LE ZENITH 86

 En 1986, pour son nouveau disque "Mistral gagnant ", Renaud à voulu encore une fois frapper un grand coup en partant pour un mois dans la grande salle du Zénith qu’il avait inauguré 2 ans plus tôt.

7000 personnes sont venues l’acclamer tous les soirs sur scène dans un décor maritime.

Voici donc la formidable histoire de.......................... Renaud au Zénith ! tatatssiiin !!

 

· LA CAMPAGNE DE PUB : CHETRON 86

C’est une superbe campagne publicitaire qui avait été créée pour l’événement qui se déroulait alors en deux temps :

- Premièrement les affiches, avec lesquelles avait été aménagé un mini-suspens, articulées autour d’un jeu de mot sur Chetron et chevron Citroën pour un chanteur qui s’appelle Renaud. On voyait une paire de bottes, jambes arquées, et foulard accroché à la santiag, avec pour seule légende "le retour de la chetron sauvage" Renaud a alors dit que cette affiche était "pour les fans ! "

Ensuite, une deuxième affiche annonçant le concert avec la vraie "chetron" de Renaud en train de sucer son pouce.

  - Deuxièmement, le clip-vidéo annonçant le Zénith : sur les premières mesures de "Miss Maggie", Renaud en salopette appelle son bandana rouge pour qu’il vienne s’enrouler autour de sa cheville en santiag à la manière d’un serpent. Puis, il l’attrape et l’entortille sur sa main pour terminer en grand gosse suçant son pouce. Et bien sûr, le fameux "tintintin" crié d’un air vengeur et comique.

Le thème de cette campagne était : les méchants c’est pas nous ! En effet, cette tournée se déroulait en même temps que les élections législatives. Renaud donna alors sa propre version de la promotion.

Renaud a dit à propos de cette campagne de pub : "C’est un jeu de mot d’un goût discutable que j’aimais bien. Sur l’affiche, je suce mon pouce après avoir été mordu par un hameçon. Un pauvre mec de trente-trois balais qui suce son pouce, cela n’a rien de sauvage, ça ne fait peur à personne".

· LE DECOR

Quelques temps avant le spectacle, Renaud déclarait : " Un spectacle doit être magique, il y aura donc un beau décor, de nouveaux musiciens, en plus des quatre anciens, et mes nouvelles chansons, plus quelques petits gags pour faire marrer les gens. Il faut leur en mettre plein la vue ".

Le pari est tenu, bien au-delà de toute espérance. Chaque soir, la magie est au rendez-vous et le public qui se précipite au Zénith, en reçoit "plein la vue, plein les oreilles", pour son plus grand plaisir.

Le décor de ce nouveau spectacle est très maritime, il représente un port qui pourrait être, selon Renaud "n’importe quel port, celui d’Auckland, de Macao, ou de la Hague".

Sur scène, un immense cargo au nom de "Karaboudjan", celui de Tintin et Milou dont Renaud est un des plus grands fans, mais aussi des filets, des caisses, des tonneaux de pêcheurs d’où sortent les choristes à chaque refrain et une petite maison de pêcheurs.

La scène est éclairée par un réverbère et par un millier d’ampoules accrochées à 4 grues penchées au-dessus du groupe.

Ensuite, bien mis en évidence sur un des tonneaux, le blouson de "morgane de toi" avec LOLITA écrit "avec des clous dorés dans le dos".

Les musiciens et choristes sont habillés avec des tenues de marin, et jouent des petites scènes de théâtre pour illustrer les chansons.

· LE CONCERT

Une fois les 7000 spectateurs entrés dans cette grande salle du Zénith, l’ambiance est tendue dans le public. Le rideau est fermé. La lumière s’éteint. Le public crie, siffle, et allume des briquets. Et tout à coup, une petite grille se soulève de la scène, Renaud sort, une lampe de mineur à la main. Il regarde le public qui ne dit plus rien et commence à chanter : " Nous étions trois jeunes matelots / trois beaux marins jeunes et costauds... "

Ca y est, le spectacle est commencé. Et il va continuer pendant environ deux heures et demi. Renaud y chantera plus de 30 chansons.

