which supported French rule in Algeria.

77 Dominique Sanchez and Thierry Séchan, Renaud: L’Album, Messidor, Paris, 1987, p. 7; Renaud en liberté. Like most of the French population, Renaud would not have known when he wrote Hexagone that the Chief of Police in 1962, Maurice Papon, had also been responsible for the deportation of Jews from the Bordeaux region to the Nazi death camps during the German Occupation: Le Canard enchaîné published the first revelations about Papon’s past in 1981.

78 Bernier and Buot, L’Esprit des seventies, pp. 54-55

79 Edouard de Blaye, Franco and the Politics of Spain [1974], translated by Brian Pearce, Penguin, Middlesex, England, 1976, p. 365; Stanley G. Payne, The Franco Regime, 1936-1975, The University of Wisconsin Press, Wisconsin, 1987, p. 596. Puig Antich’s execution has been interpreted as a retaliatory measure both against the assassination of Spanish Prime Minister Carrero Blanco by the ETA in December 1973 and against the Catalan regionalist movement in general.

80 This was a period when it was still possible for a collaborationist like the former head of the Lyons militia, Paul Touvier, to receive a discreet Presidential pardon (1971).

81 For example, Montéhus’s La Vérité en marche: "J’accus’ la classe ouvrière / De n’pas se sout’nir / Elle regard’ trop en arrière / Au lieu d’voir l’avenir / Allons, peuple, du courage / Lève ton drapeau / Abolis ton esclavage / N’sois plus un troupeau" ("I accuse the working classes / Of not supporting each other / They look too much to the past / Instead of seeing the future / Come on people, be brave / Raise your flag / Abolish your slavery / Stop behaving like sheep")

82 "Les Chiliens ont vécu le problème – bien théorique en France pour le moment mais qui pourrait ne pas le rester – du passage légal et pacifique vers le socialisme. Cette expérience, ils l’ont faite, aussi, pour nous" Jean Daniel, "Le Chili c’est aussi un peu la France," Le Nouvel observateur, 462, 17-23 September 1973, p. 20

83 "Il y avait une semaine dont on pouvait profiter. Le gouvernement français s’en est bien gardé: plus le fascisme chilien commet des crimes, plus, selon lui, les Français auront peur des conséquences d’une victoire de l’Union de la gauche. Ce calcul sordide donne la nausée" Jean Daniel, "L’Etat français et le régime chilien," Le Nouvel observateur, 463, 24-30 September 1973, p. 20

84 "En septembre 1973, les militaires chiliens brisent à coups de crosse de fusil les doigts de Victor Jarra [sic], chanteur de l’Unité Populaire, partisan d’Allende, puis lui tranchent les mains à la hache avant de l’exécuter d’une rafale de mitraillette" Renaud, preface to Claude Fleouter, Un Siècle de chansons, Presses Universitaires de France, Paris, 1988, p. vii

85 James Corbett, Through French Windows: An Introduction to France in the Nineties, The University of Michigan Press, Ann Arbor, 1994, p. 206

86 The tiercé is a bet placed on a horse race and is similar to our trifecta.

87 "Le 31 mars 1974, après vingt ans d’existence, le pari tiercé (couru sur l’hippodrome d’Auteuil) bat un nouveau record d’enjeux: 90 millions et demi de francs" Yonnet, Jeux, modes et masses, p. 17

88 Ibid., p. 18

89 François Schlosser, "Allemagne ‘dangereuse...,’ " Le Nouvel observateur, 459, 27 August-2 September 1973, pp. 27-29

90 Encyclopaedia Universalis, corpus 18, Encyclopaedia Universalis France S.A., Paris, 1993,
p. 788

91 These lines resonate with the chorus of Georges Brassens’s Le Roi (1972): "Il y a peu de chances qu'on / Détrône le roi des cons" ("There’s little chance of / Dethroning the king of dickheads")

92 "La vraie musique révolutionnaire n’est pas celle qui dit la révolution, mais celle qui en parle comme un manque" Quoted by Pierre-Albert Castanet, "Les Années 1968: Les Mouvances d’une révolution socio-culturelle populaire," in Antoine Hennion (ed.), 1789-1989: Musique, histoire, démocratie: Colloque international organisé par Vibrations et l’IASPM, Paris, 17-20 juillet 1989, Editions de la Maison des Sciences de l’Homme, Paris, 1992, p. 145

