Portraits VSD, le par fr.
Mis en ligne dans le kiosque le 1er août 2014.

Renaud : la déprime sans fin

Quinze ans après une première et longue dépression dont il s’était sorti par amour, Renaud semble une fois encore mal en point. Ce même si nombre de ses proches assurent qu’il « va très bien ».

left Le regard est vide, la barbe clairsemée, les cernes et les bajoues « droopiesques », mais plus personne n'a envie de rire. Nous sommes le 12 juillet dernier, il est 14 h 30 et le soleil tape plutôt fort ce samedi sur le boulevard du Montparnasse, dans le 6e arrondissement de Paris. Comme à son habitude, Renaud sort de La Closerie des Lilas où il a son rond de serviette depuis très longtemps et où il est venu déjeuner sur le coup de midi. Toujours à la même place, en terrasse, à droite de la porte. Ainsi, en saison, côtoie-t-il l'écailler. Au menu ce jour-là, comme tous les autres, pastis-clopes, à haute dose. Alors bien sûr, après deux heures et demie de ce rythme, la démarche est plus qu'hésitante et il doit, pour rejoindre sa voiture garée un peu plus haut vers la gare Montparnasse, se faire aider par un jeune inconnu, fidèle cornac qui l'accompagne partout. Secrétaire,chauffeur, homme à tout faire, limite brancardier. Mais, on l'a dit plus haut, le soleil donne de la voix en cette mi-juillet et comme une nouvelle station sur son chemin de croix, Renaud doit reprendre ses esprits sur un banc du boulevard. Personne ne pourrait croire que ce vieux bonhomme fripé qui pique du nez sur ces bancs publics qu'il chanta comme son idole Brassens (« À m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi » - Mistral gagnant) est un des plus grands chanteurs français des quarante dernières années. « Il va bien, tempère Stéphane Loisy, vieil ami et avocat du chanteur. Je connais Renaud depuis plus de quinze ans et nous nous sommes revus à plusieurs reprises lors de son récent passage à Paris, aux premiers jours de juillet. Je suis sincèrement scandalisé qu'il soit présenté comme un "clochard" ». « Sous la carapace de faux clochard et d'homme perdu se cache une âme malicieuse, assure un proche. Renaud va renaître de ses cendres. » Un ex-membre du premier cercle renchérit : « Bon, il boit, c'est un alcoolique, personne ne peut dire le contraire. Mais attention : ne vous fiez pas à son aspect extérieur. Dans sa tête tout fonctionne parfaitement bien. » Comme un rempart invisible et bienveillant, ils sont nombreux parmi ses proches à assurer que le chanteur n'est aucunement retombé dans la grave dépression qui avait suivi son divorce d'avec Dominique en 1999, un long naufrage anisé qui le ramenait, chaque jour, à La Closerie des Lilas.

Lire l'article intégral dans VSD 1926 (du 24 au 30 juillet 2014)

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