Presse, articles divers sur le Phénix Tour
Modérateur : modérateurs
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
Reportage de France 2 sur le phénix tour et une petite interview de Renaud où il dit notamment que "les flics d'autrefois n'étaient pas les mêmes que ceux d'aujourd'hui, aujourd'hui ils en prennent plein la gueule pour pas un rond".
(si vous souhaitez débattre sur ce sujet : c'est par ici sur le topic "Toujours envie d'embrasser un flic ?" viewtopic.php?f=13&t=27089&p=706393#p706393 )
(si vous souhaitez débattre sur ce sujet : c'est par ici sur le topic "Toujours envie d'embrasser un flic ?" viewtopic.php?f=13&t=27089&p=706393#p706393 )
J'aime une blonde, et alors
J'aime ses cheveux d'or
Comme un soleil
Je vous laisse vos brunasses
Vos rouquines un peu fadasses
Qui m'indiffèrent
Blonde comme le blé en gerbe
Elle a inventé l'eau tiède
Et vous emmerde (comme moi)
J'aime ses cheveux d'or
Comme un soleil
Je vous laisse vos brunasses
Vos rouquines un peu fadasses
Qui m'indiffèrent
Blonde comme le blé en gerbe
Elle a inventé l'eau tiède
Et vous emmerde (comme moi)
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
Télérama
http://www.telerama.fr/musique/renaud-d ... 148730.php
Renaud de retour au Zénith : renaissant et reconnaissant
Valérie Lehoux
Publié le 12/10/2016.
Mardi 11 octobre, après dix ans d'absence, Renaud est remonté sur la scène du Zénith pour le premier de ses concerts parisiens. Il y a encore quelques mois, on n'y aurait pas cru. Il l'a pourtant fait, et il a tenu. Voici ce qu'il faut en retenir. Attention, spoilers...
Deux heures et demie sur scène : Renaud n'aura pas démérité, ni ménagé ses forces hier soir au Zénith, pour le premier de ses concerts parisiens. Après dix ans loin des scènes, et des chutes libres dans les abimes que l'on connaît, ce retour tient un peu du miracle... Et à coup sûr du défi, puisque le chanteur se produit encore au Zénith jusqu'à samedi, puis de nouveau du 25 au 29 octobre, avant de partir dans une tournée longue et très intense à travers toute la France. Le public de fans, on s'en doute, applaudit à tout rompre. Mais ce concert, il est comment ? Analyse en six points.
Le look
Un vrai look à la Renaud : jean délavé, T-shirt un peu passé, Perfecto de motard, chaine à la ceinture et bandana rouge. La seule nouveauté, c'est la silhouette : aparemment, notre homme a retrouvé l'appétit... et n'a pas encore eu l'idée de s'acheter un T-shirt à sa taille. A le voir ainsi moulé, on est sûr au moins qu'un styliste n'intervient pas dans son image. C'est 100% nature. On le soupçonne même de ne pas se changer avant de monter sur scène.
La voix
Comme on l'imagine : cassée et souvent déraillante — mais avec force. Ce n'est pas nouveau : si Renaud n'a jamais eu une voix de ténor, cela fait au moins vingt ans qu'il l'a abîmée, et qu'il doit faire avec le peu qui lui reste. Pas de miracle donc de ce côté-là... sauf sur le medley final où, porté par l'entrain général et le rythme soutenu des chansons, il se remet presque à chanter bien. En tout cas : à chanter vraiment. Sur d'autres titres emblématiques — En cloque, Morgane de toi —, le public prend largement le relais et Renaud ne s'en plaint pas : « Vous chantez bien mieux que moi »...
Le décor
La grande réussite du spectacle : sur l'immense fond de scène, sont projetées quasi non-stop des images numériques qui reconstituent des rues de Paname, une vue de Venise, un manège aux chevaux de bois, une bibliothèque... Comme de longs plans-séquences d'un film d'animation, dont le réalisme se teinte d'une pointe de féérie à la Jeunet — sans compter qu'une petite fille (la sienne ?) fait parfois une incursion dans ce décor mouvant, sous la forme d'un hologramme. On en doit la conception à Sébastien Mizermont et Michel Gillet, dont on ne sait pas grand-chose hormis qu'ils ont travaillé pour la dernière tournée de Stromae (tout comme le concepteur des lumières, Paul Chappet). Techniquement, c'est impeccable. Esthétiquement, incontestable. Et ça a le grand mérite de créer en images le mouvement qui n'existe pas sur scène. Dans le tableau final, un Renaud numérique plus vrai que nature se transforme en phénix de feu. Un peu kitsch, mais assez impressionnant.
