Au sujet du TOPIC BETANCOURT COLOMBIE VIA LA PRESSE...???

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JP
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Au sujet du TOPIC BETANCOURT COLOMBIE VIA LA PRESSE...???

Message par JP »

J'avais depuis plus d'un an mis à disposition sur ce site... de nombreux articles sur la Colombie et Ingrid Betancourt..... Tout cela m'avait demandé beaucoup de temps et d'investissement..... Il suffit que je parte pendant qq temps pour que tout disparaisse... Pas très cool tout ça :roll:
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JP
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Message par JP »

Pas de réponse?? :shock:
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LeKevin
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Message par LeKevin »

Et tu veux qu'on te réponde quoi ? 8)





Mwa.
Tha_moumou et Peps a écrit :Plus ça va et plus je te trouve sympa, mon kevinounet.
Milou ! a écrit : :lol: :lol: :lol: Moi j'aime bien Le Kevin 8)
deyssambre a écrit :Je t'aime Lekevin, et ton cousin aussi.
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JP
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Message par JP »

Qu'on me donne les raisons de la supression de ce topic...
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JP
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Message par JP »

Plan Colombie et démocratie


Le président George W. Bush a demandé au peuple américain « d’être patient » avant que l’Irak ne devienne comme la Colombie, pour que les Irakiens puissent vaincre le terrorisme et mettre en place une démocratie stable comme celle que Washington a encouragée en Colombie.(...)

par Hectór Mondragón Báez
23 février 2007

http://risal.collectifs.net/article.php ... ticle=2043

Le Plan Colombie, mis en place en 1999, est un package complet d’aide « pro-démocratie » que les Etats-Unis (EUA) ont donné à la Colombie. Le premier objectif déclaré était de mettre fin au trafic de drogue dans ce pays. On a découvert ensuite que le Plan avait en réalité un objectif supplémentaire, celui de vaincre la guérilla. Cet aspect du Plan n’a cependant jamais été reconnu par Washington à l’époque où Bill Clinton était en fonction [1993-2001, ndlr]. C’est devenu toutefois plus explicite dans les versions ultérieures du Plan conçues par l’administration de George W. Bush, qui a défini le « narco-terrorisme » comme étant l’objectif principal à combattre, associant ainsi la lutte contre la guérilla à la guerre contre la drogue. Par ailleurs, le gouvernement Bush a proposé que le Plan combatte toute autre menace pouvant nuire à la sécurité de l’Etat colombien, une proposition qui a été réitérée depuis dans un document du Département d’Etat. A l’évidence, ces « autres menaces » à la sécurité de la Colombie ne se réfèrent pas à des extra-terrestres, mais à des forces telles que le gouvernement Chávez au Venezuela ou les mobilisations indigènes en Equateur - des forces qui représentent des changements anti-néolibéraux, anti-impériaux en Amérique latine et qui s’expriment par le biais d’élections démocratiques et de mobilisations populaires.

Washington a dépensé à ce jour 4,7 milliards de dollars pour le Plan Colombie. Ce montant s’élève à 7,7 milliards de dollars si on y inclut les dépenses de l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID, United States Agency for International Development). En dépit de cet investissement, le gouvernement de Alvaro Uribe, avec l’appui des EUA, n’est venu à bout ni des trafiquants de drogue, ni de la guérilla. Au contraire, les seuls succès du Plan ont été de garantir une majorité de votes en faveur d’Uribe lors des élections au Congrès en mars 2006 et de lui assurer sa réélection en mai dernier.

Lors de sa victoire électorale en 2002, la première promesse de campagne d’Uribe était de vaincre la guérilla et, pour ce faire, il avait institué un impôt spécial de guerre prélevé en une fois. Durant la campagne pour sa réélection, Uribe proposa de prélever pour la seconde fois un tel impôt. En réalité, loin d’être vaincue, la guérilla en Colombie est aujourd’hui bien plus puissante que lorsqu’Uribe est arrivé à la présidence. La guérilla avait été fortement affaiblie pendant la dernière année du gouvernement Pastrana [1998 -2002, ndlr] et la première année du mandat d’Uribe, grâce, en partie, à l’assistance technique des Etats-Unis à la force aérienne colombienne qui lui a permis de mener des campagnes de bombardements contre la guérilla. Cette dernière a également subi des revers suite à ses propres erreurs stratégiques et politiques, dont beaucoup ont affecté négativement - et gravement - la population civile.

Cependant, le Commandement Sud de l’armée des Etats-Unis (US Southern Command) et le gouvernement Uribe ont aussi commis une énorme erreur militaire connue sous le nom de Plan Patriota, qui prévoyait l’encerclement et l’anéantissement par les forces armées colombiennes de la guérilla à l’intérieur même de ses propres bastions. Mais il s’agissait d’endroits bien connus de la guérilla et où elle a toujours joui d’un solide soutien populaire, ce qui lui a permis de vaincre à plates coutures les militaires. Aujourd’hui, les guérillas - en particulier les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) - ont gagné du terrain politiquement après avoir lancé une contre-offensive efficace. Ces dernières années, les pertes de l’armée colombienne dans la guerre civile ont largement dépassé celles des EUA en Irak. Les départements du Putumayo et du Caquetá [dans le sud-ouest de la Colombie, voir la carte, ndlr] ont été paralysés pendant plus de six mois et, dans de nombreuses régions du pays, l’armée ne peut garantir la sécurité de la population. Toutefois, si Uribe n’a pas tenu sa principale promesse électorale, il a quand même réussi à se faire réélire. Comment est-ce possible ? Pour paraphraser Bill Clinton : « C’est l’économie, imbécile ! (« It’s the economy, stupid ! »).

A l’instar de nombreuses autres régions du monde, la Colombie est en train de vivre un vrai boom économique post-invasion de l‘Irak. Mais ce boom est peut-être le moins durable d’entre tous. Les valeurs en bourse ont augmenté de 1 100%, ce qui signifie que les prix ont été multipliés par 11. Ce n’est jamais arrivé nulle part ailleurs depuis les années 20, simplement parce qu’aucun autre pays ne le permettrait. N’importe quelle autre banque nationale ou réserve fédérale serait intervenue pour juguler une telle inflation, sachant que de telles augmentations incontrôlées - qui ne sont pas le résultat de la croissance mais de la pure spéculation - peuvent éventuellement provoquer une très forte récession. En Colombie, cette inflation n’a pas seulement été permise, mais elle a été en plus encouragée par des mesures économiques spécifiques. Par exemple, l’Etat colombien achète ses propres bons du trésor. Il prend de l’argent de sa poche gauche et le prête à sa poche droite. Ainsi, alors qu’il ne disposait que de quatre dollars, il en a maintenant huit - quatre dollars plus un certificat prouvant qu’il en a empruntés quatre autres ! -. La Colombie reçoit ainsi des milliards de dollars des Etats-Unis dans le cadre du Plan Colombie et le gouvernement colombien se prête ensuite à lui-même cet argent. C’est le même mécanisme en ce qui concerne la santé publique et les fonds de pension. Que se passera t-il quand le gouvernement devra rembourser cet argent ?

Cependant, cela ne suffit pas à expliquer toute l’histoire de la spectaculaire croissance colombienne. Il y a une explication bien plus importante : l’accord avec les paramilitaire [ledit processus de démobilisation des paramilitaires, ndlr]. Beaucoup de gens ont critiqué cet accord, arguant que cela équivalait à amnistier des crimes contre l’humanité. Mais tout ce débat a occulté l’aspect essentiellement économique de l’accord, qui permet de légaliser des milliards de narcodollars des paramilitaires. Avec cet argent, ces derniers financent non seulement leurs opérations militaires, mais aussi leur train de vie avec les plus importantes opérations de trafic de drogue du pays.

Depuis le début des négociations entre Uribe et les paramilitaires, des milliards de dollars et d’euros issus des profits de la drogue sont entrés en Colombie. De plus, tout au long de 2003, 2004 et au début de 2005, les paramilitaires ont exporté une énorme quantité de cocaïne qu’ils avaient accumulée, sachant que tout ce qui serait vendu avant l’amnistie serait « pardonné » avec l’accord de paix. Voilà la vraie cause de l’énorme vague de spéculation - un océan de fonds illicites pénétrant en Colombie. Et à la façon d’un empereur de la Rome antique, Uribe a pu donner du « pain et des jeux » [« panem et circus », ndlr] à la populace avant les élections présidentielles de mai 2006. Est-ce que Washington était consciente de tout cela ? Bien sûr que oui.

Quel est l’objectif premier du Plan Colombie ? Jamais auparavant, les trafiquants de drogue n’avaient eu autant de pouvoir en Colombie. Aujourd’hui, ils sont entrés en Bourse, ont blanchi l’argent de la drogue en bons du trésor et ont gagné du terrain dans le processus électoral. Même s’il y a eu une purge contre les partisans d’Uribe qui ont été publiquement identifiés comme étant des barons de la drogue, ceux-ci ont créé parallèlement leurs propres partis pro-Uribe et se sont fait élire au Congrès. Sans parler de ceux qui n’ont pas été identifiés publiquement et qui restent sur les listes du parti d’Uribe.

Par le passé, des trafiquants de drogue ont financé dans l’ombre des campagnes électorales, en payant la publicité, des frais d’hôtels et des voyages. Mais c’était une opération à une échelle relativement petite. Aujourd’hui, ils financent ouvertement des campagnes électorales entières. Les propres statistiques du gouvernement reconnaissent qu’en 2005, 3 milliards de dollars ont circulé en Colombie, sans que l’on sache comment l’argent est entré dans le pays. Personne n’a pu semer des graines de dollars et en faire pousser 3 milliards ; et ce n’est qu’une partie des milliards de dollars et d’euros que les paramilitaires ont blanchi. Pourquoi Washington, avec sa croisade morale, la guerre contre la drogue, a-t-elle laissé passer cela ? Parce que la Colombie lui sert de base pour attaquer les processus démocratiques qui ont lieu dans les pays voisins.

Voilà la réalité de l’intervention des Etats-Unis en Colombie. La Colombie est en train de devenir un champ de bataille éternel, pour garantir que le pays soit une base d’opérations pour contrôler l’Equateur, le Venezuela et peut-être même le Pérou, le Brésil et la Bolivie. Les Etats-Unis sont en train de dire : « Soyez patients avec la Colombie ; on va s’occuper du Venezuela et de l’Equateur ! Soyez patients avec l’Irak ; on est en route pour l’Iran. »

En Colombie, nous sommes habitués à la fabrication d’informations qui nous empêchent de voir la réalité : que le gouvernement Uribe récolte une moisson de terreur, de 60 ans de violence, de l’assassinat de 4 000 syndicalistes, de la destruction des droits des travailleurs, de trois millions de paysans chassés hors de leurs terres - et de capital transnational qui trouve une main d’oeuvre abondante bon marché maintenant que les syndicats ont été violemment détruits.

Cependant, il existe aussi en Colombie une résistance civile et démocratique qui rejette les méthodes employées par la guérilla et qui est souvent, en fait, victime de cette dernière. Cette résistance propose un pays différent - un pays non réglementé par les barons de la drogue, un pays dans lequel la nourriture ne manque pas et où les mouvements sociaux qui ont résisté pendant des décennies de terreur ont le poids politique qu’ils méritent -. Avant l’arrivée des narcodollars des paramilitaires, cette résistance civile a été capable d’élire le maire de Bogotá [l’ancien syndicaliste communiste Lucho Garzón, ndlr] et de gagner un référendum par lequel Uribe cherchait à changer la constitution afin d’annihiler des droits démocratiques. Cette résistance a organisé des grèves générales en décembre 2002 et en octobre 2004 ; des marches indigènes massives appelées « mingas », et une consultation populaire contre le traité de libre-échange dans les régions indigènes, où plus de 86% de la population a voté.

Chaque jour, nous les membres des mouvements sociaux, nous risquons notre vie pour changer la Colombie, pour que notre pays cesse sa course à contre-courant de la tendance du reste des pays d’Amérique latine. Chaque jour, nous risquons nos vies pour que la Colombie puisse s’unir au Venezuela et à l’Equateur, à ce que le Mouvement des sans terre (MST, Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra) est en train de construire au Brésil, à ce que les Uruguayens sont en train de faire, à ce que notre peuple est en train de faire en ce moment à Los Angeles [les grandes mobilisations des immigrés latinos-américains, ndlr]. Le futur de notre pays est dans la balance.




Source : North American Congress on Latin America - NACLA (www.nacla.org), Vol. 40, No. 1, jjanvier/février 2007.

Traduction : Raphaelle Barret, pour le RISAL (http://risal.collectifs.net).




GLOSSAIRE
Forces Armées Révolutionnaires de Colombie - Armée du Peuple (FARC-EP)


Pastrana, Andrés
Andrés Pastrana, président de la République colombienne entre 1998 et 2002. Membre du Parti conservateur.

Plan Colombie
Définition non disponible.

United States Agency for International Development (USAID)
L’United States Agency for International Development (USAID) est l’agence du gouvernement des Etats-Unis pour le développement international. Ses projets sont étroitement liés aux intérêts de la politique internationale de Washington.

US Southern Command, Commandement Sud des Etats-Unis
Le US Southern Command est le centre de coordination militaire de l’armée des Etats-Unis pour l’Amérique centrale et l’Amérique latine.

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Le 22 février 2007 - 21:40


Colombie: l'ex-chef de la police secrète arrêté pour liens présumés avec des milices d'extrême droite


Presse Canadienne

Un ancien directeur de la police secrète colombienne sous la présidence d'Alvaro Uribe a été arrêté jeudi sous l'accusation d'avoir collaboré avec les milices d'extrême droite et de complicité dans le meurtre de syndicalistes et d'universitaires, selon son avocat.

L'arrestation de Jorge Noguera, ancien chef du Département administratif de sécurité, vient grossir un scandale qui a provoqué la démission de la ministre des Affaires étrangères cette semaine.

Noguera a été appréhendé à l'occasion de son témoignage dans le bureau du procureur fédéral, a précisé son avocat Orlando Perdomo.

Noguera est soupçonné d'avoir remis une liste de militants des droits de l'homme et de syndicalistes à des organisations paramilitaires d'extrême droite. Un certain nombre de personnes présentes sur cette liste ont été tuées. L'intéressé dément ces accusations.

Le scandale dit de la "parapolitique" en Colombie sur des liens présumés entre des membres de la classe politique et des milices d'extrême droite a notamment fait chuter la ministre des Affaires étrangères Maria Consuelo Araujo, qui a dû démissionner lundi quatre jours après l'incarcération de plusieurs parlementaires, dont son frère, le sénateur Alvaro Araujo.

Des groupes pour la défense des droits de l'Homme ont documenté des liens importants entre les forces de sécurité colombiennes et les paramilitaires, factions créées à l'origine par des trafiquants de drogue et des propriétaires terriens afin de résister aux rebelles marxistes dans les zones rurales.

http://www.matin.qc.ca/monde.php?article=20070222214055

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Milices: la patronne de la diplomatie colombienne en difficulté après l'arrestation de son frère

19/02/2007 - Matinternet, El Diario, Reuters


Scandale en Colombie. La ministre des Affaires étrangères Maria Consuelo Araujo a rejeté les appels à sa démission après l'arrestation de son frère, un sénateur soupçonné d'avoir enlevé un homme d'affaires et collaboré avec des organisations paramilitaires d'extrême-droite.

Au total huit parlementaires ont été incarcérés pour leur soutien présumé aux milices. "C'est un moment difficile pour moi", a reconnu vendredi au cours d'une conférence de presse Mme Araujo, cependant déterminée à "continuer à travailler avec efficacité, honneur et résultats".

Son frère, le sénateur Alvaro Araujo, est l'un des cinq responsables politiques arrêtés jeudi, portant à huit le nombre de parlementaires mis en cause dans cette affaire. On les soupçonne d'avoir bénéficié des services des organisations paramilitaires, qui ont notamment utilisé la violence pour inciter des électeurs à bien voter.

Les milices d'extrême-droite en Colombie ont été impliquées dans des massacres, tortures et autres crimes commis pendant quelque cinq décennies d'affrontements avec la rébellion d'extrême-gauche, ainsi que dans le trafic de cocaJine. Les organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé les liens entre les milices et différentes instances de l'Etat, dont l'armée.

Une soixantaine d'hommes politiques colombiens ont été entendus par la Cour suprême, dont la ministre des Affaires étrangères et plusieurs membres de son entourage politique. D'après un responsable de la Cour suprême, un des magistrats, le juge Yessid Ramirez, a reçu des menaces de mort.

La haute instance a annoncé vendredi qu'elle fournirait des informations montrant que le père de la ministre, un ancien ministre de l'Agriculture et gouverneur, pourrait avoir participé avec son fils Alvaro à l'enlèvement d'un homme d'affaires local en 2002. L'homme avait été libéré après 80 jours de captivité contre le versement d'une rançon d'un montant indéterminé, que la soeur de la ministre est soupçonnée d'avoir transmis aux milices.

Les responsables politiques arrêtés sont tous des partisans du président conservateur Alvaro Uribe. Le chef de l'Etat, qui conserve sa popularité en Colombie, a démenti en janvier que les paramilitaires aient eu une influence sur sa victoire lors de l'élection de 2002. Le président soutient sa ministre des Affaires étrangères, pressée de démissionner par l'opposition.

Les autres députés arrêtés jeudi sont Mauricio Pimiento, Dieb Maloof, Alfonso Campo Escobar et Luis Eduardo Vives. Un mandat d'arrêt a été lancé contre un autre parlementaire, Jorge Luis Caballero. Dans une interview à la radio après son arrestation, Dieb Maloof a affirmé que les témoins le mettant en cause sont des délinquants indignes de confiance.

Tout le dossier "est basé sur des faux qui sont en train de plonger le pays dans un cataclysme politique", a-t-il ajouté. La plupart des charges contre les suspects récemment appréhendés proviennent d'un ordinateur portable, saisi chez l'un des lieutenants de Rodrigo Tovar -un des principaux chefs des milices- et d'un ancien responsable de la police secrète, Rafael Garcia.

Les chefs des organisations paramilitaires se sont rendus l'an dernier à la suite d'un accord avec le gouvernement, qui a débouché sur la démobilisation de quelque 31.000 paramilitaires. L'accord prévoit des remises de peine pour les miliciens avouant leur implication dans les violences et restituant les biens extorqués.


http://www.betancourt.info/indexFr.htm
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Monde
Cinq soldats tués par une mine dans le sud de la Colombie


BOGOTA (Reuters) - Cinq soldats colombiens ont été tués et deux ont été blessés mercredi en traversant un champ de mines des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), près de Buga, 160 km au sud de Bogota.

Les mines font en moyenne trois victimes par jour en Colombie, où le mouvement marxiste mène une guérilla vieille de quarante ans alimentée par le trafic de cocaïne.

