Entrevues Pavillon Rouge, le par fr.
Mis en ligne dans le kiosque le 27 octobre 2002.

BD d'enfer

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Pavillon Rouge, numéro 17 de novembre 2002


À ACHETER ABSOLUMENT les illustrations des dessinateurs sont absolument géniales


CROBARDS D'ENFER



II y a une quinzaine d'années, 26 auteurs de bande dessinée ont rejoint le chanteur pour une performance unique et innovante : mettre ses chansons en images. En 2002, la famiglia s'agrandit, puisque, la bande compte quatre nouveaux membres. Et si Renaud passe du reggae à la java, du rock à la complainte, ces auteurs ont suivi le style. De Margerin à Rabaté, de Geerts à Vatine, autant de styles différents, autant de chansons.



L'ambiance Renaud


Chauvel et Lereculey apprécient avant tout l'atmosphère de ses chansons et son côté incontestablement... contestataire !


David Chauvel


Lorsque l'on m'a proposé de scénariser Docteur Renaud, Mister Renard, j'ai été à la fois flatté et impressionné. Pas le moment de tomber en panne sèche ou de se planter. Mais je n'ai pas vraiment choisi la chanson. On m'a demandé de travailler sur celle-ci, j'ai accepté. La collaboration avec Jérôme s'est déroulée comme d'habitude. Si ce n'est que, cette fois, je lui ai longuement fait part de mon désarroi au téléphone, avant que quelques idées ne se mettent en place.


Vous n'avez tout de même pas découvert Renaud ?


Non, pas vraiment. Renaud a bercé toute mon adolescence. J'ai encore quelques 33 t. Si je devais choisir une autre de ses chansons pour travailler, ce serait sans hésitation Où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?


Mettre en scène le scénario d'un autre, vous ne vous sentez pas bridé ?


Disons que c'est un " exercice de style " avec ce que ça sous-entend de contrainte. Mais c'est ce qui le rend intéressant. J'ai essayé de raconter une vraie petite histoire qui tienne sur quatre pages, et non de me contenter d'illustrer la chanson. Pour ce qui est de transcrire une chanson, certains artistes doivent plus s'y prêter que d'autres. Je veux dire par là que je n'aimerais pas me colter les chansons de Motorhead ou celles de Chantal Goya. Quoique...


Et au final...


C'était un challenge intéressant. Je ne sais pas si ce que j'ai pondu avait un quelconque intérêt, mais le dessinateur et la coloriste, eux, ont fait un sacré bon boulot...


Jérôme Lereculey


Je ne suis pas un inconditionnel, mais oui, j'aime bien Renaud. J'ai 32 ans, ce n'est donc pas un chanteur que je découvre grâce à son dernier album. Je connais ses chansons depuis quelques années déjà .


Quel album vous a le plus touché ?


Je ne suis pas assez fan pour connaître ses chansons album par album. Je me souviens que j'écoutais essentiellement des compilations de ses meilleurs morceaux. De son dernier CD, je ne connais que Manhattan Kaboul et Docteur Renaud, Mister Renard. Deux chansons qui me replongent dans l'univers contestataire de Renaud, un retour à Société tu m'auras pas ou Hexagone.


Transposer une chanson en BD reste un exercice peu courant. Avez-vous accepté immédiatement ?


Oui. Le canevas n'a pas été évident à réaliser, mais j'ai pensé que cela pouvait être une bonne expérience. Heureusement, je n'étais pas seul à travailler. On n'a pas transposé une chanson en cases. On s'est inspiré de l'ambiance, du message tel que nous l'avons compris. J'ai proposé quelques idées à David, et, finalement, c'est lui qui a trouvé la bonne... Et je suis très content de ce qu'il a fait !


À savoir...


J'ai beaucoup ri en lisant le scénario, et ça c'est important. Le personnage principal évolue dans une ambiance de karaoké. Il chante les chansons de Renaud, mais transforme les paroles. Un exemple :

« Renaud est le roi du tricot, Renard est le roi du tricard ».  C'est une ambiance que l'on retrouve tout au long des quatre planches. Bref, on s'est bien marré. David a aussi beaucoup joué sur l'aspect " Mister Renard ", en transformant le personnage en animal. Passionnant, pour moi, au niveau graphique.


Tout cela vous mène bien loin des aventures d'Arthur.