93 "En 1975 s’interrompt ce récit commencé à l’aube des années soixante. Nous le pressentions lorsque nous menions nos interminables entretiens avec les ‘héros’ de cette histoire. D’eux-mêmes, ils achevaient leur ‘confession’ vers ce point de bascule où l’aventure collective, diverse mais portée par le même souffle, s’étiole en destins individuels. L’’itinéraire de dégagement’ a revêtu des formes multiples: le retour à soi, à la famille, aux enfants, l’insertion professionnelle, l’analyse, l’étude, la vie associative, la religion . . . A la braderie du siècle, les idéologies obsolètes se sont retrouvées en solde" Hervé Hamon and Patrick Rotman, Génération: 2. Les Années de poudre, Editions du Seuil, Paris, 1988, p. 617

94 Renaud was still performing Hexagone in public as recently as 1995 and even thought of using it as a model for a new song about the twelve member countries of the European Union. In 1998 he released an updated version of Hexagone with rap artist Doc Gynéco entitled L’Hexagonal.

95 Renaud en liberté; Personal interview

96 Corbett, Through French Windows, p. 206

97 For this recital, Renaud was accompanied on accordion by Jo Maurage.

98 "L’éclecticisme du répertoire laissa l’auditoire extrêmement perplexe" Séchan, Le Roman de Renaud, p. 50

99 Bernier and Buot write in L’Esprit des seventies that "les gauchistes n’aiment pas le rock’n’roll" ("leftists don’t like rock and roll"), p. 44

100 This became known as the "circulaire Guichard," after the name of its author, Olivier Guichard.

101 "Le temps du béton à n’importe quel prix est fini" Quoted by Marchand, Paris, histoire d’une ville, p. 326

102 "Michel Poniatowski, ministre de l’Intérieur et ami intime du Président, recommanda une réduction des équipements publics dans la région parisienne afin de tarir les migrations vers Paris. Il s’agissait, sans oser le dire, de laisser péricliter la capitale afin d’en détourner les provinciaux et peut-être les Parisiens eux-mêmes" Ibid., p. 330

103 "La ‘crise’ des grands ensembles se cristallise . . . dans les années 1970, autour des problèmes d’adolescents" Jacques Brun and Marcel Roncayolo, "Formes et paysages," in Duby (ed.), Histoire de la France urbaine, Vol. 5, Marcel Roncayolo (ed.), La Ville aujourd’hui: Croissance urbaine et crise du citadin, Editions du Seuil, Paris, 1985, p. 345

104 For more on the fascinating evolution of the term zone and its derivatives, see Colin, Mével and Leclère, Dictionnaire de l’argot, pp. 674-675 and Dictionnaire historique, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992, p. 2303

105 Guy Sitbon, "Leur pote Renaud...," Le Nouvel observateur, 802, 24-30 March 1980, p. 46

106 "Reportages chantés" Jacques Erwan, "Renaud, ‘chanteur énervant,’ " Paroles et musiques, March 1986, p. 25

107 Caute, The Year of the Barricades, pp. 214-215

108 "Je me sens musicalement proche de personne mais, enfin, plus proche d’un courant ‘folk’ que d’un courant ‘rock,’ et aussi plus proche d’un courant assez vague qui est ‘la chanson française,’ qui est musicalement pas très défini, qui pique un peu à toutes sortes de musique: c’est pas du folk, c’est pas du rock, c’est pas de la variété au sens péjoratif, c’est de la chanson française . . . ça privilégie la mélodie et les arrangements pas trop aggressifs et pas trop envahissants" Personal interview

109 The term loubard is synonymous with zonard.

110 Colin, Mével and Leclère, Dictionnaire de l’argot, p. 177; Collins Robert Comprehensive French-English Dictionary, HarperCollins Publishers and Dictionnaires Le Robert, Glasgow and Paris, 1995, p. 219

