- Et avec des artistes plus confirmés ? Tu as des references
parmi les figures tutélaires de la chanson francaise
?
- Bien sur, certains grands auteurs, comme Renaud, par exemple,
sont pour moi des exemples. J'apprécie aussi beaucoup
tout un pan de la variété des années 70,
cette chanson populaire de qualité, les Souchon, Bashung,
Jonasz. J'aime vraiment ces belles chansons bien faites, je
suis tres admiratif de tout ce courant, mais je n'ai pas de
complexe d'inferiorité, ni d'envie de me mesurer a eux.
Je sais, j'ai piqué des trucs a Renaud, mais c'est normal
quand tu fais de la musique apres lui, comme lorsque tu en fais
apres Brel ou Brassens. J'assume parfaitement, pas la filiation,
car ce serait vaniteux de ma part, mais la continuité
avec ces references.
- Cela se ressent d'ailleurs dans ta musique, mais aussii dans
tes textes, ancrés dans une certaine realité.
Le quotidien semble etre ta principale source d'inspiration.
- Bien entendu. Et l'influence de Renaud, une fois de plus,
a ce niveau, comme a d'autres, est evidente. Cette facon de
parler de chose relativement commune, mais en elargissant toujours
a quelque chose de plus universel, j'adore. Et toujours de maniere
tres simple. Quand on écoute certaines chansons de Renaud,
on a vraiment le sentiment que cela a été ecrit
sur un coin de table en dix minutes, mais si on commence a decortiquer,
on se rend evidemment compte qu'il n'en est rien et que cela
représente un boulot enorme. Et puis j'aime aussi cette
facon de parler de la vie detous les jours, de ces choses simples
qui n'en sont pas moins symboliques, de ces situations courantes
qui recelent en realité de multiples sens, et qui touchent
finalement a l'essentiel.
Benabar, RockMag n°32 (...)
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