Le répertoire
On aurait parié les yeux fermés sur le titre d'ouverture : Toujours debout, extrait du nouvel album, promu en profession de foi d'une improbable renaissance. Mais on n'aurait pas deviné le suivant : Docteur Renaud, Mister Renard, autoportrait moins triomphateur. Les choses étaient posées, le chanteur peut enchaîner sur En cloque et La Pêche à la ligne, déclenchant évidemment un bruyant bonheur collectif dans la salle. Mais surprise : pour ce concert de retrouvailles, il ne cède pas tant que cela à l'effet best-of — donc à l'autocélébration. Il multiplie au contraire les titres pas si connus (Cheveu blanc, A la téloche, Baltique, Son bleu) ; fait l'impasse sur Mon dernier bal, P'tite conne, Mon beauf ou Le petit chat est mort ; réserve, quoi qu'il en dise, une place de choix à son dernier disque (Les Mots, J'ai embrassé un flic, Héloïse, Hyper Cacher, Ta batterie). Quant à Pierrot, Hexagone, Laisse béton ou Miss Maggie, ils sont évacués dans un medley. Mais on ne râle pas : c'est le point d'orgue de la soirée.
Le discours
Renaud parle toujours entre les chansons, moins longtemps peut-être que par le passé, mais assez pour dire et redire à quel point il est content d'être là ; remercier le public d'être venu si nombreux ; faire remarquer qu'il n'y a pas que des sexagénaires dans la salle ; se moquer de son jeu de guitare ; et saluer sa première ex-femme Dominique (« je l'aime »), sa deuxième ex-femme Romane (« je l'aime »), sa fille Lolita (« je l'aime »), son fils Malone (« je l'aime »), sa petite-fille Héloïse (« je l'aime »), et son « adorable gendre », Renan Luce — tous présents.
Le public
Plus de clones aux cheveux décolorés et au blouson de cuir comme on en croisait pas mal dans les années 80 : le public de Renaud s'est élargi. La majeure partie est constituée de quinquagénaires émus aux larmes (surtout les femmes, bien sûr), et de trentenaires décontractés, accompagnés parfois de leurs enfants. Et attention : ici, on connaît les paroles par coeur ! Visiblement, les chansons de Renaud sont un patrimoine familial qui se transmet entre générations ; son absence des scènes n'a pas rompu la chaîne. Dans le carré VIP en revanche, on n'aura pas repéré grand monde si ce n'est Vianney, Grand Corps Malade, le producteur de films Thomas Langmann... Et, apparition presque surréaliste, Jean-Luc Lahaye, à la chevelure de jais.
http://www.telerama.fr/musique/renaud-d ... 148730.php
Renaud de retour au Zénith : renaissant et reconnaissant
Valérie Lehoux
Publié le 12/10/2016.
Mardi 11 octobre, après dix ans d'absence, Renaud est remonté sur la scène du Zénith pour le premier de ses concerts parisiens. Il y a encore quelques mois, on n'y aurait pas cru. Il l'a pourtant fait, et il a tenu. Voici ce qu'il faut en retenir. Attention, spoilers...
Deux heures et demie sur scène : Renaud n'aura pas démérité, ni ménagé ses forces hier soir au Zénith, pour le premier de ses concerts parisiens. Après dix ans loin des scènes, et des chutes libres dans les abimes que l'on connaît, ce retour tient un peu du miracle... Et à coup sûr du défi, puisque le chanteur se produit encore au Zénith jusqu'à samedi, puis de nouveau du 25 au 29 octobre, avant de partir dans une tournée longue et très intense à travers toute la France. Le public de fans, on s'en doute, applaudit à tout rompre. Mais ce concert, il est comment ? Analyse en six points.
Le look
Un vrai look à la Renaud : jean délavé, T-shirt un peu passé, Perfecto de motard, chaine à la ceinture et bandana rouge. La seule nouveauté, c'est la silhouette : aparemment, notre homme a retrouvé l'appétit... et n'a pas encore eu l'idée de s'acheter un T-shirt à sa taille. A le voir ainsi moulé, on est sûr au moins qu'un styliste n'intervient pas dans son image. C'est 100% nature. On le soupçonne même de ne pas se changer avant de monter sur scène.