111 Chevalier, Classes laborieuses et classes dangereuses, pp. 187-194

112 "Paris a un enfant et la forêt un oiseau; l’oiseau s’appelle le moineau; l’enfant s’appelle le gamin. Accouplez ces deux idées qui contiennent, l’une toute la fournaise, l’autre toute l’aurore, choquez ces étincelles, Paris, l’enfance; il en jaillit un petit être. Homuncio, dirait Plaute . . . Si l’on demandait à l’énorme ville: Qu’est-ce que c’est que cela? elle répondrait: C’est mon petit" Hugo, Les Misérables, p. 590

113 Séchan, Le Roman de Renaud, pp. 54-55

114 "Pour les loubards, les vrais, Renaud est un usurpateur, qui va quérir à Bobino (1980) les bravos d’un public petit-bourgeois qui repart rassuré" Chantal Brunschwig, Louis-Jean Calvet and Jean-Claude Klein, Cent ans de chanson française, Editions du Seuil, Paris, p. 326

115 "J’suis pas né avec un blouson d’cuir, j’ai décidé un jour d’en porter un. Parce que j’suis bien avec les ‘voyous’: ils m’font marrer, y m’fascinent dans ce qu’ils ont et que j’ai pas, ils sont fous! Et toute cette violence! Moi qui suis pas violent parce que j’ai pas le physique pour l’être. Pour être violent, il faut être soit barge soit fort: barge, je l’ai jamais été beaucoup, et fort, je l’ai jamais été du tout . . . Mais, mentalement, j’suis comme eux: j’ai la même révolte qu’eux, mais peut-être que j’aime plus la vie qu’eux . . . J’suis plutôt quelqu’un de doux et qui respecte les autres, j’suis même parfois fleur bleue, j’aime ce qui est romantique. Alors, il faut bien qu’il y ait le contre-pied, que je défoule ma violence quelque part et que j’exprime ma révolte: c’est essentiellement dans mes chansons" Quoted by Erwan, Renaud, p. 74

116 "Comme s’il fallait vivre dans la misère pour la dénoncer!" "Renaud: ‘Je ne suis pas le valet de Tonton,’ " interview with Sacha Reins, Elle, 2 December, 1991, p. 70

117 "Relais contesté du pouvoir impersonnel de l’office immobilier gérant de l’immeuble, figure à la fois impuissante et mal aimée d’une autorité répressive et d’un moralisme rigide" Jean-Claude Chamboredon, Michel Coste and Marcel Roncayolo, "Populations et pratiques urbaines," in Duby (ed.), Histoire de la France urbaine, Vol. 5, p. 468

118 Colin, Mével and Leclère, Dictionnaire de l’argot, p. 38

119 "Même dans les grands ensembles sélectifs de la deuxième génération, les nuances sociales, plus ou moins voilées dans la tradition urbaine ou mêlées par la multiplicité des signes, prennent ici une sorte de netteté caricaturale" Brun and Roncayolo, "Formes et paysages,"
p. 343

120 The radical newspaper "Libé," or Libération, founded in 1973, pursued a rigorously egalitarian philosophy and provided former soixante-huitards with a forum for protest throughout the 1970s.

121 See for example the video of his 1986 concert at Le Zénith, La Chetron sauvage, Virgin, 1986

122 This pun is impossible to translate into English.

123 These are no doubt pro-choice rallies: the Veil laws legalising abortion had only recently been made permanent when Renaud wrote Dans mon HLM.

124 "Je donnerais des milliers de pages sur la sociologie urbaine contre Mon HLM [sic] de Renaud" Quoted by Séchan, Le Roman de Renaud, p. 95

125 "C’est à la représentation théâtrale qu’il incombe ici de combattre les images de désagrégation, mais aussi la solitude, le racisme, la dégradation de l’environnement en révélant les potentialités d’un monde que l’on croyait sans espoir et en construisant de par l’acte théâtral même des valeurs nouvelles: solidarité, complémentarité, réhabilitation des lieux . . . [il s’agit de] lutter contre ces effets tout en combattant l’image négative que la banlieue porte désormais sur elle-même, adhérent d’autant plus volontiers aux représentations négatives venues d’ailleurs qu’elles correspondent à un mal de vivre réel qui ne tient en rien du fantasme" Noëlle Gérôme, Danielle Tartakowsky and Claude Willard (eds), La Banlieue en fête: De La marginalité urbaine à l’identité culturelle, Presses Universitaires de France, Saint-Denis, 1988, p. 17

