Concerts : Compte-rendus et annonces 7Sur7, le par be.
Mis en ligne dans le kiosque le 27 juillet 2007.

Renaud fait pleuvoir sur Spa

Les têtes d'affiche de la 4e journée des Francofolies de Spa se sont avérées quelque peu décevantes, prouvant à leurs dépens que les grands noms ne sont pas toujours les valeurs sures et que les meilleures découvertes sont parfois à aller chercher sur de plus petites scènes.

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Traduction gestuelle

Du côté du Village Francofou, au Parc de 7 Heures, on retiendra le peps de Daphné D, l'ambiance mise par Cédric Gervy et la poésie familiale enjouée des Ogres de Barback. Lauréate de la dernière Biennale de la Chanson française, Daphné D a allié émotion et énergie. Outre un visage connu en la personne de Vincent Delbushaye aux claviers, la chanteuse était également accompagnée ce samedi d'une traductrice en langue des signes, qui interprétait les chansons en même temps pour les malentendants. Une bonne idée, mais qui détourne un peu l'attention du public pour les musiciens.

Les gousses d'ail itou

Le délirant Cédric Gervy retrouvait une nouvelle fois les Francos et grimpait de division en se voyant programmé sous le Dôme Fortis. Malgré les chaises prévues, peu de spectateurs auront fini le concert assis. Venu avec ses trois petits Gervy pour défendre son projet version groupe, Cédric n'a pas manqué de faire rire et sourire avec ses jeux de mots en rafale et ses sujets décalés (de Tuner au cerveau à Poisson d'avril, en passant par Camille se maquille, Playstation et son pamphlet anti-reggae). Il se sera toutefois montré aussi sous un jour plus engagé avec certaines chansons, telles que Sans ce porc de Saddam ou ces reproches d'une fille à son père absent. Aux riffs et extraits habituellement piqués à Brel, Renaud, Eté 67 et Bob Marley, un nouvel emprunt éclairé a été fait pour la bonne cause à Manu Chao, pour l'enflammé Les Gousses d'ail itou. Visiblement à leur affaire, Cédric et les Gervy en auront convaincu plus d'un, s'imposant comme une révélation.

7sur7_22-07-07_2.jpgRenaud ressemble de plus en plus à une caricature de lui-même.

Sur le grill

Après le concert des Ogres de Barback, un peu en redite malheureusement pour ceux qui étaient déjà à Dour, il était temps de se diriger vers la scène Rapsat, où s'alignent les têtes d'affiche. En première partie, la pétillante Zoé a remarquablement assuré sa mission d'éclaireuse. Réussite prévisible vu son récent Octave de la Musique décerné dans la catégorie spectacle musical de l'année.

7sur7_22-07-07_3.jpg Les passages plus fringants ont tardé à se dessiner.

Cover band

Plus étonnamment, les deux artistes les plus attendus de la soirée ne se sont pas vraiment montrés à la hauteur. On a regretté le nombre relativement limité de chansons originales de Laurent Voulzy, victime de son dernier album (de reprises) La Septième Vague et parti dans une extended version de son Rockcollection (allongée avec du Deep Purple, Mike Oldfield et Police). Au moins, à côté de ce défaut de répertoire, la prestation livrée a fait mouche, entraînant les plus fidèles sans trop de souci.

L'ombre Renard

Ce ne fut pas si évident pour Renaud, qui aura mis beaucoup de temps à se trouver. Si la plume, le message et l'attitude sont toujours là, le charisme de la voix tombe par contre en ruines. Une voix si éraillée, hors ton et trop souvent noyée dans la musique procure-t-elle encore un réel plaisir ? Les morceaux agréablement interprétés ne sont arrivés que quand l'engouement de voir une pointure de la chanson française en avait déjà pris un sérieux coup. Les cieux peu cléments en fin de concert ont permis aux déçus mouillés de déguerpir sur la pointe des pieds, sans trop de scrupules. (SC)

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