Vos mots, vos textes pour Ingrid et les autres otages

Engagements pour diverses causes, initiées ou non par Renaud...

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Nataly
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Message par Nataly »

2h14 matin du 04 novembre 2005 :


Je me promène comme toutes les nuits dans les allées virtuelles d'un forum où il est beaucoup question de toi Ingrid. Je viens faire une pause dans ce fil réservé à nos pensées pour toi.

Et toi, que fais-tu à cette heure ci ? Dors-tu ? Attends-tu ? Espères-tu ? J'aimerai juste te dire qu'il faut y croire, tu DOIS y croire car ici, on lutte tous pour toi... et on y arrivera.

Tes Comités de Soutien ont trouvé en Renaud une chouette locomotive qui nous a embarqué dans son train à 100 à l'heure.

Ta libération est pour bientôt Ingrid... La Tienne et celle de tes compagnons de détresse.

A bientôt de te lire ici nous crier : LIBERTAD !

Nataly
:wink:
Si tous ceux qui disent du mal de moi savaient ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage ! (Sacha Guitry)
gonzesse
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Enregistré le : 11 mai 2003, 17:15

Message par gonzesse »

Image

L'amour fait songer, vivre et croire
Il a pour réchauffer le coeur
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon, c'est le bonheur.

~Victor Hugo~
Bruno

Message par Bruno »

Ici,
Le 5 novembre 2005,


Ingrid,


Il y a des matins froids dans le dos, bris de verre et brûlure d’autos, réveil humide de la banlieue…

Drôle de décor pour une école.

Ce matin, samedi, peu d’amateurs à la craie… petite récrée mais on a le temps de se dire.

Aujourd’hui, discussion à visée philosophique en cercle intime.

Ils sont dix acteurs de la parole (5 à 6 ans) : Djengou (bavarde), Essam (silencieux), Baptiste (un brin poète), Marie (gentille), Mélissa (rêveuse), Guilaine (en retrait), Pauline (qui n’ose pas), Ryan (un peu rebelle), Greg (hésitant), Souwadou (intéressée).


C’est en pensant à toi que je leur ai demandés : qu’est-ce qu’être libre ?

Il ne s’agit pas de convoquer Platon, Kant ou Descartes dans les murs de la classe mais d’inviter à la parole réflexive, d’aider à formuler, d’inviter à s’interroger, de s’écouter, d’échanger…

Trente minutes de discussion, pour une première tentative, c’est encourageant…

Comme des oiseaux, des papillons, être libre, c’est pouvoir aller partout, libre comme l’air mais c’est aussi la liberté de ses actes dans un monde protégé, entouré et aimé.

Voici ces mots que nous t’offrons.


QU’EST-CE QU’ETRE LIBRE ?

DISCUSSION A VISEE PHILOSOPHIQUE
Samedi 5 novembre 2005

Bruno : Nous allons essayer de répondre à une question. Avant de parler, je vous demande de bien réfléchir à cette question. Qu’est-ce qu’être libre ?


Mélissa : c’est s’aimer.

Ryan : aimer ses parents.

Marie : Il faut aimer ses parents.

Djengou : C’est quelqu’un, quand on joue à chat glacé, si on l’a touché, on doit le libérer.

Greg : Quand on joue à chat, il faut compter.

Baptiste : On imagine qu’on est des papillons qui s’envolent dans le vent.

Bruno : On a dit qu’être libre, c’est s’aimer… c’est ne pas être pris lorsqu’on joue à chat glacé. Toi, Batiste, tu apportes une autre idée, que veux-tu dire par là ?

Baptiste : On est des papillons qui s’envolent.

Bruno : Que comprenez-vous dans ce que dit Baptiste ? C’est un exemple, une image.

Souwadou : Des oiseaux qui vont s’envoler.

Mélissa : Des oiseaux qui tombent.

Bruno : Que veux-tu dire ?

Mélissa : Je veux dire, dès fois, ils tombent.

Marie : Les oiseaux, ils sont dans le ciel, ils volent dans le ciel.

