LICENCIEMENTS ÉCONOMIQUES INFONDÉS
Les « Conti » de Clairoix obtiennent gain de cause
PAR CHRISTIAN CHARLEMAGNE | LEXTIMES.FR | 31 AOÛT 2013 16:35
Les 680 licenciements prononcés par le manufacturier de pneumatiques Continental, à Clairoix (Oise), viennent d’être invalidés par le conseil des prud’hommes. Une victoire amère pour tous ceux qui, aujourd’hui encore, sont toujours sans emploi.
Ils ont mené le combat jusqu’au bout. Et ils ont eu raison. La juridiction prud'homale de Compiègne (Oise) vient d’invalider les 680 licenciements qui avaient amené à la fermeture de l’usine de Clairoix en 2010. Le motif : l'absence de motif économique à ces licenciements.
C’est en février dernier que la justice avait commencé à examiner le cas de ces salariés qui l’avaient saisi pour absence de motif économique. Ils ont donc gagné sur ce point. Pour la justice, deux autres points ont été pris en compte dans sa décision : le non-respect d’un accord signé en 2007 et le reclassement du personnel licencié.
À cette époque, les « Conti », comme on les appelle dans l’Oise, avaient accepté, pour garder leur gagne-pain jusqu’en en 2012, de revenir aux quarante heures. Au final, la fermeture définitive de l’usine intervenait en 2010. Cette fermeture avait été précédée par des manifestations massives et le saccage de la sous-préfecture de Compiègne par des employés excédés par le sort que la firme allemande allait leur réserver.
Cette victoire a tout de même un goût amer pour la plupart des anciens de Clairoix, comme le souligne Xavier Mathieu, délégué de la Confédération générale du travail (CGT), qui a toujours été au cœur de la bataille contre le géant allemand « On est très heureux, mais j’arrive pas à l’exprimer parce que ça laisse quand même un goût amer. Nous, on le savait depuis le début qu’il n’y avait aucune raison économique. Comme on savait que cette usine était viable. On s’est fait traités de voyous et en fait les vrais voyous, ils étaient là [Continental, ndlr] ».
En effet, leur réintégration au sein de Continental est hors de question, comme l'a souligné l’avocate des plaignants, Me Alexandra Soumeire, d’où pour elle « la nécessité d’une législation qui permettrait au juge d’apprécier les motifs économiques avant la fermeture de l’usine ». Malgré tout, des sommes allant de 20 à 100 mille euros vont leur être allouées.
Toutefois, dans un communiqué publié hier, Continental envisage d'interjeter appel de cette décision. On devrait donc encore reparler des « Conti ».
Une victoire sans sourire. Devant le tribunal de commerce de Compiègne, où siègent les prud'hommes, les ex-salariés de l'usine Continental de Clairoix, dans l'Oise, ne fanfaronnaient pas vendredi matin. Ils venaient pourtant d'apprendre un bonne nouvelle : leur licenciement a été annulé par la justice. Au total, 678 ex-salariés sont concernés par cette décision qui ne change fondamentalement pas grand-chose puisque l'usine a fermé ses portes il y a trois ans. Les "Conti" ne récupéreront donc pas leur emploi.
Un chèque de compensation. Néanmoins, la grande enveloppe que chacun a ouvert contenait une surprise agréable : la promesse d'une indemnisation octroyée par le conseil des prud'hommes, allant de 20.000 à 100.000 euros par personne, soit 6 à 24 mois d'indemnisation. "C'est une victoire avec les larmes aux yeux (...), mais c'est une victoire quand même", a clamé Xavier Mathieu, ex-leader charismatique des "Conti", devant ses anciens collègues.
La crainte d'un appel. Le fugace soulagement de l'indemnisation cède aussi rapidement la place à une inquiétude : Conti fera-t-il appel ? "Je pense qu'ils vont faire appel", pronostique Patrick, 28 ans d'ancienneté, sur Europe 1. "Ça sera encore un plus gros soulagement quand tout sera fini, quand chacun aura repris une vie normale", anticipe-t-il d'ailleurs. Lui comme les autres ne fêtera pas ce dénouement incertain. Patrick a rendez-vous samedi matin chez Pôle Emploi, pour tenter de trouver enfin la page Conti. En attendant, l'entreprise de pneus réfléchit à l'opportunité de faire appel de cette décision. Son avocat, Me Patrick Thiébart, qui dénonce sur Europe 1 "des condamnations extrêmement lourdes", l'y encourage en tout cas.
Modifié en dernier par Marie la Belge le 12 sept. 2017, 19:10, modifié 1 fois.
Elle quitte le vilain phenix mais aimera toujours Renaud.
L'important c'est pas l'issue mais c'est le combat
Coup de chapeau pour les contis qui ont su combattre même si ils se sont
Fait traiter de voyous et de casseurs par les bien pensants de ce pays.
Les voyous dans cette affaire sont les patrons et le toujours plus de fric
Quand il n’y aura plus que l’absence
Quand il n’y aura plus que silence
Quand tu te seras éloignée
Quand il n’y aura plus de nous
Quand il n’y aura plus de toi
Que restera-t-il de moi ?
Que restera-t-il de toi ?
On ne se bat pas dans l'espoir de gagner, non... c'est encore plus beau lorsque c'est inutile!
(E. Rostand)
La première décision vient du coeur et l'intelligence, dont nous sommes tous dépositaire, doit faire ce que notre coeur décide.
La normalité n'est pas le summum de ce qui peut s'atteindre.
Anne-Claire Damaggio
Ceux et celles qui se battent pour des principes même quand c'est "foutu", je suis pas certain que les patrons et les actionnaires ils les adorent... mais je peux me gourer note bien, je suis ni patron ni actionnaire...
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Anne-Claire Damaggio
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