Born X a écrit :Ah ça c'est sur que quand tu sort enfin de zonzon. raconter ce que tu y a vu et vécu c'est pas la top priorité.
Je crois que oui, au contraire, tu as envie de raconter. Sauf que ce sera devant un psy, peut-être. Ou pas. Et non pas sur la place publique. Ce que je voulais dire surtout, c'est qu'au niveau de la réinsertion, il n'y a rien de concret. On a beau nous rabâcher le contraire, c'est des conneries, du vent. Je me méfie des statistiques, des chiffres. On peut leur faire dire ce qu'on veut. La réalité est toute autre.
Born X a écrit :Mais quand je vois comment avec les piquétéros (une chouette troupe de théatre) on a galéré pour monter la pièce "libérés sur paroles" et surtout comment on a galéré pour réussir à la jouer, franchement tu en arrives à te poser des questions.
Oh, tu fais du théâtre ? C'est bien ça. La scène, ça prend aux tripes. Je crois aussi que c'est un des rares moments de ma vie où je me suis sentie vraiment bien, vivante. Tout se passe à l'intérieur et la notion de partage prend toute sa valeur. Ceci dit, je comprends ton point de vue. Mais, était-ce vraiment pour la pièce ou parce que vous êtes une petite troupe de théâtre amateur et que face aux dinosaures de la profession, vos chances étaient plus que compromises ? Des pièces de théâtre sur l'univers carcéral, il y en a eu pourtant. Je m'en rappelle en avoir vue une avec Tom Novembre et Claire Nebout, "Ne pas oublier de vivre". Magistralement interprétée et donnant pas mal à réfléchir. Pour en revenir au sujet, je ne pense pas que le sujet soit tabou. Je crois juste que cela dépend de comment le sujet est abordé. Après, je ne mets pas en doute la difficulté à trouver un éditeur ou un directeur de théâtre qui acceptera de diffuser l'oeuvre. Mais cela, c'est dans la plupart des domaines artistiques.
Born X a écrit :La seule autre pièce ou on avais autant galéré c'était celle sur le contrôle social... comme quoi certains sujets sont encore bien tabous.
J'en reviens à ce que je disais plus haut. Tout dépend, (peut-être hein !), de comment c'est abordé. Je ne sais pas si c'était une oeuvre dramatique, comique, voire les deux. Après c'est sûr que la difficulté est bien là. Sauf que je ne pense pas que ça vienne d'un sujet ou d'un autre mais plus de la frilosité de certains professionnels.
Cela étant, la mouvance underground a du bon aussi même si à l'heure actuelle c'est plus devenu un phénomène de mode plutôt qu'un véritable état d'esprit.