La voix
Comme on l'imagine : cassée et souvent déraillante — mais avec force. Ce n'est pas nouveau : si Renaud n'a jamais eu une voix de ténor, cela fait au moins vingt ans qu'il l'a abîmée, et qu'il doit faire avec le peu qui lui reste. Pas de miracle donc de ce côté-là... sauf sur le medley final où, porté par l'entrain général et le rythme soutenu des chansons, il se remet presque à chanter bien. En tout cas : à chanter vraiment. Sur d'autres titres emblématiques — En cloque, Morgane de toi —, le public prend largement le relais et Renaud ne s'en plaint pas : « Vous chantez bien mieux que moi »...
Le décor
La grande réussite du spectacle : sur l'immense fond de scène, sont projetées quasi non-stop des images numériques qui reconstituent des rues de Paname, une vue de Venise, un manège aux chevaux de bois, une bibliothèque... Comme de longs plans-séquences d'un film d'animation, dont le réalisme se teinte d'une pointe de féérie à la Jeunet — sans compter qu'une petite fille (la sienne ?) fait parfois une incursion dans ce décor mouvant, sous la forme d'un hologramme. On en doit la conception à Sébastien Mizermont et Michel Gillet, dont on ne sait pas grand-chose hormis qu'ils ont travaillé pour la dernière tournée de Stromae (tout comme le concepteur des lumières, Paul Chappet). Techniquement, c'est impeccable. Esthétiquement, incontestable. Et ça a le grand mérite de créer en images le mouvement qui n'existe pas sur scène. Dans le tableau final, un Renaud numérique plus vrai que nature se transforme en phénix de feu. Un peu kitsch, mais assez impressionnant.
Le répertoire
On aurait parié les yeux fermés sur le titre d'ouverture : Toujours debout, extrait du nouvel album, promu en profession de foi d'une improbable renaissance. Mais on n'aurait pas deviné le suivant : Docteur Renaud, Mister Renard, autoportrait moins triomphateur. Les choses étaient posées, le chanteur peut enchaîner sur En cloque et La Pêche à la ligne, déclenchant évidemment un bruyant bonheur collectif dans la salle. Mais surprise : pour ce concert de retrouvailles, il ne cède pas tant que cela à l'effet best-of — donc à l'autocélébration. Il multiplie au contraire les titres pas si connus (Cheveu blanc, A la téloche, Baltique, Son bleu) ; fait l'impasse sur Mon dernier bal, P'tite conne, Mon beauf ou Le petit chat est mort ; réserve, quoi qu'il en dise, une place de choix à son dernier disque (Les Mots, J'ai embrassé un flic, Héloïse, Hyper Cacher, Ta batterie). Quant à Pierrot, Hexagone, Laisse béton ou Miss Maggie, ils sont évacués dans un medley. Mais on ne râle pas : c'est le point d'orgue de la soirée.
Le discours
Renaud parle toujours entre les chansons, moins longtemps peut-être que par le passé, mais assez pour dire et redire à quel point il est content d'être là ; remercier le public d'être venu si nombreux ; faire remarquer qu'il n'y a pas que des sexagénaires dans la salle ; se moquer de son jeu de guitare ; et saluer sa première ex-femme Dominique (« je l'aime »), sa deuxième ex-femme Romane (« je l'aime »), sa fille Lolita (« je l'aime »), son fils Malone (« je l'aime »), sa petite-fille Héloïse (« je l'aime »), et son « adorable gendre », Renan Luce — tous présents.
Le public
Plus de clones aux cheveux décolorés et au blouson de cuir comme on en croisait pas mal dans les années 80 : le public de Renaud s'est élargi. La majeure partie est constituée de quinquagénaires émus aux larmes (surtout les femmes, bien sûr), et de trentenaires décontractés, accompagnés parfois de leurs enfants. Et attention : ici, on connaît les paroles par coeur ! Visiblement, les chansons de Renaud sont un patrimoine familial qui se transmet entre générations ; son absence des scènes n'a pas rompu la chaîne. Dans le carré VIP en revanche, on n'aura pas repéré grand monde si ce n'est Vianney, Grand Corps Malade, le producteur de films Thomas Langmann... Et, apparition presque surréaliste, Jean-Luc Lahaye, à la chevelure de jais.
