Vos mots, vos textes pour Ingrid et les autres otages

Engagements pour diverses causes, initiées ou non par Renaud...

Modérateur : modérateurs

Répondre
Avatar du membre
Vincent 34
Messages : 143
Enregistré le : 02 oct. 2005, 14:54
Localisation : Montpellier
Contact :

Message par Vincent 34 »

Petite création en 1024x768

Image
Image
Avatar du membre
andré-louis
Messages : 72
Enregistré le : 21 sept. 2005, 19:28
Localisation : citoyen privilégié du monde, car libre, ayant un toit et à manger

Message par andré-louis »

UNE HISTOIRE VRAIE

Yolanda, la maman d'ingrid et d'Astrid a fondé il y a bien longtemps un home ou elle accueille encore toujours en permanence 350 enfants des rues de Bogota; ces gosses, dont beaucoup n'ont pas connu leur mère, l'appellent "Mama Yolanda" (ça devient aujourd'hui difficile, car le gouvernement lui a supprimé les subsides, consacrés depuis à la guerre;)

A l'époque de l'enlèvement d'Ingrid, les familles des séquestrés avaient encore une très petite possibilité d'avoir des nouvelles des leurs par la Croix Rouge et par l'Eglise;

Yolanda avait donc demandé à l'éveque de l'endroit ou Ingrid avait été enlevée, s'il pouvait avoir des nouvelles d'elle; L'éveque a envoyé un émissaire, un curé qui a traversé un partie de jungle et pris de gros risques, dont celui de se faire assasiner par les paramilitaires, très présents dans la région;

Le curé a fait des centaines de kilomètres, dont beaucoup à pied et est arrivé sain et sauf à Bogota, ou il a donné rendez-vous à Yolanda et Astrid dans un endroit sinistre mais discret;

Il a alors expliqué à Yolanda pourquoi il avait tant voulu prendre tout ces risques pour la voir et lui a dit: Je l'ai fait parce que vous êtes la seule personne au monde à qui j'ai pu dire "maman"....

Il avait été recueilli par "Mama Yolanda" bien des années plus tôt.

Yolanda et les Betancourt, c'est ça...
Modifié en dernier par andré-louis le 27 oct. 2005, 12:29, modifié 1 fois.
André-Louis
COMITES INGRID BETANCOURT BELGIQUE / FICIB
www.betancourt.info
Image
dominique
Messages : 18
Enregistré le : 18 mars 2003, 22:07
Localisation : franconville

Message par dominique »

Lettre à Ingrid

Ingrid,
Je veux d’abord te présenter mes excuses pour ce tutoiement bien familier, le Vous te siérais éminemment mieux dans mon esprit pour le respect que m’inspire ton digne et courageux combat. Le « tu » cependant rapproche les cœurs et au mien j’ai scellé par blouson interposé le badge à ton effigie qui implore en hurlant la liberté de ceux qui comme toi sont abominablement privés des leurs, mutilés de leur parole, de leur sourire et prisonniers de leur injuste souffrance. J’ai eu connaissance de ton horrible sort il y a 1342 jours et il m’a peiné, beaucoup, pendant quelques temps, jusqu’à ce que les journaux, la télé t’oublient et puis ma conscience s’est endormie, égoïstement. Elle s’est réveillée il y a seulement quelques semaines au hasard de mes visites sur ce site où ma passion pour Renaud me conduit régulièrement. Je crois que j’ai bien raison d’être passionné. Cette passion m’ouvre les yeux et fait grandir mon âme…. en toute humilité, elle est encore toute petite….J’ai assisté à la soirée de soutien en compagnie de ma douce épouse et nous avons été très touchés, que dis-je, littéralement bouleversés, avons versé ensemble les mêmes larmes, environ 3 litres, avons salué, saluons et saluerons encore et toujours la dignité et le courage de tes proches, leur colère, sans oublier ceux des proches des autres otages.
J’ai conscience de l’insignifiance de ces quelques mots au regard de l’implication des comités de soutien, de tous les soldats de l’ombre et de Renaud bien sûr mais peut-être que des millions d’insignifiances aideront à provoquer les larmes de joie qu’ensemble nous verserons quand, sur le tarmac d’un aéroport, tu serreras dans tes bras Yolanda, Mélanie, Lorenzo et tous ceux que tu chéris.
Fasse que « Dans la jungle » desselle les barreaux de ces prisons inqualifiables et soit l’arme qui tuera leurs geôliers.