Justement, cela m'a fait du bien de changer d'univers. Le dessin est donc lui aussi différent. J'ai accentué le côté caricatural, mais sans verser dans le gros pif, ce n'est pas du dessin humoristique à 100 %. Laisse béton aurait été une chanson tout aussi amusante à dessiner, mais André Juillard l'a fait superbement en son temps.


Heureux ?


Ben tiens ! Tout ce que j'espère, c'est que vous vous amuserez autant que moi à la lecture de l'histoire.



LE RENAUD MORDANT


Entre deux éclats de rire, Rabaté raconte le Renaud qu'il affectionne : acide et sans compromission.


Rabaté


Quand Guy Delcourt m'a proposé l'aventure, je n'ai pas accepté immédiatement. J'ai d'abord acheté et écouté le CD, et puis j'ai dit " oui " ! J'ai eu le choix, dans les chansons. J'ai décidé de dessiner L'Entarteur, parce que c'est la plus drôle de tout l'album. Cela m'a permis d'être léger sur mes quatre planches. C'est d'ailleurs la seule façon dont j'envisage un récit court : il doit être humoristique.


Vous n'avez donc pas accepté uniquement pour faire plaisir à l'éditeur ?


Non ! J'ai accepté parce que c'est très bien payé (rires) ! Bon, vous voyez, ça c'est de l'humour. Plus sérieusement, je suis dans une période assez calme, je ne suis pas débordé de travail. Un récit de quatre pages plutôt que cent vingt, cela me change. Mais s'il n'y avait pas eu cette chanson précise, je n'aurais pas sauté le pas.


Comment avez-vous abordé votre adaptation ?


Ici, le défi, a été de garder l'esprit de la chanson sans en garder le texte. De l'essence de Renaud, en dessin. Et comme je connais ses albums précédents, je n'ai pas eu besoin de calquer des images sur ses mots. Je pense plutôt avoir traduit le message global. Mais j'ai conservé certaines constructions et certaines cibles. Comme BHL, par exemple. Sauf que moi je situe le tout  dans une émission télévisée, " Bouillon de 11 heures ". J'en profite aussi pour tailler quelques costards... j'entarte  à ma façon.


Une critique acide et acerbe de la société : c'est une constante dans vos œuvres et dans certains textes de Renaud ?


Exactement ! L'Entarteur n'est pas seulement la chanson la plus drôle de l'album, mais aussi la plus acide, avec Docteur Renaud, Mister Renard. Mais là , il s'agit d'un autoportrait, ce qui m'inspire beaucoup moins du point de vue des images. Il est vrai que j'ai un faible pour les petites chansons méchantes, et j'ai du mal à parler de tendresse sans être ironique. Alors en quatre planches, je ne garde que l'ironie !


Avez-vous rencontré l'entarteur (Noël Godin) ?


Non, jamais. Dommage, car j'ai quelques noms à lui proposer (Alain Finkielkraut, Glücksman...). J'ai un fond mauvais, il ne demande qu'à s'exprimer. Ce récit m'en a donné l'occasion.


Avoir un fond critique, c'est avoir un fond mauvais ?


Non, c'est simplement une façon de me présenter qui me facilite les rapports humains ; pendant les séances de dédicace, par exemple. Les gens sont souvent gênés par le silence. Alors certains se sentent obligés de parler, pour meubler. On m'a déjà demandé si je commence par le scénario ou par le dessin ! Je réponds alors que je dessine toutes les cases et que j'écris l'histoire après... Et je passe pour un sale con ! Mais c'est le genre de réponse ironique et acide que j'affectionne, et que je retrouve aussi chez Renaud.


Vous êtes fan ?


Fan de radis, mais de rien d'autre ! J'apprécie Renaud, j'ai découvert ses chansons lorsque j'étais au lycée. Je n'ai jamais vraiment décroché, sans pour autant aimer toute son œuvre. Je ne suis vraiment pas un fan... Je déteste les idolâtres. Et puis, en général, je préfère la musique au texte.


Quelques textes de Renaud vous ont tout de même séduit ?


Oui. J'ai bien aimé Hexagone, parce qu'il lance un pavé dans la mare, ou encore Mon beauf, mais, c'est plus pour le renvoi à Cabu et à Hara-kiri.



Sous forme de bulle :


SOUVENIRS


Il était une fois...


