Il est où ce putain de topic ciné ? saison 2

[Charlie Brown]

Pour ceux que ça intéresse et qui ont encore la possibilité de les voir au cinéma, genre à Paris, ou qui pourront les voir dans quelques temps sur une plateforme ou ailleurs... mon Top 5 de 2023, à mi-parcours ou presque :




The Quiet Girl
de Colm Bairéad

Très beau film irlandais. Tourné en langue gaélique. Un drame qui, pourtant, fait du bien. Avec une jeune actrice impeccable.




The Lost King
de Stephen Frears

Comment une amatrice a réussi à retrouver la "tombe" de Richard III et à faire réhabiliter le roi maudit de la couronne britannique. Une histoire vraie. Amusant et édifiant. Avec une Sally Hawkins toujours au top et un Steve Coogan tout en humour pince-sans-rire.




La Famille Asada
de Ryôta Nakano

Feel good movie japonais. Drôle et émouvant. Je l'avais déjà vu en avant-première l'année dernière. J'y suis retourné avec plaisir !




Crazy Bear
de Elizabeth Banks

Jeu de massacre hilarant ! Saveur des années 80. Je ne sais pas à qui le conseiller (en plus, les notes sont très mauvaises sur internet), mais je me suis régalé.




Les Trois Mousquetaires - D'Artagnan
de Martin Bourboulon

Etonnement réussi ! On se fait pas chier une minute. Beaucoup d'ellipses pour aller à l'essentiel de l'intrigue, très compréhensible. Quelques partis-pris et libertés scénaristiques. Exit Planchet et les autres valets des mousquetaires. Mais c'est pas gênant. Un peu sombre, mais bien fichu.

[Sophie du moulin]

Alors ? Qui l'a vu ? Qu'en avez-vous pensé ?
Moi je suis restée sur ma faim. Bon, ceci dit, après le film on garde en tête quelques clichés du film qui sont assez marrants à recaser dans la vie de tous les jours. Quand mon mec fait son macho (si ça arrive) , du genre "c'est lui qui a raison", je lui dis maintenant : "Arrête de faire ton Ken!" Et le film m'a replongée dans mes souvenirs d'enfance. Moi d'ailleurs, quand je jouais aux barbies, je n'avais pas de Ken. Ils étaient trop chers pour ce qu'ils apportaient à nos histoires (si si vrai de vrai), donc là, on retrouve bien le cliché du film. Mais on avait ma sœur et moi deux mecs au look très macho qui avaient des super voitures avec treuil électrique, grande classe quoi! : c'était des big Jim. Ils étaient super articulés et détail important: impossible de leur enlever leur slip kangourou blanc en plastoc! Mais bon j'ai dû davantage jouer aux playmobils qu'aux barbies. Je me demande si donc le succès du film ne repose pas davantage sur la nostalgie qu'il suscite ... et d'ailleurs les produits dérivés que réellement une réflexion profonde sur la place des hommes et des femmes dans notre société.

[ac2n]

On a profité de notre petit séjour sous la canipluie Normande (...) pour aller se faire une toile... "Oppenheimer", est trés bon, trois heures et des poussières, mais je ne les ai pas vu passer...

[Sophie du moulin]

Ah oui il est aussi sur ma liste.

[Charlie Brown]

Alors ? Qui l'a vu ? Qu'en avez-vous pensé ?
Moi je suis restée sur ma faim.

J'ai adoré !
Intelligent et drôle. Je me suis régalé. On peut avoir des discussions sans fin après la projection.

On a profité de notre petit séjour sous la canipluie Normande (...) pour aller se faire une toile... "Oppenheimer", est trés bon, trois heures et des poussières, mais je ne les ai pas vu passer...

Celui-là aussi, j'ai adoré !
Pareil, j'ai pas vu le temps passer.


D'ailleurs, j'ai vu tous les blockbusters de l'été, tous très bien, et quelques autres films, pour profiter de la clim'... Va falloir que je fasse un petit CR de tout ça de un de ces quatre.

[Sophie du moulin]

Alors ? Qui l'a vu ? Qu'en avez-vous pensé ?
Moi je suis restée sur ma faim.