Malgré les résultats obtenus par le président Alvaro Uribe avec le soutien financier des Etats-Unis, les combats entre les Farc et les forces gouvernementales font plusieurs centaines de morts chaque année.

http://www.latribune.fr/info/Cinq-solda ... nnel=Monde

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Colombie: Uribe annonce une nouvelle offensive contre les FARC
Bron: Belga

22/2/2007 16:54



BOGOTA 22/02 (BELGA) = Le président colombien Alvaro Uribe a annoncé jeudi à Bogota une nouvelle offensive contre "les bandits des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie)" et écarté toute possibilité d'un accord humanitaire avec cette guérilla pour la libération des otages. Evoquant l'échec d'un médiateur colombien sur un accord humanitaire, le président a déclaré: "la réaction du gouvernement est la suivante: devant ces bandits qui nous menacent tous les jours, il faut redoubler nos efforts". La guérilla, selon le président, a affirmé à son émissaire qu'elle ne négocierait pas avec un gouvernement illégitime lié aux milices paramilitaires (extrême droite). Les FARC (marxistes), première guérilla du pays avec 17.000 hommes, réclament la libération de 500 de leurs hommes détenus par le gouvernement en échange de celle de 57 otages, personnalités politiques et militaires, dont trois Américains et la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ancienne candidate des Verts à la présidence. (GFR) .

http://www.levif.be/belga/BelgaNieuws.a ... ectionID=7

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Cinq ans de captivité pour Ingrid Bétancourt

23.02.2007 11:39

Le président colombien Alvaro Uribe a durci le ton, annonçant jeudi qu'il écartait tout accord avec la guérilla des FARC pour libérer des otages, à la veille du cinquième anniversaire de la détention d'Ingrid Betancourt.

Evoquant l'échec de négociations sur un accord humanitaire d'un mystérieux médiateur colombien dont il n'a pas donné le nom, le président a déclaré: "La réaction du gouvernement est la suivante: devant ces bandits qui nous menacent tous les jours, il faut redoubler d'efforts".
Démilitarisation
Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, guérilla marxiste) ont réitéré, a poursuivi le chef de l'Etat, leur exigence de ne conclure un accord que s'il "démilitarise sans conditions" les deux municipalités de Florida et de Pradera (sud-ouest du pays).

"Le gouvernement ne peut pas" démilitariser ces deux municipalités, a dit Alvaro Uribe, alors qu'il y a quelques mois les deux camps négociaient à ce propos mais n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord sur la superficie de la zone à démilitariser.
Lié aux paramilitaires
La guérilla, selon le président Uribe, a annoncé à son émissaire qu'elle ne négocierait pas avec un gouvernement qu'elle considère comme illégitime parce que lié aux milices paramilitaires d'extrême droite.

Dans une interview à l'agence ANNCOL (proche de la guérilla), le numéro deux des FARC Raul Reyes décrit le président "comme un homme pris du délire de libérer à feu et à sang les prisonniers" et le qualifie d'"ennemi acharné d'un échange ou d'un accord humanitaire".
Polémique
A la veille du cinquième anniversaire de la détention dans la jungle d'Ingrid Betancourt, les déclarations du président Uribe selon lequel l'otage franco-colombienne pourrait se trouver "hors du pays" ont également créé une nouvelle polémique.

Yolanda Pulecio, la mère d'Ingrid Betancourt, ne croit pas que sa fille soit "hors de Colombie" et a indiqué à l'AFP qu'elle "n'avait aucune confiance dans les déclarations du président".

Depuis deux jours, le vice-président Francisco Santos et le ministre de la Défense Juan Manuel Santos s'efforcent de minimiser ces déclarations, soulignant qu'il ne s'agit que "d'une hypothèse". "Je ne crois pas Uribe quant il dit avoir envoyé un émissaire. Je ne crois plus rien de ce qu'il dit", a déclaré Yolanda Pulecio.

agences/ruc
http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSe ... id=7556815

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La famille d'Ingrid Betancourt dénonce l'attitude de Paris et Bogota
Bron: Belga

23/2/2007 13:17

PARIS 23/02 (BELGA) = Les deux enfants et l'ex-mari de la franco-colombienne Ingrid Betancourt, otage de la guérilla colombienne des FARC depuis février 2002, ont dénoncé vendredi l'attitude de la Colombie et de la France dans ce dossier, à l'occasion du 5ème anniversaire de l'enlèvement. Lors d'une conférence de presse à Paris, la fille de l'otage, Mélanie, a reproché aux autorités françaises de ne pas réagir alors que, selon elle, le président colombien Alvaro Uribe "marche sur les pieds du gouvernement français". Elle a dénoncé la volonté du président colombien de recourir à la force "alors qu'il sait pertinemment qu'une opération militaire ne peut finir que dans un bain de sang". "Quand des émissaires français, suisses, vont en Colombie et sont à deux doigts de réussir à mener des négociations avec les FARC et que le président Uribe coupe le fil de ces négociations, que fait le gouvernement français? Un silence total", a renchéri le fils d'Ingrid, Lorenzo. "Pourquoi est-ce que le gouvernement français ne s'est pas dirigé vers les Etats-Unis, alors qu'il y a maintenant un Congrès démocrate? ", a-t-il aussi demandé. (CLA) ./.

http://www.levif.be/belga/BelgaNieuws.a ... ctionID=10

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Colombie : un ex-otage nommé ministre

21/02/2007 -


Fernando Araujo, ancien otage des FARC, vient d’être nommé ministre des Affaires étrangères par le président Uribe, alors que, cinq ans après l’enlèvement d’Ingrid Betancourt, la polémique ressurgit sur la question des otages et des liens entre le pouvoir et les groupes paramilitaires d’extrême droite.

Son évasion avait fait la Une des médias il y a quelques semaines. Le 31 décembre dernier, profitant d’un raid de l’armée colombienne, Fernando Araujo s’enfuyait du camp où il était retenu prisonnier par les FARC depuis six ans. Après cinq jours de marche dans la jungle, il rentrait finalement à bon port. Une défaite cuisante pour les FARC, qui tenaient là leur otage le plus prestigieux, ancien ministre du développement sous la présidence d’Andres Pastrana, prédécesseur d’Alvaro Uribe.

Moins de deux mois après la spectaculaire évasion qui a ému toute la Colombie, l’actuel président a nommé Fernando Araujo au poste de ministre des Affaires étrangères. Et déjà, le nouveau chef de la diplomatie colombienne a relancé l’éternel débat sur l’attitude à adopter pour libérer les 58 d’otages qui restent aux mains des FARC – négociations ou manière forte –, se prononçant nettement en faveur du deuxième argument (stratégie qui a réussi dans son cas). Une prise de position qui critique au passage l’attitude de la France à ce sujet, qui a toujours favorisé les pourparlers.

Et Paris d’être pris en étau entre les signaux parfois contradictoires qui émanent de Bogotá et l’impatience bien compréhensible du comité de soutien pour la libération d’Ingrid Betancourt (le 23 février, la franco-colombienne aura passé 5 ans en détention). Sa fille, Mélanie Delloye, a en effet interpellé vivement le Premier ministre Dominique de Villepin, au micro de RTL, sur son « manque de volonté politique » dans la gestion de ce dossier, et sur le fait que tous les moyens de pression, notamment en cherchant du côté des Etats-Unis, dont « on connaît l’influence sur la Colombie », n’ont pas été mis en œuvre.

Mais derrière la nomination de Fernando Araujo, ce sont aussi les rapports entre le pouvoir et les groupes paramilitaires d’extrême droite qui apparaissent au grand jour. Son prédécesseur et homonyme au ministère, Maria Consuelo Araujo, a dû démissionner après que son frère, le sénateur Alvaro Araujo, a été interpellé et accusé d’avoir des liens avec les groupes paramilitaires – son père et un autre frère font aussi l’objet d’une enquête de la Cour suprême ; la Cour suprême qui a déjà mis sous les verrous cinq congressistes, d’après l’AFP. Des liens qui pourraient remonter jusqu’au président Uribe lui-même. C’est ce qu’essaye de démontrer un sénateur de gauche qui enquête dans le département d’Antioquia, où Uribe était gouverneur. Avant son arrestation, Alvaro Araujo aurait déclaré: « S'ils (les juges) viennent me chercher, ils iront également chercher ma sœur et le président Alvaro Uribe »…

http://www.betancourt.info/indexFr.htm

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Mélanie Betancourt interpelle Dominique de Villepin


20/02/2007 - El Tiempo, Matinternet, Intnl Herald Tribune


Dominique de Villepin a été pris à partie mardi matin par la fille d'Ingrid Betancourt, l'otage franco-colombienne retenue par les FARC depuis près de cinq ans. Le Premier ministre a rappelé que la France oeuvrait dans des conditions difficiles, face à des "partenaires qui ne sont pas toujours au rendez-vous".

"La détermination fait partie de votre ligne de conduite. Malheureusement, je ne trouve pas que vous ayez été déterminé par rapport à ce qui concerne ma mère", a lancé Mélanie Betancourt sur RTL. "Je n'ai pas eu le sentiment, bien entendu, que vous ne nous avez pas soutenu. J'ai senti ce soutien, mais il n'y avait pas de volonté politique derrière".

"S'il y avait de la volonté politique, le président colombien Alvaro Uribe ne pourrait pas changer d'avis comme il change de chemise", a poursuivi la jeune femme. "Si on suit un peu l'actualité colombienne, on se rend compte qu'un jour le président dit qu'il est pour un accord humanitaire, le second, il dit que non".

"Face à cette liberté qu'a le président Uribe de changer d'avis comme ça, de marcher sur les pieds du gouvernement français, je ne pense pas qu'on a été assez forts", a souligné Mélanie Betancourt. "Je pense que vous n'avez pas utilisé tous les moyens qui sont à votre disposition", notamment en demandant aux États-Unis de faire pression sur la Colombie.

Si "la France n'a pas un pouvoir énorme en Colombie, alors OK, qu'elle accepte avec humilité sa position", a-t-elle observé. "Il faudrait que le cas de maman, comme celui de n'importe quel otage français avant maman , (...) devienne une priorité dans les relations franco-américaines, ce qui n'est pas le cas".

"La réalité des choses n'est pas tout à fait ce que vous dites", a répondu Dominique de Villepin sur RTL. "Nous le faisons discrètement, avec le souci de l'efficacité, et nous le faisons malheureusement le plus souvent sans trouver d'écho ni de fil".

Il est "extrêmement difficile" de nouer un dialogue "avec des partenaires qui ne sont pas toujours au rendez-vous", a renchéri le Premier ministre. "Le drame de cette situation, c'est que nous sommes face à des gens sans visage, sans voix, sans proposition et sans réponse, et chaque fil que nous avons pu avoir, chaque occasion, nous l'avons saisie", a-t-il assuré.

La France mènera ce combat "jusqu'au bout de l'action de ce gouvernement, jusqu'au bout de la mission du président de la République, et d'autres après nous le continueront", a promis le chef du gouvernement. "J'espère que nous serons en mesure très rapidement de faire bouger les choses".

http://www.betancourt.info/indexFr.htm

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Le Quai d'Orsay se défend de toute inertie sur le cas Bétancourt

21/02/2007 - Terra, Le Monde


Le ministère français des Affaires étrangères se défend d'avoir manqué de volonté politique pour tenter d'obtenir la libération de la franco-colombienne Ingrid Betancourt.

"Dès l'enlèvement d'Ingrid Betancourt, le 23 février 2002, les autorités françaises à tous les niveaux de l'Etat se sont mobilisées sans délai et cette mobilisation ne s'est jamais relâchée depuis lors", déclare-t-il dans un communiqué.

Les proches d'Ingrid Betancourt ont appelé à la mobilisation pour le cinquième anniversaire de la détention d'Ingrid Betancourt, enlevée le 23 février 2002 par la guérilla marxiste des Farc en Colombie.

Sa fille, Mélanie Delloye, a estimé que les autorités françaises avaient fait "bien trop peu" en faveur de "la plus ancienne otage française retenue à l'étranger."

La Quai d'Orsay a répondu que la cellule de suivi mise en place a regroupé en permanence tous les agents de ce ministère en charge de ce dossier et associé les différents services de l'Etat "susceptibles d'apporter leur concours à la libération de notre compatriote."

Il ajoute que la cellule de suivi a rencontré à plusieurs reprises les représentants du gouvernement colombien, notamment le Haut commissaire pour la paix et a organisé plusieurs rencontres avec les dirigeants des Farc.

"Les émissaires qu'elle a envoyés sur le terrain, au cours de plus d'une quinzaine de missions, ont agi dans des conditions très difficiles et parfois même au risque de leur vie", écrit-il.

"Dans le même temps, de nombreux contacts ont été noués avec nos partenaires en Europe, en Amérique Latine, aux Etats-Unis et ailleurs", ajoute le Quai d'Orsay.

"Plus que jamais les autorités françaises entendent poursuivre leur mobilisation en faveur des otages de Colombie", ajoute le ministère, qui estime que l'heure n'est pas à la polémique mais à la solidarité dans la recherche d'une solution.

http://www.betancourt.info/indexFr.htm

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LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Paris, le 23 février 2007


Madame,


Alors que se poursuit l'interminable épreuve, je souhaite vous dire que je n'oublie pas.

Voilà aujourd'hui cinq ans qu'Ingrid Betancourt et Clara Rojas payent le prix de leur idéal de justice et de vérité, aux côtés de tant d'autres otages. En cette circonstance douloureuse, je mesure leur drame et celui de tous leurs proches, l'angoisse d'être sans nouvelles et le poids des jours pour une mère qui attend sa fille.

Comme vous le savez, tout ce qui est possible est fait pour hâter la fin de cette épreuve. C'est l'objet de la mobilisation permanente du gouvernement français, à laquelle je veille personnellement. Soyez assurée de la solidarité de la France et des Français envers Ingrid et de ma détermination personnelle à obtenir au plus tôt sa délivrance.

Je vous remercie d'être mon interprète auprès de vos enfants et petits-enfants pour les assurer que les autorités françaises poursuivent sans relâche leurs efforts pour mettre un terme à ce drame.

Je vous prie d'agréer, Madame, l'expression de mes hommages respectueux.
et de ma bien déférente et cordiale amitié

Jacques CHIRAC


Madame Yolanda Pulecio Betancourt


(mentions manuscrites)

http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/f ... 72922.html

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Je n'oublie pas Ingrid Betancourt

23/02/2007 - Elysee.fr, SaphirNews.com, Terra


"Alors que se poursuit l'interminable épreuve, je souhaite vous dire que je n'oublie pas Ingrid Betancourt", écrit le président Jacques Chirac dans une lettre adressée à Yolanda Pulecio Betancourt, la mère de la sénatrice écologiste détenue depuis cinq ans par les rebelles d'extrême gauche en Colombie.

Dans ce message rendu public jeudi par l'Elysée, M. Chirac dit mesurer "l'angoisse d'être sans nouvelles et le poids des jours pour une mère qui attend sa fille".

"Tout ce qui est possible est fait pour hâter la fin de cette épreuve", assure-t-il. "C'est l'objet de la mobilisation permanente du gouvernement français, à laquelle je veille personnellement." Jacques Chirac insiste sur sa "détermination personnelle à obtenir au plus tôt sa délivrance".

"Je vous remercie d'être mon interprète auprès de vos enfants et petits-enfants pour les assurer que les autorités françaises poursuivent sans relâche leurs efforts pour mettre un terme à ce drame", ajoute-t-il. La fille d'Ingrid Betancourt, Mélanie, 21 ans, estime que la France ne fait pas suffisamment pression sur le président colombien Alvaro Uribe.

Réponse de Yolanda Pulecio

Dans sa réponse adressée ce matin au Président Chirac, Yolanda Pulecio affirme "sa conviction que la France a été à nos côtés et que votre gouvernement a agi sans relâche à la libération de ma fille" :

Monsieur le Président,

En ce jour qui marque la cinquième année de détention de ma fille Ingrid et de Clara, je me réveille avec votre message qui soulage mon cœur de mère - comme vous le dites si bien: « de mère qui attend sa fille ».

Si l’espoir ne m’a jamais quitté, c’est d’abord parce que, au fil des rencontres que j’ai eues lors de ce quinquennat avec Vous, Monsieur le Président, avec Dominique de Villepin, avec Philippe Douste Blazy et avec Michel Barnier en son temps, j’ai acquis la conviction que la France était à nos côtés et que votre gouvernement agissait sans relâche à la libération de ma fille. C’est aussi parce que j’ai pu suivre de près les démarches que vous avez entreprises auprès des gouvernements susceptibles d’apporter une aide particulière à la solution du drame que vivent Ingrid , Clara et les autres otages, ainsi que les missions conduites par l’émissaire français auprès des Farc et des autorités colombiennes. Et enfin, c’est parce que vous avez déjà sauvé la vie de ma fille en vous opposant aux opérations militaires de sauvetage.

Connaissant la complexité de la politique colombienne, je mesure bien les difficultés qu’il y a à parvenir à la libération d’Ingrid. Face à l’attitude d’ambigüité permanente du président Uribe et à la réplique calculée des Farc, Ingrid se trouve en fait être l’otage d’une guerre.

Dans l’inlassable recherche de la libération d’Ingrid, l’appui de la France est vital. A travers vous j’aimerais remercier toutes les françaises et les français qui en se mobilisant ont tissé autour d’Ingrid et des otages cette extraordinaire chaine de solidarité. Je vous prie, Monsieur le Président, de continuer à soutenir sa cause et de faire en sorte que la France d’après mai poursuive dans cette voie.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de La République, l’assurance de ma profonde gratitude et de celle de toute la famille, ainsi que de ma très haute considération.

http://www.betancourt.info/indexFr.htm

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Milices: la patronne de la diplomatie colombienne en difficulté après l'arrestation de son frère

19/02/2007 - Matinternet, El Diario, Reuters

Scandale en Colombie. La ministre des Affaires étrangères Maria Consuelo Araujo a rejeté les appels à sa démission après l'arrestation de son frère, un sénateur soupçonné d'avoir enlevé un homme d'affaires et collaboré avec des organisations paramilitaires d'extrême-droite.

Au total huit parlementaires ont été incarcérés pour leur soutien présumé aux milices. "C'est un moment difficile pour moi", a reconnu vendredi au cours d'une conférence de presse Mme Araujo, cependant déterminée à "continuer à travailler avec efficacité, honneur et résultats".

Son frère, le sénateur Alvaro Araujo, est l'un des cinq responsables politiques arrêtés jeudi, portant à huit le nombre de parlementaires mis en cause dans cette affaire. On les soupçonne d'avoir bénéficié des services des organisations paramilitaires, qui ont notamment utilisé la violence pour inciter des électeurs à bien voter.

Les milices d'extrême-droite en Colombie ont été impliquées dans des massacres, tortures et autres crimes commis pendant quelque cinq décennies d'affrontements avec la rébellion d'extrême-gauche, ainsi que dans le trafic de cocaJine. Les organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé les liens entre les milices et différentes instances de l'Etat, dont l'armée.

Une soixantaine d'hommes politiques colombiens ont été entendus par la Cour suprême, dont la ministre des Affaires étrangères et plusieurs membres de son entourage politique. D'après un responsable de la Cour suprême, un des magistrats, le juge Yessid Ramirez, a reçu des menaces de mort.

La haute instance a annoncé vendredi qu'elle fournirait des informations montrant que le père de la ministre, un ancien ministre de l'Agriculture et gouverneur, pourrait avoir participé avec son fils Alvaro à l'enlèvement d'un homme d'affaires local en 2002. L'homme avait été libéré après 80 jours de captivité contre le versement d'une rançon d'un montant indéterminé, que la soeur de la ministre est soupçonnée d'avoir transmis aux milices.

Les responsables politiques arrêtés sont tous des partisans du président conservateur Alvaro Uribe. Le chef de l'Etat, qui conserve sa popularité en Colombie, a démenti en janvier que les paramilitaires aient eu une influence sur sa victoire lors de l'élection de 2002. Le président soutient sa ministre des Affaires étrangères, pressée de démissionner par l'opposition.