Djengou : Les oiseaux, ils volent partout, ils sont dans le ciel, ils volent partout.

Bruno : Mais qu’est-ce que ça veut dire par rapport à la liberté ?

Djengou : Ils vont chez les gens pour avoir du pain.

Souwadou : Imagine qu’il y a des oiseaux qui tombent malades. Ca peut exister s’ils tombent malades, s’il y a du pain pas bon.

Bruno : Et là, tu parles de liberté ?

Souwadou : Je ne sais pas.

Ryan : Quand on joue à chat glacé, si on le touche, on doit le libérer.

Bruno : On a parlé des oiseaux, des papillons et tu reviens au chat glacé… On va laisser le chat glacé pour l’instant, parce que je voudrais bien savoir, quand je dis « liberté » pourquoi vous me parlez d’oiseaux et de papillons. Pourquoi la liberté vous fait-elle penser aux papillons et aux oiseaux ?

Djengou : Parce que les oiseaux, ils aiment bien manger.

Marie : Quand il fait froid, les oiseaux tombent malades.

Mélissa : S’aimer.

Bruno : Pourquoi les oiseaux et les papillons, ça fait penser à la liberté ?

Guilaine : Parce que les oiseaux, ils vont voler partout.


Bruno : Etre libre, c’est pouvoir aller où on veut… Etre libre, c’est aller partout ?

Les enfants : Oui.

Bruno : Est-ce que vous êtes libres ?

Greg : Oui.

Baptiste : Oui parce qu’on est dans une classe et qu’on va aller dans la cour de recrée.

Guilaine : la liberté, c’est de manger.

Bruno : Baptiste nous dit que la liberté, c’est d’aller d’un endroit à un autre et pour Guilaine, c’est la liberté de manger.

Djengou : La liberté, c’est de sortir pour acheter des trucs pour manger, la liberté, c’est pour sortir, pour aller où on veut.

Guilaine : Aussi, on peut aller se promener.

Mélissa : C’est de s’aimer.

Bruno : Pour toi, Mélissa, la liberté, c’est s’aimer ?

Mélissa : Oui.

Sunay : Pour être liberté, il faudra aller au parc et faire le pique-nique, déjeuner. Pour s’aimer, il faudra qu’on joue avec ses copains et ses copines.

Guilaine : Dès qu’on sort, il faut payer la nourriture.

Bruno : Et si on n’est pas libre ?

Baptiste : C’est de tout le temps rester dans une cabine téléphonique...

Djengou : Si on fait un truc pour ne pas être libéré, si on a tué quelqu’un, on va en prison...

Marie : Sortir.

Djengou : Se laver.

Guilaine : Dès qu’on n’est pas libre, on ne mange pas.

Marie : Il faut aimer, aimer ses parents.

Djengou : Il faut s’aimer parce que le dieu nous aime.


Bruno : Nous allons en rester là… Vous avez apporté des idées très intéressantes… On a dit qu’être libre, c’est s’aimer, aimer les autres, pouvoir sortir, aller où on veut… Manger, se laver… Que ne pas être libre, c’était être enfermé, être en prison. Vous avez discuté, vous vous êtes écoutés, je vous remercie.



En toute poésie,
Bruno


PS : pour aller plus loin, je conseille l’ouvrage d’Anne Lalanne, faire de la philosophie à l’école élémentaire, ESF, 2004… Et le site animé par Michel Tozzi : http://www.crdp-montpellier.fr/ressources/agora/
Modifié en dernier par Bruno le 05 nov. 2005, 23:20, modifié 1 fois.
cestpasmoi

Message par cestpasmoi »

L'oiseau de pluie

L'oiseau de pluie, perché sur le grand tamarinier, très heureux chantait de joyeux "pluipluiplui"!


Kunti le regarda longuement... Il réfléchissait...
Puis il alla trouver sa grand-mère.

- Grand-mère, dit-il, si nous avions un oiseau de pluie à nous, crois-tu que nos champs seraient arrosés quand nous le voudrions?

La grand-mère hocha la tête et répondit sans hésiter:
- Bien sûr ! car l'oiseau ne chanterait que pour nous. Les récoltes seraient abondantes, il n'y aurait jamais de famine.