126 "La jeunesse des banlieues se reconnaît aujourd’hui dans les chansons de Renaud et de quelques autres" Ibid., pp. 19-20

127 "Deux réverbères brisés coup sur coup, cette chanson chantée à tue-tête, cela était beaucoup pour des rues si poltronnes, qui ont envie de dormir au coucher du soleil . . . Il était clair que l’Hydre de l’Anarchie était sortie de sa boîte et qu’elle se démenait dans le quartier" Hugo, Les Misérables,
pp. 1189-1190

128 "Il suffit qu’il soit là, avec son rayonnement de bonheur, avec sa puissance d’enthousiasme et de joie, avec son battement de mains qui ressemble à un battement d’ailes, pour que cette cale étroite, fétide, obscure, sordide, malsaine, hideuse, abominable, se nomme le Paradis" Ibid.,
p. 593

129 At the end of each of his adventures, Lucky Luke rides off into the sunset singing "I’m a poor lonesome cowboy..." Renaud’s franglais also produces a deliberate and humorous mistranslation of the expression se fendre la gueule, which means "to split one’s sides laughing."

130 See for example Jean Monod, Les Barjots, Julliard, Paris, 1968; Philippe Robert and Pierre Lascoumes, Les Bandes d’adolescents: Une Théorie de la ségrégation, Les Editions Ouvrières, Paris, 1974

131 Jacques Seebacher, "Le Tombeau de Gavroche ou Magnitudo Parvuli," in Anne Ubersfeld and Guy Rosa (eds), Lire "Les Misérables," Libraire José Corti, Paris, 1985, p. 196

132 Jerrold E. Seigel, Bohemian Paris: Culture, Politics and the Boudaries of Bourgeois Life 1830-1930, Viking, New York, p. 218

133 This was illustrated by the nicknames of the two most celebrated realist singers, "la môme Pervenche" (Fréhel’s first stage name) and "la môme Piaf." Chirpy and resilient, but also vulnerable and diminutive in size, the moineau or piaf in particular embodied both the freedom and suffering of life in the zone.

134 Michel de Certeau, La Prise de parole, Desclée de Brouwer, Paris, 1968

135 According to Renaud, he wrote Laisse béton "en une demi-heure sur une table de resto" ("in half an hour at a table in a restaurant"). Quoted by Jacques Bertin, Chantes toujours, tu m’intéresses, Editions du Seuil, Paris, 1982, p. 130

136 "La France non-profonde, enorgueillie d’être mise en scène et en paroles dans une chanson, fredonne dans l’extase. Celle des profondeurs découvre médusée que le béton peut être autre chose qu’un agglomérat de cailloux, de gravier et de sable" Sanchez and Séchan, Renaud: L’Album, p. 18

137 Erwan, Renaud, p. 9

138 "Laid, douteux, voire inquiétant" An uncommon word in 1977, craignoss or craignos is further described by Colin, Mével and Leclère as "un mot très branché des années 80, malaisé à dater et à définir précisément" ("a very trendy word of the 1980s, difficult to date or define precisely"), Dictionnaire de l’argot, p. 173

139 "La fantaisie souveraine que proclame l’argot puisque, au-delà de sa vocation au secret, de ses innombrables racines, de la nécessité où il est de combler des secteurs négligés ou méprisés par le vocabulaire académique, il se nourrit surtout d’une superbe et savoureuse volupté de conter" Alphonse Boudard, Preface to Colin, Mével and Leclère, Dictionnaire de l’argot,
pp. ix-x

140 "La Porte d’Orléans... La Porte d’O, l’équivalent linguistique du Belleville de jadis, avec son débordement sur la nationale 20, la Vache-Noire! Tous ces quartiers douteux, goûteux du jargon largonji des anges mauvais... Un garçon témoin redéboule, il remet tout à coup la pendule à l’heure, d’un tour de cadran. Renaud est un chanteur territorial. Il n’invente pas la matière de sa langue, il la vole... C’est là qu’il crée l’étonnement, par ce vieux mouvement d’appropriation beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît sous l’illusoire évidence. C’est là qu’il faut être vraiment, mais vraiment très fort! En plus du talent, je veux dire. Pour que ce soit juste au quart de poil d’émotion près. En plus de tout il faut la langue comme personne. Comme un couteau!... L’invention vient après. L’art et la manière, le jus personnel. La tendresse, et la haine aussi..." Duneton, preface to Renaud, Le Temps des noyaux, pp. 8-9

141 Argot is usually attributed with one or more of the following functions: to maintain secrecy; to provide terms for objects or concepts peculiar to a given profession; to foster group cohesion; to allow its speakers to express themselves in a subversive or playful way. The last function certainly seems the most important in Renaud’s songs.