J'ai adoré !
Intelligent et drôle. Je me suis régalé. On peut avoir des discussions sans fin après la projection.

Ben lance une conversation, ça m'intéresse. Mon mec est plutôt resté coi.

[Charlie Brown]

Ben lance une conversation, ça m'intéresse. Mon mec est plutôt resté coi.

OK, voici un petit CR "rapide" de ce que j'en ai pensé :




Barbie de Greta Gerwig


Au début, je ne comptais pas aller le voir. Moi, Barbie, hein…
Et puis j'ai vu l'affiche, qui m'a bien fait rire.
Et je trouve que Margot Robbie est une des plus grandes actrices actuelles. Je ne suis jamais déçu par ses prestations, même dans des films moyens.
Enfin, ce qui m'a décidé à y aller, c'est quand j'ai compris que la réalisatrice était Greta Gerwig, dont le nom n'apparaît même pas sur l'affiche !

Etonnante Greta !
D'abord scénariste et actrice, elle se fait un nom dans le cinéma indépendant américain. Elle devient la compagne de Noah Baumbach, et son actrice fétiche. Ils écrivent en général leurs films ensemble, puis Baumbach réalise et Gerwig joue.
Depuis 2017, elle est passée à la réalisation, et, en deux films, Ladybird et Les Filles du docteur March, elle s'est montrée extrêmement talentueuse. Beaucoup plus que Noah Baumbach, à mon sens.
D'où mon intérêt pour son nouveau film.
Et j'ai pas été déçu ! Au niveau réalisation elle a encore franchi un cap, combinant une nouvelle fois intelligemment film d'auteur et cinéma commercial. Son adaptation des Filles du docteur March était déjà somptueuse, sur ce plan.

Mattel a été très inspiré de la choisir pour réaliser ce film et de lui laisser le maximum de liberté possible. Trop de censure ou de bridage aurait été contreproductif. On sent qu'elle a eu quasiment carte blanche. Et elle ne s'est pas privée de cette liberté.
Il ne leurre certes personne que le but premier de Mattel est de relancer son produit et de vendre encore plus de poupées Barbie. Et le fait qu'ils acceptent d'être ridiculisés voire brocardés dans le film est tout bénèf' pour eux ("vous voyez comme on est ouverts d'esprits et capables de plein d'autodérision"). Bref, faut reconnaître que c'est bien joué de leur part.

Ce que j'ai beaucoup aimé dans la manière de faire de Greta Gerwig, c'est de mêler intelligemment plusieurs degrés de lectures, même si, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est absolument pas un film pour enfants ! Il y a tromperie sur la marchandise. Les enfants ne sont absolument pas le cœur de cible du film. Leurs parents, oui. Surtout les quadragénaires/quinquagénaires.

De manière subtile, Greta pose de bonnes questions, genre : le fait d'avoir joué avec des Barbie étant enfants a-t-il fait de ces femmes d'aujourd'hui des décérébrées complètement neuneus ? Est-ce que ça a formaté leur esprit ou leurs visions du monde ? Est-ce que ça en a fait des modèles stéréotypés de femmes ? Ou, au contraire, est-ce que ça a contribué à leur émancipation, par exemple ?
La confrontation du monde imaginaire (et pas du tout "idéal") de Barbieland (vu par Greta Gerwig) avec le monde "réel" est assez éclairante et nuancée, sans en faire des tonnes.

Une des grosses réussites du film est d'ailleurs ce parti-pris : Greta Gerwig joue avec ses "poupées" ! Elle fait un film comme elle jouerait à la poupée Barbie. Son imagination se débride au fil du film jusqu'à souvent frôler l'absurde.
Elle pousse les caricatures au maximum, renvoyant dos à dos machistes et féministes, pseudo-patriarcat et pseudo-matriarcat.
Une lecture simpliste du film serait d'en faire un étendard du féminisme extrémiste. Ce qu'il n'est pas du tout, à mes yeux. C'est bien plus subtil et nuancé que ça.