Les autres députés arrêtés jeudi sont Mauricio Pimiento, Dieb Maloof, Alfonso Campo Escobar et Luis Eduardo Vives. Un mandat d'arrêt a été lancé contre un autre parlementaire, Jorge Luis Caballero. Dans une interview à la radio après son arrestation, Dieb Maloof a affirmé que les témoins le mettant en cause sont des délinquants indignes de confiance.

Tout le dossier "est basé sur des faux qui sont en train de plonger le pays dans un cataclysme politique", a-t-il ajouté. La plupart des charges contre les suspects récemment appréhendés proviennent d'un ordinateur portable, saisi chez l'un des lieutenants de Rodrigo Tovar -un des principaux chefs des milices- et d'un ancien responsable de la police secrète, Rafael Garcia.

Les chefs des organisations paramilitaires se sont rendus l'an dernier à la suite d'un accord avec le gouvernement, qui a débouché sur la démobilisation de quelque 31.000 paramilitaires. L'accord prévoit des remises de peine pour les miliciens avouant leur implication dans les violences et restituant les biens extorqués.


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JP
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Message par JP »

"Un sauvetage militaire, ce serait mettre la vie de ma fille en danger"

08/02/2007 - El Pais

La mère d'Ingrid Betancourt, ex candidate présidentielle kidnappée par les Farc depuis 2002, a participé au "chat" du journal El Pais
Yolanda Pulecio a répondu aux questions des participants, qui concernaient les opérations militaires de sauvetage pour les kidnappés, l'échange humanitaire, sa vision du conflit et des points chauds de l'actualité politique colombienne.

"Malheureusement il y a 3 ans et demi que je n'ai aucune preuve de vie d'Ingrid, mais je sais dans mon coeur qu'elle est vivante, bien que dans des conditions probablement très difficiles...

Je suis totalement opposée au sauvetage par les armes. Cela signifierait mettre en danger la vie de ma fille et celle de tous ceux qui sont avec elle...

Les paramilitaires sont les premiers à s'opposer à un échange humanitaire. Cela ne les arrange pas que, dans le futur, on entame un processus de paix avec leurs ennemis...

Nous avons fait tout ce qui était possible par la libération d'Ingrid, ici et à l'extérieur, mais l'entêtement d'Uribe et de la guérilla persistent...

Ingrid est devenue un symbole de la lutte par la liberté des kidnappés..."



Lisez le chat complet :

Sucubo :

Avant tout je voudrais vous exprimer mon soutien, et je voudrais savoir si vous avez eu des nouvelles de votre fille

Yolanda Pulecio :

Malheureusement il y a trois ans et demi que je n'ai aucune preuve de vie d'Ingrid. mais je sais dans mon coeur qu'elle est vivante, bien que dans des conditions probablement très difficiles..

Carlos F :

Etes-vous d'accord avec un sauvetage militaire ?

Yolanda Pulecio :

Je suis totalement opposée au sauvetage par les armes. Cela signifierait mettre en danger la vie de ma fille et celle de tous ceux qui sont avec elle. Nous avons plusieurs exemples de ce qui arrive quand on essaye un sauvetage par la force. Avec cette option, le Président, condamne pratiquement à mort les kidnappés.

La verdad:

Je sais de source sûre qu'Ingrid est la maîtresse d'un chef de la guérilla et qu'elle a eu une fille avec lui. En outre, ce qui est très bien, c'est qu'il s'agit de l'idéologue politique des Farc. Qu'en pensez-vous?

Yolanda Pulecio :

J'ai entendu pendant les dernières cinq années au moins dix rumeurs de ce genre. Nous avons pu avoir la confirmation que Clara Rojas, sa compagne et candidate à la vice-présidence, qui a été kidnappée avec elle, a eu un bébé et je suis sûre qu'elle est très heureuse avec son enfant. Mais en ce qui concerne Ingrid je n'ai eu aucune confirmation de ce que vous dites.

Clara :

Beaucoup de Colombiens soutiennent l'Échange Humanitaire, mais considèrent qu'on devrait inclure dans cet échange tous les kidnappés et pas seulement quelques-uns en échange de centaines de guérilleros.

Yolanda Pulecio :

Non seulement nous demandons la liberté pour d'Ingrid mais aussi celle de tous les kidnappés; mais chaque parent vit sa douleur propre. Je n'ai jamais conduit une campagne seulement pour elle, cela a toujours été pour tous les kidnappés. Nous avons fait ce qui est humainement possible pour que les media et l'ominion publique soient sensibilisés à la tragédie du kidnapping.

Rod_alemania :

Si on accepte l'échange, c'est renforcer encore la pratique barbare du kidnapping.

Yolanda pulecio :

Ce qui vous me dites signifie qu'il faudrait sacrifier tous les kidnappés pour qu'il n'y ait plus dans le futur ? cela ne me paraît pas juste, parce que rien ne garantit que dans le futur on ne continue pas cette pratique. L'idéal est d'arriver à un accord de paix après leur libération.

Carlos F :

La vérité me parait pénible, de voir des gens honnêtes comme Ingrid retenue en captivité. J'ai eu la chance d'être présent lors de son dernier discours, qui a été donné en 2001 à l'Université Javeriana de Cali. Qu'est-ce qui vous donne la force de continuer ?

Yolanda Pulecio :

Dieu m'a aidée à supporter cela, et j'espère continuer avec toute mes forces jusqu'à ce que Ingrid soit libre.

Sucubo :

Pourquoi le Gouvernement ne veut-il pas accepter l'aide de la France pour la libération d'Ingrid ?

Yolanda Pulecio :

C'est quelque chose d'incroyable, parce que la France est un grand pays qui combat pour des valeurs fondamentales comme la liberté et la vie.

Clara :

Avez-vous analysé la possibilité qu'Ingrid se trouve à l'aise avec la guérilla en ce moment, et qu'elle soutienne peut-être en partie sa lutte armée ?

Yolanda Pulecio :

Ingrid est une personne très droite et intègre dans tous ses choix. Je respecte tout ce qu'elle pense.

La Verdad:

Pourquoi ne rendent-ils pas alors public le fait qu'elle se consacrerait à conseiller politiquement la guérilla ?

Yolanda Pulecio :

Qui sait cela avec certitude ? Sa lutte, c'était de combattre la corruption dans ce pays.

Carlos F :

Que pensez-vous des déclarations de l'ex ministre Araújo, quand il dit que grâce à Dieu et à l'Armée, il est maintenant libre ? Croyez-vous que c'est un bon exemple de l'efficacité des forces militaires, l'hypothèse de la libération de Fernando Araújo ?

Yolanda Pulecio :

C'est un miracle qu'il s'en soit sorti vivant. Sa vie a été mise gravement en danger. Nous savons qu'il s'est échappé du camp des Farc, cela n'a pas été réellement un sauvetage militaire. Il ne me semble pas que ce soit un exemple d'efficacité des Forces Militaires. Ce n'est pas l'armée qui est allée le chercher pour le sortir du campement où il était. Ils l'ont mis en danger de mort.

Clara:

Croyez-vous qu'existent des pressions de divers secteurs pour que l'Etat ne négocie pas l'Échange Humanitaire ? De plus, j'ai entendu des rumeurs selon lesquelles de grands chefs d'entreprise et une partie de la haute société n'accepteraient pas l'Échange humanitaire.

Yolanda Pulecio :

La pression vient des paramilitaires. Cela ne les arrange pas que, dans le futur, on entame un processus de paix avec leurs ennemis.

Diego José :

Les Colombiens honnêtes veulent voir Ingrid revenir dans le jeu politique. J'espère que le président acceptera un échange humanitaire rapidement.

Yolanda Pulecio :

Mille mercis, j'attends aussi cela. Nous avons fait tout ce qui était possible pour sa libération, ici et à l'extérieur, mais l'entêtement du Président et de la guérilla est terrible.

Freddy Parra:

La sagesse vient avec la souffrance. Nous sommes sûrs qu'une personne aussi intelligente et cultivée grandit, où qu'elle soit. Nous, les Colombiens honnêtes, nous dépassons les haines et nous souhaitons à Ingrid, à sa chère maman et à tous les kidnappés : libertad !

Yolanda Pulecio :

Indubitablement, avec la souffrance, je crois qu' Ingrid aura beaucoup mûri .

Loli :

Pourquoi rejetez-vous la faute sur le Président et non sur la guérilla ? Pourquoi tant de publicité en Europe, puisque votre fille est allée volontairement vers les Farc ?

Yolanda Pulecio :

S'il vous plaît, ne calomniez pas Ingrid. Quand elle est allée à San Vicente del Caguán, c'était pour soutenir celui qu'ils avaient choisi comme maire de cette commune, et qui appartenait à son groupe politique. Ce n'est pas de la publicité, c'est une simple question diplomatique. Ingrid et ses enfants sont des citoyens français.

Anyelina :

Je comprends votre position de mère, mais l'échange de kidnappés est la seule chose qui fait que la guérilla continue à kidnapper davantage de personnes dans le futur. Croyez-elle que ce soit la solution pour le pays ? Aimeriez-vous que d'autres mères passent par la même souffrance?

Yolanda Pulecio :

Et cela vous plait-il que je passe par tout ceci, sans voir de solution rapide ?

Benaranjo :

Ingrid était-elle avertie qu'elle allait être kidnappée ?

Yolanda Pulecio :

Elle n'a jamais pensé qu'ils la kidnapperaient, elle n'a reçu aucun avertissement.

Nosoyfuribista :

Croyez-elle que la Colombie d'après Uribe est prête pour une femme politique comme Ingrid ?

Yolanda Pulecio :

Je pense honnêtement que la première chose ce qu'Ingrid fera, ce sera d'aller voir ses enfants en France. Mais le futur, nous ne le connaissons pas. La séparation d'avec ses enfants lui pèse certainement beaucoup.

Juan Vasquez :

l'Union Européenne, en tant qu'institution, fait-elle suffisamment pour les kidnappés de Colombie ?

Yolanda Pulecio :

La France a un engagement total pour la libération de tous les kidnappés. l'Union Européenne a aussi démontré son soutien, mais l'accord humanitaire ce n'est pas eux qui peuvent le conclure, c'est une affaire entre la guérilla et le Gouvernement du président Uribe.

Nosoyfuribista :

Croyez-elle qu'Uribe ignore la neutralité suisse "historique" en demandant à ce pays de concevoir des stratégies militaires pour libérer les kidnappés "à sang et à feu" ?

Yolanda Pulecio :

Uribe sait que la France et la Suisse sont principalement préoccupées de défendre la vie et la liberté des kidnappés.

Rod_alemania :

Avez-vous parlé récemment avec Uribe, et que dit-il ?

Yolanda Pulecio :

La dernière fois que j'ai parlé avec lui, j'avais demandé le rendez-vous avec une année d'avance. J'ai demandé à nouveau un rendez-vous en novembre de l'année passée, mais n'ai eu aucune réponse.

Carlos F :

J'ai 24 ans et un fils de 10 mois. Je sais à quel point ce serait rerrible si mon fils disparaissait. Je suis avec vous dans votre calvaire. Je suis sûr que nous reverrons à nouveau Ingrid en liberté.

Yolanda Pulecio :

Mille merci, je souhaite tout le bonheur possible à votre enfant. Je souhaite que personne ne souffre du kidnapping d'un de ses fils.

Lucho :

Qu'est-il passé avec Juan Carlos Lecompte ? On ne l'entend plus parler d'Ingrid.

Yolanda Pulecio :

Je ne sais pas pourquoi les journalistes ne l'appellent pas.

Clair :

Croyez-elle que le scandale de la "parapolitique" affecte la possibilité d'un échange ?

Yolanda Pulecio :

Je crois qu'en effet il y a eu un impact. Mais si le Président obtenait l'accord humanitaire, ce serait un point positif pour lui.

Benaranjo :

Avez-elle essayé de vous regrouper avec les mères des autres kidnappés et d'aller dans la zone où a été kidnappée Ingrid, pour demander à rencontrer la guérilla ?

Yolanda Pulecio :

Oui, nous avons pensé aller à la rencontre de la guérilla. Mais on nous a dit que c'était dangereux.

Nosoyfuribista :

Qu'est-ce que vous croyez qu'Ingrid dirait du scandale de la "parapolítique" ?

Yolanda Pulecio :

Ingrid avait déjà des pressentiments de ce qui allait passer à ce sujet. Elle l'avait déclaré à San Vicente du Cagúan, dans la réunion des candidats à la présidence.

Nacho :

Le président demande de l'aide technologique pour le sauvetage militaire. Croyez-vous que ce qui manque pour libérer les kidnappés, ce n'est que la technologie ?

Yolanda Pulecio :

La seule chose qui manque, c'est plus d'humanité.

Cami :

A un certain moment, ont-ils exigé une rançon, ou avez-vous su dès le début que le kidnapping était à but uniquement politique ?

Yolanda Pulecio :

Ils n'ont jamais exigé de l'argent. J'ai bien envisagé cette hypothèse comme une possibilité, mais la guérilla n'accepte rien, les Farc demandent simplement un accord humanitaire.

Pipo :

L'accord humanitaire est-il la seule solution humainement possible ?

Yolanda Pulecio :

Oui. Par exemple, regardez l'exemple des deux ennemis presque irréconciliables que sont les Juifs et les Palestiniens. La Colombie a en outre signé la convention internationale humanitaire qui oblige les parties en conflit à humaniser la guerre.

Clair :

Mais si les Farc, en réalité, ne sont pas affaiblis, cet accord sera très difficile dans le court terme?

Yolanda Pulecio :

Que les Farc soient affaiblis ou non, c'est la même chose. L'accord humanitaire ne dépend pas de cela. C'est un problème à caractère strictement humanitaire et cela ne signifie pas la reddition de l'État.

Rod_alemania :

Avez-vous rencontré et discuté avec les parents des députés de Cali ?

Yolanda Pulecio :

Oui, je parle très souvent avec eux et nous travaillons ensemble.

Payasito :

Pourquoi croyez-vous que les accords de paix ont échoué?

Yolanda Pulecio :

Ils ont échoué par manque de volonté politique.

PaulaV :

Comme fille et comme mère, je ne parviens pas à imaginer tout ce par quoi vous êtes passée pendant ces années. De tout coeur nous sommes avec vous.

Yolanda Pulecio :

Merci beaucoup pour votre soutien et votre solidarité. Aidez-moi à demander à Dieu de faire un miracle.

Clara :

Votre théorie est démocratiquement acceptable, mais pour les délinquants des Farc, la peur et la pression sont les armes de base de leur stratégie.

Yolanda Pulecio :

L'accord humanitaire serait un début pour commencer un processus de paix à long terme, ce qui implique qu'au milieu du conflit on puisse libérer les kidnappés et les combattants. Mais le plus important pour que se termine la guerre, c'est qu'il y ait une justice sociale en Colombie.

Payasito :

Croyez-vous que pour délivrer les députés de la Vallée, il faille démilitariser Florida et Pradera?

Yolanda Pulecio :

Il n'y a aucun inconvénient à démilitariser ces deux bourgades, mais le Président ne le veut pas.

Julian :

Quand votre fille sera à nouveau libre, préféreriez-vous qu'elle quitte le pays, ou bien qu'elle continue sa lutte politique ?

Yolanda Pulecio :

Ce serait mieux qu'Ingrid s'éloigne pour un certain temps de la politique et puisse profiter de ses enfants.

Charly :

Trouvez-vous quelque chose de positif dans le kidnapping d'Ingrid ?

Yolanda Pulecio :

La seule chose de positif est qu'Ingrid est devenue le symbole de la lutte pour la liberté des kidnappés.

Gatoloko :

Très certainement, Madame. Nous tous, Colombiens, devons veiller sur votre fille, parce que le jour où ils la libéreront - espérons que ce soit le plus tôt possible - elle sera la pierre dans la chaussure de ce Gouvernement et, pour 2010, la solution dont la Colombie a besoin.

Yolanda Pulecio :

J'ai une peur terrible que lorsqu'elle sera libre, il y ait des personnes qui essayent de lui enlever la vie pour l'éliminer de la carte politique.

Yolanda Pulecio :

À tous mille et mille mercis. Je quitte ce chat en vous saluant de tout mon coeur, et en vous remerciant pour votre intérêt et votre solidarité envers ma famille et envers celle des milliers de familles qui, comme moi, vivent un calvaire.

http://www.educweb.org/webnews/ColNews- ... icapo.html

http://www.elpais.com.co/paisonline/not ... lecio.html
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JP
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Message par JP »

Venezuela

Retour sur l’élection présidentielle : les perspectives d’une victoire latino-américaine
Le « cas » Hugo Chávez et sa promesse de bâtir les fondements d’une « nouvelle société » provoquent tout à la fois engouement et controverses. S’inscrivant dans une filiation avec l’histoire politique latino-américaine mal connue de l’opinion publique en Europe, l’animateur charismatique de la révolution bolivarienne incarne également une affirmation politique en phase avec les problématiques les plus actuelles traitées par les sciences politiques et sociales relatives aux questions de « participation démocratique » et de recherche d’« alternatives » au modèle économique et idéologique dominant.

Faut-il craindre les dérives à venir d’un régime qui porterait en lui les germes de l’autoritarisme et d’un retour à des modèles délavés et discrédités par l’Histoire ou faut-il saluer l’existence d’un processus riche et novateur qui reprend à son compte l’exigence d’« un autre monde possible » à construire ?

par Christophe Ventura , Gaël Brustier
20 février 2007

http://risal.collectifs.net/article.php ... ticle=2123

Nouvelle victoire électorale et reconfiguration de l’opposition

Près de 75 % des Vénézuéliens en âge de voter se sont rendus aux urnes le 3 décembre 2006, parfois dès deux ou trois heures du matin, pour constituer les premières files d’attente devant les bureaux de vote, pour dire qui, de Manuel Rosales, chef de file d’une coalition d’opposition libérale favorable aux intérêts américains et appuyé par 43 partis politiques, ou de Hugo Chávez président sortant soutenu par 24 partis [1], devait devenir le nouveau président du pays.

En remportant ce troisième mandat d’affilée avec 62,84 % des suffrages (contre 36,9 % pour Manuel Rosales), Hugo Chávez se voit conférer la responsabilité du pays pour six années supplémentaires. Sa nouvelle présidence confirme l’engagement résolu du Venezuela à approfondir une expérience politique collective et originale : la Révolution bolivarienne.

Au-delà de sa charge symbolique (référence à la tradition révolutionnaire et aux fondements historiques des indépendances latino-américaines), la formule indique avant tout l’existence et le développement continus d’un processus de transformation profonde et démocratique de la société dont les principes, les valeurs et les préoccupations bénéficient d’un large écho en Amérique latine et dans le monde.

L’élan Chaviste « rojo, rojito » (rouge, très rouge) [2] a gagné l’ensemble du pays puisque le candidat président a gagné dans tous les Etats, notamment dans celui de Zulia dont Manuel Rosales est l’actuel gouverneur.