Mais Kunti voulait en savoir davantage et il alla trouver son Père.
- Père, dit-il, si nous avions un oiseau de pluie dans notre maison, crois-tu que nos champs seraient arrosés quand nous le voudrions?

Le père réfléchit quelques instants, puis répondit:
- Non, je ne le pense pas. Les vieux du village racontent beaucoup de légendes... Faut-il croire tout ce qu'ils disent?

Mais Kunti voulait en savoir davantage.

Il alla trouver le Grand-Sage:
- Grand-Sage, si nous avions un oiseau de pluie dans le village, crois-tu que les champs seraient mieux arrosés?
- Oui, sans doute, car cet oiseau sait quand la pluie va tomber... Il sait aussi quand elle doit s'arrêter L'eau ferait pousser les plantes, la rivière ne serait jamais à sec, il n'y aurait plus d'épidémies... Mais qui peut posséder un oiseau de pluie?

Kunti en savait suffisamment cette fois.

« C'est bon, se dit-il, j'irai chercher un oiseau de pluie ! »
Et le lendemain, dès l'aube, il se mit en route dans la brousse.



Il marchait depuis quelques instants seulement lorsqu'il entendit une voix moqueuse l'interpeller
- Où vas-tu, Kunti ? Où vas-tu, Kunti?

Levant la tête, Kunti aperçut un perroquet à travers les branches d'un grand arbre.
- Je vais à la recherche d'un oiseau de pluie.
- Je n'aime guère cet oiseau qui se mêle toujours de chasser le soleil. Alors si tu veux, je peux t'aider, je peux t'aider ! Je sais très bien imiter son cri. Ecoute : "Pluipluiplui" !
- En route donc!

Et Kunti poursuivit son chemin en compagnie du perroquet.

Quelques instants plus tard, ils rencontrèrent un singe.
- Bonjour, Kunti ; bonjour, Perroquet ! Où allez-vous ainsi dans la brousse?
- Nous cherchons, nous cherchons... euh... Un oiseau de pluie, dit Kunti.

- Vraiment ? Alors, je vais avec vous, je peux vous être utile : je sais fabriquer les pièges qui attrapent les oiseaux de pluie.
- Tu ne les aimes pas?
- Oh ! ni plus ni moins que les autres ! Mais s'il y a un bon tour à jouer, je suis toujours content.

Au bout de quelques heures, ils arrivèrent au pied d'un baobab.
- Arrêtons-nous ici, dit le singe.

Il fabriqua un piège et le perroquet, caché dans les branches de l'arbre, se mit à chanter de gais "pluipluiplui".

Il fallait attendre qu'un oiseau de pluie se décidât à venir. Kunti s'assoupit.

Il fut réveillé en sursaut par le perroquet qui piaillait:
- Ça y est, il est pris, il est pris...

L'enfant trouva dans le piège l'oiseau qui se débattait.
Il le mit dans son sac, et reprit le chemin du village.

Lorsqu'il fut arrivé, il remercia le perroquet et le singe et prit congé d'eux.

Il construisit une belle cage à l'oiseau.
Il l'y enferma, et tout le village vint l'admirer et lui demander d'appeler la pluie. Mais l'oiseau, triste, se contentait de pousser de temps à autre un petit cri plaintif.

Image

Des jours et des nuits passèrent, l'oiseau ne chantait pas. Les gens du village ne venaient plus voir l'oiseau.

Kunti attendait, Kunti espérait toujours.

Les semaines passèrent. Les champs du village et ceux d'alentour se desséchèrent au point que la terre se fendit et se craquela.
L'oiseau ne chantait toujours pas. Plus personne ne venait voir Kunti et son oiseau.