Et puis c'est hilarant ! J'ai ri pendant tout le film ! Les acteurs sont au top et les dialogues font mouche. Cerise sur la gâteau, Greta Gerwig et Noah Baumbach (co-scénariste) déjouent tous les pièges qu'ils se tendent, de manière à surprendre en permanence le spectateur. A chaque fois qu'on se dit : "Oh, non, ils ne vont pas faire ça !?", tout en s'attendant à ce qu'ils le fassent quand même, eh bien, non. Ils font le petit pas de côté qui permet au film de ne jamais tomber dans le vu et le revu, le "classicisme", la mièvrerie, la facilité… C'est remarquable !

Quant à la B.O., elle fait appel à quasiment toutes les meilleures artistes de la scène pop féminine anglo-saxonne actuelle, qui ont toutes créé un titre pour l'occasion : Dua Lipa, Lizzo, Billie Eilish, Gayle, Haim, Ava Max, Charli XCX… Et ça colle parfaitement bien au film !

[Sophie du moulin]

Mattel a été très inspiré de la choisir pour réaliser ce film et de lui laisser le maximum de liberté possible. Trop de censure ou de bridage aurait été contreproductif. On sent qu'elle a eu quasiment carte blanche. Et elle ne s'est pas privée de cette liberté.
Il ne leurre certes personne que le but premier de Mattel est de relancer son produit et de vendre encore plus de poupées Barbie. Et le fait qu'ils acceptent d'être ridiculisés voire brocardés dans le film est tout bénèf' pour eux ("vous voyez comme on est ouverts d'esprits et capables de plein d'autodérision"). Bref, faut reconnaître que c'est bien joué de leur part.

C'est vrai que je n'ai pas su l'analyser comme ça mais effectivement, je me suis dit qu'ils y étaient allés fort et que c'était surprenant. Mais tu as raison ce n'est sans doute pas sans arrières pensées commerciales.

Ce que j'ai beaucoup aimé dans la manière de faire de Greta Gerwig, c'est de mêler intelligemment plusieurs degrés de lectures, même si, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est absolument pas un film pour enfants ! Il y a tromperie sur la marchandise. Les enfants ne sont absolument pas le cœur de cible du film. Leurs parents, oui. Surtout les quadragénaires/quinquagénaires.

On y allé en famille tout en sachant que ce n'était pas un film pour enfant mais nous étions sur notre lieu de vacances. Mon fils de 7 ans s'est ennuyé mais bon il s'ennuie dès qu'il ne peut pas bouger depuis plus d'un quart d'heure! Celui de 12 ans, assez cinéphile ne s'est pas plaint même si pas enthousiasmé.

De manière subtile, Greta pose de bonnes questions, genre : le fait d'avoir joué avec des Barbie étant enfants a-t-il fait de ces femmes d'aujourd'hui des décérébrées complètement neuneus ? Est-ce que ça a formaté leur esprit ou leurs visions du monde ? Est-ce que ça en a fait des modèles stéréotypés de femmes ? Ou, au contraire, est-ce que ça a contribué à leur émancipation, par exemple ?

Ben je crois que c'est là que j'ai été déçue et que je suis restée sur ma faim. Peut-être aussi parce que je m'attendais à plus de pistes de réponses...

Et puis c'est hilarant ! J'ai ri pendant tout le film ! Les acteurs sont au top et les dialogues font mouche. Cerise sur la gâteau, Greta Gerwig et Noah Baumbach (co-scénariste) déjouent tous les pièges qu'ils se tendent, de manière à surprendre en permanence le spectateur. A chaque fois qu'on se dit : "Oh, non, ils ne vont pas faire ça !?", tout en s'attendant à ce qu'ils le fassent quand même, eh bien, non. Ils font le petit pas de côté qui permet au film de ne jamais tomber dans le vu et le revu, le "classicisme", la mièvrerie, la facilité… C'est remarquable

Oui ce n'est pas nais c'est vrai mais des trucs ont dû m'échapper parce que je n'ai pas ri, juste souri.

Quant à la B.O., elle fait appel à quasiment toutes les meilleures artistes de la scène pop féminine anglo-saxonne actuelle, qui ont toutes créé un titre pour l'occasion : Dua Lipa, Lizzo, Billie Eilish, Gayle, Haim, Ava Max, Charli XCX… Et ça colle parfaitement bien au film !