Ce dernier n’a pourtant pas ménagé sa peine pour tenter de battre Hugo Chávez. Rompant avec la stratégie de la tension et de la violence politiques qui avait constitué jusque-là la « griffe » de l’opposition, le gouverneur de Zulia a fait entrer son camp dans une nouvelle ère. Développant des thématiques bien plus sophistiquées que celles élaborées par le passé, qui se résumaient, pour l’essentiel, à un appel permanent à la destitution ou à l’élimination du président élu, la droite vénézuélienne et ses alliés ont cette fois-ci mené une campagne différente en acceptant le jeu démocratique. Rosales a fait preuve d’une intelligence politique qui faisait cruellement défaut à ses prédécesseurs : reconnaissance des problèmes sociaux du pays, intégration du thème de la pauvreté et des inégalités dans les discours (Rosales s’était même engagé à conserver certaines « Missions bolivariennes » s’il devenait le premier responsable du pays, plus qu’un « hommage » dans le contexte politique vénézuélien !), unité du pays, recherche de crédibilité sur la scène internationale - une campagne largement relayée par les médias européens - ont constitué les thèmes de prédilection du candidat de l’opposition. Il s’agissait donc pour lui de venir « chercher » et battre Chávez sur son terrain. Par ailleurs, l’influence de Teodoro Petkoff, ancien guérillero devenu ministre du très libéral gouvernement de Rafael Caldera (1994-1998), a grandement aidé le candidat Rosales à adopter cette stratégie électorale légaliste.

Il n’a pas hésité à employer des méthodes que beaucoup de médias et d’éditorialistes auraient sans aucun doute qualifiées de « populistes » et de « démagogiques » s’il n’avait pas été, il faut le reconnaître, question du candidat de leur choix. Ainsi, en cas de victoire, Manuel Rosales avait promis à chaque Vénézuélien l’accès à une carte de crédit à la consommation dotée, par son intermédiaire, de plusieurs centaines de dollars par mois. Plus le bénéficiaire était pauvre, plus il était censé disposer d’un montant élevé de crédit offert par le candidat qui assurait négocier les financements du projet avec les secteurs bancaires dont il est proche. Cette carte, « Mi Negra », porte le nom que donnait affectueusement Simon Bolivar à sa nourrice noire. Il s’agit également d’une expression populaire qui désigne le petit nom que donne un jeune homme à l’élue de son cœur.

Cet épisode important - « l’affaire Mi Negra » a en effet mobilisé l’attention de tous jusqu’aux derniers instants de cette campagne - est symptomatique de l’évolution d’une opposition qui a cherché à se réapproprier les symboliques bolivariennes et populaires (la droite blanche et raciste a souhaité montrer qu’elle acceptait désormais de « reconnaître » les Noirs) pour les détourner vers une nouvelle forme de clientélisme électoral patiné d’idéologie consumériste et individualiste.

Malgré tous les « efforts » déployés par un camp maniant conservatismes, archaïsmes sociaux et ultralibéralisme, la grande majorité des Vénézuéliens a choisi de se prononcer pour un autre modèle.

Manuel Rosales est aujourd’hui l’animateur d’une opposition qui s’organisera pour de futures échéances. Des rapprochements sont en cours entre les principales forces le soutenant et El Universal, l’un des principaux journaux proches de lui, lance d’ores et déjà une campagne pour obtenir le nombre de signatures nécessaires à l’organisation d’un deuxième référendum révocatoire contre Chávez , après l’échec de celui du 15 août 2004.

Les moteurs d’une révolution sociale et démocratique en cours

— « Missions » et réhabilitation de la puissance publique dans une diversité économique

La révolution bolivarienne réunit des forces composites. Pour sa part, le Chavisme, qui en est le principal courant politique, constitue un espace de convergences pour une constellation de forces qui ont pour points communs une opposition à la domination du capitalisme néolibéral et un combat pour la promotion de logiques économiques et sociales solidaires et humanistes. Il s’agit d’un objet idéologique inachevé en construction permanente dont les contours ont évolué au gré de la confrontation politique avec la droite vénézuelienne. Si le Chavisme pouvait encore, quelques fois, faire référence à la « troisième voie blairiste » à la fin des années 1990, le coup d’Etat et le paro petroléo (grève pétrolière) de 2002 ont produit une accélération de l’approfondissement idéologique. Cet espace est, en premier lieu, le théâtre du frottement continu de secteurs issus des différentes traditions politiques du socialisme, du marxisme et de la social-démocratie. Les tensions politiques entre duros (radicaux) prônant un dépassement rapide du capitalisme et blandos (modérés) prônant la mise en place de mesures progressives de régulation publique du système déterminent, en partie, la politique gouvernementale.

Les « Missions » ont démarré en 2003 alors qu’il fallait relancer l’activité du pays après le sabotage pétrolier. Elles constituent une production politique de ce virage idéologique du Chavisme. A travers elles, la révolution bolivarienne développe des programmes sociaux et culturels d’ampleur dans des domaines clés pour un pays du Sud ( où 70 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté) : alimentation, alphabétisation, administration, éducation, enseignement supérieur, santé, transports, logement, secteur entrepreneurial coopératif ( dont l’essor important est lié à son développement dans tous les secteurs économiques et sociaux pris en charge par le processus), diversification de l’économie nationale (le Venezuela cherche à élargir les sources de son développement au-delà de sa facilité pétrolière [3]), réforme agraire etc.

Toutes ces initiatives mettent incontestablement le pays en mouvement. Administrations publiques nationales et locales, municipalités (parfois même de l’opposition), entreprises publiques, chambres de commerce, associations, entreprises coopératives, syndicats, usagers, communautés et assemblées organisées, instituts universitaires etc., sont, selon les projets, directement associés à la conception, à la conduite et à l’évaluation des missions.

Financées par la distribution sociale des revenus générés par l’exploitation des richesses du pays et par l’augmentation progressive des ressources fiscales engendrée par la mise en place d’une politique nationale de l’impôt plus juste et solidaire, elles permettent la création d’importants gisements d’emplois et participent activement à l’essor économique du pays [4].

Cette réhabilitation, dans le cadre d’une économie de marché régulée, de la puissance publique dans sa diversité comme instrument de politiques économiques, sociales et désormais environnementales à contre-courant des dogmes libre-échangistes et au service du développement prioritaire d’une souveraineté alimentaire et économique pour le pays, constitue un premier pilier du processus. En annonçant, le 8 janvier, la « renationalisation » de certaines entreprises positionnées sur des secteurs clés de l’activité économique comme c’est le cas de la CANTV dans les télécommunications ou de secteurs d’activités en tant que tels, comme l’électricité, le président vénézuélien a confirmé cette orientation, respecté ses engagements de campagne et ouvert la perspective d’un débat sur les formes possibles de ce retour d’outils économiques dans le périmètre du bien commun. Nationalisation classique ou autres formes juridiques et pratiques de réappropriation sociale : cette réflexion est actuellement en cours.

Sur le terrain de l’information, une vive polémique s’est ouverte suite à la décision du gouvernement de ne pas renouveler la concession hertzienne octroyée depuis 20 ans à la chaîne de télévision commerciale Radio Caracas Television (RCTV). Celle-ci est valable jusqu’en mai 2007. Cette décision, malgré la présentation qui en a été faite par certains médias, n’a pas pour objet d’interdire à la chaîne qui a activement soutenu le coup d’Etat de 2002 contre Chávez et les institutions démocratiques [5] l’accès au paysage audiovisuel vénézuélien. Elle pourra en effet continuer d’émettre sur le câble, le satellite et tous les nouveaux canaux de diffusion offerts par la révolution numérique. [6]

Dans un pays où près de 80 % de l’espace médiatique est occupé par les médias privés, l’utilisation de ce bien commun public que constitue le canal hertzien jusque-là occupé par RCTV fait actuellement l’objet d’une réflexion collective.

— La participation ou la conquête des institutions

Sur le plan politique, l’élargissement permanent du périmètre de la citoyenneté active est un autre moteur de cette dynamique collective. Dans un pays où, depuis des décennies, les gouvernements successifs et les classes dominantes ont toujours maintenu le peuple en dehors de sa souveraineté effective (clientélisme politique, achat de votes, corruption, application stricte de la feuille de route néolibérale etc.) l’affirmation bolivarienne selon laquelle chaque citoyen dispose de droits civiques et politiques garantis par la Constitution de 1999 est révolutionnaire.

Le renforcement - sur la base d’un socle constitutionnel qui « oblige » l’Etat et la classe politique à faire vivre l’organisation politique - de la démocratie représentative par celle, protagonica plus que participative, des « Conseils communaux » ou des médias associatifs et communautaires disposant de moyens de création et de diffusion nationales constitue un cas d’école qui devrait faire réfléchir tous ceux qui opposent souvent les deux approches. Avec ces Conseils communaux qui sont des gouvernements populaires locaux bénéficiant de véritables compétences politiques en matière de co-décision et de contrôle [7], l’expérience bolivarienne propose un modèle d’approfondissement de la vie démocratique. En effet, elle pose comme principe du « vivre ensemble » « la participation de la citoyenneté à la construction des politiques publiques ».

La Constitution fournit le cadre général qui permet à cette ambition de « co-réalisation politique » d’exister. Il s’agit d’organiser une relation entre un Etat en reconstruction, encore limité dans son action par une forte inertie bureaucratique héritée de plusieurs décennies de dérive oligarchique du pouvoir et par un mauvais déploiement territorial, et un mouvement populaire dense et revendicatif. Ainsi, elle affirme dans son préambule que « le peuple vénézuélien, dans l’exercice de ses pouvoirs créateurs (...) » a pour objectif « de refondre la république pour établir une société démocratique, participative et protagonique, multiethnique et multiculturelle dans un Etat de justice, fédéral et décentralisé, qui consolide les valeurs de liberté, d’indépendance, de paix, de solidarité, de bien commun, d’intégrité territoriale (...) ».

La loi du 17 mai 2005 élargit les pouvoirs attribués aux Conseils communaux. Elle donne aux citoyens organisés des outils politiques et administratifs pour développer, au nom de leurs « pouvoirs créateurs », un processus de conquête démocratique des institutions du pays. Cette vision de la vie publique est centrale dans le projet bolivarien. La loi dote les « communautés » (unités territoriales de tailles variables qui intègrent les populations exclues) de pouvoirs de contrôle de l’usage des fonds publics et de l’exécution des politiques publiques dans tous les domaines : transport, éducation, santé, logement etc. [8]. Lors d’un discours prononcé le 17 janvier, Hugo Chávez a indiqué que de nouvelles lois seraient prochainement élaborées afin de renforcer les pouvoirs politiques et financiers (développement de fonds d’actions décentralisés) de ces Conseils.

Cet accroissement de la responsabilité citoyenne dans la vie publique constitue également un investissement politique du gouvernement pour lutter contre des phénomènes anciens et ancrés au Venezuela : la bureaucratisation et la corruption. L’Etat bolivarien est touché par ces phénomènes qui pourraient compromettre, à terme, ses ambitions. Dans un contexte de forte croissance économique où les tentations sont nombreuses, la lutte contre la corruption est devenue une priorité pour le nouveau président. Reconnaissant que « cette situation est l’une des contradictions que nous devons résoudre », il vient d’annoncer une série de mesures pour éradiquer des maux dont les racines sont multiples : persistance d’une culture clientéliste issue des structures sociales héritées de la période coloniale, déresponsabilisation politique des citoyens depuis des décennies, utilisation de la corruption comme système de promotion et de clientélisme politiques par les partis de gouvernement antérieurs (Accion democratica ou Copei ont, par exemple, développé un art particulier de la corruption, de l’achat de votes, de l’organisation de fraudes etc.), faiblesse du tissu institutionnel et de la présence des services de l’Etat favorisée par la pratique des fraudes fiscales sur l’ensemble du territoire , professionnalisation de la politique (y compris dans certains partis chavistes comme le MVR) etc.

Ainsi, au rôle accru donné aux Conseils communaux s’ajoutent plusieurs décisions immédiates : réduction des salaires excessifs de certains fonctionnaires et refonte des grilles des traitements dans la fonction publique, renforcement de l’arsenal juridique contre la corruption à tous les niveaux et dans tous les secteurs d’activités (publics et privés), développement de la lutte contre l’évasion fiscale par la mise en place d’une nouvelle politique contributive de l’impôt, démocratisation de la vie interne dans les partis chavistes [9] (voir ci-dessous).

Dans ce dispositif, le rôle personnel d’Hugo Chávez est indéniablement central. C’est lui qui, pour le moment, impulse et facilite les grands mouvements de la révolution bolivarienne. Il assume une position de médiation politique forte entre un mouvement populaire en développement et la réorganisation institutionnelle du pays. Certains y voient la résurgence d’une nouvelle forme de caudillisme démagogue et autoritaire jugée archaïque et associée à une forme d’« anormalité » politique. Au-delà de l’analyse affinée que demanderait l’étude du phénomène caudilliste en Amérique latine et des appréciations que chacun peut formuler sur la personnalité d’Hugo Chávez, il est nécessaire de décrypter les raisons qui permettent l’existence d’une telle réalité politique. Celle-ci renvoie, dans la période actuelle, à la question de l’établissement d’institutions politiques légitimes et consolidées dans le cadre de la reconstruction d’un Etat démocratique. Hugo Chávez est le produit d’une histoire politique dans laquelle les institutions politiques, démontrant leur incapacité à absorber, depuis des décennies, les demandes de la société ont facilité l’émergence et le foisonnement d’une multitude de mouvements sociaux hétérogènes agissant en dehors du système politique et contestant l’ordre économique et social. Ce phénomène a connu une accélération sous les coups de butoir des politiques néolibérales. Pauvres, classes moyennes basses, indigènes, afro-vénézueliens etc. disposent, à travers Chávez (dont l’acte politique fondateur fut la remise en cause de l’appareil institutionnel et qui leur ressemble physiquement de surcroît), d’un relais qui bénéficie d’une délégation de confiance directe de leur part pour impulser et mener à bien des réformes structurelles profondes. [10]

Il appartient à tous ces acteurs du changement de réussir afin de créer les conditions permettant de dépasser la réalité politique actuelle.

— L’épineuse question internationale

Sur le plan international, la révolution bolivarienne inscrit son action dans une perspective internationaliste de lutte contre le développement organisé des inégalités entre les peuples dans le cadre de la mondialisation néolibérale. Ce positionnement positif ne doit pas occulter certains excès verbaux dans la politique vénézuélienne (propos tenus lors du conflit libanais de l’été 2006, Biélorussie, discours à l’ONU, etc.). Ces prises de position peuvent trouver des explications dans le cadre de la Realpolitik mondiale mais desservent, car non justifiables, aussi bien l’image du processus - déjà sciemment malmenée par les médias - que la parole internationale du Venezuela dans nombre de secteurs politiques et sociaux du monde entier.

Comment expliquer, dans une dimension très particulière de la vie politique - les relations internationales - les rapprochements entre le Venezuela et certains pays comme l’Iran ?

Cette association, qui porte essentiellement sur le renforcement des relations énergétiques et commerciales, engage avant tout deux pays qui, sur la scène mondiale, font face à une forte marginalisation (et à des menaces graduelles directes concernant leur intégrité territoriale) de la part des Etats-Unis et, pour l’Iran, de certains de ses alliés sur le plan militaire. Elle s’inscrit dans une recherche convergente visant à assurer et à renforcer leur souveraineté économique et politique respective dans le cadre d’alliances multipolaires. Pour sa part, le Venezuela investit prioritairement l’espace latino-américain (voir note 3) tout en cherchant, depuis plusieurs années, d’autres partenariats. Ainsi, entre 1999 et 2005, le président vénézuelien a, par exemple, déployé beaucoup d’efforts diplomatiques pour construire des relations privilégiées avec les pays européens (il a effectué quatre voyages en France pour rencontrer Jacques Chirac) où il n’a jamais réellement trouvé d’écho.

Les alliances entre le Venezuela et l’Iran supposent une relation diplomatique nourrie (ce qui permet de décrypter certains des propos évoqués ci-dessus) et le développement de relations commerciales et économiques prioritaires. Pour autant, il convient de rappeler qu’elles n’impliquent pas un alignement du Venezuela sur le modèle de société iranien. De ce point de vue, aucune comparaison n’est possible. Les deux pays ne partagent aucune vision politique sur la question des droits de l’homme, de la démocratie et du pluralisme, du rôle de la religion dans la conduite des affaires publiques, de la liberté de la presse etc.

Si les médias s’émeuvent plus facilement de ce « tiers-mondisme » qu’ils considèrent plus odieux que les relations politiques et économiques qu’entretiennent nombre de pays occidentaux avec de multiples régimes comme l’Arabie Saoudite, la Birmanie, la Chine, la Tunisie etc., l’analyse politique de la relation Venezuela-Iran montre que nous sommes face à un phénomène classique de « solidarité des proscrits » (ou vécue comme telle par les acteurs).

L’Histoire est riche d’expériences comparables où des pays aux modèles sociaux et politiques antagoniques peuvent construire, dans des circonstances particulières et dans le cadre de la géopolitique mondiale, des intérêts communs. La signature, le 16 avril 1922, par l’URSS et l’Allemagne de la République de Weimar du traité de Rapallo fournit un cas d’école classique pour mener cette analyse des mécanismes propres aux relations internationales. Pour des raisons différentes (rejet par la communauté internationale de la révolution communiste dans un cas et sanctions du traité de Versailles dans l’autre), l’URSS et l’Allemagne sociale-démocrate - qui avait éliminé les animateurs du courant marxiste et révolutionnaire luxembourgiste Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht - se sont alliées jusqu’en 1933 afin de rompre leur isolement commun sur la scène économique et politique mondiale.

« Populisme » et socialisme...Effacez ces mots que je ne saurais lire...

Beaucoup de commentateurs condamnent en permanence le caractère « populiste » présumé de la révolution bolivarienne et de son animateur sans prendre la peine d’analyser et de rendre compte des réalités complexes que recouvre ce terme polymorphe. Il existe en effet plusieurs formes de populismes : de droite, de gauche - celui-ci a souvent favorisé des conquêtes démocratiques et sociales en Amérique latine - péroniste etc.

Dans le réquisitoire médiatique, cette accusation unilatérale est pourtant devenue passible d’une des plus lourdes peines. Une chose est certaine : comme nous l’avons vu, le processus bolivarien a créé un espace de convergences pour des groupes sociaux au départ hétérogènes (paysans, pauvres urbains, chômeurs, militants politiques, femmes, étudiants, une partie des classes moyennes basses etc.) qui se sont, peu à peu, construits une identité sociale, puis politique communes face à la domination d’autres groupes sociaux très minoritaires, mais concentrant tous les pouvoirs depuis des décennies (économique, politique, culturel, médiatique etc.).

Ce processus est celui qui mène, par la création d’un espace politique, à la renaissance d’un corps politique au Venezuela, le peuple comme expression de la volonté générale face aux intérêts particuliers. Alors que nos démocraties libérales (notamment dans l’Union européenne) - modèle dans lequel la politique se fait sans le peuple mais par les élites - s’échinent à vouloir transposer mécaniquement leur modèle désincarné sur toute la planète (notamment au Moyen-Orient), l’ascension d’Hugo Chávez et le développement du processus bolivarien correspondent, dans un contexte et une culture donnés, à l’émergence d’un peuple en politique. De ce point de vue, le Venezuela pose un acte démocratique dans le concert mondial.

Que cette réalité déstabilise, suscite l’incompréhension ou la forte désapprobation ne doit pas étonner. Dans notre langage médiatique et politique, ce que l’on nomme « populisme » ne désigne souvent que la force expressive d’un processus de constitution d’un peuple tout court [11].