Après la deuxième chanson ("si t’es mon pote"), il raconte ce qu’il a fait depuis 2 ans, qui il a vu en concert, etc. ...

Renaud parle beaucoup à son public comme à son habitude, il le provoque même parfois avec des gags, des jeux de scène... Par exemple, lorsqu’il chante "Tu vas au bal", il dit : "y savait que poser / des questions un peu cons comme vous... " et montre le public du doigt. Ou encore, il annonce l’arrivée sur scène de Bruce Springsteen et dit "mais non, c’est une blague. Vous y avez vraiment cru ? Vous êtes vraiment des mômes ! "

Mais, des trucs de scène, il y en aura beaucoup pendant tout le concert :

Pendant "Miss Maggie", en entamant les paroles "moi, je me changerai en chien si je peux rester sur la terre / et comme réverbère quotidien / je m’offrirai madame Tatcher", il se dirige vers un coin de la scène et fait semblant de pisser contre le réverbère du décor. Il ajoute ensuite "je sais pas si c’est de très bon goût, mais ça soulage ! ".

A la moitié du concert, il explique qu’il ne savait pas quelle chanson mettre dans son tour de chant, alors, après une concertation avec sa mère, il a décidé de faire un pot-pourri "c’est tellement ringard, que je me suis dit : je vais le faire".

Et le public le siffle mais apprécie tout de même cette originalité. Renaud chante donc des morceaux de 11 de ces chansons tel que "Hexagone, les charognards, laisse béton, it is not because you are... " pour finir avec "c’est mon dernier bal".

A la fin de cette chanson, il va d’ailleurs effectuer un "saut de l’ange", et affirmera ensuite essoufflé "je me suis amélioré. Dans 14 ans, je danse ! ".

A la chanson "Dès que le vent soufflera", les choristes habillés en marins embarquent dans le cargo avec leurs balluchons sur le dos et hissent un crocodile sur le bateau.

Ensuite vient la chanson "Morts les enfants", les briquets s’allument dans la salle, mais à la fin, Renaud embarque à son tour dans le "Karaboudjan" en faisant un signe d’adieu au public. Puis il disparaît en laissant place à l’accordéon de Jean-Louis Roques qui finit la chanson dans le noir.

"Renaud, Renaud" crie le public. Les lumières se rallument et il réapparaît au devant de la scène.

Suivent 2 chansons et enfin la dernière : "fatigué". Tous les musiciens et les choristes chantent avec Renaud le dernier refrain "fatigué de chercher quelques traces d’amour / dans l’océan de boue où sombre la pensée / fatigué, fatigué" et, une nouvelle fois, Renaud se retire en saluant. Les lumières s’éteignent à nouveau mais la musique continue. Quelques secondes après, tout le monde réapparaît sur la scène et continue le refrain.

On entend alors, un "merci beaucoup". Puis Renaud attrape un sac de marin, le pose sur son épaule, et lorsqu’il se retourne, on voit le mot FIN écrit sur le sac qui s’éloigne...

· LA SPECIALE

Renaud donnera une représentation exceptionnelle au Zénith le 23 mars 86 au bénéfice des Restaurants du coeur.

Coluche était présent ainsi que de nombreux artistes de "chanteurs sans frontières". Une collecte intéressante pour une organisation, sous l’égide de Coluche, qui est venue en aide aux nombreux pauvres de la capitale durant l’hiver 85 / 86.

· LES MUSICIENS

Batterie : Amaury Blanchard

Basse : Gérard Prévost

Guitares : Yann Benoist, Yves Chouard

Accordéon : Jean-Louis Roques

Claviers : Hervé Lavandier, Thierry Tamain

Sax / flûte : Pierre-Jean Gidon

Choeurs : Luc Bertin, Alain Labacci, Jean-Pierre "chinois" Pourret

· QUELQUES PHOTOS

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