142 "Ils nous font chier avec l’argot. On prend la langue qu’on peut, on la tortille comme on peut, elle jouit ou ne jouit pas. Voltaire me fait jouir, Bruant aussi. C’est la pageot qui compte, pas le dictionnaire" Quoted by Jacques Cellard, Anthologie de la littérature argotique des origines à nos jours, Editions Mazarine, Paris, 1985, pp. 7-8

143 "Hélas pour les tireurs, descendants des ‘tire-laine,’ la France s’est mise à étudier ses cités. Des chanteurs comme Lavillliers, Higelin, Renaud, des dessinateurs comme Margerin, parmi d’autres, ont popularisé et poétisé ‘la zone,’ ses moeurs, sa langue. D’argot de malfaiteurs le verlan est devenu langue d’adolescents, reprise façon mode par les publicitaires, voire par des personnalités du monde du spectacle ou de la politique" Vivienne Mela, "Parler verlan: Règles et usages," Langage et société, 45, September 1988, p. 47

144 The term arabe, for example, became beur and then rebeu.

145 "L’emploi d’un mot de verlan, si anodin soit-il, marque toujours son locuteur comme ‘marginal’ (dans le sens très large du terme) par rapport aux valeurs établies" Ibid., p. 70

146 "Le discours du branché des années quatre-vingt . . . se situe en général entre des intonations à la Renaud, et des dialogues qui seraient signés Michel Blanc, première époque" Merle, Le Blues de l’argot, p. 77. Michel Blanc was prominent in the café-théâtre scene and went on to become a well-known comic actor. He also wrote and directed several films, including Viens chez moi, j’habite chez une copine (1981), for which Renaud wrote the theme song, and Marche à l’ombre (1984), which took its title from one of Renaud’s best-known songs.

147 "La nouveauté c’est que la ‘langue de Renaud’ devient très vite la langue à tout le monde . . . de nos jours, par exemple dans la jeunesse, tout le monde parle, ou du moins comprend plus ou moins de la même manière . . . En ce sens on peut dire que Renaud est le premier authentique ‘chanteur populaire’ de toute la nation. C’est la raison – je ne crois pas me tromper beaucoup – de cet engouement spécial qui s’est emparé du public, lequel se trouve envahi d’une émotion, d’une joyeuse reconnaissance à l’égard du chanteur poète. C’est aussi la cause, en revers, des haines très sérieuses qu’il suscite; des mépris, des sarcasmes . . . Comment s’étonner que Renaud soit un chanteur énervant? Il répand aux quatres coins de l’Hexagone le langage des banlieues! Encore un fauteur de troubles. comme avant 14!..." Duneton, preface to Renaud, Le Temps des noyaux, pp. 11 and 14. "Chanteur énervant" or "irritating singer" is one of many nicknames which Renaud has invented for himself.

148 Sonn, "Language, Crime and Class," p. 370

149 This line alludes to the opposite assertion made by the narrator of Daniel Balavoine’s 1978 song Le Chanteur: "J’suis chanteur, je chante pour mes copains"

150 "Ceux qui parlent de révolution et de luttes des classes sans se référer explicitement à la vie quotidienne, sans comprendre ce qu’il y a de subversif dans l’amour et de positif dans le refus des contraintes, ceux-là ont dans la bouche un cadavre" Schnapp and Vidal-Naquet, Journal de la Commune étudiante, p. 618