Le Venezuela est un laboratoire social et démocratique in vivo qui offre une contribution tangible et expérimentale à la construction d’une société défiant quotidiennement l’hégémonie culturelle, intellectuelle, politique, et économique du modèle néolibéral. Loin d’incarner l’application d’un programme politique et économique dogmatique hérité des expériences historiques du siècle dernier, le « Socialisme du 21ème siècle » s’inscrit dans une perspective historique large. Nourri par l’attachement à un certain nombre de valeurs et de principes « vivifiés » devant guider l’action politique (solidarités, progrès, indépendance, égalité, justice, émancipation, souveraineté, etc.), ce projet intègre, comme point de départ, les échecs et les impensés des expériences passées, telle la question démocratique ou celle de l’économie planifiée. Développement de l’économie solidaire et des biens communs, intégration des peuples indigènes et des exclus dans l’espace public, démocratisation des médias d’information, appropriation populaire et participative des médias publics, réforme de l’Etat dans l’économie mondialisée, promotion de la diversité culturelle, etc., constituent quelques uns des nombreux chantiers de réflexion lancés dans le cadre de ce processus. L’expression mentionne également l’existence de la dynamique populaire qui facilite l’approfondissement de la conquête de territoires politiques et sociaux concrets.

Basé sur la vision d’un modèle de développement économique durable intégré [12], le socialisme d’Hugo Chávez s’affirme d’abord comme une invitation ouverte à penser les alternatives.

C’est dans cette perspective qu’il faut analyser les propositions politiques qu’il a formulées dès son premier discours officiel du 3 décembre. Pour continuer de transformer des structures sociales héritées de la période coloniale et post-coloniale, le nouveau président affiche la couleur sans mentir et sans naïveté. Il aura besoin d’une forte implication des secteurs sociaux organisés et des citoyens qui le soutiennent afin de tenir tête aux forces dominantes qui, elles aussi, comme nous l’avons vu, viennent de franchir un nouveau cap dans leur organisation politique. C’est donc le sens de deux propositions du président controversées, mais travesties par les médias.

Hugo Chávez appelle de ses vœux la formation, à partir des forces politiques qui participent aujourd’hui au processus, d’un grand parti uni (unido)...de gouvernement [13]. Dans son esprit, une telle plateforme bolivarienne (dont l’Union pour un mouvement populaire (UMP) pourrait être, en France, l’équivalent) faciliterait également l’émergence d’une nouvelle génération de responsables politiques et d’élus [14]. Il ne s’agit en aucun cas d’un parti unique dont la fonction serait, à l’intérieur d’un régime restreignant ou interdisant le pluralisme, de servir le pouvoir du nouveau « commandant du socialisme caribéen ». [15]

Partant de la même analyse, Hugo Chávez propose une réforme constitutionnelle consistant à permettre à un président de la République de pouvoir se représenter devant les électeurs autant de fois que souhaité. Il s’est engagé à ne pas imposer un tel changement par décret. La question sera soumise au vote populaire. On peut néanmoins légitimement critiquer ce projet de réforme qui ne va pas dans le sens de la limitation des mandats et qui entend revenir sur un acquis démocratique de la Constitution vénézuelienne. Mais il ne faut pas confondre la mesure (en vigueur en France et dans de nombreux autres pays) avec l’idée selon laquelle Hugo Chávez demanderait la présidence à vie ! S’il décidait de se représenter en 2012, les Vénézuéliens seraient tout à fait libres de ne pas le réélire et pourront même, s’ils le souhaitent, mettre fin à son mandat actuel dès 2009 si un nouveau référendum révocatoire (prévu par la Constitution) était organisé. S’il faut cataloguer Hugo Chávez dans le camp des populistes, l’honnêteté intellectuelle impose de reconnaître qu’il s’agit alors d’un « populiste révocable » d’un genre nouveau qui, en organisant le développement tous azimuts de la démocratie directe dans la vie politique, met en permanence en jeu son propre pouvoir.

La formulation de cette proposition indique toutefois une difficulté objective à laquelle se confronte le processus bolivarien. Elle est relative à sa consolidation et à son approfondissement. L’avenir de ce processus semble encore reposer, en partie, sur la force d’impulsion d’Hugo Chávez. Cette réalité se trouve renforcée, comme nous l’avons vu, dans un contexte de fragilité institutionnelle où l’Etat et ses services restent, pour le moment et malgré beaucoup d’avancées, insuffisamment déployés sur l’ensemble du territoire. La mise en place d’une administration polyvalente capable de s’appuyer sur un corps renouvelé de fonctionnaires formés au service d’une population active dans la vie publique est fondamentale. Pour le moment, cette faiblesse limite le processus bolivarien dans sa propension à s’autonomiser de son principal animateur. De ce point de vue, la question des mandats présidentiels illustre le fait que la révolution bolivarienne n’a pas encore atteint cet objectif.

De la capacité réelle des responsables vénézuéliens et des secteurs politiques et sociaux organisés à approfondir ces réformes permettant la construction d’ « une nouvelle architecture de l’Etat » (Hugo Chávez) [16], dépendra largement la viabilité future d’un processus qui s’inscrit dans un mouvement de bascule plus large en Amérique latine.

La réélection d’Hugo Chávez vient clore une série de douze élections nationales organisées depuis un peu plus d’un an sur le sous-continent. Sept pays (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Equateur, Nicaragua, Uruguay, Venezuela), entretenant des relations diplomatiques, politiques et économiques étroites et renforcées, dessinent désormais les contours du nouveau visage d’une Amérique latine qui, débarrassée de l’ombre d’Augusto Pinochet, s’ancre dans le camp de l’alternative et du progrès dans une période où les désordres du monde ne cessent de s’accroître. Une Amérique latine qui compte également cultiver son indépendance vis-à-vis de la première puissance mondiale, par exemple, sur la question des relations avec Cuba...

Notes:

[1] Dans le système électoral vénézuelien, l’électeur apporte son suffrage au candidat de son choix par le biais d’un vote pour un parti. Quatre-vingt-six formations, reconnues par le Conseil national électoral, étaient engagées dans cette campagne. Chacune appuyait un des 20 candidats concourant pour la phase finale de cette élection présidentielle.
La coalition qui soutenait Manuel Rosales s’organisait autour des partis de la droite et de la droite ultra, Un nuevo tiempo (désormais premier parti de l’opposition) et Primero Justicia, le parti d’extrême droite mené par Julio Borges, plus urbain et dans lequel s’impliquent les représentants des classes sociales les plus aisées de la société. Cette formation a reçu le soutien financier direct des Etats-Unis.
Quatre partis formaient le socle de la coalition pro- Chávez : le MVR - Movimiento Quinta Republica - parti majoritaire du bloc bolivarien, le Movimiento Podemos (gauche) créé en 2003 à la suite de la scission du Movimiento al Socialismo, Patria para todos, un parti de gauche radicale formé par des syndicalistes anciennement membres de La Causa R, et le Partido Communista de Venezuela. Victimes de droitisation, le MAS et La Causa R ont soutenu Manuel Rosales. Ces deux formations ont respectivement obtenu 0,61 % et 0,23 % des votes.
Comme l’ont constaté les centaines d’observateurs internationaux de l’Union européenne, de l’Organisation des Etats américains, du Centre Carter et du Conseil national électoral présents sur place, le scrutin s’est parfaitement déroulé malgré quelques problèmes techniques mineurs.

[2] Lancée par Rafael Ramirez, président de la compagnie pétrolière nationale PDVSA, ministre de l’énergie, et proche de la sensibilité radicale du processus, cette expression est devenue le leitmotiv des bolivariens pendant la campagne.

[3] Aujourd’hui largement dépendant de cette ressource limitée à la valeur volatile, le Venezuela cherche à développer, dans le cadre de l’intégration régionale latino-américaine (notamment à travers le Mercosur qui regroupe 5 pays membres - Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Venezuela - et 5 pays associés - Bolivie, Chili, Colombie, Equateur, Pérou), les moyens de diversifier son économie par le renforcement d’échanges et de coopérations politiques, économiques, et de savoir faire avec ses partenaires. Le Venezuela souhaite insuffler au Mercosur la dimension politique qui lui manque jusqu’à présent afin d’en faire l’outil privilégié de la construction progressive, en Amérique latine, d’une union politique et économique. Lors du premier voyage qu’a effectué Hugo Chávez au Brésil après sa victoire du 3 décembre, Nicolas Maduro, ministre des affaires étrangères qui accompagnait le président, a déclaré que « grâce à la philosophie des présidents d’Argentine, du Paraguay, du Brésil, et du Venezuela, le Mercosur prendra une nouvelle direction et intégrera un contenu politique et social » (Niko Kyriakou et Martin Markovits dans IRC Americas Program, 13/12/2006, http://americas.irc-online.org/am/3792). De son côté, Hugo Chávez a indiqué que l’intégration régionale latino-américaine ne pourra s’accomplir qu’avec une remise à plat de la coopération militaire dans la région.

[4] Le taux de croissance est de 10 % en 2006. L’inflation connaît son plus bas niveau - pourtant 16,6 % - depuis de nombreuses années. Le chômage touche 9,6% de la population contre 15,3% à la fin des années 1990. Il faut noter que les chiffres ne comptabilisent pas les travailleurs de l’économie informelle.

[5] RCTV a été un acteur clé du coup d’Etat. De ses plateaux, de nombreux appels -souvent violents- à protester contre le gouvernement et à soutenir les généraux putschistes furent lancés. En 2005, la chaîne commerciale mena une campagne pour inciter les vénézueliens à ne pas voter pour les élections législatives. En 2006, lors de la campagne pour les élections présidentielles, elle fut le relais constant de la rumeur concernant la supposée organisation d’un fraude massive par le gouvernement. Lire Romain Mingus, « Eclairage sur le traitement médiatique du cas RCTV et des nationalisations au Venezuela » http://risal.collectifs.net/article...

[6] Voir Thierry Deronne, « Les pieds de Greta Garbo », www.vive-fr.org/blog.

[7] Idem

[8] Pour une analyse approfondie, lire l’étude de Giovanni Allegretti, « Politiques de participation au Venezuela », Rivista del Centro di Riforma dello Stato di Roma, Nº 3/2006 et Nº 1/2007

[9] Le Monde du 2 janvier 2006 a consacré un article sur cette question de la corruption. Reprenant, pour l’essentiel, les seuls points de vue développés par le quotidien de l’opposition El Nacional , nous indiquons une nouvelle fois au lecteur l’ article de Thierry Deronne, « Les pieds de Greta Garbo », www.vive-fr.org/blog, qui constitue une source critique.

[10] Pour Ernesto Laclau dans « Considérations sur le populisme latino-américain », Revista Cuadernos del Cendes, Universidad Central de Venezuela, mai-août 2006, p.115-120« le leader n’est pas l’origine du mouvement mais, sans ce point d’agglutination, celui-ci ne pourrait pas forger son unité et se disperserait entre les différents élements qui le composent. Cette situation est d’autant plus vraie lorsque le niveau de fragmentation sociale est très élevé et que le processus de « des-institutionnalisation » est avancé. »

[11] Selon l’expression du politologue Ernesto Laclau dans La Razon populista, Fondo de Cultura Economica, Buenos-Aires, 2005.

[12] Ou de développement endogène, c’est-à-dire défini et construit à partir des réalités économiques et sociales propres d’une région, d’un pays ou d’un territoire.

[13] Cette question est aujourd’hui largement débattue au sein des différentes formations qui seront les seules à décider de la naissance ou pas de cette nouvelle force.

[14] Hugo Chávez espère lutter, au sein du MVR, contre l’installation d’une nouvelle tendance à la bureaucratisation. Cette situation provient notamment du fait que les cadres ne sont pas élus par les militants mais cooptés par d’autres responsables. L’introduction du vote comme mode de désignation des dirigeants de l’éventuelle nouvelle force politique bolivarienne est censée permettre un renouvellement important des personnes et des pratiques.

[15] Expression tirée du titre de l’article paru dans Le Monde du 4 décembre 2006 « Les commandants du socialisme caribéen ». Le choix de « fusionner » Hugo Chávez et Fidel Castro n’est évidemment pas neutre. Farouchement hostile au processus bolivarien, le quotidien développe la thèse d’une « cubanisation » progressive du Venezuela. Une lecture attentive des articles publiés peu avant et peu après la victoire d’Hugo Chávez dévoile les trois thèmes développés par le journal : populisme, parti unique et modèle cubain.

[16] L’ensemble des mesures et des mécanismes politiques en cours d’élaboration au Venezuela présenté dans cet article s’inscrit dans un plan de réforme radicale de l’Etat visant à mettre ce dernier au service du processus de construction du Socialisme du 21èmesiècle. S’il est encore trop tôt pour analyser les conséquences de ce vaste chantier politique, nous pouvons néanmoins en identifier les moteurs. Comme nous l’avons vu, le développement de la démocratie directe à tous les échelons (conseils communaux, mandats révocatoires etc.) constitue une caractéristique du modèle bolivarien qui doit permettre l’exercice effectif de la souveraineté populaire, la transformation des institutions du pays et la lutte contre la bureaucratisation et la corruption. Hugo Chávez vient de proposer un projet de loi d’habilitation à l’Assemblée nationale afin qu’elle l’autorise à utiliser la voie constitutionnelle des ordonnances. Il souhaite entreprendre, par décret et pour une durée de 18 mois, une série de réformes importantes et rapides de la Constitution et de l’Etat. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une demande de « pleins pouvoirs » comme cela est présenté par la plupart des médias, mais de « pouvoirs spéciaux » pour être habilité à prendre des initiatives dans un nombre limité - mais sensible - de secteurs (« Transformation des institutions de l’Etat », « Participation populaire », « Valeurs essentielles de l’exercice de la fonction publique », « L’économique et le social », « Finances et impôts », « Sciences et technologies », « Aménagement du territoire », « Sécurité et défense », « Infrastructures, transports et services »), cette accélération du processus devra faire l’objet d’une observation attentive dans le futur. C’est la seconde fois qu’Hugo Chávez utilise cette disposition. En 2001, le président avait en effet utilisé cette voie des ordonnances pour promulguer 49 décrets touchant aux secteurs de la pêche, de la propriété etc.
L’objectif affiché par Hugo Chávez est la modification de la « géométrie des pouvoirs » dans le pays. Avec ces réformes, il souhaite notamment généraliser et amplifier l’expérience des conseils communaux à tous les échelons géographiques du territoire - national, régional, municipal, « parroquial » (sous division municipale) - afin de remplacer, peu à peu, les structures actuelles de l’Etat vénézuelien. Il s’agit de bâtir le cadre d’expression de l’ « hégémonie populaire ».



Source : cet article sera publié dans le prochain numéro d’Utopie critique (http://www.utopie-critique.net/).

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Londres coopère avec le Venezuela

Grande-Bretagne . Caracas

va échanger du pétrole destiné

aux transports des plus démunis.


Londres,

correspondance particulière.

Deux cent cinquante mille Londoniens qui dépendent de la Sécurité sociale pour leur revenu pourront prendre le bus à moitié prix, grâce au carburant que le Venezuela va fournir à la capitale britannique. Le maire de Londres, Ken Livingstone, qui n’hésite pas à afficher son admiration pour Hugo Chavez et son mouvement de libération à l’égard de l’emprise américaine, a signé mardi, dans son hôtel de ville, un contrat avec la compagnie Petroleos de Venezuela Europa. Celle-ci va vendre le carburant 20 % en dessous du prix du marché et les citoyens londoniens les plus démunis en seront les bénéficiaires : le « cadeau » aura une valeur d’environ 420 euros par an et par personne.

En contrepartie, la ville de Londres s’engage à envoyer à Caracas une équipe de spécialistes qui donnera des conseils sur le recyclage, le traitement des déchets, les transports publics et la réduction de la pollution. « Nous possédons une expertise inestimable dans ces domaines et cela aidera le Venezuela à économiser des millions de dollars », a déclaré le maire.

Faisant les louanges du gouvernement de Caracas, Ken Livingstone a noté que le Venezuela transformait la qualité de vie de ses citoyens et utilisait ses richesses pétrolières « non seulement pour l’élite fortunée mais pour le bien-être de la majorité de la population, en donnant la priorité à la santé, à l’environnement, aux transports publics, au logement et à - l’urbanisme ». Le Venezuela fournit déjà du carburant à des prix réduits pour aider les plus pauvres dans plusieurs villes des États-Unis.

Peter Avis

http://www.humanite.presse.fr/journal/2 ... -22-846425

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11 de Diciembre de 2006

Carta abierta al pueblo de Venezuela

Al pueblo de la República Bolivariana de Venezuela.

Y su presidente Hugo Rafael Chávez Frías.

Palacio de Miraflores, Caracas.

on nuestro saludo fraterno que les enviamos desde las montañas bolivarianas de Colombia y las felicitaciones por tan bella demostración cívica de Poder Popular, van también nuestros deseos de éxitos y de constancia brava e inclaudicable en la importantísima misión de consolidar la Revolución Bolivariana para bien de los pueblos que habitan desde el Río Bravo hasta la Patagonia y del mundo!

La contundente victoria del pasado tres de diciembre hizo inobjetable la jornada electoral. Nadie pudo esgrimir argumento alguno en su contra y hasta la oposición escuálida vio que su función “el fraude” programada para las 15h00 de ese día en el circo previamente preparado, con toldo y todo se vino a tierra. Triunfó la madurez y la claridad política, roja, rojita, de forma irrefutable.

El pueblo latinoamericano y caribeño, está demostrando que la hora de convertirse en gestor principal de su destino, está llegando. Prueba esto el haber cerrado con broche de oro el ciclo electoral del 2006 en la tierra del Libertador quien nos dice: “Un gobierno firme, poderoso y justo es el grito de la Patria” (A la Convención de Ocaña, febrero 29 de 1828).

El Mundo tuvo los ojos fijos en Venezuela, su pueblo y su Presidente candidato a reelección. Cuando ejerció su derecho al voto en una escuela del Barrio 23 de Enero, había ahí no menos de sesenta observadores de los Cinco Continentes. Vieron al líder de un pueblo que como dice Martí, en su Revolución Bolivariana se ha tornado vibrante y triunfante en ese hombre. Gloria al bravo Pueblo, Gloria al Presidente Chávez!

Fue derrotada una nefasta máquina de propaganda desestabilizadora, mentirosa y golpista orquestada desde la Casa Blanca y el Pentágono. Así fue en el Brasil donde la mega-midia sufrió también el mes pasado una aparatosa derrota y con ella los personeros (escuálidos) del atraso, opuestos a que lo nuevo surja y se consolide.

La jornada lectoral ratificó el proyecto bolivariano en el cual el pueblo participa de manera conciente y con entusiasmo combativo, brindando así un ejemplo que nutre el proceso libertario latinoamericano cuyo factor estratégico es la integración entendida como complementación solidaria y junto a ella la instauración de gobiernos patrióticos y de raigambre popular.

Nos dice Simón Bolívar al respecto:

“Nuestras repúblicas de la América meridional se ligarán de tal modo que no parezcan en calidad de naciones sino de hermanas...”

La lucha por gobiernos construidos y respaldados por el pueblo, enarbola las banderas de la autodeterminación, la independencia, la soberanía, y tienen como objetivo estratégico de nuestro destino común: La Justicia Social, la unidad y la paz, vale decir: El Socialismo.

Las recientes jornadas electorales del Brasil, Nicaragua, Ecuador y Venezuela, entre otras, nos permiten reafirmar la validez de uno de nuestros principios formulado desde cuando surgimos como Fuerza Guerrillera Móvil en 1964: La solución política de las causas que originaron el conflicto económico, social y armado que padece Colombia.

Otra sería la historia si las transformaciones que requiere nuestra Patria se pudieran plasmar en propuestas de gobierno y debatir amplia y abiertamente en campañas electorales entre todos los partidos y movimientos políticos y que el pueblo escogiera de manera libre y soberana la que mejor le pareciera. Pensando en esto ya tenemos lista la Propuesta de un Gobierno de Reconciliación y Reconstrucción Nacional.