En 1985, Renaud Séchan, dit Renaud sort Mistral gagnant, son huitième album studio. Alors en pleine gloire, il rencontre le jeune Guy Delcourt, à l'époque rédacteur en chef de Charlie Mensuel. Celui-ci l'interviewe pour la rubrique « Le Fan du mois » où un invité non lié au milieu de la bande dessinée dit tout le bien qu'il pense de ce moyen d'expression. Lorsqu'il crée sa propre maison d'édition en 1986, Guy Delcourt se remémore cette rencontre, et invite, pour le deuxième titre de son jeune catalogue, une myriade de dessinateurs et de scénaristes à mettre en images un titre du répertoire de Renaud. La Bande à Renaud est née. Avec la collaboration intensive de Renaud, doublée d'un véritable embrasement médiatique et de prépublications variées (Pif gadget et Rock en Folk), les ventes de l'album s'avèrent impressionnantes. Cette belle rencontre avec le chanteur s'achèvera de la plus belle des manières puisqu'il invitera l'éditeur et tous les auteurs du collectif à l'un de ses concerts ainsi qu'au restaurant pour un dîner.


Et l'album " Putain de camion " ?


Non... Cela n'a rien à voir avec le fait d'apprécier ou non Coluche, mais il règne une sorte de consensus autour des morts qui me dérange. Je préfère témoigner et rendre hommage aux vivants, comme dans ce collectif.


Merci d'avoir répondu aux questions...


Désolé d'avoir répondu n'importe comment



RENAUD, LE MYTHE


Cailleteau et Vatine, les vétérans de l'aventure, racontent leurs " émois de midinette ". Pas facile de rencontrer sa star préférée. Alors, travailler avec elle...


Olivier Vatine


II était une fois... le début de l'aventure Delcourt. Thierry et moi, on venait de sortir Fred et Bob. Thierry est venu me montrer l'album dès qu'il est sorti de presse. Ce soir-là , il y avait un concert de Renaud, et Thierry avait ses entrées dans le milieu rock. Non seulement, on a vu le concert, mais en plus on a pu rentrer backstage. Et j'ai dédicacé un album pour Renaud... Mon premier album !


Comment s'est passée cette rencontre ?


Je n'ai rien dit ! J'étais tétanisé, la vraie midinette. En fait, j'étais un fan de base, alors rencontrer Renaud... Je me souviens lui avoir demandé une cigarette. Il m'a passé un paquet de Gitanes : je l'ai gardé pendant cinq ans sans y toucher !


Et aujourd'hui, avec le recul, comment percevez-vous cette rencontre ?


J'en garde d'excellents souvenirs. On a croisé Renaud plusieurs fois par la suite, il nous a invités à un concert. On a même fait un Club Dorothée ensemble, à l'occasion de Baby-Sitting blues. Je n'étais pas vraiment à l'aise, mais j'ai pu constater qu'il l'était encore moins que moi. Du genre nerveux et stressé à l'idée de chanter devant les caméras. J'ai trouvé ça rassurant.


Et Baby-Sitting blues ?


Vous imaginez ma réaction lorsque Guy Delcourt nous a proposé de dessiner sur et pour Renaud... Baby-Sitting blues correspondait plutôt  bien à notre genre de BD. On a pu la décliner sur le ton de la comédie, comme on faisait nos histoires courtes. Pour les chansons plus satiriques comme Société tu m'auras pas, j'imagine plus un dessin de presse ou du style de Cabu.


Des difficultés particulières pour découper une chanson en cases ?


L'exercice n'est pas facile. Il est sans doute un peu réducteur, et parfois artificiel. A priori, une chanson se suffit. Mais Renaud est fan de BD et le projet lui a plu. Et puis paradoxalement, c'est vrai que Renaud raconte des histoires très imagées. Il y a donc tout de même des points communs.


Vous avez eu un " service presse " sur mesure...


Le bouquin a dû beaucoup lui plaire, car il lui a fait une... promo d'enfer. À chaque émission télé, même chez Drucker, il sortait un exemplaire et parlait de la BD. L'apothéose, c'est lorsqu'il a chanté Baby-Sitting blues. Le réalisateur avait monté un petit clip avec les cases de nos planches. Il alternait Renaud en plateau et mes dessins. Tout cela était assez extraordinaire, car Thierry et moi on débutait. Et là , on se retrouvait propulsés à la une ! On parlait de nous dans Paris Match. C'était marrant. On a déliré pendant cinq minutes...


Toujours aussi fan?