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
RFI Musique
http://musique.rfi.fr/chanson-francopho ... ud-concert
Renaud, porté à bout de voix
12/10/2016
Inespérée résurrection offerte par Renaud, ce 11 octobre au Zénith, pour la première de ses dix concerts parisiens. Si la voix reste sans surprises le maillon faible, le chanteur a relevé un défi dont beaucoup le pensaient inapte. Quant à la connexion avec son public, elle est décidément unique.
Évidemment, la voix. Salement abîmée. Usée jusqu'à la corde. À vif, profondément à vif. Elle ne maquille rien, ne cache rien. Torche noire sur les draps blancs d'une existence déchirée. Son amplitude est infime, l'articulation aléatoire, le souffle haletant. Ce serait mesquin soudain de feindre l'étonnement. Sa voix, elle, racle le fond des choses, récure les souvenirs.
Renaud a survécu à bien des rochers acérés. Qui aurait imaginé le voir se dresser devant nous avec l'incendie de ses mots ? Toujours vivant, en ouverture. Il aurait été difficile de faire plus significatif. Il empoigne le micro comme une ancre, une bite d'amarrage. La main tremble. "Merci les sauvageons et les sauvageonnes". Clameur impressionnante, et rarement égalée, dans le public.
Lui, l'in-tranquille permanent, savoure cette ferveur bouillonnante. Parce que l'essentiel est là, dans ces avalanches de partage. Pas de pitié, juste un lien indéfectible, sublimement tenace et intact. Renaud chante, et c'est déjà immense. Il sème son besoin d'amour, ses sentiments fracassés.
Il enchaîne avec Docteur Renaud Mister Renard, directement en prise avec la dualité de ses tourments, puis En cloque, sa "chanson préférée". Malgré une posture statique, il ne subit pas. De toute façon, il est naturellement poète, physiquement poète, tatoué du cœur. Le voilà même particulièrement en verve au cours des apartés, déconneur, lucide, taquin. "J'ai remarqué, quand j'ai fait quelques concerts de rodage en province, que la prochaine fait chier tout le monde. Moi, je l'aime bien". Il parle du Sirop de la rue. Elle ne marquera pas, c'est vrai, les esprits. Une broutille tant son œuvre, insubmersible et abondante, traverse les océans de nos existences.
Renaud pioche, à juste équilibre, dans son dernier album. Des chansons faisant écho aux événements récents : Hyper Cacher, J'ai embrassé un flic ("Une chanson révolutionnaire au regard de mon répertoire"), d'autres plus intimes comme Ta batterie, écrite pour son fils Malone. Derrière lui des écrans vidéo 3D où s'incrustent des hologrammes, accrocheurs pour les yeux.
Les musiciens, eux aussi, sont des alliés de taille. Arrangements enchanteurs et inspirés. Aucune surenchère, ça joue juste. Ici un violon offensif, là un accordéon agile, plus loin une flûte voyageuse. Il y a toujours, chez Renaud, cet art fascinant de rendre la mélancolie si prégnante pour qu'elle puisse être découpée au couteau.
Et on se prend en pleine face, et comme aux premiers jours, les vacillements de Manu, la miraculeuse nostalgie de Mistral Gagnant. L'offrande est généreuse : deux heures vingt de concert, un medley final d'une richesse inouïe (Chanson pour Pierrot, Hexagone, Laisse béton, Dans mon HLM, Miss Maggie, La mère à Titi, Fatigué).
Là encore, personne n'aurait envisagé qu'il puisse tenir sur la longueur. Certainement que le public lui sert de béquille. Celui-ci est épatant, d'une abnégation absolue. On l'entendra accompagner les saillies couperets du chanteur énervé par des applaudissements nourris, jouer les choristes de luxe sur Manhattan-Kaboul ou Germaine. La communion - et le mot n'a rien de galvaudé dans le contexte - atteint son paroxysme avec l'emballant Dès que le vent soufflera. Cette fraternité, cette tendresse diffuse, explosent tous les plafonds. Renaud brûle à nouveau. C'est beau un homme qui n'a plus peur.
http://musique.rfi.fr/chanson-francopho ... ud-concert
Renaud, porté à bout de voix
12/10/2016
Inespérée résurrection offerte par Renaud, ce 11 octobre au Zénith, pour la première de ses dix concerts parisiens. Si la voix reste sans surprises le maillon faible, le chanteur a relevé un défi dont beaucoup le pensaient inapte. Quant à la connexion avec son public, elle est décidément unique.