Alors Kunti se rendit chez le Grand-Sage.
Le Grand-Sage attendait Kunti ; il le fit entrer dans sa hutte et refermat la porte derrière Kunti l'enfermant ainsi dans la hutte.
L'après midi passa et avant la tombée de la nuit, le Grand-Sage délivra l'enfant et lui demanda:
- Pourquoi es-tu triste et en larmes, Kunti?
- Parce que j'avais peur là-dedans.
- Pourquoi as-tu pleuré au lieu de chanter, Kunti?
- A-t-on envie de chanter quand on est enfermé? Demanda le Grand-Sage.
- C'est bon, Kunti. Maintenant, rentre chez toi et occupe-toi de ton oiseau.

Kunti venait d'apprendre une leçon.

Il rentra chez lui, prit la cage qui était dans sa hutte, la sortie dehors, ouvrit la porte et sortit délicatement l'oiseau en murmurant:
- Oiseau, mon cher oiseau, va... va... tu es libre maintenant.

Image

L'oiseau tourna la tête, regarda l'enfant, secoua deux ou trois fois ses ailes, puis s'élança avec de joyeux "pluipluiplui", d'un vol si rapide qu'il ne fut bientôt plus qu'un petit point bleu, là-haut, très haut dans le ciel.



Et sur le village de Kunti une pluie chaude et bienfaisante se mit à tomber.

Kunti, l'oiseau de pluie et tous les habitants du village étaient maintenant tous très heureux.


Monique Bermond



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Nous chantons pour vous, Ingrid et tous les humains privés de leur liberté
gonzesse
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Message par gonzesse »

Je te donne ce poème


Je te donne ce poème, le mot arbre, le mot maison,

et sentier, ruche, rivière, mésange, jardin, lumière,

lune et soleil, nuit et jour, étoile, sourire, amour,

le mot cœur, le mot caresse.

Je te donne la promesse de l'amitié du monde.



Jean Joubert


Image
Bruno

Message par Bruno »

UN NUAGE DE LAIT


Un nuage de lait
Sur un ciel bohême
Sucré, s’il-te-plaît
Le café se crème

Un nuage de lait
Sur un cil de larme
S’écrivent en secret
Ta peine et ton charme

Un nuage de lait
Ce dessert de miel
Confiture de Mai
Tartine arc-en-ciel

Un nuage de lait
Sur la cendre au rêve
Pour tirer un trait
L’espoir qui s’enlève

Un nuage de lait
Ce croissant papille
Que tu savourais
S’émiette et croustille

Un nuage de lait
Donne-moi ta tasse,
Quand ce met t’abstrait
A l’absence vorace.


En toute poésie,
Bruno
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Tord
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Message par Tord »

c'est toi qui a fait ça!!!! :shock:
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Tord
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Localisation : Prout

Message par Tord »

t'es plus fort en dessin qu'en pervers et conneries :lol:

c'est vraiment sympa...et super bien fait :shock: :D :wink:
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Yomgui
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Localisation : Electric Ladyland

Message par Yomgui »

Voilà ma modeste contribution... :oops:


Ingrid on signe pour toi
Qui te bat pour tant d'autres
On lève une seule et meme voix
Pour ne pas oublier la votre

Aujourd'hui nos coeurs chantent à l'unisson
Par dela l'ocean, les barreaux de ta prison
Chaque jour est un combat, un anniversaire
On fait un voeux, on souffle...tes tortionnaires

Que vos prénoms Clara, Ingrid
Soient sur toutes les lèvres
Ce soir nous sommes apatride
Nous ne connaitrons pas de trève

Nous n'oublions pas les autres
Ils sont le visage de notre cause
Que les tours d'ivoires sursautent
Que quelqu'un parle,quelqu'un ose

Aujourd'hui nos coeurs chantent à l'unisson
Par dela l'ocean, les barreaux de ta prison
Chaque jour est un combat, un anniversaire
On fait un voeux, on souffle...tes tortionnaires

Ingrid que ton rire de nouveau raisonne
Qu'il réchauffe le coeur des tiens
En attendant : Libertad, liberté & freedom
Pour que ta main de nouveau touche les tiens

Aujourd'hui nos coeurs chantent à l'unisson
Par dela l'ocean, les barreaux de ta prison
Chaque jour est un combat, un anniversaire
On fait un voeux, on souffle...tes tortionnaires
Image
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