Pour être franc, je ne connais pas son dernier album. J'écoute la radio, je connais donc deux ou trois chansons. Je les trouve très bonnes. Mais fan... je préfère garder l'image d'une expérience et d'une rencontre exceptionnelles. C'est ancré en moi et dans mon passé.


BIBLIO


La bande à Renaud

Album paru en octobre 1986 et regroupant des récits et illustrations signés Arno, Ted Benoît, Blanc-Dumont & Laurence Harlé, Boucq, Chaland, Dany, Geof Darrow, Dodo & Ben Radis, Juillard, Margerin, Walter Minus, Ptiluc, Solé, Vatine & Cailleteau, Vicomte, Walthéry et Yslaire.

Il a été tiré de cet ouvrage 50 exemplaires hors commerce numérotés de 1 à 50, et signés par Renaud.



Thierry Cailleteau


Olivier Vatine et moi avons été les premiers auteurs signés par Guy Delcourt, il y a une quinzaine d'années. Un jour, Guy a eu l'idée d'adapter des textes de chansons sous forme de bande dessinée. C'était une grande première. Et nous avons été mêlés au projet, puisque nous étions des " piliers " de la maison.


Que représentait, pour vous, ce projet avec Renaud ?


J'ai toujours adoré le travail de Renaud. Avant même de participer au collectif, je possédais tous ses disques. Pour moi, cela a donc été un grand bonheur de faire partie de la bande.


Et aujourd'hui ?


Rien n'a changé. Avec les années, je suis toujours resté un grand fan. Je viens d'acheter son dernier album, et je l'écoute toujours avec autant de plaisir. Je suis tout simplement admiratif devant son œuvre. Pour moi, c'est un grand poète.


Vous n'avez jamais lâché ?


J'ai lâché parce qu'il a arrêté de faire des disques !


Certains de ses albums sont moins bons que d'autres, mais cela vaut pour toutes les carrières. Pour que je me désintéresse d'un chanteur comme Renaud, il faudrait vraiment qu'il écrive quatre ou cinq " mauvais " albums les uns à la suite des autres. Le fond chez lui est toujours le même ; son regard sur le monde et ses sensibilités correspondent à autant de périodes et âges de sa vie. J'aime cette approche et lorsque je ne l'approuve pas, je la trouve toujours instructive et intéressante.


Pourquoi avoir choisi Baby-sitting blues ?


Je ne m'en souviens pas. Il est vrai qu'à l'époque, les premiers auteurs arrivés ont été les premiers à choisir. Mais je ne me suis jamais senti frustré de ne pas avoir pu faire une autre chanson. Elle me convenait parfaitement J'aimais son  côté humoristique et poétique. Elle m'a permis de créer tout de suite un scénario.


Quelle a été la réaction de Renaud à votre interprétation ?


Il a été super sympa. Renaud est quelqu'un qui aime la BD, il connaissait Les Aventures de Fred et Bob et les aimait bien. On était donc sur la même longueur d'onde. À l'époque, j'admirais énormément le chanteur et j'étais tellement intimidé face à lui que nous n'avons pas parlé de l'essentiel. Aujourd'hui, je suis toujours béat d'admiration, mais il m'impressionne beaucoup moins. J'aimerais le revoir et, seize ans après, je suis prêt à recommencer l'expérience.



BIBLIO


Le retour de la bande à Renaud

Septembre 1988 voit apparaître une « suite » réalisée par Arno & Bocquet, Berthet & David, Boucq, Cabanes, Bob de Moor, Jean-Claude Denis, Geerts, Jano, Liberatore, Lidvine, Loisel, Plessis & Dieter, Ptiluc, Tome & Janry, Tripp, Tronchet, Uderzo et Vatine .




Comment était " le personnage Renaud " ?


Un peu distant parfois, mais c'est sa façon de se protéger. C'est moi qui mettais les barrières, pas lui ! En fait, c'est quelqu'un de très accessible, très humain et surtout très direct... Un homme vrai qui ne se cache pas derrière un masque !


Toujours touché par le " mythe " ?


Les chansons contestataires, relativement engagées, c'est bon pour tout le monde ! Car aujourd'hui, la musique manque cruellement de messages. Renaud continue à nager à contre-courant, et ils ne sont plus si nombreux. Son message a beaucoup de pénétration car il reste familial.


Autre chose ?


Je pense que pour toutes les raisons que je viens d'évoquer, Renaud a le devoir de continuer à faire des disques. La France a besoin de lui !