Évidemment, la voix. Salement abîmée. Usée jusqu'à la corde. À vif, profondément à vif. Elle ne maquille rien, ne cache rien. Torche noire sur les draps blancs d'une existence déchirée. Son amplitude est infime, l'articulation aléatoire, le souffle haletant. Ce serait mesquin soudain de feindre l'étonnement. Sa voix, elle, racle le fond des choses, récure les souvenirs.
Renaud a survécu à bien des rochers acérés. Qui aurait imaginé le voir se dresser devant nous avec l'incendie de ses mots ? Toujours vivant, en ouverture. Il aurait été difficile de faire plus significatif. Il empoigne le micro comme une ancre, une bite d'amarrage. La main tremble. "Merci les sauvageons et les sauvageonnes". Clameur impressionnante, et rarement égalée, dans le public.
Lui, l'in-tranquille permanent, savoure cette ferveur bouillonnante. Parce que l'essentiel est là, dans ces avalanches de partage. Pas de pitié, juste un lien indéfectible, sublimement tenace et intact. Renaud chante, et c'est déjà immense. Il sème son besoin d'amour, ses sentiments fracassés.
Il enchaîne avec Docteur Renaud Mister Renard, directement en prise avec la dualité de ses tourments, puis En cloque, sa "chanson préférée". Malgré une posture statique, il ne subit pas. De toute façon, il est naturellement poète, physiquement poète, tatoué du cœur. Le voilà même particulièrement en verve au cours des apartés, déconneur, lucide, taquin. "J'ai remarqué, quand j'ai fait quelques concerts de rodage en province, que la prochaine fait chier tout le monde. Moi, je l'aime bien". Il parle du Sirop de la rue. Elle ne marquera pas, c'est vrai, les esprits. Une broutille tant son œuvre, insubmersible et abondante, traverse les océans de nos existences.
Renaud pioche, à juste équilibre, dans son dernier album. Des chansons faisant écho aux événements récents : Hyper Cacher, J'ai embrassé un flic ("Une chanson révolutionnaire au regard de mon répertoire"), d'autres plus intimes comme Ta batterie, écrite pour son fils Malone. Derrière lui des écrans vidéo 3D où s'incrustent des hologrammes, accrocheurs pour les yeux.
Les musiciens, eux aussi, sont des alliés de taille. Arrangements enchanteurs et inspirés. Aucune surenchère, ça joue juste. Ici un violon offensif, là un accordéon agile, plus loin une flûte voyageuse. Il y a toujours, chez Renaud, cet art fascinant de rendre la mélancolie si prégnante pour qu'elle puisse être découpée au couteau.
Et on se prend en pleine face, et comme aux premiers jours, les vacillements de Manu, la miraculeuse nostalgie de Mistral Gagnant. L'offrande est généreuse : deux heures vingt de concert, un medley final d'une richesse inouïe (Chanson pour Pierrot, Hexagone, Laisse béton, Dans mon HLM, Miss Maggie, La mère à Titi, Fatigué).
Là encore, personne n'aurait envisagé qu'il puisse tenir sur la longueur. Certainement que le public lui sert de béquille. Celui-ci est épatant, d'une abnégation absolue. On l'entendra accompagner les saillies couperets du chanteur énervé par des applaudissements nourris, jouer les choristes de luxe sur Manhattan-Kaboul ou Germaine. La communion - et le mot n'a rien de galvaudé dans le contexte - atteint son paroxysme avec l'emballant Dès que le vent soufflera. Cette fraternité, cette tendresse diffuse, explosent tous les plafonds. Renaud brûle à nouveau. C'est beau un homme qui n'a plus peur.
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
La Presse
(quotidien québécois)
http://www.lapresse.ca/arts/musique/cri ... phenix.php
Renaud au Zénith: retrouvailles avec «le Phénix»
Jean-Christophe Laurence
Publié le 12 octobre 2016 à 08h44
Après le grand retour sur disque, le grand retour sur scène. Six mois après avoir lancé l'album de la résurrection, vendu en France à plus de 700 000 exemplaires, Renaud faisait sa grande entrée parisienne hier soir, au Zénith, devant une salle vendue d'avance et surtout, extraordinairement tolérante.
