Lettre ouverte à Madame la défenseure des enfants

Engagements pour diverses causes, initiées ou non par Renaud...

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skippyremi
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Lettre ouverte à Madame la défenseure des enfants

Message par skippyremi »

à faire circuler autour de vous


Madame,

au-delà de l’impact médiatique outrancier auquel l’épisode a donné lieu, la gifle lancée par un enseignant à un élève éclaire d’un jour particulier le peu de cas qu’on semble faire en France, tout spécialement dans les établissements scolaires, de la Convention internationale des droits de l’enfant, pourtant signée par la France, mais aussi, plus simplement, du respect le plus élémentaire pour sa personne. Dans son article 19, la convention stipule en effet que « les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales (...), de mauvais traitements ou d’exploitation, pendant qu’il est sous la garde de ses parents (...) ou de toute autre personne à qui il est confié ». Bien que le texte de la Convention soit affiché depuis peu dans toutes les salles de classe, le respecte-t-on pour autant ? Pour une gifle dont le retentissement traverse pour une fois les murs de l’école, combien de brutalités « physiques et mentales », de coups, de vexations, d’humiliations sont le lot quotidien d’élèves qui préfèrent se taire, encaisser sans broncher, parce qu’ils ont peur ou parce qu’ils savent bien que, de toutes manières, leur parole ne sera pas entendue. Cet enfant de 11 ans, maltraité, rudoyé, humilié devant toute la classe, comment devait-il réagir ? L’injure sortie de sa bouche n’est pas venue de rien, elle est la réponse, certes maladroite, à un adulte sorti de son rôle. Dans ses conditions, et même si la gifle qui a suivi peut être imputée à un réflexe impulsif, il est inadmissible que les plus hautes autorités de l’état, derrière le Premier ministre et le ministre de l’Education nationale, aient pu, en apportant leur soutien à l’enseignant fautif, légitimer cette forme de violence et sembler couvrir à l’avance tous les dérapages dont les adultes se rendraient coupables à l’intérieur d’un établissement scolaire. Alors que ces mêmes autorités n’ont pas de mots assez forts pour dénoncer la violence lorsqu’elle vient des élèves, que la ministre de la Justice réclamait il y a peu « pour les mineurs, une réponse pénale à chaque infraction », on peut quand même s’étonner de la complaisance ainsi manifestée pour la violence lorsqu’elle vient des détenteurs de l’autorité.

Faut-il croire, comme on le soutenait encore il n’y a pas très longtemps, que les coups feraient grandir ou qu’un enfant n’en souffrirait pas ? La campagne lancée dans l’opinion publique suite à cet événement, où, malheureusement, les enseignants ne sont pas les moins virulents, est le signe d’une formidable régression dans le débat éducatif, régression déjà à l’œuvre depuis plusieurs années, par exemple dans les domaines de la pédagogie ou de la justice des mineurs : des pétitions initiées par des syndicats bien mal inspirés, ont ouvert les vannes à un flot furieux de paroles haineuses qui dépassent de beaucoup les deux protagonistes à l’origine de l’histoire. Il ne s’agit plus de défendre un enseignant mais d’en appeler, avec une brutalité invraisemblable, au retour des « bonnes vieilles méthodes », celles d’une époque où l’on pouvait frapper les enfants en toute bonne conscience, en toute impunité. Avec les conséquences que l’on pressent : vous êtes mieux placée que quiconque, Madame, pour constater les dégâts de la violence exercée sur les enfants, à l’école comme à la maison. Et lorsque des enfants meurent sous les coups, lorsque d’autres sont détruits pour la vie, c’est toujours parce qu’au départ il y a eu ces mots criminels : « c’est pour ton bien ! » (1). Votre fonction de défenseure des enfants vous impose, Madame, d’intervenir dans les médias, auprès de l’opinion publique, des autorités, pour faire cesser ce déferlement irresponsable, pour faire en sorte que, dans les établissements scolaires, la Convention des droits de l’enfant soit autre chose qu’une simple affiche placardée sur un mur, pour que l’on comprenne que les coups portés aux enfants ne sont jamais légitimes, que l’adulte n’a pas toujours raison, que l’enseignant peut aussi avoir des comptes à rendre. Il est plus que temps que, dans les écoles « le droit de l’enfant au respect » (Janusz Korczak) soit réellement pris en considération.

