EXPO PHOTO

 

Christophe Mourthe, celebre photographe, organise les 21, 22 et 23 mai une exposition-photo a Paris, suivie d'une vente aux encheres le 23 mai au Lutetia (6eme). Parmis les oeuvres qui figurent dans l'expo et la vente se trouve un portrait de Renaud que Christophe a fait en 1991 (0,90x0,90m)

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

10 avril 2002

Photo - Exposition - Vente aux enchères


Vente aux enchères de la collection " Casanovas " de Christophe Mourthé


Maître Pierre Cornette de Saint Cyr fera tomber le marteau pour une série spéciale des œuvres photographiques de Christophe Mourthé, photographe tabou des années 70 et pape de la photo fétichiste, dont le style inspire aujourd'hui la mode.


Visionnaire de la décennie de toutes les libertés et de toutes les expériences -dont le Paris de la nuit était le laboratoire- Christophe Mourthé a photographié la jet set et les fauchés, côtoyé les squats et les réceptions dans des palaces. Une époque libertine où l'on vivait surtout la nuit, bardés de cuir et de piercings.

Si Christophe Mourthé n'est pas le photographe de ses obsessions, il a su décaler la nudité pour fixer les fantasmes d'une femme résolue, afin qu'elle se sente belle. Discret, Christophe Mourthé réserve ses élans à celles qu'il photographie. Les mots pour dépeindre son œuvre sont charnels, provocants, enivrants, impudiques, sensuels, indécents et troublants. C'est sans doute pourquoi les femmes se donnent à son regard…


A propos des "CASANOVAS"

Les CASANOVAS furent créés en 1983 par Christophe Mourthé pour la photo et Denis Menendez pour le maquillage. Ils avaient 23 et 20 ans. " Nous avions les mêmes références comme Barry Lyndon, Casanova de Fellini, Don Giovanni de Losey, Sade... Références de luxure, de rêves, de masques... Nous avons décidé d'aller à Venise, ville qui a transcendé un instant nos rêves d'images. Les Casanovas étaient nés. Nos personnages ont troublé le public, mais les gens aiment être troublés. Ils sont parfois à la recherche de cette qualité ".

L'exposition
Les œuvres seront exposées les 21, 22 et 23 mai 2002, de 11 heures à 20 heures, à l'espace " 17 par Carole de Bona " (17 rue de Sèvres. Paris 6ème).
Parkings Bon Marché (jusqu'à 23h) et St Germain des Prés
Metro Sèvres-Babylone (lignes 10 & 12) et Saint-Sulpice (ligne 4)
Bus n° : 39, 68, 70, 83, 84, 87, 94 & 96
Le " 17 par Carole de Bona " est un nouveau concept-store parisien créé sur le site d'une ancienne piscine des années 30. Cet espace raffiné a pour vocation de promouvoir la création artistique contemporaine. Ses volumes étonnants (3000m2), l'étagement surprenant des pièces et des coursives, les touches art-déco et la lumière naturelle lui procurent une atmosphère tout à fait originale.

La vente
La vente en salle aura lieu dès le 21 mai et sera clôturée le 23 mai à partir de 21 heures sous le ministère de Maître Pierre Cornette de Saint Cyr à l'Hôtel Lutetia (45, bd Raspail. Paris 6ème) à quelques mètres du " 17 par Carole de Bona ".

La vente sur Internet débutera le 29 avril sur le site www.iENCHERES.com, premier site de ventes publiques en Europe, pour se terminer le 23 mai en salle sous le ministère de Maître Pierre Cornette de Saint Cyr.
iENCHERES.com a notamment participé à la vente des photos de Yann Arthus Bertrand " La terre vue du ciel " et à la vente de 100 photographies originales des plus grandes signatures du photo-journalisme au profit de l'Afghanistan.


Trois séries, numérotées et signées sont mises en vente

o La série des " Casanovas ", personnages Vénitiens mystérieux d'un 18ème siècle libertin. Mises en scène dans les Palais de la Venise d'aujourd'hui, sous des lumières crépusculaires (50 pièces, de 0,80mx1m et 1mx1m50).

o La série " Fantasmes ", mélange de la nuit en noir et blanc, émotions à la fois enfouies et familières de nos inconscients (50 pièces, 0,70mx0,90m et 0,90mx0,90m et 1mx1m50).

Au profit de l'association " Ensemble contre le Sida " de Line Renaud :
o La série " Artistes ", avec Mylène Farmer, Jean-Marie Bigard, Thallia, Sophie Thalman, Arielle Dombasle, Renaud, Marlène et Clara Morgane (10 pièces, 0,70mx 0,90m).


