Livres 7Sur7, le par be.
Mis en ligne dans le kiosque le 13 novembre 2011.

L'angoisse du frère de Renaud : « Tu te suicides à petit feu »

left Le frère de Renaud, Thierry Séchan, a peur pour son frère. Il lui adresse une longue lettre en préface d'un livre intitulé Renaud : Putain de vie, à sortir début janvier. Thierry revient longuement sur la carrière de son frère, ses hauts, ses bas, ses succès avant de parler de ce qui l'angoisse le plus: sa descente aux enfers, son goût prononcé pour l'alcool et les dégâts que cela fait dans sa vie.

Le succès de Mistral Gagnant fut triomphal. Une fois de plus, tu dépassas allègrement la barre du million d'exemplaires, écrit-il. Pour autant, tu n'allais guère mieux. Toujours ce même vague à l'âme, toujours ce désir d'oublier (quoi exactement ?) et, de plus en plus souvent, de noyer ton imparable malaise dans soixante-quinze centilitres d'alcool.

5 ans sans dessaouler

L'alcool devenait plus régulier, il te faisait office d'antidépresseur. Tu étais gagné par la paranoïa. (...) Tu t'installas dans un grand appartement juste au-dessus de la Closerie des lilas. Naturellement, tu ne pus y vivre seul... Et c'est ainsi que, quelques semaines après, je vins habiter avec toi.

Cinq ans sans dessaouler, ou presque. Cinq ans dans une solitude extrême, malgré la présence constante de tes proches. Et ton public qui attendait, qui attendait ton retour, un nouvel album, ton public presque aussi désespéré que toi... Enfin, il y eut la bouée, le canot de sauvetage, sous la forme d'une jolie chanteuse nommée Romane Serda.

Un lent suicide

Thierry estime qu'aujourd'hui, rien ne va plus. Tes vieux démons ont repris le dessus, regrette-t-il. Ton couple se délite, l'alcool a refait son apparition. La déprime est là, omniprésente. Et d'ajouter, inquiétant : Tu dis à qui veut l'entendre que tu ne peux plus chanter. Je n'arrive pas à y croire. Un artiste n'arrête jamais de créer, voyons ! À moins qu'il ne se suicide, bien sûr... Mais il est vrai que ton comportement actuel s'apparente à un lent suicide, un suicide à petit feu.

Que faire ? Te regarder sombrer les bras croisés ? Inimaginable ! Pour reprendre le slogan que tu avais fait imprimer dans "Le Matin de Paris" en 1988 afin d'inciter Tonton à se représenter : Renaud, laisse pas béton !

article original

Aucun commentaire

Soyez le premier à commenter !


(ne sera pas publié)