Alors ça aussi cela m'a échappé mais ça n'a pas échappé à mes filles de 16 et 20 ans. Depuis le film, je les entends sur leur playliste.

[Charlie Brown]

On y allé en famille tout en sachant que ce n'était pas un film pour enfant mais nous étions sur notre lieu de vacances. Mon fils de 7 ans s'est ennuyé mais bon il s'ennuie dès qu'il ne peut pas bouger depuis plus d'un quart d'heure! Celui de 12 ans, assez cinéphile ne s'est pas plaint même si pas enthousiasmé.

Déjà, je pense que, à part le côté esthétique (que les petites filles peuvent sûrement apprécier), les enfants doivent, quand ils ne s'ennuient pas, ne pas tout comprendre au film, voire rien du tout.
Et puis ce sont des garçons. Et je pense que c'est un film, qui, très majoritairement, ne plaît pas aux garçons.

D'après ce que j'ai compris, beaucoup de spectateurs masculins se plaignent que les hommes (les "Ken") ne représentent qu'une frange débile du genre. Mais c'est juste cohérent avec l'univers de la poupée Barbie, dans lequel Ken ne sert absolument à rien !
Ou se plaignent que quand Ken découvre le monde "réel", il n'en comprend/retient que le côté pseudo-patriarcal, macho, viril, débile... etc... Ben oui, mais, même si la caricature est poussée à l'extrême (chose que je trouve hilarante), non seulement je pense que si on regardait le monde comme des extra-terrestres, c'est cette frange majoritaire de l'image de la masculinité qui en ressortirait, mais en plus, je trouve que c'est cohérent avec le monde imaginaire de Barbieland, monde "inversé", mais absolument pas "idéal", où les femmes ne sont pas du tout non plus à leur avantage, en terme d'images de la féminité, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Elles ne respiraient déjà pas le summum de l'intelligence dans leur monde "non détraqué", mais y'a qu'à voir comment elles deviennent connes et soumises (sois belle et tais-toi), dès que le "nouveau" Ken, de retour du monde "réel", prend la tête de Barbieland. Là aussi, les caricatures sont poussées à l'extrême et ça me fait marrer !

Ce qui me fait marrer aussi, du coup, c'est qu'il paraît que ce film, véritable phénomène de société, est responsable de la séparation d'un nombre incroyable de couples qui sont allés le voir ensemble. . Preuve qu'il fait mouche, quelque part...

De manière subtile, Greta pose de bonnes questions, genre : le fait d'avoir joué avec des Barbie étant enfants a-t-il fait de ces femmes d'aujourd'hui des décérébrées complètement neuneus ? Est-ce que ça a formaté leur esprit ou leurs visions du monde ? Est-ce que ça en a fait des modèles stéréotypés de femmes ? Ou, au contraire, est-ce que ça a contribué à leur émancipation, par exemple ?

Ben je crois que c'est là que j'ai été déçue et que je suis restée sur ma faim. Peut-être aussi parce que je m'attendais à plus de pistes de réponses...

Alors que moi, c'est cette "subtilité" que j'ai aimée. Greta Gerwig ne donne pas de réponses frontales. Mais elle dissémine partout dans son film des ébauches de pistes à creuser soi-même, de la mère et la fille du monde "réel" à la créatrice de la poupée Barbie, en passant par la vieille dame sur le banc, par exemple.

Oui ce n'est pas nais c'est vrai mais des trucs ont dû m'échapper parce que je n'ai pas ri, juste souri.

J'ai ri dès le prologue ! Cet hommage impeccable et hilarant à 2001, l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick.
Hyper bien fichu formellement et ravageur sur le fond, faisant le parallèle entre l'évolution de l'Homme qui découvre l'outil (et donc l'arme) et la petite fille du 20ème siècle qui découvre la poupée Barbie. Une véritable révolution ! (Qui entre aussi dans les pistes de réflexion dont je parle juste au-dessus, d'ailleurs).
La première journée à Barbieland, qui pose le décor et l'univers, m'a aussi fait énormément rire, tout en me fascinant esthétiquement.
De même que la seconde journée, déréglée par la "crise existentielle" de Barbie.
Et ça ne s'est pas arrêté jusqu'à la fin du film. Intelligent ET drôle, je persiste et je signe.