151 "Les jeunes Parisiens et banlieusards ainsi que des familles entières se bousculent chaque soir pour applaudir leur ‘idole.’ Avide d’observer ce que l’on commence déjà à appeler ‘le phénomène Renaud,’’ le ‘Tout-Paris’ défile à Bobino . . . La presse, elle, se montre d’une rare unanimité dans l’éloge . . . tous les journaux s’accordent pour célébrer le talent original de Renaud. Mais celui-ci s’interroge: ‘Est-ce que je suis aussi peu dangereux que ça pour que je n’effraie personne avec mes textes? Ou bien, dire du bien de moi, est-ce leur façon de me récupérer aux gens qui sont censés de pas m’aimer?’ On peut, en effet, légitimement se poser la question" Erwan, Renaud, p. 40

152 "Si j’écris des chansons, c’est que j’ai envie que les gens les entendent: au début, ils étaient cinq dans les chambres de bonne et, maintenant, ils sont des centaines de milliers. Pour que l’on connaisse mes chansons, il faut que j’me serve des moyens qui, de nos jours, sont mis à la disposition des artistes pour diffuser leur ‘oeuvre.’ Quitte à m’faire avoir... Les gens qui aiment bien mes chansons et qui m’reprochent d’être chez Polydor et de passer à la télé, il les connaîtraient pas si j’avais refusé ces moyens-là..." Quoted by Erwan, ibid., p. 57

153 "Notre société est démocratique, spectaculaire et capitaliste . . . Je critique cette société, on m’autorise à le faire, ces critiques deviennent un produit de consommation. Ça entraîne un brassage d’argent, des intérêts économiques énormes et, au bout du compte, je ne suis devenu qu’un maillon de cette nébuleuse. Philosophiquement, je serais peut-être plus à l’aise si je chantais dans des sous-sols à l’abri des oreilles, des bravos et de l’argent. Une création artistique, même s’il s’agit d’une critique de la société, devient produit dès qu’elle est sur un support. C’est le système qui est très malin jusque dans ses contradictions. Bossuet disait: ‘On ne permet de dire qu’à celui qui ne peut rien.’ C’est sûrement mon cas..." "Renaud: ‘Je ne suis pas le valet de Tonton,’ " p. 72

154 Brunschwig, Calvet and Klein, Cent ans de chanson française, p. 175

155 Coluche was an official candidate in the first round of what he humorously described as "les érections pestilentielles."

156 "J’ai envie de dire d’abord que j’ai voté. Pourtant, pour un anar, voter c’est choisir son maître, faire le jeu du pouvoir et participer à cette mascarade de démocratie où l’on remplace un bouffon par un clown. Mais, même si mon bulletin de vote n’avait servi qu’à contribuer à la libération de Knobelspiess, je ne regretterais pas d’avoir voté à gauche. Dans Où c’est qu’j’ai mis mon flingue? j’avais appelé à l’abstention: j’la renie pas, mais j’dis que c’était une chanson d’humeur écrite sans humour. Sur un coup d’coeur" Quoted by Erwan, Renaud, p. 54. Roger Knobelspiess, described by Aymar du Chatenet and Bertrand Coq as the "truand chéri de la gauche caviar" ("darling hoodlum of the chardonnay-drinking Left") and "recordman des grâces présidentielles" ("record holder of presidential pardons"), was sentenced in October 1981 to five years in prison for a series of armed robberies. He received a presidential pardon almost immediately, but resumed his criminal career the following year. See Aymar du Chatenet and Bertrand Coq, Mitterrand de a à z, Editions Albin Michel, Paris, 1995, pp. 206-208

157 For example, Peter Marshall writes of Bakunin, "While he was in theory a determined abstentionist from politics, in the particular circumstances of Italy and Spain at the time of the Paris Commune, he advised members of his Alliance to become deputies or help the socialist parties. He held that the most imperfect republic would always be preferable to the most enlightened monarchy", Demanding the Impossible, p. 297

158 "Le fusil de chasse et même la charge de plastic" Elisabeth Schemla, "Les Sacrifiés de Longwy," Le Nouvel observateur, 739, 8-14 January 1979, p. 42

159 "Une fête New Wave (groupe Hard Autonome) contre la hausse des prix, des loyers et autres impôts indirects" Reproduced by Jacqueline Rémy and Eric Schmoll in "Saint-Lazare: des autonomes en vitrine," L’Express, 1437, 27 January 1979, p. 63