Pour tout renseignement et demande de photos :
Bureau de presse : BG Presse
Marie-Joëlle Thomas / Céline Camon
Tél : 01 49 48 63 72 - Fax : 01 49 48 63 77
E-mail: celine_camon@club-internet.fr


PORTRAIT


Né le 29 avril 1959, Christophe Mourthé débute à 19 ans comme photographe de théâtre et de music-hall. Son inspiration, il la trouve alors auprès des grands comme Zeffirelli, Peter Stein, Giorgio Strehler, Dario Fo, Peter Brook ou Frederico Fellini, Orange Mécanique, Gainsbourg, Pacadis, Titien… Quand on lui demande aujourd'hui qui sont ses Maîtres, il les cite de préférence à Newton ou Doisneau.

Visionnaire, Christophe Mourthé ressent très tôt -dès l'âge de 19 ans- que les tendances de vie de la société des années 70 sont en pleine mutation. Christophe Mourthé devient vite l'un des précurseurs de l'école " fétichiste ", happée aujourd'hui par la publicité. Le fétichisme de Christophe Mourthé est devenu un véritable style, qui a préfiguré un courant de mode, dont la haute couture s'est déjà emparée. Son imagerie est à la fois ancrée dans cette période troublante de libertés des années 70 et la période " safe sex " qui freina brusquement tous les élans de la décennie. D'autres manières de vivre l'amour apparaissent et avec elles le fétichisme. Christophe Mourthé est de la génération " Palace ", comme Mugler, Gaultier, Chantal Thomass, Madonna, Nina Hagen, Blondie, Lou Boutin… dont le père spirituel était Fabrice Emaer.

En 1983, il est entre Paris et Venise et travaille avec Denis Menendez, génie du maquillage et de la coiffure. De leur complicité, naîtront les fameux " Casanovas ", personnages d'un XVIIIème siècle décadent, mis en scène dans les Palais vénitiens et sous des lumières crépusculaires. Exposés partout dans le monde, les Casanovas sont reconnus comme des chefs-d'œuvre photographiques, imposant un style audacieux.


La mode fait appel à Christophe Mourthé et il collabore avec les plus grands magazines (Playboy, Newlook -à 22 ans, il est l'un des photographes les plus importants du magazine-, Penthouse, Lui, Vogue, Max …), le Paradis Latin, le Palace…

Puis c'est la publicité (Dim, Rosy…), les grandes agences de news (Stills, Sipa, Sygma…), les maisons de disques (pochettes, affiches…)

Christophe Mourthé a réalisé quelques trop rares portraits qui ont marqué comme Mylène Farmer, Jean-Marie Bigard en Rodin, Renaud, Arielle Dombasle en statue de la liberté, César, Jean Marais…

C'est en 1991 que Christophe Mourthé décide de " photographier le fétichisme ". Il anoblit la tendance et fait sortir le fétichisme de son ghetto. Ce sera l'objet d'expositions à Paris et Los Angeles.


Expositions
HAMBOURG
DRAMMEN
VENISE BAC ART GALLERY
LADY DI GALLERY Laguna Beach, California
BLACK IRIS GALLERY Laguna Beach, California
PACIFIC EDGE GALLERY Laguna Beach, California
MUSEUM OF CONTEMPORARY ART, The Store, Los Angeles, California
TORINO FOTOGRAPHIA 87 Biennale internazionale
PALAZZO A VELA GALLERY Torino, Italy
TARGET GALLERY Torino, Italy
MARCO POLO GALLERY Bordeaux, France
SÉLECTION ART GUEST, U.S.A
PHEROMONE GALLERY, Hollywood, U.S.A


Albums
PHYLEA
FETISH DREAM
MARLENE LOVE
PRELUDE AU SCANDAL
MINUIT
SCANDAL


ENTRETIEN


Quelle différence faites-vous entre la photographie fétichiste et le nu ?
Je trouve le nu trop " clean ", pas assez vivant. Des courbes sublimes, du joli velours, la femme dans un bel écrin ; mais la femme, c'est bien autre chose ; elle veut autre chose ; elle vit autre chose. Quand les femmes viennent au studio, elles veulent en faire plus que ce qu'elles font chez elles ; elles donnent ici ce qu'elles ne donnent pas ailleurs ; elles dépassent leurs pudeurs… C'est la femme qui pose, c'est elle qui impose et qui veut donner d'elle cette image.