Pero no es así porque todos los esfuerzos realizados en función de ese medio ambiente político, incluso garantizado por la actual Constitución, han sido salvajemente ahogados en sangre por la clase dominante empotrada en el poder e instituciones del Estado. Esto se viene presentando desde 1948 cuando con la colaboración de la CIA asesinó al candidato a la presidencia por el Partido Liberal, Jorge Eliécer Gaitán.

Esa clase dominante corrupta se mantiene en el Poder porque aplica el Terroismo de Estado, está aliada al narcotráfico, cuenta con el apoyo yanqui y ha montado el esquema criminal más siniestro contra el pueblo: El paramilitarismo. Pero se está enterrando en su propia lama. Dice Rudofl Holmes, uno de sus mejores exponentes, en el periódico El Tiempo de Bogotá, noviembre 17 del 2006. “Haber subcontratado con los paramilitares la lucha contra la guerrilla, que le correspondía exclusivamente a la Fuerza Pública, ha sido una equivocación trágica de nuestra sociedad pues, aparte de las implicaciones éticas que indudablemente están y estuvieron presentes, a medida que los paramilitares se han fortalecido y han adquirido el poder local y parlamentario que ahora despliegan, cada vez es más factible que terminen dominando al Estado y a la sociedad”

De nuestra parte, nos mantenemos firmes en la voluntad política de realizar el Canje o Intercambio Humanitario y de continuar buscando los diálogos, por ser el escenario político propicio para llegar a Acuerdos que nos conduzcan a la reconciliación y reconstrucción de Colombia, pues “De la paz se debe esperar todos los bienes y de la guerra nada más que desastres” nos dice Bolívar. Y el destino de nuestra Patria no puede ser la guerra civil.

Queremos también conservar las relaciones de amistad y buena vecindad en la frontera con el hermano pueblo bolivariano y todas sus autoridades. No podemos olvidar que tenemos un padre común: El Libertador Simón Bolívar, y también un enemigo común: El Imperialismo con las Oligarquías lacayas.

Fraterno abrazo bolivariano.

FARC EP: Comisión Internacional, Raúl Reyes

Montañas de Colombia, diciembre 10 de 2006

http://www.farcep.org/?node=2,2459,1

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19 de Febrero de 2007

Las causas del conflicto colombiano

1. Estado antidemocrático, terrorista, corrupto y excluyente

Desde hace 171 años los partidos liberal y conservador manejan el Estado con métodos excluyentes, gamonalistas y autoritarios en beneficio de un reducido grupo de colombianos y transnacionales y en contra de las mayorías nacionales. Los dos partidos se alternan el gobierno valiéndose de un sistema electoral corrupto y clientelista, financiado con dineros de los grupos económicos, contrabandistas, transnacionales y narcotraficantes.

Estos partidos que representan y defienden los grandes intereses económicos, están de espaldas a la realidad, al interés nacional y los sufrimientos populares; son parte de una estructura de poder que no tiene credibilidad ni representa el interés de la nación. Hoy en día pasan por una crisis irreversible, quedando reducidos a simples clubes electorales.

El Estado colombiano se representa en un régimen presidencialista antidemocrático y corrupto; en un legislativo venal que canjea decisiones por cargos burocráticas y contratos, por una parte del botín presupuestal y dineros antipatrióticos de transnacionales, grupos económicos y narcotraficantes; en un poder judicial que no falla en justicia y en derecho sino en favor de intereses particulares, que recurre al montaje de pruebas, a testigos clonados para penalizar la protesta social y las luchas populares, mientras que los grandes delincuentes que destruyen y roban la nación, les cubre el manto de la impunidad.

Este Estado que se agotó se soporta en el terrorismo y se complementa con los crímenes de los grupos paramilitares, que siempre han existido en la historia del país. Recurre a la violencia para silenciar la oposición. En 1914 asesino al general Rafael Uribe Uribe portador de ideas progresistas en ese entonces; En 1948 asesinó a Jorge Eliecer Gaitan, líder de profundo arraigo popular que propugnaba por la justicia social, la democracia, enfrentaba a la oligarquía y denunciaba la creciente intromisión del imperialismo en los asuntos del país.

En la década del 50 asesinó a 300 mil campesinos en una guerra sucia, similar a la actual, en la que fueron despojados de su tierra un millón de ellos, con el pretexto de eliminar el peligro comunista y defender la religión.

En los últimos 15 años 3.200 activistas políticos y líderes sociales fueron víctimas de desaparición forzada; miles de activistas de izquierda y luchadores sociales fueron asesinados.

El partido Unión Patriótica desapareció del mapa político víctima del genocidio de 4.000 de sus militantes; en el mismo periodo fueron asesinados 2.900 dirigentes sindicales.

2. Un Estado que ha tenido como propósito concentrar la riqueza.

Un 3% de colombianos es dueño de la gran propiedad económica, mientras que el 57.0% vive en condiciones de pobreza, cifra que aumenta diariamente. El BID, en un estudio de 1998, afirmó que el 90% de los colombianos trabaja para que el otro 10.0% se enriquezca. 23 de los 40 millones de colombianos viven en la franja de pobreza; de éstos, 13.5 están en la miseria absoluta.

El 22.0 % de los colombianos en capacidad de laborar que viven en las siete principales ciudades del país están desempleados; si sumamos el existente en el resto de ciudades intermedias y el área rural, el desempleo pasa del 30.0%.

Las transnacionales, 15 conglomerados económicos y unas pocas familias controlan el 60.0% de toda la actividad económica del país: 4 grupos controlan el 92.0% del total de los activos financieros.

4 grupos controlan el 80.0% de los grandes medios de comunicación.

La concentración de propiedad sobre la tierra va en aumento. En 1996, el 90.0% de los campesinos era dueño del 21.0% de la tierra; mientras que un 1.3% de los propietarios tenían el 58.0% de las más productivas, cifra que aumenta con la contrarreforma agraria que está en marcha impuesta mediante el desalojo y despojo de los campesinos por la vía de las masacres que realizan los grupos narcoparamilitares y agentes de las Fuerzas Armadas oficiales al servicio de terratenientes y agroindustriales.

El Departamento Nacional de Planeación anota que el narcotráfico compró o se apropió de tierras en el 42% de los municipios; tienen en su poder un poco más de 4 millones, de los 9 millones de hectáreas de tierra cultivable existente, además de otras ubicadas en regiones previstas para la construcción de megaproyectos y la explotación de recursos naturales. El Instituto Colombiano para la Reforma Agraria confirma que el 80.0% de las tierras con vocación agrícola definida está en manos de narcotraficantes, destinadas al engorde de ganado y funcionamiento de laboratorios donde se refina la de pasta de coca.

3. Corrupción y narcotráfico, dos virus que carcomieron el Estado y la sociedad.

Éste es el problema más grave de Colombia. La capacidad corruptora del narcotráfico penetró todas las instituciones de Estado y la vida social en los últimos 30 años, incrementando la descomposición moral y pérdida de valores, estimulando la criminalidad y el escalonamiento de la guerra, últimamente.

Colombia es el primer productor de cocaína en el mundo. En 1990 se calculó su producción en cerca a 300 toneladas métricas; en 1998, 450 toneladas y un año después, 550. De éstas, el 65.0% entra al mercado de EE.UU., el 30.0% al mercado europeo y el 5.0% restante a otros mercados.

La política antidrogas de EE.UU. fracasó. La producción y la exportación de droga aumentó a pesar de los miles de millones de dólares destinados a la represión. Los altos precios de la hoja de coca, la crisis de la agricultura y la corrupción del Estado, son tres factores que empujan la ampliación del área cultivada. La agricultura tradicional no es rentable, los campesinos trabajan a pérdida por la ausencia de apoyo estatal.

La corrupción es el otro cáncer que carcome al Estado. El presupuesto de la nación es manejado como mercancía de retribución de favores y pago de deudas políticas, como botín para incrementar la riqueza personal de unos pocos que soportan económicamente a la clase política.

En el año de 1999 los robos al erario público investigados sobrepasaron los 8 billones de pesos, lo cual representa el 17.77% del presupuesto nacional del año 2000. El contralor general de la República calcula en más de 3 billones de pesos el dinero que cada año pierde la nación por robos al erario público.

4. El paramilitarismo, una política del Estado y un instrumento de la estructura de poder.

En Colombia los grupos paramilitares han existido desde que se inició la construcción de la República y a la muerte del libertador Simón Bolívar. En el siglo XIX se produjeron 57 levantamientos armados y guerras civiles, lideradas por caudillos militares, latifundistas y gamonales que tenían a su servicio ejércitos mercenarios.

Esta tradición se conserva y materializa en el siglo XX en los grupos paramilitares que organizaron los terratenientes en la década del 30 para obstruir la ley de tierras del 36; en la década del 50 con los llamados "pájaros" y "chulavitas" organizados por los jefes conservadores; éstos con el pretexto de limpiar el país de comunistas, impulsaron una nueva concentración de la tierra.

En la década del setenta toma nueva fuerza el paramilitarismo de manos del Ejército colombiano dentro de la concepción de la política de seguridad nacional: bananeros y terratenientes de la costa norte, Antioquia, Santanderes, Magdalena Medio, Valle del Cauca y Cauca principalmente, financian grupos para ahogar la lucha de los campesinos por recuperar la tierra que les habían robado anteriormente.

Los narcotraficantes se convirtieron en grandes propietarios rurales a partir de los años 80, en operaciones de lavado de dólares y el despojo violento de campesinos, le dan nuevo impulso a estos grupos para defender su negocio e imponer su propia ley. Los narcotraficantes convertidos en terratenientes y comerciantes se aliaron con las Fuerzas Armadas oficiales, siendo asumidos en la estrategia contrainsurgente como financiadores y proveedores de sicarios en operaciones encubiertas en un principio, siendo más adelante vinculados a tareas de limpieza indiscriminada en zonas campesinas y barrios populares.

Entre los años 1992 y 1999 aquellos grupos asociados con la fuerza pública ejecutaron más de 5.500 masacres, en las que perdieron la vida 19.000 civiles. En 1.998 fueron 285 masacres y 1.366 civiles los muertos; en 1.999 fueron 403, donde murieron 1.865 colombianos.

En los primeros seis meses del año 2.000, hicieron 253 masacres donde murieron 1.035 civiles.

5. La derecha totalitaria, oxigenada con los dineros del narcotráfico y la corrupción, impone la dialéctica del terror, acalla la voz de la oposición e impide la democracia.

El conflicto que tiene su origen en causas económicas, políticas y sociales históricas, es presentado ante la opinión nacional e internacional de una manera simplificada, mostrándolo como un problema derivado del narcotráfico y del espíritu violento de los colombianos. Es una manera de esconder las causas y presentar los efectos como el origen del conflicto.

El escalonamiento de la guerra actual es el resultado, de una parte, el desarrollo adquirido por la insurgencia debido a condiciones económicas, sociales y políticas que le favorecen y de otra, el temor de los Estados Unidos a perder el control sobre el país y de quienes se han beneficiado históricamente de la riqueza colombiana.

Ese temor propicia la alianza en torno a un proyecto de ultraderecha excluyente, intolerante que a través de la guerra sucia aterroriza y elimina, pretendiendo acallar con sus métodos las expresiones de la lucha por el cambio y la construcción de un nuevo país. Es un proyecto que se inspira y alimenta del nazismo alemán, del fascismo italiano y franquismo español.

En esa alianza confluye la ultraderecha tradicional representada en sectores terratenientes, agroindustriales, comerciantes y grupos económicos principalmente, jalonan esa alianza en que narcotraficantes convertidos en terratenientes son los grandes financiadores; los políticos corruptos la potencian y tratan de legitimar; y las Fuerzas Armadas oficiales comprometidas con el narcotráfico y el fortalecimiento del paramilitarismo, que intentan ahogar las luchas populares y revolucionarios que buscan los cambios que Colombia necesita.

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Fernando Araújo, de la jungle au ministère

En décembre, il échappait aux Farc, dont il était l'otage depuis six ans. Il est aujourd'hui aux Affaires étrangères.

Par Michel TAILLE

QUOTIDIEN : vendredi 23 février 2007
Bogotá de notre correspondant

Fernando Araújo, qui reçoit en costume-cravate dans un vaste appartement des quartiers chics de Bogotá, croit encore «vivre un rêve». Lundi, il a été nommé ministre des Affaires étrangères colombien par le président conservateur Alvaro Uribe ; six semaines plus tôt, le 31 décembre, il se réveillait encore dans un hamac, comme tous les matins depuis six ans, surveillé par deux adolescents des Forces armées révolutionnaires de Colombie. «Ce jour-là, j'avais préparé une liste d'objectifs à atteindre pour 2007, raconte-t-il. Mais je ne prévoyais pas encore la liberté...» Les circonstances la lui ont offerte : cette veille de nouvel an, la confusion d'un combat lui a permis de s'évader et de retrouver les siens après une fuite de cinq jours.

Scandale immobilier. Son «calvaire» a débuté un petit matin de décembre 2000, sur une avenue chic de Carthagène. Fils d'une riche famille de la ville caribéenne, propriétaire du principal quotidien régional, El Universal, l'homme politique conservateur avait dû quitter son poste de ministre du Développement quelques mois plus tôt, à la suite d'un scandale immobilier. C'est donc sans escorte qu'il faisait son footing lorsque des délinquants l'ont enlevé, avant de le «vendre» aux Farc...

«J'ai été un de leurs premiers otages politiques», explique le tout nouveau ministre. La guérilla avait déjà enlevé des centaines de policiers et soldats, mais avait décidé de grossir son butin en frappant «l'oligarchie», dans l'espoir d'échanger ses membres contre leurs combattants détenus. Après Araújo et un député ont suivi Ingrid Betancourt et sa directrice de campagne, Clara Rojas, puis d'autres parlementaires, des élus locaux... «J'ai appris chaque nouvel enlèvement depuis ma captivité, raconte l'ex-otage, grâce à une petite radio.»

Fourni par ses ravisseurs après huit mois de captivité, le transistor devient vite un élément indispensable de ses journées, coincées entre son hamac et «quatre mètres carrés de liberté de mouvement». Il y écoute les infos colombiennes ou internationales, s'amourache du français sur RFI, et copie précieusement, en pattes de mouche, les messages qui lui parviennent de ses fils, sur des cahiers que la guérilla lui fournit au compte-gouttes. Il les exploite au mieux, tout comme il dévore les rares ouvrages, scolaires ou scientifiques, que ses gardiens lui dégotent. «Il fallait être positif, lire n'importe quoi pour ne pas laisser l'angoisse me gagner.» Quelques rares événements arrivent à le distraire, comme lorsque les guérilleros lui présentent, un jour, un exemplaire récent du quotidien familial. Il y apprend ainsi le non-lieu judiciaire dans le scandale immobilier qui collait à sa carrière. «Mais on ne croit pas vraiment à votre innocence», le refroidissent aussitôt ses geôliers.

Cactus. Pour résister à la solitude, il s'impose une sévère discipline. Tous les matins avant l'aube, profitant des rares moments de fraîcheur dans une jungle de fourrés et d'épineux, il répète son jogging carthaginois en trottant sur place et fait des pompes. «Je voulais être préparé le mieux possible pour une fuite.» La première occasion en six ans sera la bonne : quand les hélicoptères de l'armée bombardent le campement, le 31 décembre, ses ravisseurs lui tournent le dos pour répondre au feu. «Les balles pleuvaient dans toutes les directions, il y avait plus de danger à rester sur place que tenter la fuite.» Il saute dans les fourrés, rampe et s'en tire sans autre blessure que les coudes en sang et les mains bouffées d'épines. Cinq jours plus tard, amaigri, nourri de la seule chair d'un cactus et d'un tubercule, il tombe dans les bras de soldats en patrouille. La suite a fait rêver bien des proches d'otages colombiens : les embrassades de sa famille, la redécouverte de la ville sous l'oeil des caméras. «Dans la rue, les enfants me prennent pour un héros», s'étonne l'ex-otage. Cela plaît bien au ministre de la Défense, Juan Manuel Santos, qui présente, depuis, son évasion comme une libération planifiée par l'armée.

Mais sa nomination aux Affaires étrangères a surpris la Colombie. Le quotidien national, El Tiempo, s'interroge : l'ex-otage peut-il passer facilement «du maquis au monde entier» ? «Après ces années, tout paraît facile», répond en souriant Fernando Araújo. Sans expérience dans le domaine, il sait qu'il lui faudra défendre un gouvernement discrédité par ses liens avec les sanglantes milices antiguérilla d'extrême droite, scandale qui a poussé à la démission celle qui l'a précédé. Il devra aussi aider le président Uribe à défendre face à l'opinion publique et aux gouvernements européens la possibilité d'une libération par la force des autres otages. Cette issue est généralement rejetée par les familles d'otages, dont celle d'Ingrid Betancourt, depuis l'opération ratée d'Urrao, en mai 2003 : les guérilleros avaient tué dix de leurs prisonniers dans leur fuite, sans se faire capturer. «J'ai vu en captivité que l'armée était de plus en plus efficace», répond le nouveau ministre. Au fil des harcèlements, des bombardements au mortier, des combats «à cinq cents mètres du campement», il dit avoir vu décroître la troupe des Farc, diminuer leur facilité de déplacement et d'approvisionnement. «Il lui est facile de défendre l'opération militaire maintenant qu'il est libre», condamne Marleny Orjuela, la porte-parole des familles de soldats et policiers otages.


http://www.liberation.fr/actualite/monde/236929.FR.php
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Le président Sarkozy ne démilitarisera pas les Pyrénées Atlantiques

Ségolène Betancourt et Ingrid Royal séquestrées depuis 5 ans par les FARC-ETA

PARIS, jeudi 22 février 2012 (LatinReporters.com) - Enlevées le 23 février 2007 entre Bayonne et Biarritz, l'ex-candidate à la présidence de la République française, la Franco-Colombienne Ségolène Betancourt, et sa directrice de campagne, Ingrid Royal, sont séquestrées depuis cinq ans par les séparatistes bolivariens des FARC-ETA.

Le président français Nicolas Sarkozy refuse toujours la démilitarisation des Pyrénées Atlantiques exigée par les terroristes pour ouvrir des pourparlers. L'attentat à la voiture piégée qui a blessé grièvement cinq gendarmes la semaine dernière à Bayonne a renforcé sa détermination. Ni la police ni l'armée n'abandonneront temporairement, comme l'exigent les FARC-ETA, une portion du territoire national comme préalable à d'éventuelles négociations lors desquelles les dirigeants séparatistes prétendent s'entourer, eux, de centaines de guérilleros armés.

Le travail de facilitation entre Paris et les FARC-ETA mené par la Colombie, le Brésil et l'Uruguay est au point mort. Bogota, Brasilia et Montevideo avaient proposé que des observateurs internationaux de l'Union européenne contrôlent Saint-Jean-de-Luz et ses abords, cette municipalité s'offrant comme cadre de négociation. L'Elysée a accepté ce schéma, mais les FARC-ETA l'ont rejeté.

Les deux plus vieilles guérillas du monde occidental, la colombienne des FARC et la basque de l'ETA, toutes deux marxistes, avaient fusionné le 1er avril 2008 en s'insérant dans l'Internationale bolivarienne lors de son 2e Congrès général réuni à Caracas.

