Émissions Sud-Ouest, le par fr.
Mis en ligne dans le kiosque le 11 mai 2015.

Quand Marc Large rend hommage à Renaud

Le dessinateur landais a participé à un documentaire consacré à Renaud en signant plus de 100 dessins.

left Dessinateur de presse, pour "Siné hebdo" et "Sud Ouest", Marc Large a participé cette année à un documentaire sur Renaud ("Renaud, on t'a dans la peau"), diffusé le lundi 11 mai, sur France 3, 20 h 50, le jour de l'anniversaire du chanteur. L'auteur de "Mistral gagnant" fêtera alors ses 63 ans.

Comment êtes-vous entré dans cette aventure ?

Marc Large. Grâce à un livre que j'avais illustré sur Renaud en 2009. Program 33, qui réalise des documentaires pour France 3, avait sorti un documentaire Le rouge et le noir de Didier Varrod sur Renaud, qui fait référence pour beaucoup. C'était il y a 10 ans. Et Didier Varrod, pour les 40 ans de carrière de Renaud, voulait autre chose, de complètement différent. Il cherchait un illustrateur et très vite, il s'est rapproché de moi. Ce qu'il a fait est un ovni ! On n'est pas dans l'hommage posthume mais sur quelque chose de nouveau, de très graphique et esthétique. L'idée m'a séduite et je voulais absolument que Renaud aime. Il y a pas mal d'entretiens avec des gens comme Bruel, Vincent Delerm, Olivia Ruiz, Indochine, des rappeurs comme Disiz La Peste ou encore Mazarine Pingeot. Je ne savais pas trop où aller avec tous ces artistes qui ne sont pas forcément de mon univers (il sourit). Mais j'ai fait de belles rencontres comme Mazarine.

Comment avez-vous travaillé ?

Pour les dessins, j'ai visionné des archives afin de capter une posture, une expression, une attitude... J'ai aussi pas mal dessiné Renaud en sa présence et l'ai ensuite mis en scène dans mes dessins. Il lui est aussi arrivé de me passer des photos personnelles comme celles de son enfance. Après, j'ai beaucoup dessiné pendant le tournage. Nicolas Maupied (le réalisateur, NDLR) me passait des bandes sons que j'interprétais en dessins pour que ensuite les monteurs en fassent des dessins animés.

Renaud apparaît-il dans ce doc ?

Non, sauf en séquences d'archives. C'était un choix. Finalement, ce documentaire est une lettre d'amour de son public. D'ailleurs, il est diffusé le jour de son anniversaire. C'est un cadeau. Dans Le rouge et le noir, c'était lui qui s'adressait à son public. Là, c'est l'inverse.

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Quelle a été la première réaction de Renaud ?

C'était ah non, tu peux pas faire mieux que le Rouge et le Noir !. Ensuite on a voulu lui montrer. Il nous a dit : je suis dans le sud, je ne peux pas venir. Et puis tout d'un coup, il nous appelle : Je suis à Paris, je peux le voir ? Branle-bas de combat, c'était un dimanche et on s'est mobilisé pour lui montrer le film. Il n'a rien laissé transparaître. Et à la fin du film, très ému, il a dit : Vous m'avez donné envie de réécrire. C'était fort.

Vous connaissez Renaud depuis longtemps ?

Depuis 10 ans environ. J'ai toujours aimé l'écouter. C'est notre passion de l'ours des Pyrénées qui nous a réunis. Le truc improbable (rires). C'est lui qui est venu vers moi d'ailleurs suite à un de mes livres sur le sujet.

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Qu'aimez-vous chez lui ?

Tout ! C'est l'un de ceux qui m'ont inspiré depuis tout gamin. Entre Desproges et Coluche, c'est le panthéon. Sa poésie, sa sensibilité et son autre côté rebelle, engagé et aussi désabusé.

Pourquoi n'avez-vous jamais pu le faire venir à Satiradax ?

Non, il fuit la foule, il n'a plus envie et ne veut pas apparaître, plus de caméras, plus de tapis rouge. Mais il semble aller bien aujourd'hui.

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