Quant à la B.O., elle fait appel à quasiment toutes les meilleures artistes de la scène pop féminine anglo-saxonne actuelle, qui ont toutes créé un titre pour l'occasion : Dua Lipa, Lizzo, Billie Eilish, Gayle, Haim, Ava Max, Charli XCX… Et ça colle parfaitement bien au film !

Alors ça aussi cela m'a échappé mais ça n'a pas échappé à mes filles de 16 et 20 ans. Depuis le film, je les entends sur leur playliste.

Ça ne m'étonne absolument pas !
(Je ne sais pas si je devrais en avoir honte, mais, moi-même, j'écoute régulièrement quelques titres que j'aime beaucoup, comme ceux de Dua Lipa, Gayle ou Billie Eillish... ... Non, en fait, j'ai pas honte du tout ! )

[Sophie du moulin]

Déjà, je pense que, à part le côté esthétique (que les petites filles peuvent sûrement apprécier), les enfants doivent, quand ils ne s'ennuient pas, ne pas tout comprendre au film, voire rien du tout.
Et puis ce sont des garçons. Et je pense que c'est un film, qui, très majoritairement, ne plaît pas aux garçons.

Alors effectivement, je me suis demandée pourquoi ça ne semble plaire qu'aux meufs. Je n'ai pas vraiment la réponse mais c'est vrai que pour moi cela a fait jaillir des souvenirs d'enfance et pas pour mon mec et pour les plus jeunes qui ne jouent plus beaucoup aux Barbies me semble-t-il, je pense que garçons ou filles, cela ne leur parle guère mais peut-être suis-je dans l'erreur.

D'après ce que j'ai compris, beaucoup de spectateurs masculins se plaignent que les hommes (les "Ken") ne représentent qu'une frange débile du genre. Mais c'est juste cohérent avec l'univers de la poupée Barbie, dans lequel Ken ne sert absolument à rien !
Ou se plaignent que quand Ken découvre le monde "réel", il n'en comprend/retient que le côté pseudo-patriarcal, macho, viril, débile... etc... Ben oui, mais, même si la caricature est poussée à l'extrême (chose que je trouve hilarante), non seulement je pense que si on regardait le monde comme des extra-terrestres, c'est cette frange majoritaire de l'image de la masculinité qui en ressortirait, mais en plus, je trouve que c'est cohérent avec le monde imaginaire de Barbieland, monde "inversé", mais absolument pas "idéal", où les femmes ne sont pas du tout non plus à leur avantage, en terme d'images de la féminité, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Elles ne respiraient déjà pas le summum de l'intelligence dans leur monde "non détraqué", mais y'a qu'à voir comment elles deviennent connes et soumises (sois belle et tais-toi), dès que le "nouveau" Ken, de retour du monde "réel", prend la tête de Barbieland. Là aussi, les caricatures sont poussées à l'extrême et ça me fait marrer !

Il est vrai que même si on comprend que les Ken ne servent pas à grand chose, sauf à "mettre en valeur" les Barbies, les hommes s'identifient probablement un peu aux Ken et donc ce n'est guère valorisant. D'où le rejet de certains même s'ils ont conscience que Ken n'est qu'une poupée. Et quand Ken devient une caricature du machisme, même si cela m'a bien fait sourire, j'ai été déçues parce que ça ne fait pas avancer la réflexion sur la place hommes/femmes dans la société puisque inlassablement tout recommence. Après finalement, c'est tellement dans l'excès que Barbie ne peut laisser les choses ainsi et alors les Barbies doivent manigancer une stratégie et je n'ai pas trop aimé ce passage parce qu'il faut toujours qu'un sexe écrase l'autre. Donc on tourne en rond.

Ce qui me fait marrer aussi, du coup, c'est qu'il paraît que ce film, véritable phénomène de société, est responsable de la séparation d'un nombre incroyable de couples qui sont allés le voir ensemble. . Preuve qu'il fait mouche, quelque part...

Ah bon ? Surprenant quand même!

La première journée à Barbieland, qui pose le décor et l'univers, m'a aussi fait énormément rire, tout en me fascinant esthétiquement.