Le personnage est toujours aussi attachant. Malgré le jeans, le t-shirt noir et l'éternel blouson de cuir, celui qui se fait désormais appeler «le Phénix» dégage la même tendresse et la même vulnérabilité. On le sent amoindri, résultat de ses longues années de démons et d'alcoolisme. Mais il s'en est sorti et le claironne d'ailleurs fièrement sur Toujours debout, la chanson qui l'a remis en selle.
Pour la voix, par contre, c'est une autre histoire. Et c'est, en partie, ce qui frappait hier soir.
Disons-le franchement: Renaud chante comme une vieille «deux-chevaux» à laquelle il manquerait une roue. La conduite est cahoteuse, souffreteuse, et il y a des nids-de-poule à tous les refrains.
Devant cette musicalité écorchée, des touristes japonais, incrédules, se seraient sans doute enfuis après deux morceaux. Mais pour une grande partie du public présent hier soir, tout était clair. Il s'agissait avant tout de retrouvailles avec un vieux pote, un oncle, un survivant et un revenant. La question ne se posait pas: il fallait l'accueillir à bras ouverts, par loyauté. Par amour. Par nostalgie. Pour bien lui montrer qu'il avait bien fait de ressusciter, peu importe dans quel état.
Des bémols? À peine. Rencontrées pendant le concert, Sophie et Marine, la jeune vingtaine, n'avaient que de bons mots pour ce «Mister Renard» qu'elles voyaient pour la première fois. «Je le trouve quand même en forme... sa voix déraille un peu, mais ce n'est quand même pas Adele, on n'attend pas qu'il chante de l'opéra.»
«Renaud, on est nés avec. On lui pardonne tout, il est formidable», déclarent Céline et Stéphane, fans depuis la fin des années 70.
Assis un peu plus loin, Sébastien était le seul à exprimer sa déception, lui qui a déjà vu le chanteur à la fin des années 90. «Il faut être tolérant, mais c'était quand même mieux quand il chantait bien», dit-il, avec un sourire gêné.
«Deux-chevaux» ou pas, il faut quand même admettre que le répertoire de Renaud tient la route. Si ses nouveaux morceaux sont capables du meilleur (Les mots, Hyper Cacher) comme du moins bon (J'ai embrassé un flic), ses vieilles chansons, elles, n'ont rien perdu de leur esprit. Émue, la foule s'en donnait d'ailleurs à «choeur joie» sur les anciens succès, enterrant presque le chanteur pendant Morgane de toi et Mistral gagnant, deux moments forts de la soirée. Finalement, beaucoup de ballades (Manu, En cloque), quelques chansons irlandaises, un peu de rock (Marche à l'ombre) et deux ou trois brulôts contestataires (La médaille, Le déserteur), réminiscences du Renaud antimilitariste qui ruait jadis dans les brancards.
Inégal mais touchant, ce retour sur scène confirme l'immense popularité du chanteur en France, où il semble désormais jouir d'une immunité complète. Les fans suivront ce Renaud en toute indulgence, et sans doute le mérite-t-il. Reste à voir s'il gardera le cap: une centaine de dates sont prévues pour cette tournée française, qui se terminera en février 2017. Puis, logiquement, dans d'autres contrées francophones. Gros défi pour un moteur fatigué.
(quotidien québécois)
http://www.lapresse.ca/arts/musique/cri ... phenix.php
Renaud au Zénith: retrouvailles avec «le Phénix»
Jean-Christophe Laurence
Publié le 12 octobre 2016 à 08h44
Après le grand retour sur disque, le grand retour sur scène. Six mois après avoir lancé l'album de la résurrection, vendu en France à plus de 700 000 exemplaires, Renaud faisait sa grande entrée parisienne hier soir, au Zénith, devant une salle vendue d'avance et surtout, extraordinairement tolérante.
Le personnage est toujours aussi attachant. Malgré le jeans, le t-shirt noir et l'éternel blouson de cuir, celui qui se fait désormais appeler «le Phénix» dégage la même tendresse et la même vulnérabilité. On le sent amoindri, résultat de ses longues années de démons et d'alcoolisme. Mais il s'en est sorti et le claironne d'ailleurs fièrement sur Toujours debout, la chanson qui l'a remis en selle.