En toute sincérité

Dominique
Eh dis-moi, Lucien, où c'est qu'elle est ta bande, maintenant qu'est-ce que tu glandes, sans tes copains...
Bruno

Message par Bruno »

Jeudi 27 octobre 2005,


Ingrid,

Le 23 février 2002, je ne t’ai pas vue glisser derrière ces feuilles, glisser dans ta prison verte, verte d’arbres, verte d’hommes…

Le 23 février, j’étais sur un nuage… rose comme la fleur que Ronsard déposa au pied de Cassandre.

9 mois plus tard, j’atterrissais dans les choux, les choux-rires, les choux-rêves.


Le 23 février, je te demande pardon de t’avoir oubliée.

Aujourd’hui, mon fils a trois ans et je lui parle de toi.
Il te comprend avec ses mots d’enfants.
Il se demande comment tu peux être enfermée dans une forêt ;
Pour le lui expliquer, j’ai inventé un conte, un conte à dire, un conte à lire, je te l’enverrai.

Nous sommes dans un train qui roule vers l’océan…
Il "lit" une histoire de lapins, moi, c’est la rage au cœur que je parcours encore. Il te reconnaît sur la couverture…

- " C’est la dame en prison ! "
- " Oui, c’est elle. Te souviens-tu de son nom ? "
- "Elle s’appelle Délivrée".


Nous sommes dans un train qui roule vers l’océan…
Mon fils joue avec une petite voiture ou cherche les vaches dans le paysage… Elle s’appelle Délivrée...
Il me dit ça d’un raccourci qui sied à son âge… et moi je me perds dans le fil de mes phrases ! Elle s’appelle Délivrée
Il n’y a rien à ajouter.

Dans un mois, je replonge dans le chou, une histoire de petit frère.

Dans un mois, ce bébé découvrira le monde sur ton sourire,
son grand frère perché sur ses trois ans lui expliquera :
« elle s’appelle Délivrée ».

Mon fils me dit encore en me voyant t’écrire

- "Papa, il faut que tu écrives crabouillage pour qu’elle soit contente".
- "Pourquoi un crabouillage ?"
- "Parce que j’aime bien les crabouillages".

Il a ajouté plus loin, en longeant la Loire :
« tu dis à Renaud, c’est bien de faire une chanson pour elle ».

Le train entre en gare d’océan, elle s’appelle Délivrée.


En toute poésie,
Bruno (crabouilleur de mots)
Modifié en dernier par Bruno le 27 oct. 2005, 16:40, modifié 2 fois.
gonzesse
Messages : 73
Enregistré le : 11 mai 2003, 17:15

Message par gonzesse »

8) J'écoute cette chanson écrite pour toi, pour vous "dans la jungle" -
"En la selva"... et je pleure...

Je me refais dans la tête la soirée de lundi où tout le monde
était réunis: artistes, anonymes, mais surtout ta famille
et la famille des autres otages:

Lorenzo et Mélanie si émouvants, perdus sans leur maman...

Ton beau Lorenzo qui dit son chagrin et sa révolte!!!

Ta belle Mélanie si frêle mais si forte en même temps,
aussi combative que sa mère sans aucun doute...

Enfin le frère de Marco qui crie sa rage à tel point que
Douste Blazy remonte sur scène en pointant son doigt
menaçant vers lui, vers nous qui le huont...
Je lui crie menteur ... Là c'est l'indignation qui me gagne,
comment se permet-il de venir nier la vérité qui sort de
la bouche des familles en souffrance...

Oui je pleure...