(1) Alice MILLER, C’est pour ton bien. Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant, Aubier, 1984


publiée sur http://journaldecole.canalblog.com/
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Peps
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Message par Peps »

Mouais.

Je ferai pas circuler.
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jpeg
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Message par jpeg »

Cet enfant de 11 ans, maltraité, rudoyé, humilié devant toute la classe, comment devait-il réagir ?
D'après les informations, il s'agissait d'une gifle et non d'une violence ordinaire. De façon quelqu'un qui met "la defenseure" ne mérite meme pas qu'on lise sa prose...
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Didier Lembrouille
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Message par Didier Lembrouille »

Un bon coup d'pied au cul n'a jamais fait d'mal à personne. Et puis parfois ça permet de remettre les idées en place.


Certes, on pourra toujours me répondre : "encore faut-il en avoir, des idées...".


Et à priori, les parents de cet élève n'ont sûrement pas beaucoup d'idées.
Car demander à l'école d'éduquer leurs chieurs à leur place et à la première baffe porter plainte en justice en dit long sur la déliquescence dans lequel se trouve notre contrat social...
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Peps
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Message par Peps »

J'ai quelques amis profs, l'un est prof de sport dans un collège difficile, il est passionné par son métier. Il envisage de changer.

L'une des raisons c'est qu'il ne sera certainement jamais titularisé, donc ce sera un enseignant précaire à vie.

L'autre, c'est que des fois il flippe, parce qu'il sent la colère monter devant l'impuissance face à des élèves qui s'en tamponnent.
Les punitions, ils s'en foutent. Le redoublement, ils s'en foutent parce qu'ils savent qu'ils ne redoubleront pas, vu qu'ils sont déjà plus de 30 par classe, les atres poussent derrière donc on en est à un point où le passage de classe ne dépend plus des résultats, il est mécanique. Il a proposé le renvoi d'un élève insupportable, qui fait chialer toutes les profs, qui pousse tout le monde à bout, qui est complètement désinvolte ; ils ont tout essayé. Mais le directeur ne veut pas.
Il n'a plus de moyen d'action.
Et quand il entend des gamins comme lui lui répondre, quand il va les punir, "monsieur, on s'en fout de tes punitions, tu peux rien contre nous", il est prêt à craquer.
Alors que ça doit être le prof le plus motivé que je connaisse.


Du coup, je suis pas prêt à m'indigner pour une gifle (tant que ça reste symbolique, et que le but n'est pas d'éclater la tronche du gamin), même si c'est clairement une erreur, et absolument pas une solution pédagogique.
Pourtant, je suis un anti-violent convaincu, mais je suis de l'avis de Msieur Lembrouille : laisser son gamin faire tout ce qu'il veut et porter plainte dès qu'on fait preuve de zèle autoritaire, ça commence à sévèrement me casser les couilles.
Y a pas un texte qui circule ou une pétition contre ce père de famille ?
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Didier Lembrouille
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Message par Didier Lembrouille »

J'ai eu connu un prof de techno pendant mes années collèges (vous avez connu cette série canadienne "les années collège" ? C'était top classe comme série). Certains ici vont me dire "on s'en branle on n'est plus dans les années 1920" ou encore "rien à battre de tes souv'nirs d'ancien con battu"..... mais j' m'en tamponne, ne vous déplaise.