LE RENAUD RIGOLO


Encore un admirateur. Mais pour Simon Léturgie, c'est l'humour de Renaud qui prime.


Simon Léturgie


J'ai vécu Renaud un peu à rebours. J'ai commencé assez jeune, avec Mistral gagnant. Et puis plus tard, adolescent, j'ai commencé à m'intéresser à ce que Renaud faisait auparavant, des textes comme Hexagone, Société tu m'auras pas.


Comment est né Elle a vu le loup ?


Simon Léturgie : Tout simplement. Guy Delcourt m'a contacté pour me proposer le projet. En tant que fan, je n'ai pas hésité. Ayant déjà l'album, j'ai pu directement dire quel texte m'intéressait. Gamin, j'avais adoré les deux albums de La Bande à Renaud. Ce sont pour moi les deux meilleurs albums de retranscription de chansons en BD, tant au niveau de la qualité des dessins, qui sont très variés, que de l'investissement personnel des scénaristes. L'idée de travailler avec ce grand monsieur de la chanson française m'a donc enchanté.


Pourquoi ce texte ?


Je voulais pouvoir travailler sur le texte d'une chanson qui me correspondait. Elle a vu le loup reste dans la veine de Renaud. Le texte est drôle et précis, sans avoir la légèreté du Nain de jardin ou de L'Entarteur. Même s'il est l'un des textes les moins connus de l'album, il conserve le côté intimiste que j'apprécie chez le chanteur. Docteur Renaud, Mister Renard ou Manhattan Kaboul évoquent trop de choses pour beaucoup de gens. Ces titres sont trop dans l'air du temps.


Comment avez-vous créé votre scénario ?


Comme il n'y a pas encore d'étiquette collée à cette chanson, j'ai pu donner libre cours à mon imagination. Je devais m'éloigner du texte, j'ai donc choisi de créer un conte.


Vous inspirez-vous exclusivement de la chanson ?


Il y a une véritable volonté de m'éloigner du texte, tout en restant dans l'esprit du Renaud un peu méchant, un peu mordant. Ce n'est pas trop difficile dans la mesure où je connais l'œuvre du bonhomme. M'inspirant de l'ambiance de tous ses albums, je n'ai pas l'impression que mes planches dénaturent la chanson, même si elles ne collent pas au texte.


Que retirez-vous de cette expérience ?


Je me suis bien amusé, c'était très drôle. Et puis, lorsque l'on connaît La Bande à Renaud, c'est assez valorisant pour l'ego de participer à son come-back. Pour la plupart, inconnus ou débutants à l'époque, tous les auteurs qui ont signé la BD sont devenus des grands noms du 9e art.


Votre chanson préférée ?


Sans hésiter : Fatigué. C'est un des textes les plus forts. Contestataire, mais avec une touche de maturité que je ne retrouve pas dans des chansons plus récentes. Cela dit, elle ne doit pas être facile à scénariser.


Et si vous deviez en dessiner une autre ?


Je ne vois pas. Elle a vu le loup me correspond parfaitement. Parmi les plus anciennes, il y en a bien quelques-unes, mais elles ont déjà été faites de main de maître. Morts les enfants, par exemple, évoque des images, mais c'est beaucoup plus réaliste comme approche. Non, vraiment. Elle a vu le loup, sans aucun regret.


BIBLIO


BD d'enfer

Best of  et nouvelle donne en novembre 2002, avec la participation d'Arno & Bocquet, Ted Benoît, Berthet & David, Blanc-Dumont & Laurence Harlé, Boucq, Cabanes, Jean-Claude Denis, Dodo & Ben Radis, Geerts, Juillard, Titouan Lamazou, Simon Léturgie, Lereculey & Chauvel, Loisel, Margerin, Plessis & Dieter, Ptiluc, Rabaté, Tome & Janry, Tronchet, Uderzo, Vatine & Cailleteau, Vicomte et Yslaire.


Composition : Arnaud Nouzilly

Paroles : Cailleteau, Chauvel, Lereculey, Léturgie, Rabaté, Vatine

Images : Arno, Berthet, Cabanes, Dany, J-C. Denis, Geerts, Juillard, Lereculey, Léturgie, Plessis, Rabaté, Walthéry.


Pour des raisons de droits, nous n'avons pas repris les illustrations des dessinateurs, ni les extraits de BD d'enfer.

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