Dans vos " Casanovas " et vos autres collections, peut-on dire que la femme est dominatrice ? Où sont les signes ?
Elle est d'abord très féminine. Elle n'est ni soumise, ni dominatrice. Les Casanovas sont très à part. Il y a chez eux un côté androgyne. Dans la collection " fétichiste ", c'est dans le regard que l'on sent la domination. C'est la femme qui a les accessoires, c'est elle qui regarde l'artiste. Tous les artistes ont eu envie d'être dominés à un moment de leur vie, dans leur création. Ils ont tous une " mère nourricière " qui les inspire. Tous les artistes ont connu ce sentiment.

Dès qu'on parle " fétichisme ", la réponse est " femme objet ", l'utilisation de la femme comme un objet. Que répondez-vous à cela ?
Je ne considère pas la femme comme un objet. Je ne pourrais pas réaliser mes photos si mes modèles n'avaient pas un fantasme en venant au studio. On n'oblige pas une femme à prendre une pose, à donner un certain regard si elle n'en a pas envie. J'aime cette image de la femme volontaire pour le fantasme que je renvoie.

Vos références, votre inspiration, sont celles des années 70, période qui a un côté trash, décalé, où l'esthétique devient autre chose. Le classicisme disparaît...
Oui, je suis de la période Led Zeppelin, des Who, qui ont commencé à casser la tradition. Je crois qu'à cette époque, c'est l'esprit " libertaire " des années 60 qui s'est simplement amplifié, pour aller plus loin, aux extrêmes… Le rock et la liberté totale du sexe sont liés. On a cru, au cours des années soixante, que la liberté du sexe était arrivée… Mais les années soixante-dix ont montré qu'on pouvait aller plus loin. Souvenons-nous simplement des nuits Parisiennes des années soixante-dix… Quand on voit ZZ Top qui sont les " moches " de l'époque, avec leurs barbes sales ; ils ont mis des filles sublimes dans leurs clips. Le contraste était extraordinaire. C'est une sorte de décadence qui s'est amplifiée. Les nuits parisiennes des années 60 étaient liées à la notion de sexe, mais aussi à la notion de fête : les surboums, le flirt, les cols à jabots… Et là, tout à coup arrivent les années 70. Au Palace, c'était la folie ; sous la platine de Guy Cuevas, il y avait des couples qui faisaient l'amour. Tout le monde a des épingles à nourrice dans le nez et les oreilles. C'est l'époque du piercing, des tatouages… Nouveaux courants musicaux, vêtements décalés, fêtes de nuit et Drag Queens sont nés à cette époque. C'est d'ailleurs à ce moment-là que la communauté gay a commencé à sortir, avec l'influence de Madame Arthur et de l'Alcazar, les premiers à montrer des travestis sur scène : Divine, Marie-France, Frédéric Ray (le travesti du Paradis Latin), sont les premiers Drag Queens. Les mouvements musicaux étaient Earth Wind & Fire, Kiss, Nina Hagen, les groupes trash, les punks… C'est assez curieux, car nous ne nous voyions jamais en dehors des nuits. Nous avions une vie le jour et une vie la nuit. Je n'ai jamais fréquenté le jour les gens que je fréquentais au Palace la nuit. Je faisais de la photo de spectacle, du monde de la nuit : le Paradis Latin, le Crazy Horse … Même les vêtements étaient différents. On osait faire des choses la nuit qu'on ne faisait plus le jour… C'est ce que fait Thierry Mugler aujourd'hui dans son inspiration, même s'il le nie encore. Les " anciens jeunes ", je veux dire les filles qui avaient 18 ans à l'époque, les photographes et les créateurs, ont mûri. Et puis ils se sont souvenu de leur jeunesse " en 75, on faisait ça comme ça, on mettait ceci… Pourquoi pas maintenant, 25 ans après ? " une sorte de retour à l'enfance, le regret d'un temps passé. Tous les vingt ans, les gens reviennent aux sources de leur jeunesse. Aujourd'hui, c'est le début de la nostalgie des années soixante-dix, à travers les folies de la nuit. Il faut dire que passé la porte du Palace ou autres lieux de fête, c'était assez triste. Une architecture moribonde, moche et inadaptée ; tout au moins pour ce qu'on pouvait en voir tous les jours. Un art photographique redevenu sage, classique, propre et ampoulé, tout orienté " pub ".