Pour la voix, par contre, c'est une autre histoire. Et c'est, en partie, ce qui frappait hier soir.
Disons-le franchement: Renaud chante comme une vieille «deux-chevaux» à laquelle il manquerait une roue. La conduite est cahoteuse, souffreteuse, et il y a des nids-de-poule à tous les refrains.
Devant cette musicalité écorchée, des touristes japonais, incrédules, se seraient sans doute enfuis après deux morceaux. Mais pour une grande partie du public présent hier soir, tout était clair. Il s'agissait avant tout de retrouvailles avec un vieux pote, un oncle, un survivant et un revenant. La question ne se posait pas: il fallait l'accueillir à bras ouverts, par loyauté. Par amour. Par nostalgie. Pour bien lui montrer qu'il avait bien fait de ressusciter, peu importe dans quel état.
Des bémols? À peine. Rencontrées pendant le concert, Sophie et Marine, la jeune vingtaine, n'avaient que de bons mots pour ce «Mister Renard» qu'elles voyaient pour la première fois. «Je le trouve quand même en forme... sa voix déraille un peu, mais ce n'est quand même pas Adele, on n'attend pas qu'il chante de l'opéra.»
«Renaud, on est nés avec. On lui pardonne tout, il est formidable», déclarent Céline et Stéphane, fans depuis la fin des années 70.
Assis un peu plus loin, Sébastien était le seul à exprimer sa déception, lui qui a déjà vu le chanteur à la fin des années 90. «Il faut être tolérant, mais c'était quand même mieux quand il chantait bien», dit-il, avec un sourire gêné.
«Deux-chevaux» ou pas, il faut quand même admettre que le répertoire de Renaud tient la route. Si ses nouveaux morceaux sont capables du meilleur (Les mots, Hyper Cacher) comme du moins bon (J'ai embrassé un flic), ses vieilles chansons, elles, n'ont rien perdu de leur esprit. Émue, la foule s'en donnait d'ailleurs à «choeur joie» sur les anciens succès, enterrant presque le chanteur pendant Morgane de toi et Mistral gagnant, deux moments forts de la soirée. Finalement, beaucoup de ballades (Manu, En cloque), quelques chansons irlandaises, un peu de rock (Marche à l'ombre) et deux ou trois brulôts contestataires (La médaille, Le déserteur), réminiscences du Renaud antimilitariste qui ruait jadis dans les brancards.
Inégal mais touchant, ce retour sur scène confirme l'immense popularité du chanteur en France, où il semble désormais jouir d'une immunité complète. Les fans suivront ce Renaud en toute indulgence, et sans doute le mérite-t-il. Reste à voir s'il gardera le cap: une centaine de dates sont prévues pour cette tournée française, qui se terminera en février 2017. Puis, logiquement, dans d'autres contrées francophones. Gros défi pour un moteur fatigué.
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
L'article du Monde est un des plus beau qu'il m'ait été donné de lire sur Renaud
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
Reportage hier soir sur BFM TV avec quelques images du concert du 12 octobre :
http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/ ... 75867.html
http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/ ... 75867.html
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
Merci pour les Trois Art's
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
Merci pour la lecture.
"...à part Brassens et les oiseaux, quoi écouter..."
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
Le Parisien - 15 octobre 2015
L'article en une seule image et plus lisible :
http://nsa38.casimages.com/img/2016/10/ ... 702589.jpg
L'article en une seule image et plus lisible :
http://nsa38.casimages.com/img/2016/10/ ... 702589.jpg
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
Merci Jeep
J'aime bien l'itw du parisien. Cette putain de bonne impression d'avoir Renaud permis nous.
Sinon il n'est jamais malade en fait quel abruti ce type avec son sel sous les lits franchement : c'était même pas la peine en plus !
J'aime bien l'itw du parisien. Cette putain de bonne impression d'avoir Renaud permis nous.
Sinon il n'est jamais malade en fait quel abruti ce type avec son sel sous les lits franchement : c'était même pas la peine en plus !
Re: Presse, articles divers sur le Phénix Tour
Merci pour l'article
"...à part Brassens et les oiseaux, quoi écouter..."