En échange de la libération de Ségolène Betancourt et d'Ingrid Royal, les FARC-ETA réclament celle des 237 activistes bolivariens emprisonnés en France. Le président Sarkozy et le chef des séparatistes, Enlanuka Ternera, ont accepté de dissocier cet échange humanitaire incertain du dossier plus général et plus complexe de la négociation d'un accord de paix.

En Colombie, de multiples manifestations réunissant artistes, politiciens et sympathisants des deux infortunées marquent le 5e anniversaire de leur enlèvement. A Bogota, la presse et l'opinion publique, favorables à la négociation, fustigent l'intransigeance du président français Sarkozy et sa politique de droite musclée.

Recevant mercredi des envoyés spéciaux de médias colombiens, Nicolas Sarkozy leur a confirmé qu'il tenterait, si possible, de faire libérer Ségolène Betancourt et Ingrid Royal par la force, lors d'une action menée par l'armée. Le président colombien Alvaro Uribe et les familles concernées s'y opposent, estimant que cela conduirait les FARC-ETA à exécuter les séquestrées.

Le président Sarkozy n'a pas exclu que les deux femmes soient maintenues en captivité au-delà des frontières de l'Hexagone. A ce propos, de nombreux observateurs et même des photographies-satellite des services de renseignement de l'Union européenne indiquent que les FARC-ETA jouissent de bases arrières en Euskadi, l'ancien Pays basque espagnol, indépendant depuis 2009.

Le président euskadien, Balazos Otegi, a néanmoins affirmé que, malgré l'adhésion de l'Euskadi à l'Internationale bolivarienne, son gouvernement ne favorise aucune action qui pourrait envenimer les relations avec les Etats voisins. Mais contrairement à l'Union européenne, Balazos Otegi n'a jamais accepté de qualifier de "terroristes" les séparatistes des FARC-ETA.

Au terme d'une mission de trois mois dans les Pyrénées Atlantiques, l'envoyé spécial des Nations unies, le Canadien Saillais Gevoiclair, devrait, selon des sources diplomatiques, proposer au gouvernement colombien, aux ONG mobilisées et à tous les mouvements réclamant la libération de Ségolène Betancourt et Ingrid Royal d'exercer leur pression non plus sur la France et le président Sarkozy, mais plutôt sur les pays et mouvements de l'Internationale bolivarienne.

Saillais Gevoiclair est convaincu que la pression sur cette internationale, après des années inutiles de pression sur la Colombie, avait précipité, le 24 décembre 2007, à la veille de Noël, la libération d'une autre Franco-Colombienne, Ingrid Betancourt, et de sa compagne Clara Rojas, séquestrées pendant près de six ans par les guérilleros bolivariens des FARC.

"Soyons clairs, note le diplomate canadien, ce n'est pas le président Sarkozy qui a enlevé Ségolène Betancourt et Ingrid Royal et on ne peut demander à la France de renoncer, pour négocier, à sa souveraineté permanente sur une part de son territoire comme à l'époque de Vichy".

[Cette fiction -vraiment?- en hommage à Ingrid Betancourt, Clara Rojas et les milliers d'autres séquestrés de Colombie. Puissent leur geôliers se convaincre qu'aucun révolutionnaire digne de ce nom ne méprise comme eux l'être humain et la liberté; ndlr]

http://www.latinreporters.com/colombiepol22022007.html
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jeudi 22 février 2007
Quand le doigt montre la Colombie
Le 19 février, son frère Alvaro Araújo ayant été arrêté, accusé de liens avec les paramilitaires, et son père faisant l’objet d’investigations du même ordre, la ministre des affaires étrangères colombienne, Mme Maria Consuelo Araújo, a été contrainte à la démission. Décision spectaculaire, le président Alvaro Uribe l’a immédiatement remplacée par M. Fernando Araújo — aucun lien de parenté —, ministre du développement en 2000, ayant récemment accédé à la notoriété pour son évasion spectaculaire, le 31 décembre 2006, d’un campement des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) dont il était prisonnier depuis six années.

Que croyez-vous que firent nos gazettes ? Quand le doigt montre la Colombie, l’imbécile regarde le doigt. L’opération « rideau de fumée médiatique » du chef de l’Etat a parfaitement fonctionné. La majorité des médias ont titré sur cet étonnant nouveau ministre et ont largement développé l’histoire de sa vie. Pourquoi pas… Sauf qu’ils ont laissé largement dans l’ombre quelques détails qui auraient mérité d’être contés.

La démission de Mme Araújo n’est que le dernier des scandales qui accompagnent la pseudo démobilisation des paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (AUC). Trente et un mille d’entre eux ont théoriquement abandonné les armes, après avoir multiplié les déplacements forcés, l’assassinat sélectif ou le massacre collectif d’opposants au gouvernement, les crimes contre l’humanité ; 75 % des crimes commis en Colombie leur sont attribués. Grâce au président Uribe, qui en est l’instigateur, la loi Justice et paix du 21 juin 2005 leur accorde une quasi impunité, la légalisation de leurs fortunes et une retraite dorée. A condition, toutefois, a décidé la Cour suprême de justice, d’« avouer toute la vérité ».

Une vérité quelque peu dérangeante pour l’establecimiento. Certains des dirigeants des milices d’extrême droite — ou des documents qui leur ont été saisis — commencent en effet à « parler ». A tel point que le directeur de la police politique, le département administratif de sécurité (DAS), M. Jorge Noguera, l’un des protégés du président Uribe, a été arrêté. Puis trois députés et sénateurs de la côte atlantique — MM. Alvaro García, Jairo Merlano et Erick Morris —, liés aux partis appuyant le chef de l’Etat. Puis, le 15 février, six autres congressistes, tout aussi fidèles soutiens du président, parmi lesquels le sénateur Alvaro Araújo Castro. D’où la démission de la ministre.

L’accumulation des révélations sur certains de ses proches, sur la pénétration de son courant politique par les milices d’extrême droite et sur leur influence — par le fer et par le feu — sur les résultats des dernières élections met en situation délicate le président Uribe, déjà, et depuis longtemps soupçonné de connivence avec eux : lorsqu’il était gouverneur du département d’Antioquia (1995-1997), et sous prétexte de lutter contre les guérillas, il a été le fervent promoteur des groupes d’autodéfense Convivir, qui ont ultérieurement rejoint les AUC.

Devant la contestation montante, M. Uribe, dès le le 5 février, a pris les devants. Et ciblé l’adversaire. Les traitant de « terroristes habillés en civil », il a mis en cause les dirigeants du Pôle démocratique alternatif (PDA), parti de gauche légal qui a obtenu 22 % des voix lors de l’élection présidentielle du 28 mai 2006. A l’heure où de nouveaux groupes d’extrême droite apparaissent, qui soit ne se sont jamais démobilisés, soit reprennent du service après l’avoir fait, un véritable appel au crime… Dans les années 1980, un parti politique similaire, l’Union patriotique (UP), a été décimé — 3 000 morts — par les paramilitaires…

Mais pour l’appareil médiatique, l’important est ailleurs : « En Colombie, un ancien otage de la guérilla devient ministre des relations extérieures. »

Maurice Lemoine

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet ... a-Colombie
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LA GUERILLA COLOMBIENNE N'EST QU'UNE CONSEQUENCE DE LA MISERE

UN ANCIEN GUERILLERO DE L'EPL (L'ARMEE POPULAIRE DE LIBERATION) A ACCEPTE DE TEMOIGNER DE FAÇON ANONYME AUPRES D'UNE ONG FRANÇAISE. Il livre un regard sans complaisance sur les groupes armés qui sévissent en Colombie. Une vision non politiquement correcte des rapports de forces, qui nuance la stigmatisation systématique de la guérilla entreprise par le gouvernement d'Alvaro Uribe.

L'ONG Solidaroad ( http://www.solidaroad.org/routes_commer ... ombie.html ) promeut le commerce équitable dans le monde. Après avoir réalisé cette interview, qui constitue un document assez exceptionnel, l'envoyé de Solidaroad précise : "Nous ne divulguerons pas ici le nom de M. JX, ni le lieu où nous l'avons rencontré, pour des raisons de confidentialité évidentes. En effet, bien que M. JX n'ait plus aucune activité au sein des mouvements de guérilla, il reste étroitement surveillé par les forces spéciales du gouvernement et de l'armée colombienne pour ses activités passées dans l'EPL. Il doit garder le silence et ne plus s'investir dans quelque activité syndicale ou politique que ce soit. Nous tenons à préciser que cette interview est diffusée avec son accord."


Monsieur JX, quelles sont aujourd'hui les principales guérillas colombiennes ? JX

Auparavant, il y avait en Colombie plus de trente factions différentes, mais aujourd'hui seules trois restent actives : l'EPL, d'influence maoïste mais qui a presque disparu, l'ELN (Armée de libération nationale) et les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), ce dernier mouvement étant incontestablement le plus puissant et le plus connu.

La géographie particulière de la Colombie a facilité le développement de ces mouvements armés.

En effet. Plus de 50 % du territoire, à l'est des Andes, est constitué de vastes étendues presque désertes et très difficiles d'accès. Il s'agit des Llanos, au nord, et de l'Amazonie, au sud. Les guérillas ont prospéré dans ces régions, contrôlant des zones immenses en offrant à la population des services publics que l'Etat était incapable ou ne souhaitait pas assurer.

Comment avez-vous intégré l'EPL ?

Croyez-moi, ce n'était pas par plaisir. A la fin des années 1970, je faisais partie d'un mouvement syndicaliste et j'ai été emprisonné, comme six de mes compagnons, pour mes activités syndicales. Finalement, nous avons tous été relâchés au bout de quatre mois. Mais, deux mois après notre libération, quatre de mes compagnons avaient déjà été assassinés. Avec mon dernier ami survivant, il ne nous restait pas d'autre solution que de prendre le maquis ou de mourir.

Nous sommes donc partis dans la région amazonienne située au sud-est de Florencia. Je suis resté pendant plus de deux ans dans la guérilla EPL, au sein de laquelle j'avais le commandement d'un groupe de quarante hommes. A l'époque, j'ai dû me séparer de ma compagne, que j'ai retrouvée depuis et qui est aujourd'hui ma femme et la mère de mes deux enfants. Ces années ont été extrêmement difficiles. Nous étions traqués comme des chiens par l'armée. Nous étions vraiment réduits à l'état de bêtes sauvages, nous ne mangions pas pendant des jours, nous ne dormions pas, nous ne nous lavions pas…

Vous avez donc été contraint de vous retirer de la vie publique, et c'est ensuite que vous avez intégré l'EPL ?

Absolument. Je suis parti dans la forêt pour sauver ma peau, et c'est une fois sur place que j'ai intégré l'EPL. De toute manière, je n'avais pas le choix. En Colombie, on fait taire l'opposition à la pointe du fusil. Un grand nombre de personnes ont pris les armes comme moi parce qu'elles n'avaient pas d'autre choix. Elles ne pouvaient pas s'exprimer librement dans la vie publique et leur vie était tout simplement menacée.

Quelle était l'idéologie de l'EPL ?

L'EPL était très clairement influencée par l'idéologie maoïste. A l'époque, nous disposions d'un fort soutien international et recevions des ouvrages en provenance de Pékin. Contrairement aux années 1970, les guérillas ont aujourd'hui perdu le soutien international de Moscou et de La Havane (Cuba). Elles comptent donc sur les vols et les kidnappings pour financer leur lutte. Par ailleurs, elles sont également de plus en plus impliquées dans le trafic de drogue.

Quel est le lien entre la guérilla et le narcotrafic ?

Certaines guérillas sont fortement impliquées dans le narcotrafic. Ce qui n'était pas spécifiquement le cas auparavant. Au départ, les guérillas travaillaient plus ou moins pour le compte des cartels de Medellín, de Cali, ou encore de Santa Marta et de Bucaramanga. Cependant, elles n'étaient pas à la tête du narcotrafic. Leur rôle était de protéger les cultures et les cargaisons de drogue. Petit à petit, elles se sont investies directement dans la culture et le trafic. Elles se sont mises à leur propre compte, si on peut dire. [D'autant que certains grands cartels ont été démantelés.] Elles se sont très vite rendu compte de la rentabilité d'un tel business.

La plupart des Colombiens souhaitent en finir avec la guérilla, car ils estiment qu'il n'y a plus aucune vision idéologique dans son combat, comme c'était le cas auparavant avec des mouvements [politiques de gauche] comme la M-19 ?

Ce sujet est extrêmement complexe. Les différentes guérillas ont effectivement perdu leur soutien populaire. Il est vrai que, ces dernières années, l'image donnée par les guérillas est très négative. Elle a été fortement affectée par l'importance du narcotrafic. Dire qu'elles n'ont plus aucune vision idéologique est à mon avis simpliste - bien que ce sentiment reste compréhensible, car il est le résultat escompté d'une stratégie d'isolement politique menée par le gouvernement colombien.

Aujourd'hui, la guérilla est complètement isolée du mouvement civil d'opposition. Ce fut une des réussites du gouvernement du président Pastrana [1998-2002]. Certes, elle s'était renforcée en obtenant un territoire de plus de 40 000 kilomètres carrés [accordé par Pastrana, puis réinvesti par le gouvernement du président Uribe]. Mais Pastrana avait réussi à alerter l'opinion internationale sur le sujet. A l'origine, les revendications des guérillas étaient représentées par des mouvements de gauche sur la scène politique. Au début des années 1970, différents mouvements politiques ont pris les armes afin d'en finir avec un système dominé par l'oligarchie traditionnelle. Il s'agissait d'un véritable mouvement populaire.

Aujourd'hui, les mouvements d'opposition [radicaux] sont uniquement représentés par la guérilla. Les mouvements civils, on les a fait taire à la pointe du fusil. On ne peut pas dire cependant qu'il n'y ait plus du tout de vision idéologique au sein des guérillas. Prenez l'exemple des FARC. Au sein de cette organisation, il y a deux courants. Le premier est représenté par Alfonso Cano, qui a une vision idéologique du combat et qui recherche la paix. Le second est représenté par Arnolfo Brizeno, alias Mono Jojoy, et ne recherche que le conflit. Cette branche des FARC soutient très clairement le narcotrafic, c'est la plus meurtrière et elle semble avoir perdu toute vision politique.

Une des principales faiblesses de la guérilla vient de son décalage avec la réalité. Trop souvent, le discours tenu par ses dirigeants dans les journaux internes est totalement obsolète. Il ne tient pas compte des circonstances actuelles.

Mais n'y a-t-il pas d'unité de commandement centrale entre ces deux branches au sein des FARC ?

En théorie si, mais chacun reste finalement indépendant et mène ses propres actions. Dans la pratique il n'y a plus aucune unité.

Qu'en pensez-vous personnellement ?

Je ne soutiens pas l'action violente mise en œuvre par ceux qui mènent des actions complètement fascistes. Ils pillent des villages entiers, ils violent et tuent et enlèvent de sang-froid. Cependant les paramilitaires, les AUC [Autodéfenses unies de Colombie, une milice d'extrême droite], sont également à l'origine de véritables massacres.

Mais ne croyez pas que dans cette histoire l'armée, et donc le gouvernement, soit totalement innocente. Eux aussi ont assassiné de nombreux innocents sous prétexte qu'ils soutenaient la guérilla. Imaginez la situation d'un paysan : lorsqu'il voit débarquer un bataillon de l'armée, il est obligé de lui offrir le gîte et le couvert. Si ensuite la guérilla arrive et se rend compte de cela, les représailles sont terribles. Si les paramilitaires apprennent que des paysans ont soutenu de quelque manière que ce soit la guérilla, ils mèneront également les mêmes représailles. C'est un cercle infernal.

Quelles sont les revendications du secteur représenté par Alfonso Cano au sein des FARC ?

Mettre en œuvre une véritable réforme agraire, lutter contre la dépendance économique du pays vis-à-vis des Etats-Unis, en finir avec la corruption des dirigeants, et construire un véritable Etat de droit. Cette branche des FARC est opposée au narcotrafic.

Qu'en est-il des autres guérillas ?

L'EPL ne s'adonne pas à des actes fascistes. Comme les autres, et souvent même les paramilitaires, ils récoltent l'impôt révolutionnaire destiné à financer la lutte. L'EPL se situe principalement dans le Magdalena Medio, le Sud-Bolivar, la région d'Antioquia et Uraba, au nord-ouest. L'ELN, fondée par le curé Perez, est également beaucoup plus propre, au niveau idéologique, que les FARC. L'ELN et l'EPL sont néanmoins beaucoup moins influentes et beaucoup moins puissantes que les FARC.

Au total, combien d'hommes comptent les différents mouvements armés colombiens aujourd'hui ?

Au total, cela doit représenter approximativement 35 000 personnes, alors que les FAC (Forces armées gouvernementales) disposent d'une armée de 350 000 hommes.

Qui sont les paramilitaires, et quels sont leur origine et leur rôle aujourd'hui ?

Le terme d'"autodéfense" représentait à l'origine les mouvements révolutionnaires armés que l'on appelle aujourd'hui guérillas. Ce n'est qu'en 1990 que les AUC ont été créées, sur l'initiative du gouvernement. Elles l'ont été pour être le bras armé et illégal du gouvernement et de l'oligarchie toute-puissante. En effet, après le tollé soulevé par la vague d'assassinats de syndicalistes et de militants de gauche, le gouvernement colombien a dû faire face à la pression internationale des différentes organisations de défense des droits de l'homme.

Son action de répression est devenue officieuse. La situation est ensuite devenue incontrôlable. Les AUC sont devenues indépendantes du gouvernement central. Elles représentent et défendent aujourd'hui les intérêts de la classe gouvernante et des entreprises. Cela ne les empêche pas, cela dit, de se financer également auprès des paysans et d'être largement impliquées dans le trafic de drogue. La guérilla n'est pas l'acteur exclusif, loin s'en faut, du marché des stupéfiants.

La guérilla se finance-t-elle aujourd'hui uniquement grâce au narcotrafic, au vol et aux kidnappings ?

En effet, elle a perdu le soutien des régimes communistes de Moscou, de Pékin ou de La Havane, mais elle dispose aussi d'autres sources de financement. Toutes ne sont pas liées au narcotrafic. C'est assez intéressant de voir, d'ailleurs, que ce sont parfois les entreprises multinationales américaines qui financent la guérilla !

Comment cela ?

Regardez par exemple ce qui se passe avec Exxon et l'oléoduc qui achemine le pétrole brut de la région pétrolière frontalière avec le Venezuela jusqu'à Covenas, sur la mer des Caraïbes. Entre janvier et juillet 2005, on a dénombré plus de 150 attentats contre cet oléoduc. La guérilla fait pression sur ces multinationales, qui se voient finalement contraintes de payer pour éviter les attaques, alors que le gouvernement de leur pays d'origine prétend vouloir lutter contre la guérilla à travers le Plan Colombia…

Mais on pourrait également citer certaines Eglises, certaines mouvances politiques sociales-démocrates en Europe, qui soutiennent ou ont soutenu par le passé, politiquement et militairement, la lutte armée des mouvements révolutionnaires. Lorsque j'étais au sein de l'EPL, nous recevions, en provenance d'Europe, des fusils de marque FAL fabriqués en Suède. Nous avions également le soutien politique de mouvements sociaux-démocrates aux Pays-Bas ou au Danemark. Quant aux Eglises, elles sont nombreuses à avoir aidé les différentes guérillas par le passé.

En France, nous avons beaucoup entendu parler d'Ingrid Betancourt, qui a été kidnappée par les FARC. Comment comprendre cet enlèvement, alors qu'Ingrid Betancourt suivait une politique résolument critique envers l'oligarchie colombienne, contre la corruption et en faveur d'un véritable dialogue avec les différentes guérillas ?

