CharlElie COUTURE a écrit :Plus de 50% d’abstention pour ces élections législatives. C’est grave. Un Français sur deux trop constipé pour « y aller ». Et ça se gâte encore quand on regarde les statistiques par tranche d’âge : 76% des 18-24 ans, et 66% des 25-34 ans qui se sont abstenus. Soit 70% des électeurs de moins de 35 ans qui ne sont pas allés voter. Non mais quoi ? Les décisions, les lois ça les concerne aussi ! Et après on les entend râler contre ce monde adulte qui ne les comprend pas ? On te donne la parole, ne serait-ce qu’une voix parmi tant d’autres alors pourquoi se taire à terre… Pourquoi rester muet ? Par paresse de se déplacer ? Par ignorance des programmes et propositions ? Par timidité ou par simple indécision parce que soit disant ils ont peur de se tromper. À l’inverse chez les 65 ans et plus, qui ont pourtant du mal à se déplacer, le taux d’abstention n’est que de 35%.
La représentation du pays à l’Assemblée serait quand même plus exacte/juste si « l’autre » moitié de la population s’était manifestée. Alors faut-il mettre des amendes comme dans les pays où le vote est obligatoire ou bien, si l’on considère que les habitudes ont changé et qu’il y en a marre des votes en papier, ne serait-ce quand même pas une bonne chose que de proposer - du moins « aussi » - la possibilité de se manifester via un vote électronique ?
S'il apparaît évident que le suffrage donne le sentiment que le pays veut du changement, le résultat n'en n'est pas moins inquiétant, car il y a des grands risque qu'on aboutisse à un blocage, de bloc à bloc. Au lieu de réformes, à cause de ce rapport de forces contraires, on va se retrouver paralysés dans le statuquo. Les gens veulent que le pays évolue, mais plus aucune loi ne pourra être votée. Et la frustration sera grande, car chacun rejettera la faute sur l’autre.
En même temps convenons que ce qui se passe est logique. Craignant l’alliance à gauche de la NUPES, les forces gouvernementales se sont acharnées sur la figure de Mélenchon, montré du doigt comme étant LE danger. De cette inquiétude hystérique, le Rassemblement National a su habilement profiter, et ça fait froid dans le dos. Cela dit, même si les sujets majeurs que ce parti met en premier ordre d’importance dans son programme, m’intéressent personnellement moins que ceux concernant l’environnement, l’éducation, la recherche de solutions nouvelles et la répartition des richesses, pourtant faut-il admettre, d’un point de vue objectivement/cruellement démocratique, qu’après avoir récolté grosso modo une moitié de voix aux élections présidentielles il y a un mois, il peut sembler logique que cette droite (extrême et dure) se retrouve aussi représentée à l’Assemblée.
Quoi qu’il en soit, pas besoin d’être un devin pour prédire que le deuxième mandat du président sera un enfer. Celui qui s’est imaginé au sommet de l’Olympe pendant cinq ans, ce goupil amoureux de lui-même, orvet opportuniste disparaissant derrière des herbes de ses conseillers au premier contre-temps, ce huppé ami des chasseurs dandinant ses allures de linotte protégée, lui le prince coquet vaquant d’un salon à l’autre en faisant des manières, lui l'employé de banque arriviste arrivé, le premier arrivé à la cantine a mangé son pain blanc. À peine réélu il y a un mois (par dépit), le bel Emmanuel va peut-être enfin comprendre que ses sourires d’effigies estampillée sur des monnaies en chocolat, ont fini de faire rire. À force de changer d’avis et de vendre du vent, son éolienne va se retrouver bien seule dans la canicule d’un palais Bourbon surchauffé. Celui qui a refusé de faire campagne afin d’éviter de rendre des comptes, va comprendre sa douleur de n'avoir pas su convaincre. Après avoir ruiné la France d’en bas pour enrichir celle d’en-haut, celui qui disait qu’il allait éradiquer le Front National, a réussi à faire élire en masse le RN. Bravo ! Après avoir battu son opposante sur le fil, il y a un mois à peine, le voilà qui entend comme un cauchemar, le rire gras et tonitruant de la vengeresse qui lui déchire les oreilles. Lui qui agissait au jour le jour au gré de ses humeurs, « j’ai dit que… », « faites ce que je dis… », « Alexandre Benalla ? Tiens, essayez de venir me chercher… », ou « traverse donc la rue pour trouver du travail… », le même fanfaron volubile et génie de l’enfumage, verra s’asseoir en masse à l’assemblée des députés remontés, prêts à se battre pour un projet politique. Il se croyait si malin qu’il allait dépasser les clivages… encore raté. Les partis ont repris le dessus. Qu’ils soient les NUPES ou RN. Sur son rafiot « E.M. » « Emmanuel Macron » « En Marche » soudain rebaptisé « Ensemble » juste avant les élections pour créer encore plus de confusion, le même se retrouve aujourd’hui niaiseux et naufragé contraint de se transformer en loup de mer pour naviguer entre les courants, obligé à faire alliances avec les quelques élus de la LR droite traditionnelle, (ou pire encore avec ceux de « Renaissance » de l'Edouard Philippe qu'il a sous-traité...).
Mais s’il ne dissout pas l’Assemblée, (comme on peut le soupçonner d’avoir envie de le faire par vexation), il y a des risques certains que le pays se fige dans des conflits partisans, rappelant les affres de la 4ème République, quand justement les gouvernements se succédaient tous les six mois, incapables de prendre des décisions…
Réjouissons-nous de cette élection ?
Pas sûr !
CharlElie COUTURE