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Mis en ligne dans le kiosque le 1er juillet 2015.

Renaud, son retour fait un boucan d'enfer !

Après cinq ans de silence, le chan­teur a ajouté sa voix à celles d'autres artistes français pour parti­ci­per à l'en­re­gis­tre­ment du Band Aid contre Ebola. Coulisses.

left « On a besoin de toi ». Peu de mots, un grand espoir... Renaud a répondu présent. C'est par cette simple phrase que François Ravard, l'an­cien mana­ger du groupe Télé­phone et complice de Bob Geldof, a convaincu l'homme aux vingt millions d'al­bums, a-t-il confié à nos confrères de Paris Match. Au commen­ce­ment ? Le coup de sang de Bob Geldof, déjà à l'ori­gine en 1984, du cari­ta­tif Band Aid contre la famine en Ethio­pie ? le single enre­gis­tré alors avait permis de récol­ter plus de dix millions de livres (près de 12 millions d'eu­ros). Choqué par la rela­tive indif­fé­rence face aux ravages du virus Ebola en Afrique de l'Ouest, il s'in­digne. « L'hor­reur de cette mala­die m'a frappé, car elle condamne ce que l'on a de plus humain : le toucher, on ne peut plus prendre dans ses bras, conso­ler », confie le chan­teur irlan­dais. « A Noël, on pense à nos familles, à nos enfants, mais il y a un autre monde qui ne profite pas de la même abon­dance, pour­suit-il, et ce Noël, nous allons contri­buer à stop­per ce drame. Ce n'est pas de la poli­tique, ce sont des artistes qui se rassemblent pour chan­ter un morceau sympa ».

Les artistes se nomment Carla Bruni donc, mais égale­ment Vanessa Para­dis, Benja­min Biolay, Thomas Dutronc, Tété, Nico­las Sirkis, JoeyS­tarr... Bref, en ce dimanche hiver­nal, dans le studio pari­sien de la Grande Armée, ils sont vingt-quatre au total à venir poser leur voix sur ce single. Et parmi eux, celui que l'on n'at­ten­dait plus, que l'on n'es­pé­rait plus, celui qu'on aime malgré tout, et parfois même malgré lui, Renaud. Costard clair, rasé de près, les cheveux non pas en pétard, comme il nous a souvent habi­tués, mais fraî­che­ment coupé, il est le premier arrivé, aux alen­tours de 14 heures. Puis, au fil de l'après-midi, entrent Sirkis, Willem, Carla... Et devant ce bonhomme de la chan­son française qui, depuis 2011, se tait et se terre dans sa propriété de L'Isle-sur-la-Sorgue qu'il a reta­pée comme un ultime refuge, tous retrouvent des yeux d'en­fant. Tous ne rêvent que de s'as­seoir sur un banc cinq minutes avec lui, comme il le chan­tait dans Mistral gagnant, l'un de ses plus beaux grands tubes.

Comment va Renaud ? La ques­tion brûle toutes les lèvres. Parce que ce type-là occupe une place à part dans le coeur de chacun. Non seule­ment il est un de nos plus grands poètes, une sorte d'anar néces­saire au coeur tendre dont les vers boule­ver­sèrent toute une géné­ra­tion. Mais il est aussi celui qui n'a jamais fait mystère de ce mal de vivre que chanta si bien Barbara. Et ce double un peu ivrogne, dépres­sif, touché par le syndrome de La désa­bu­sion chère à Nino Ferrer, il lui a même donné un nom. Il l'a appelé Mister Renard. Et quand il pointe son museau celui-là, peu importe les présences aimantes, les mains tendues, Renaud vacille. Alors oui, comment va Renaud

« L'ar­tiste ne parlera pas », prévient l'en­tou­rage profes­sion­nel. Du coup, on se tourne vers ceux qui ont pu l'ap­pro­cher. « Il était magni­fique. J'ai adoré. Il avait un look incroyable. Il était beau comme tout. J'étais heureuse de le voir. Il a pris du plai­sir à chan­ter », a déclaré Vanessa Para­dis, sur Europe 1. « Il nous a impres­sion­nés, et l'en­tendre de nouveau nous a fait réali­ser à quel point il manque dans le paysage musi­cal français », a glissé un tech­ni­cien présent. Un jour, celui qui s'est auto­pro­clamé « le chan­teur éner­vant » avait confié : « Tous les jours je reçois des témoi­gnages de gens qui m'aiment et me disent que je leur manque. Je leur réponds : » Qu'est-ce qui vous manque : ma voix pour­rie qui se désa­grège d'an­née en année Mes chan­sons Mes textes Je ne sors plus de disques, parce que je suis en panne d'ins­pi­ra­tion". Trop de pres­sion Trop d'at­tente O.K.

L'homme a juste envie qu'on le laisse vivre tranquille et peinard. Mais l'ar­tiste qui dit égale­ment : « Je culpa­bi­lise de vivre aussi heureux dans ce monde de malheur, de déses­poir, de violence, de terro­risme, de bandi­tis­me? », ne se défile pas quand on lui demande de venir parti­ci­per à une oeuvre cari­ta­tive. Souve­nons-nous de son enga­ge­ment pendant la déten­tion d'In­grid Betan­court. Un soutien sans faille. Pendant six années. Là où d'autres auraient baissé les bras, lui a conti­nué. Mais le jour de la libé­ra­tion de la franco-colom­bienne, il était absent de la photo. Pas ques­tion de parti­ci­per à l'amu­se­ment géné­ral, de tirer la couver­ture à soi, il avait fait le job, il choi­sis­sait de rester en paix, chez lui, dans ses terres du sud. Renaud, c'est aussi ça, un mec qui nous fredonne: « Pour vivre heureux, je vis caché, au fond de mon bistrot, peinard, dans la lumière tami­sée, loin de ce monde de bavards ».

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