Cela s'explique par le manque d'unité de commandement au sein des FARC. Ingrid a été capturée par la branche la plus dure des FARC, menée par Mono Jojoy. Si elle était tombée aux mains de l'unité d'Alfonso Cano, elle n'aurait probablement pas été séquestrée de la sorte. Par ailleurs, elle aurait pu réaliser ce qu'elle était venue faire, à savoir négocier et parler ouvertement avec les rebelles. Je ne crois pas que des négociations soient possibles avec les hommes de Mono Jojoy.

Comment voyez-vous les choses pour les dix années à venir ?

Les deux prochaines années seront, je pense, extrêmement violentes. La stratégie d'Alvaro Uribe consiste à affaiblir la guérilla. La guerre civile va continuer à faire rage. Ce n'est qu'une fois qu'il aura réussi à affaiblir la guérilla qu'il essaiera de négocier, pas avant. Si la négociation n'avance pas au cours des premières années, les groupes économiques puissants feront tout leur possible pour en finir avec les FARC.

Quelles sont les chances de paix ? Je souhaite que l'on puisse enfin, en Colombie, s'asseoir à une table et discuter sereinement d'une paix digne. Il faut éviter de reproduire ce qui s'est passé lors des négociations de 1990, au cours desquelles de nombreux guérilleros de toutes les guérillas se sont rendus : 60 % d'entre eux ont été assassinés et les 40 % restants sont repartis dans la montagne.

Il faut bien prendre conscience que la guérilla est une conséquence du problème colombien, et que ce n'est pas le problème d'origine. Les vraies causes sont liées à l'état du pays. La Colombie compte aujourd'hui près de 45 millions d'habitants : 70 % d'entre eux vivent au-dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 5 euros par jour ; 25 % appartiennent à la classe moyenne et survivent avec moins de 400 euros par mois en cumulant trois salaires ; les 5 % restants, qui ne représentent qu'environ 17 000 familles, contrôlent 85 % des richesses du pays.


Source ( le site de soutien à Ingrid Betancourt) : http://www.educweb.org/Ingrid/indexFrNews.htm

UN REPORTAGE SUR LE NARCOTRAFIC EN COLOMBIE :« Un pays miné par la guerre civile » de Zone Libre : http://radio-canada.ca/actualite/zoneli ... lombie.ram

« La guerilla est corrompue, les paramilitaires sont corrompus, l'Église est corrompue, dans le journalisme aussi, il y a de la corruption, vraiment, c'est un cancer. » Mauricio Vargas, rédacteur en chef du journal Cambío

http://paris.indymedia.org/article.php3 ... icle=47302
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JP
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Message par JP »

Le gouvernement colombien touché par le scandale de la «parapolitique»

AFP
Édition du mardi 20 février 2007

Bogotá -- La ministre des Affaires étrangères démissionnaire Maria Consuelo Araujo a été hier la première victime au sein du gouvernement colombien du scandale de la «parapolitique» démontrant les liens étroits entre les dirigeants et les puissantes milices d'extrême droite.

«J'ai pris ma décision, et je m'en vais du gouvernement. Je m'en vais pour une raison: parce que je ne suis attachée à aucune fonction, mais aux résultats obtenus pour le bien du pays», a déclaré au cours d'une conférence de presse la ministre, de la famille de laquelle plusieurs membres sont accusés de liens avec les groupes paramilitaires.

Son frère, le sénateur colombien Alvaro Araujo, interpellé jeudi à Bogota, est accusé de «séquestre à des fins d'extorsion» de fonds et de liens avec les groupes paramilitaires.

Avant son arrestation, Alvaro Araujo avait déclaré menaçant: «S'ils [les juges] viennent me chercher, ils iront également chercher ma soeur et le président Alvaro Uribe.»

Plusieurs autres membres de la famille de Maria Consuelo Araujo, dont son père et un autre frère, font actuellement l'objet d'une enquête de la Cour suprême.

Depuis la fin de semaine, la presse comme toute l'opposition exigent, bien que reconnaissant son innocence totale, le départ du gouvernement de Mme Araujo.

«La brillante carrière dans le service public d'Araujo ne permet pas d'occulter qu'elle est devenue le visage de la Colombie à l'extérieur et pour cette raison, l'image de sa famille sous le glaive de la justice entraîne dans son sillage tous les Colombiens du monde», écrit dans son éditorial l'hebdomadaire El Espectador.

Depuis jeudi le président Alvaro Uribe a répété à nombreuses reprises qu'il était exclu de se séparer de son ministre. «Elle devra expliquer au monde sa situation délicate, mais je ne sacrifierai pas une innocente pour des questions d'image», déclarait-il encore samedi.

Mais la pression sur le président a été trop forte et hier il a finalement dû céder.

D'autant plus que sa propre famille est elle-même mise en cause par un sénateur de gauche. Fin janvier le sénateur d'opposition Gustavo Petro (pôle démocratique) avait dénoncé des menaces de mort d'un groupe paramilitaire baptisé «les aigles noirs».

Selon M. Petro, ces menaces ont commencé lorsqu'il a rendu publique son intention de lancer un débat sur les liens entre les hommes politiques et les milices d'extrême droite dans le département d'Antioquia où M. Uribe a été gouverneur. Sans mettre directement en cause Alvaro Uribe, M. Petro accuse directement le frère du président Santiago Uribe, un propriétaire terrien, d'être lié aux milices d'extrême droite.

En attendant les têtes continuent de tomber, les membres de la Cour suprême qui ont reçu en fin de semaine des menaces de mort, ont mis sous les verrous cinq congressistes de la majorité présidentielle. Un sixième est en fuite à l'étranger.

Et le 2 février, soixante personnalités colombiennes -- dont un ex-candidat présidentiel, un ancien ministre, des militaires et des hauts fonctionnaires -- ont été appelées à comparaître devant la Cour suprême, une étape préliminaire à un procès, toujours pour être interrogées sur les liens entre les responsables politiques et les groupes paramilitaires.

Ces milices fortes de dizaines de milliers d'hommes avaient été créées il y a une vingtaine d'années par de grands propriétaires terriens, avec le consentement des autorités, pour défendre leurs exploitations des enlèvements et des attaques de la guérilla.

http://www.ledevoir.com/2007/02/20/131789.html

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En bref - L'ex-chef des services secrets en Colombie est arrêté

AFP
Édition du vendredi 23 février 2007

Bogotá -- L'ancien chef des services secrets colombiens, Jorge Noguera, a été placé en détention hier dans le cadre d'une enquête sur ses liens avec les milices paramilitaires d'extrême droite.

M. Noguera, qui a démissionné de ses fonctions en octobre 2005, est soupçonné par la justice d'avoir fourni des informations secrètes aux paramilitaires des puissantes Autodéfenses unies de Colombie (AUC). L'arrestation de l'ancien chef des services secrets, qui s'est présenté lui-même au parquet, survient trois jours après la démission de la ministre colombienne des Affaires étrangères, Maria Consuelo Araujo, dont plusieurs proches sont mis en cause pour leurs liens avec les paramilitaires.

http://www.ledevoir.com/2007/02/23/132177.html

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Colombie : un ex-otage nommé ministre


Le 21/02/2007 à 0 h 00 - par Alexis Meyran

Fernando Araujo, ancien otage des FARC, vient d’être nommé ministre des Affaires étrangères par le président Uribe, alors que, cinq ans après l’enlèvement d’Ingrid Betancourt, la polémique ressurgit sur la question des otages et des liens entre le pouvoir et les groupes paramilitaires d’extrême droite.

Son évasion avait fait la Une des médias il y a quelques semaines. Le 31 décembre dernier, profitant d’un raid de l’armée colombienne, Fernando Araujo s’enfuyait du camp où il était retenu prisonnier par les FARC depuis six ans. Après cinq jours de marche dans la jungle, il rentrait finalement à bon port. Une défaite cuisante pour les FARC, qui tenaient là leur otage le plus prestigieux, ancien ministre du développement sous la présidence d’Andres Pastrana, prédécesseur d’Alvaro Uribe.

Moins de deux mois après la spectaculaire évasion qui a ému toute la Colombie, l’actuel président a nommé Fernando Araujo au poste de ministre des Affaires étrangères. Et déjà, le nouveau chef de la diplomatie colombienne a relancé l’éternel débat sur l’attitude à adopter pour libérer les 58 d’otages qui restent aux mains des FARC – négociations ou manière forte –, se prononçant nettement en faveur du deuxième argument (stratégie qui a réussi dans son cas). Une prise de position qui critique au passage l’attitude de la France à ce sujet, qui a toujours favorisé les pourparlers. Et Paris d’être pris en étau entre les signaux parfois contradictoires qui émanent de Bogotá et l’impatience bien compréhensible du comité de soutien pour la libération d’Ingrid Betancourt* (le 23 février, la franco-colombienne aura passé 5 ans en détention). Sa fille, Mélanie Delloye, a en effet interpellé vivement le Premier ministre Dominique de Villepin, au micro de RTL, sur son « manque de volonté politique » dans la gestion de ce dossier, et sur le fait que tous les moyens de pression, notamment en cherchant du côté des Etats-Unis, dont « on connaît l’influence sur la Colombie », n’ont pas été mis en œuvre.

Mais derrière la nomination de Fernando Araujo, ce sont aussi les rapports entre le pouvoir et les groupes paramilitaires d’extrême droite qui apparaissent au grand jour. Son prédécesseur et homonyme au ministère, Maria Consuelo Araujo, a dû démissionner après que son frère, le sénateur Alvaro Araujo, a été interpellé et accusé d’avoir des liens avec les groupes paramilitaires – son père et un autre frère font aussi l’objet d’une enquête de la Cour suprême ; la Cour suprême qui a déjà mis sous les verrous cinq congressistes, d’après l’AFP. Des liens qui pourraient remonter jusqu’au président Uribe lui-même. C’est ce qu’essaye de démontrer un sénateur de gauche qui enquête dans le département d’Antioquia, où Uribe était gouverneur. Avant son arrestation, Alvaro Araujo aurait déclaré: « S'ils (les juges) viennent me chercher, ils iront également chercher ma sœur et le président Alvaro Uribe »…

La rédaction de Marianne rappelle son soutien à Ingrid Betancourt, enlevée par des bandits avec lesquels elle avait pourtant tenté d’établir un dialogue démocratique quelques jours avant son kidnapping. Si les FARC veulent passer aux yeux de l’opinion internationale pour une « force de résistance » en Colombie, il est de leur devoir d’Hommes et de militants de libérer sans condition l’égérie d’un peuple n’aspirant qu’à la paix.

http://www.marianne-en-ligne.fr/exclusi ... _web.phtml

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vendredi 23 février 2007, mis à jour à 16:02

La famille Betancourt critique la France et la Colombie Reuters
Les proches d'Ingrid Betancourt ont appelé à une pression internationale accrue pour obtenir la libération de la Franco-Colombienne, détenue depuis cinq ans par la guérilla colombienne.

A l'occasion du cinquième anniversaire de son enlèvement, ses deux enfants, Mélanie et Lorenzo, ainsi que son ex-mari, Fabrice Delloye, ont critiqué l'attitude des autorités colombiennes et françaises dans ce dossier.

Mélanie Delloye, la fille d'Ingrid, a notamment reproché à Paris de se laisser "marcher sur les pieds" par le président colombien Alvaro Uribe, qui a annoncé jeudi une intensification des opérations militaires contre les Farc.

Les enfants de la Franco-Colombienne demandent en particuliers aux négociateurs actuels, la France, la Suisse et l'Espagne, de faire appel à l'Union européenne et aux Etats-Unis pour accentuer la pression.

Interrogé sur ces critiques lors d'un sommet informel franco-allemand à Meseberg, Jacques Chirac a répété que cela n'entamait en rien sa détermination à trouver une issue positive au sort des otages des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

"Je peux parfaitement comprendre les critiques, surtout lorsqu'elles sont motivées par le coeur, plus peut-être que par la raison. Mais ce n'est pas de nature à nous décourager le moins du monde", a-t-il dit aux journalistes.

"AMBIGUITE PERMANENTE"

Le président français a estimé que ce problème ne pouvait être résolu "que dans le cadre d'un échange humanitaire en zone démilitarisée", option que le président Uribe a rejetée jeudi.

A l'origine, les discussions portaient sur l'échange de 500 membres emprisonnés des Farc contre 56 otages politiques et militaires retenus par la guérilla marxiste, dont Ingrid Betancourt et son amie Clara Rojas.

Jacques Chirac a également souligné que Yolanda Pulecio Betancourt, la mère d'Ingrid, n'avait pas formulé de telles critiques.

Dans une lettre au président français, Yolanda Pulecio Betancourt dit "mesurer les difficultés qu'il y a à parvenir à la libération d'Ingrid face à l'attitude d'ambiguïté permanente" du président Uribe.

Elle souligne que, dans la recherche inlassable d'une solution, "l'action de la France est vitale" et remercie les Françaises et les Français pour leur mobilisation.

La fédération internationale des comités Ingrid Betancourt invite pour sa part tous les gouvernements européens à appuyer la médiation actuellement tentée et appelle à "une pression internationale constante et déterminée."

Le comité de soutien français et les enfants d'Ingrid Betancourt ont soumis pour leur part un Manifeste pour la libération de la Franco-Colombienne aux candidats à l'élection présidentielle française.

Jeudi, la candidate socialiste Ségolène Royal a signé ce texte et s'est engagée sur plusieurs points notamment, selon le comité, celui de mobiliser l'Union européenne et les Etats-Unis.

Le même jour, les enfants d'Ingrid Betancourt ont refusé l'invitation du ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy en disant vouloir attendre l'élection présidentielle pour repartir sur de nouvelles bases.

Ils ont également appelé à un "rassemblement citoyen" tout au long de la journée de vendredi place Saint-Michel, à Paris.

"Le temps n'est plus aux discours émouvants, aux yeux humides, à ces plaidoyers médiatiques qu'on rallume une fois l'an sous le regard d'Ingrid", écrit pour sa part Emmanuel Voguet dans Libération, daté du 23 février.

Cet ancien conseiller d'Ingrid Betancourt lorsqu'elle était candidate (Verts) à l'élection présidentielle en Colombie demande à "celle ou à celui qui sera élu" à l'Elysée de prendre conscience qu'elle ne survivra pas à un deuxième quinquennat.

http://www.lexpress.fr/info/infojour/re ... p?id=38180

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Ingrid Betancourt : "pas de volonté politique" pour sa libération

La famille d'Ingrid Betancourt a dénoncé vendredi l'inaction du gouvernement français, cinq ans après l'enlèvement de la jeune femme.

Jacques Chirac a assuré à la mère d'Ingrid Betancourt que la France faisait "tout ce qui est possible pour hâter la fin de cette épreuve".

La famille et les comités de soutien d'Ingrid Betancourt ont multiplié vendredi les initiatives pour marquer le 5e anniversaire de son enlèvement. Au cours d'une conférence de presse à Paris, les deux enfants et l'ex-mari d'Ingrid Betancourt ont dénoncé l'inaction du gouvernement français et l'attitude du président Alvaro Uribe face à la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). "Au bout de cinq ans, on se rend compte qu'on a ressenti en France une grande compassion mais qu'il n'y a pas eu de volonté politique", a déploré Mélanie Delloye, la fille de l'otage âgée de 21 ans.

Avec son frère Lorenzo, elle a vivement dénoncé la volonté du président colombien de recourir à la force "alors qu'il sait pertinemment qu'une opération militaire ne peut finir que dans un bain de sang" et reproché au gouvernement français de se laisser "marcher sur les pieds" par le président Uribe. "Pourquoi, sachant que le Congrès américain est devenu démocrate, est-ce que le gouvernement français ne s'est pas dirigé vers les Etats-Unis, sachant qu'il y a (en Colombie) trois otages qui sont Américains?", a demandé Lorenzo, 18 ans. "Nous avons un dialogue régulier avec les Américains sur ce sujet", s'est défendu un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Denis Simonneau.

"Hâter la fin de cette épreuve"

L'ex-mari d'Ingrid Betancourt, Fabrice Delloye, a qualifié Alvaro Uribe de "férocement dangereux". "Le président Uribe a l'habitude de raconter tout et son contraire", a-t-il dit. S'en prenant aussi aux Forces armées révolutionnaires de Colombie, il a ajouté : "Nous sommes entre deux monstruosités".

Mélanie Delloye a renouvelé son appel aux candidats à l'élection présidentielle française d'avril-mai : "Vous aurez demain le destin de tous les Français entre vos mains. Vous devrez n'en oublier aucun". La famille a notamment reçu le soutien des deux favoris, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

Après la conférence de presse, un rassemblement de soutien s'est tenu place Saint-Michel, dans le quartier latin à Paris. Dans l'après-midi, la Place de Colombie, dans le 16e arrondissement de la capitale, a été symboliquement rebaptisée "Place pour la libération d'Ingrid Betancourt", à l'initiative d'un collectif d'artistes et d'écrivains. Dans une lettre à la mère d'Ingrid, Yolanda Pulecio, le président Jacques Chirac a assuré de son côté que la France faisait "tout ce qui est possible pour hâter la fin de cette épreuve".

http://tf1.lci.fr/infos/france/societe/ ... tion-.html

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La famille d'Ingrid Betancourt marque les 5 ans de l'enlèvement de l'otage franco-colombienne
23.02.2007 12:11

A l'occasion des 5 ans de l'enlèvement de la politicienne franco-colombienne, les deux enfants et l'ex-mari d'Ingrid Betancourt ont dénoncé vendredi l'attitude de la Colombie et de la France. Plusieurs manifestations ont eu lieu. La famille a accusé le président colombien Alvaro Uribe de vouloir recourir à la force,"alors qu'il sait pertinemment qu'une opération militaire ne peut finir que dans un bain de sang". Elle a aussi attaqué le gouvernement français. Jeudi, les autorités françaises ont affirmé qu'elles faisaient "tout ce qui est possible" pour libérer l'otage, âgée aujourd'hui de 45 ans. (SWISS TXT)

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSe ... 2256673000
Bruno

Re: Au sujet du TOPIC BETANCOURT COLOMBIE VIA LA PRESSE....?

Message par Bruno »

JP a écrit :J'avais depuis plus d'un an mis à disposition sur ce site...de nombreux articles sur la colombie et Ingrid Betancourt.....Tout celà m'avait demandé beaucoup de temps et d'investissement.....Il suffit que je parte pendant qq temps pour que tout disparaisse...Pas très cool tout ça :roll:
Pourtant tes posts apparaissent toujours quand on effectue une recherche sous ton pseudo mais ils sont inaccesibles en lecture.

Peut-être s'agit-il d'un bug, pose la question...


Bruno
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Tord
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Message par Tord »

Fallait pas énerver JP.
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JP
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Re: Au sujet du TOPIC BETANCOURT COLOMBIE VIA LA PRESSE....?

Message par JP »

Bruno a écrit :
JP a écrit :J'avais depuis plus d'un an mis à disposition sur ce site...de nombreux articles sur la colombie et Ingrid Betancourt.....Tout celà m'avait demandé beaucoup de temps et d'investissement.....Il suffit que je parte pendant qq temps pour que tout disparaisse...Pas très cool tout ça :roll:
Pourtant tes posts apparaissent toujours quand on effectue une recherche sous ton pseudo mais ils sont inaccesibles en lecture.

Peut-être s'agit-il d'un bug, pose la question...


Bruno
Je pose donc la question...
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