Portraits Paris-Normandie, le par fr.
Mis en ligne dans le kiosque le 30 mars 2003.

Renaud, le retour gagnant

> Paris-Normandie du 17 Février 2003

Renaud, le retour gagnant

Récompensé par trois Victoires, le chanteur a été le grand vainqueur de la cérémonie, mettant un terme à un « trou noir » de presque dix ans.

Triplement récompensé samedi soir sur la scène du Zénith (victoires de l' « album chansons-variétés » de l'année pour « Boucan d'enfer », de la chanson pour « Manhattan-Kaboul » son duo avec Axelle Red et de l' « artiste interprète masculin de l'année », Renaud a été l'auteur d'un des retours les plus remarqués de la saison avec ce disque qui a franchi le cap du million d'exemplaires vendus, un des meilleurs scores de l'année 2002.

Renaud avait reçu une Victoire de la musique pour ses 25 ans de carrière en 2001. Il n'avait obtenu jusqu'ici qu'une Victoire, modeste, celle de la musique traditionnelle en 1994.

Renaissance.

Renaud Séchan, qui a fêté ses 50 ans le 11 mai dernier, met avec ce succès un terme à un « trou noir » de presque 10 ans.

Il y a deux ans, lorsqu'il avait reçu sa Victoire d'honneur, le « chanteur énervant », qui était apparu bouffi - rançon d'un alcoolisme qu'il n'a pas caché - avait reconnu que ce salut lui avait fait chaud au c½ur.

Le titre du disque, explique Renaud, désigne « le bruit qu'a fait le bonheur en partant », évoquant la rupture avec sa femme Dominique après vingt-deux ans de mariage.

Au fil de ses récentes interviews, Renaud n'a rien caché du long trou qu'il vient de connaître : « Manque d'inspiration, crise personnelle, pression, séparation, tendance abusive à la pochetronnerie, autodestruction et surtout les muses qui m'avaient déserté ».

Mis au défi par un ami de lui écrire une chanson contre un verre de pastis, Renaud a trouvé le déclic. En quelques semaines, il a aligné quatorze nouveaux textes et une musique.

Militant.

En recevant ses trophées, Renaud militant de toujours, a déclaré que s'il n'avait pas été retenu par ses obligations professionnelles, il aurait été dans la rue aux côtés de 100.000 à 200.000 manifestants pro paix qui avaient défilé quelques heures auparavant à Paris.

« C'est le rôle des intellectuels et des artistes d'être présents dans la lutte contre la barbarie », a notamment affirmé cet homme qui n'a jamais fait mystère d'un engagement à gauche, assez proche des thèses libertaires.

Paris Normandie du Lundi 17 février 2003 (p.23).

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