Continuez, continuons, luttons...
Modifié en dernier par gonzesse le 27 oct. 2005, 22:46, modifié 3 fois.
cestpasmoi

Message par cestpasmoi »

Aujourd'hui, jeudi 27 octobre 2005, j'ai ouvert mes volets et c'est un soleil chaud et doux que j'ai salué avec un grand sourire.
Une journée idéale pour aller dire bonjour à l'Océan !
J'ai embarqué mes mômes (3 ans 1/2 et 17 mois) dans ma vielle auto
et je suis allée faire un tour Direction Lacanau-Océan, plages nord.

L'été indien se poursuit on dirait, 24°C , ciel bleu, de rares nuages, un chouette vent qui aère bien l'esprit et le coeur.
Et pourtant je ne savoure pas totalement ce moment de bonheur,
et alors que mes enfants jouent et rient dans le sable,
tout en s'arrêtant de temps en temps pour admirer les vagues,
ma pensée se met à s'envoler, voler vers toi, là-bas, où tu es prisonnière.
Dans le sable j'écris LIBERTÉ.

Mon aîné s'asseoit à côté de moi et me demande :
-"Maman t'as écrit quoi là dans le sable ? pourquoi t'as écrit dans le sable ?
- J'ai écrit "LIBERTÉ", j'ai écrit dans le sable parce que j'avais envie d'écrire ce mot maintenant
et que je n'ai rien d'autre sous la main, pas de feuille ni stylo.
- Mais alors on peut écrire des mots partout ?
- Ben on peut oui, enfin des fois des gens ralent si on écrit sur leurs murs,
mais c'est possible, c'est faisable, on peut aussi écrire des mots dans sa tête
Il rit.
- Je peux écrire dans le sable moi aussi .
- Oui vas-y, tu vas écrire quoi ?
- Je vais écrire Maman
- Je te regarde

Alors je regarde mon fils, ses cheveux blonds et bouclés dansant
au gré du vent, mon Petit Prince...

- ça y est regarde j'ai écrit : Maman !!

Des traits et des ronds, oui, c'est bien Maman ! :D

- Maman c'est quoi la Liberté ? Tout le monde en a ?
- Ben non justement, tout le monde n'est pas libre.
- C'est quoi libre ?
- Tu vois l'oiseau là-haut dans le ciel ? Regarde juste au-dessus
du cerf-volant !
- Il vole !!!! Il va viiite !

Mon petitou nous rejoint, s'asseoit sur mes jambes croisées et pose
sa tête contre mon coeur.

- Tu vois cet oiseau : il est libre ! Mais s'il se pose et que quelqu'un
l'attrappe, et le met dans une cage, alors il ne sera plus libre,
mais prisonnier
- Comme les lions du cirque qui est venu ?
- Oui, pareil, prisonniers :( Je n'aime pas voir des animaux dans
des cirques et zoos :(
- Tu es triste maman pourquoi tu parles avec la voix comme ça ?
- Oui, je suis triste. Je suis triste et en colère, parce qu'il y a des gens
et des oiseaux qui ne sont pas libres et que je me sens impuissante,
que j'aimerai ouvrir les cages et les grilles mais que je ne peux pas
- Mais tu peux rêver que tu y arriverai alors ?
- Oui, c'est vrai, tu as raison, je vais y croire très fort.
T'as envie de faire un truc un peu fou avec moi ?
- C'est quoi un truc fou ?
- Ben tu vois, on va se mettre debout et on va crier très fort,
très très fort, on s'en fiche des gens, t'es d'accord ?
- D'accord !!!!! On va crier quoi ?

LIBERTARD LIBERTAD LIBERTAD !!!!!!!!!



Image
Bruno

Message par Bruno »

L’abécédaire de la liberté : la lettre C




Je voudrais écrire aux otages,
3000 mots sans bastillage
Troismillement courage
Délier sur la page,
Cet équipage
Bateau cage
Voyage
Nage
Mouillage,
Des visages,
Pied sur la plage,
En vagabondage,
La tête dans les nuages,
Liberté dans leurs bagages
Je voulais l’écrire aux otages




En toute poésie,
Bruno

PS : il reste quelques lettres dans cet abécédaire... si quelqu'un veut en libérer une, dans la forme qui lui plaît, qu'il n'hésite pas.
Répondre