Ah, les amis, faut que je vous raconte une anecdote amusante de ma journée palpitante...
Ce matin, je vais au marché pour acheter une salade, un oignon, des tomates et du citron (et je suis revenu avec de chouettes DVD d'occasion à la place... mais là n'est pas la question...
). Au retour, je croise une amie (mon amie gauchiste qui voulait que j'aille danser la gigue avec elle sur les ruines fumantes de l'Europe un soir de 2005, pour ceux qui suivent mes aventures trépidantes, et que j'avais envoyé se faire foutre), on se fait la bise, on commence à taper la discute.
Arrive alors un gars, la cinquantaine, employé à la voirie (balayeur quoi) et que ma copine connait un peu (elle connait tout un tas de gens, surtout chez les pauvres et les immigrés, parce qu'elle bosse avec eux). Ils se disent bonjour, on se serre la louche. Il commence à parler politique (oui, parce qu'il connait le propension de cette fille à causer politique tout le temps).
Il commence à nous expliquer que, comme il est balayeur (lui, il dit "ouvrier"), il est communiste, forcément (enfin, dans sa tête, le lien de cause à effet était tout ce qu'il y a de plus évident), et qu'il a toujours voté communiste et socialiste, mais que là, il en peut plus. "Cette fois, je vote Le Pen" nous dit-il en haussant la voix.
Et le voilà parti dans une diatribe contre les hommes politiques (qui sont tous des salauds, des pourris et des vendus) et les immigrés (qu'il faut maintenant empêcher d'entrer en France, parce que y'en a marre !)
Ma copine : "Mais, bon sang, vous aussi vous êtes fils ou petit-fils d'immigrés !"
Lui : "Oui, mais c'est pas pareil, c'était une autre époque ! Et puis y'a plus assez de sous."
Ma copine et moi : "si si, y'a assez de sous. On est quand même le 5ème pays le plus riche du monde. C'est surtout une question de mauvaise répartition des richesses et du temps de travail".
[bla bla bla]
Après quelques minutes de discussions intenses (durant lesquelles je me marrais comme un bossu, parce que j'aime dédramatiser les choses), on s'est quitté pour vaquer à nos occupations (lui à la voierie, elle au marché et moi à la cuisine), non sans qu'il nous ait balancé un dernier "M'en fous, voterai Le Pen !", pour la route...