Portraits Télé Star, le par fr.
Mis en ligne dans le kiosque le 1er mars 2003.

Renaud : « la vie me fait peur »

> Télé Star du 14 au 20 décembre

Renaud : « la vie me fait peur »

C'est « l'histoire d'un mec de 50 balais qui est revenu de tout ». Désabusé, Renaud confie à la caméra ses fragilités et ses espoirs.

Sa famille

« Avec mes cinq frères et s½urs, nous avons eu une enfance douce comme le miel. Mon père, écrivain, traducteur de plusieurs langues est issu d'un milieu intellectuel. Son père était helléniste et sa grand-mère, Louisa Shiffer, poétesse. Elle correspondait avec Arthur Rimbaud. Du côté de ma mère, ils étaient ouvriers et ch'tis. Mon grand-père maternel, Oscar, était mineur. C'était un prolétaire qui avait lu Marx et Lénine, un grand homme d'esprit. Moi, j'aurais aimé avoir plein d'enfants mais ma femme n'en voulait qu'un » (sa fille Lolita est âgée de 22 ans, ndlr).

Sa femme

« Quand j'ai vu Dominique en 1977 - je me produisais sur la scène de la Veuve Pichard - , je me suis dit : « Celle-là, je l'épouse, on vieillit et on meurt ensemble ». dans mon dernier album, il y a quelques chansons qui laissent supposer qu'elle est partie. Dominique trouve que je parle trop d'elle. Elle se sent prisonnière de mon amour et aimerait pouvoir respirer. Même si on ne vit plus sous le même toit, je suis très attaché à elle, je ne me vois pas reconstruire quelque chose avec quelqu'un d'autre. Je préfère garder mon amour comme un souvenir que d'en reconstruire un nouveau. J'ai renoncé ».

Sa drogue : l'alcool

« J'ai pas fait gaffe, ça m'a pris dans un moment de désespoir face à l'amour qui s'étiole. La quarantaine arrivant, j'avais la nostalgie de mon enfance envolée... Pas de tournées, pas de disque en perspective... Je me suis réfugié dans un resto où j'ai commencé à écluser. C'est la vie qui me fait peur, la mort à la limite, on s'en fout un peu. Mais j'avais moins peur de la cirrhose que de la crise de delirium tremens. J'en ai eu dernièrement, alors que je me trouvais au Québec. C'est très inquiétant... ».

Ses tentatives pour s'en sortir

« J'ai essayé des psys, les psychothérapies de groupe, les alcooliques anonymes, l'enfermement en clinique psychiatrique bourré de médicaments. L'alcool, c'est une drogue dure et je suis à deux doigts de retomber. D'ailleurs, j'ai eu des rechutes après avoir déclaré en mai dernier que j'étais redevenu un triste buveur d'eau. Là, je suis dans une période cool, mais j'ai du mal à concevoir les années qui me restent à vivre sans alcool. J'espère quand même fêter un jour mes 50 ans de chansons. ».

Disque de diamant

Pour la troisième fois de sa carrière, Renaud dépasse avec Boucan d'enfer, sorti chez Virgin, le million et demi d'albums vendus. « J'ai peut-être manqué aux gens, confie-t-il pour expliquer son succès. Ils étaient fatigués par le rap, la techno... Ils avaient sans doute besoin de chansons qui ont du sens. ».

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