160 "Née en 1976 en France, l’autonomie, c’était d’abord – c’est encore – un état d’esprit, un concept flou, le point de rencontre de malaises divers. Déçus par un gauchisme qu’ils qualifient maintenant de ‘rétro,’ des squatters, de jeunes chômeurs, des étudiants fauchés, des paumés, des révoltés sans révolte, se sont tour à tour revendiqués ‘autonomes.’ L’autonomie, c’était le refus du dogmatisme, de l’organisation hiérarchisée, et la justification du passage à l’acte. Reprenant à leur manière le slogan de ‘Vive la révolution,’ ce courant maoïste qui voulait ‘Tout, tout de suite,’ ils ont décidé de se servir, ‘en fonction de nos besoins, disent-ils, de cette société qui nous impose une violence quotidienne’ " Ibid., p. 62

161 Jean Daniel, among others, believed that the judiciary had acted unprofessionally in their determination to make an example of the accused. See his editorial, "Ce qui se passe dans la tête des juges," Le Nouvel observateur, 758, 21-27 May 1979, p. 37

162 In 1980 alone – the same year in which Renaud wrote Où c’est qu’j’ai mis mon flingue? – the Basque separatist movement Euskadi ta Askatasuna (ETA) carried out ninety-three political assassinations.

163 Irène Allier, "Mesrine tout terrain," Le Nouvel observateur, 769, 6-12 August 1979, p. 20

164 Séchan, Le Roman de Renaud, p. 60

165 "A sa manière, brutale, entière, d’une seule pièce, Pierre Goldman était le plus pur d’entre nous. Celui qui avait été jusqu’au bout de ses fantômes. Jusqu’au bout de ses fantasmes. Pour d’autres, c’était des thèmes littéraires. Pour lui, une écorchure. Pour d’autres encore, un thème de salon, pour lui une tragédie... Avant 68, nous parlions de la guérilla: il a fait partie du petit groupe qui y est parti. Dans notre désespoir d’entrer dans une révolution qui soit la nôtre, nous évoquions notre quête d’action sur le mode de la délinquance. Pierre a fait des agressions à main armée. Et nous, nous le regardions. De loin en loin, ne sachant pas alors qu’ils explorait pour nous l’horizon d’une génération qui craignait plus que tout de finir perdue" Quoted by Hamon and Rotman, Génération: 2, p. 657

166 Hugo, Les Misérables, pp. 1240-1241

167 Baader’s prestige was heightened when Sartre visited him in prison in December 1974. Although Sartre rejected anarchism as a workable social system, he supported the notion of violent revolt.

168 "Un Gavroche de l’an 2000 savamment confectionné par le show business" Sanchez and Séchan, L’Album de Renaud, p. 106. Sanchez confesses to having been the author in question.

169 Lefebvre, Writings on Cities, pp. 36-37

170 Seigel, Bohemian Paris, p. 23

171 Marshall, Demanding the Impossible, p. 434

172 Maurice Agulhon, "Les Citadins et la politique," in Duby (ed.), Histoire de la France urbaine,
Vol. 4, p. 587

173 Le Temps des cerises, written by Clément in 1866 and put to music by Antoine Renard in 1868, was a love song which acquired revolutionary connotations after Clément dedicated it in 1885 to "Louise," a nurse who had brought supplies to the barricades during the Commune.

174 Renaud, Dès que le vent soufflera (1983)

175 Hamon and Rotman, Génération: 1, p. 545

176 "Souvent, je rencontre des journalistes qui disent que je suis le porte-parole des banlieues. Je l’ai peut-être été – sans le vouloir – il y a dix ans . . . maintenant, je me sens totalement déconnecté avec les jeunes des banlieues. Quand je vais en banlieue maintenant . . . j’ai peur. Maintenant, c’est le ghetto, c’est le Bronx . . . Longtemps j’ai cru aussi que les voyous étaient des héros, étaient tous des Robin des bois ou des Zorro. Et [maintenant], je crois qu’il y a la même proportion d’ordures chez les voyous que chez les flics. Ils ont peut-être plus d’excuses de devenir violents, haineux, de rejeter les autres" Personal interview

177 Ibid.

178 The "little yellow hand" was the logo of SOS-Racisme; inscribed on its palm was the phrase "touche pas à mon pote!" ("don’t touch my mate!"). The term "zomblou" is verlan for blouson (jacket).

179 Lefebvre, Writings on Cities, p. 53


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