Je disais donc que j'ai eu un prof de techno en 3ème qui a l'époque avait pour fonction première d'enseigner aux élèves en CPPN et CPA (oui bon ça remonte aux années fin 70 début 80. Du coup CPPN et CPA ça ne doit pas parler à grand monde sur ce forum où le jeunisme est de mise). Pour faire court ça doit correspondre aux 3ème techno de maintenant.

Bref bien que n'étant pas en ZUP, c'était des classes très difficile, avec régulièrement à la sortie du collège des bastons à coup d'chaîne de vélo et autre outils pour faire de la mécanique. Et ce comportement violent et casse couille se retrouvait bien évidemment en classe.


Du coup, ce prof, dés qu'un élève commençait à foutre le boxon, lui disait "vient dehors on va s'expliquer".


2 ou 3 baffes plus tard, le gamin revenait avec les idées claires.

Et puis il est mort d'un cancer en cours d'année. Ben croyez le ou pas, tous les gamins qu'il avait dans ces classes difficiles sont allés à son enterrement. Tous le respectaient.
Et les parents qui à l'époque demandaient aussi à l'école d'éduquer leurs gamins, n'ont jamais rien trouver à redire au contrat passé qui était que tant que ça ne dégénérait pas, y avait rien à redire.
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lucien
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Message par lucien »

mouais...
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guigui
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Message par guigui »

moais disons que ça serait de trouver un juste milieu entre se bastoner avec les élèves et mettre un prof au pénal pour une gifle....

sinon je ne ferais pas suivre ce texte qui pue la démagogie
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Didier Lembrouille
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Message par Didier Lembrouille »

Vous voulez que je vous dise ?



Votre bienpensance et votre politiquement correct qui veut qu'il ne faut absolument pas froisser ces chères têtes blondes, ben c'est de la merde en barre.


Si le respect des ados consiste à ne pas les bourrer de coups, il consiste également à leur montrer qu'on ne se laisse pas marcher sur les pieds.



Françoise Dolto, ne vous déplaise, à fait beaucoup de mal à la noblesse française !
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lucien
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Message par lucien »

Viens dehors, on va s'expliquer, sale connard!



Je pense que ton prof a bien fait de mourir d'un cancer. Il faisait exactement l'inverse de ce que ces gamins ont besoin, en reprenant leurs codes, leur maniere de fonctionner, en la légitimant, au fond. Perso, je suis pas pacifiste, et des phrases comme "la violence ne résoud pas les problemes" me font franchement marrer. Mais si on apprend pas aux gamins à différer, à ne pas céder aux sentiments immédiats, à mettre des mots sur ce qui pose probleme, c'est qu'on a vraiment rien compris.

Et caricaturer Dolto comme ça, c'est ceux qui ont jamais ouvert un seul bouquin d'elle qui le font. Parce que "l'enfant-roi", tout ça, ca a franchement rien à voir.
"La seule différence entre un fou et moi, c'est que moi, je ne suis pas fou".
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Yann quib
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Message par Yann quib »

ouais mais pour leur apprendre le respect et la non violence y'a surement mieux que de leur foutre des baffes dans la gueule ... enfin faut esperer
E kreiz an avel, atao!
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lucien
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Message par lucien »

Heuuu...oui. C'est ce que je voulais dire.
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Yann quib
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Message par Yann quib »

bin oui , tu t'es intercalé ! tain y'a des baffes dans la gueule qui se perdent ! :D
E kreiz an avel, atao!
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lucien
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Message par lucien »

:D


(liste d'attente).
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guigui
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Message par guigui »

c'est ce que je disais tout à l'heure, il devrait y avoir un intermédiaire et ne pas confondre un prof qui une fois sous le coup de la colere met une gifle avec celui qui veut jouer au cow boy avec ses élèves...

un prof comme celui que tu décris Lembrouille j'en ai eu un, il était effectivement craint en cours mais respecté en aucun cas, chaque week end sa voiture ou sa maison était sacagé, les élèves eux aussi voulaient montrer q'ils étaient des hommes....
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