adieu minette a écrit : ↑11 avr. 2022, 15:23
La gauche classique, à savoir le parti socialiste s'est achevé tout seul comme un grand. Hollande, même s'il allait perdre, avait le devoir de défendre son bilan devant son pays et de se présener. Par lâcheté il ne l'a pas fait. La primaire et tout ce qui a suivi a été une catastrophe pour eux. Si Hollande avait eu une once de courage, il y allait et Macron aurait fait un score beaucoup plus bas sans atteindre le second tour.
Je ne crois pas que Macron ait achevé le PS, je pense plutôt qu'ils se sont fait ara qui rit (comme le perroquet qui se marre) et que Macron en a juste profité.
Après, je m'en fous, c'est leur problème.
Hollande n'avait aucun devoir. Et il n'est pas lâche. C'est juste que c'était un des rares présidents, voire hommes politiques tout court, qui n'avait pas un ego démesuré (un président "normal", comme il s'était qualifié lui-même). Il est intelligent et savait qu'il n'avait aucune chance. Il savait qu'il n'était là que parce que les gens n'en pouvaient plus de Sarkozy. Et il savait qu'il ne pouvait pas défendre son bilan parce que les gens n'en pouvaient plus de l'alternance entre une droite et une gauche qui se ressemblaient de plus en plus. Rappelle-toi de la violence du "Hollande-bashing" en 2017, qu'il soit médiatique ou populaire. Rappelle-toi du "dégagisme", à droite comme à gauche. Contre toute attente, Hamon, un des plus à gauche du PS, remporte la primaire de gauche. Puis il est éjecté pendant les élections.
Macron est un animal politique redoutable et extrêmement intelligent. Un analyste très fin qui a du pif. Doublé d'un excellent communiquant.
Il est le seul à avoir anticipé, à avoir compris que le schéma droite/gauche "classique" était cette fois vraiment à bout de souffle.
Non seulement il a participé à l'enterrement de la gauche "classique" en tant que ministre de l'économie, mais il a surtout compris que c'était maintenant ou jamais, que les électeurs voulaient un grand changement. En se présentant comme un nouveau candidat "anti-système", il a atomisé ce qui restait de la gauche, et le "scandale" Fillon a assez affaibli la droite pour que ses électeurs lui accordent du crédit.
Sa politique, durant son mandat, a convaincu beaucoup d'électeurs de droite que, finalement, c'était bien lui le candidat de la droite. Après le PS, exit LR. La nullité de Pécresse n'a pas dû arranger les choses... L'extrême-droite monte inexorablement à chaque nouveau scrutin depuis 20 voire 30 ans. Marine Le Pen a intelligemment ripoliné la façade de sa maison et a effectué quelques changements profonds, qui n'ont pas échappés aux électeurs de la droite "sociale", en plus des classes populaires et/ou pauvres habituelles de son électorat (de plus en plus nombreuses vu que la classe moyenne n'existe presque plus et que l'écart entre les riches et les pauvres ne cesse de grandir), qui se sont déjà en grande partie ralliées à elle depuis belle lurette et auxquelles elle a longtemps été une des seules des grands partis installés à s'adresser directement. L'autre candidat à le faire étant Mélenchon. Les Français s'appauvrissent et le système politique de la Vème République est à bout de souffle. Faut pas s'étonner des résultats.