(Renaud Séchan)
C'était
à prévoir,
Je l'avais prédit ;
Encore l'abattoir,
Encore la tuerie.
Les
flics rouillés
Depuis Mais dernier
Ressortent des cars
Avec leurs pétards.
Regardez,
bourgeois,
Et la prochaine fois
Vous ne voterez pas !
Comble
de malheur,
Nos petits pavés
Ne sont pas en fleur.
On les a noyés.
Sous
le macadam
Ils sont engloutis,
Nous prendrons d'autr's armes,
Couteaux ou fusils.
Regardez,
bourgeois,
Et la prochaine fois
Vous ne voterez pas !
Dans
les bidonvilles
D'Aubervilliers,
Dans ceux de Belleville,
On en a assez.
De
tous les cachots
Monte la colère,
Montent les impôts,
Baissent les salaires.
Regardez,
bourgeois,
Et la prochaine fois
Vous ne voterez pas !
Les
casernes dégueulent
Leurs soldats de bois,
Leurs soldats de plomb
Ou de je n'sais quoi.
Le
sol est jonché
D'un sang rouge et noir
Qui vient arroser
Les pieds du pouvoir.
Regardez,
bourgeois,
Et la prochaine fois
Vous ne voterez pas !
Le
pays entier
Est paralysé,
Usines occupées,
Grève illimitée.
Les
facs ne sont
Plus que des bastions
Où sont éduqués
Tous les enragés.
Regardez,
bourgeois,
Et la prochaine fois
Vous ne voterez pas !
La
révolte éclate,
Les grenades aussi.
Drapeaux écarlates
Partout sont brandis.
Guérilla
urbaine,
On tire des toits.
Les lacrymogènes
Pètent çà et là.
Regardez,
bourgeois,
Et la prochaine fois
Vous ne voterez pas !
Regardez,
bourgeois,
Regarde, papa,
Pompidou est là !