Tout à coup, derrière cet élan des années 70, tout s'arrête. Les premiers morts du sida et on entre dans la période du " safe sex "…
Personne ne sait vraiment ce qui se passe. Je me souviens de dîners entre amis, c'était la panique, l'angoisse. Est-ce que ça vient de là-haut ? Vous avez été trop loin. Est-ce une punition divine ? Nous étions tous coupables de tout : un serveur du Palace a été accusé d'avoir dépecé puis mangé une étudiante, alors que c'était finalement un étudiant japonais le coupable. On allait chercher les coupables chez les homosexuels et dans le monde de la nuit… Les costumes de Kiss, les débardeurs de Blondie, les maquillages de Nina Hagen, les anachronismes de Grace Jones, les pantalons de cuir, les épingles, tout s'est alors arrêté.
Il a fallu anoblir tout ça. Alors nous avons transposé nos vies nocturnes dans une continuité virtuelle et artistique. Ce qui était manière de vivre s'est transformé en fantasmes, en styles. La première " marque " de ce nouveau courant des " seventies " a été la campagne Citroën avec Grace Jones. Beaucoup de gens de cette époque ont d'ailleurs transposé cette vie dans leur carrière professionnelle : Gaultier, Ardisson, Mourousi, Le Luron, Pacadis, Serge July, Houellebecq, Jean-Edern Hallier, BHL…

A cette époque, les mecs étaient leaders et les femmes suiveuses ?
Non il y a eu les femmes dominantes : les premières pin-up du rock, Nina Hagen, Blondie, dominaient l'imagerie du moment. Ce n'étaient pas des soumises. Alors que Stone était soumise à Charden, comme Sheila était soumise à Ringo, Blondie et Grace Jones, étaient des dominatrices. Elles commençaient à vivre comme des mecs. Je fais partie d'une génération inspirée qui a aimé ces femmes volontaires.

Comment voyez-vous la photographie aujourd'hui ?
Parlons un peu des autres. Pierre & Gilles, par exemple, aiment les femmes. Ce qu'ils ont fait sur Nina Hagen, sur Madonna, sur Sylvie Vartan, est sublime. Newton a une vision germanique des femmes. Moi je suis latin et j'ai une vision moins sportive de la femme. D'autres ont montré du fétichisme, mais avec des gens qui le pratiquaient. Pour moi, c'est du reportage. C'est un autre univers. Doris Klouster fait du fétichisme. Fille de grands avocats new-yorkais, elle travaille sous un pseudonyme. Elle a eu une éducation très rigide et pourtant, elle fait des clichés qui vont très loin… C'est sa soupape. J'ai eu une enfance bourgeoise, éduqué à coups de Vogue et d'Officiel. J'ai eu une éducation libre. À treize ans, je menais tout Saint-Germain-en-Laye en boum. À 18 ans, j'allais au Palace et j'y faisais les nuits, rentrant par le RER à l'aube. L'ayant vécu, je n'ai pas eu besoin de soupape d'expression. Ni excessif, ni frustré. Aujourd'hui, je fais des photos de nus, sans doute parce que j'ai été élevé par une tante qui ressemblait plus à France Gall qu'à l'image traditionnelle qu'on se fait de la tante, avec son chignon strict. Ma tante sortait avec une jupe ultra courte et dessinait des nus. L'art graphique du fétichisme donne lieu à deux interprétations possibles : l'interprétation de surface, assouvir des frustrations et l'interprétation de fond, combler une passion, photographier la femme.

Avec le recul, comment voyez-vous les choses aujourd'hui ?
Comme le dit très bien Bernard Bacos, un informaticien qui vécut à nos côtés les 70's, les choses allaient très vite à l'époque : les mouvements se succédaient sans cesse, sans pour autant chasser les précédents, ce qui donnait une juxtaposition extraordinaire. Nous avons été une génération de défricheurs et nous sommes souvent retrouvés devant des situations inédites, comme de vivre sans guerre et dans une relative prospérité malgré la crise. Nous avons été les premiers à vivre ça et nous ne pouvions pas imaginer que les choses puissent revenir en arrière. Mais ce n'est qu'un mouvement d'un balancier perpétuel. Les 70's ont été trop rapides et ça devait ralentir. Nous sommes rattrapés par le temps et nous nous trouvons face à un défi de plus, celui d'inventer une nouvelle façon de vieillir " rock'n'roll ", c'est-à-dire le moins possible. Dans les années post-68, un des buts était de ne pas travailler, par réaction sans doute au destin tout tracé qui attendait les " fils de bourges ". Une bonne part d'entre nous a préféré la bohême, c'est pourquoi nous sommes tombés de si haut, quand quelques années plus tard, nous avons constaté que la préoccupation principale de la nouvelle génération était ... de trouver un emploi !

Quels sont vos nouveaux projets ?
Je vais réaliser, pour la télévision, des " portraits musicaux " et des fictions. C'est avec un regard de photographe que j'irai chercher les subtilités des personnages. L'image, bien entendu, aura une grande importance.

 

 

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