Moi aussi j'ai été impressionnée par les décors et en même temps un peu horrifiée. Cela m'a rappelé un épisode de la 4ième dimension et je me demandais si une main d'enfant allait surgir!

[Charlie Brown]

Alors effectivement, je me suis demandée pourquoi ça ne semble plaire qu'aux meufs. Je n'ai pas vraiment la réponse mais c'est vrai que pour moi cela a fait jaillir des souvenirs d'enfance et pas pour mon mec et pour les plus jeunes qui ne jouent plus beaucoup aux Barbies me semble-t-il, je pense que garçons ou filles, cela ne leur parle guère

Déjà, oui.
Et puis, surtout, je pense que la majorité des hommes se sentent exclus du film, comme ils sont exclus de l'univers de Barbie, ou, du moins, relégués à un rôle insignifiant, voire ridicule.
Et je suis même persuadé que la plupart des mecs ont pris ce film pour une apologie du féminisme extrémiste castrateur !

Il est vrai que même si on comprend que les Ken ne servent pas à grand chose, sauf à "mettre en valeur" les Barbies

Ils ne les mettent même pas en valeur. Elles n'ont juste pas besoin d'eux. Ils sont accessoires.
Ce qui, même si je n'ai jamais joué aux Barbie, me semblerait parfaitement normal. Les quelques femmes avec lesquelles j'ai discuté de ce sujet m'ont d'ailleurs en grande majorité confirmé que quand elles étaient petites, elles se fichaient éperdument de Ken, quand elles en avaient un (ce qui était loin d'être de cas de toutes…).

les hommes s'identifient probablement un peu aux Ken et donc ce n'est guère valorisant.

Ah ben ça, c'est clair.
Une partie des spectateurs masculins ne se reconnaît absolument pas dans Ken (c'est d'ailleurs mon cas...), ou même Allan.
Mais ce n'est pas le but du film et c'est cohérent avec l'univers Barbie.
(Je pense aussi qu'aucune femme ne s'identifie vraiment à Barbie non plus, qui n'est pas très "valorisée" non plus, dans le film... )

En revanche, je pense qu'une partie de la gent masculine a dû apprécier la transformation de Ken en gros beauf' quand il comprend (ou pense comprendre) comment fonctionne le monde "réél". Sans prendre ça au second ou troisième degré. Je pense même que la seconde partie du film a tellement plu (et pas seulement parce qu'elle est drôle et que Ryan Gosling y excelle tellement qu'il vole la vedette à Barbie !), que Mattel devrait envisager de développer le personnage de Ken, si toutefois Gosling se sent de rempiler.

Et quand Ken devient une caricature du machisme, même si cela m'a bien fait sourire, j'ai été déçues parce que ça ne fait pas avancer la réflexion sur la place hommes/femmes dans la société puisque inlassablement tout recommence.

C'est là que Greta Gerwig touche juste, de mon point de vue.
Sous des dehors "le girl power vaincra", le sous-texte est désabusé.
Même en tant que féministe (statut qu'elle revendique), je dirais qu'elle pense que le "combat" sera sans fin, quel que soit le sexe du pouvoir ou au pouvoir. Et je dois bien dire que je suis d'accord avec elle… Ça doit être une des raisons pour lesquelles j'ai beaucoup aimé son film.

Après finalement, c'est tellement dans l'excès que Barbie ne peut laisser les choses ainsi et alors les Barbies doivent manigancer une stratégie et je n'ai pas trop aimé ce passage parce qu'il faut toujours qu'un sexe écrase l'autre. Donc on tourne en rond.

J'ai adoré ce passage où Greta Gerwig montre de manière très amusante et caricaturale, mais non dénuée de réalisme, voire de justesse, comment les meufs s'y prennent pour avoir l'emprise et le pouvoir sur les mecs, tout en leur laissant croire que c'est eux qui décident. Et la manière dont elle fait ça est, encore une fois, très drôle.

Ce qui me fait marrer aussi, du coup, c'est qu'il paraît que ce film, véritable phénomène de société, est responsable de la séparation d'un nombre incroyable de couples qui sont allés le voir ensemble. . Preuve qu'il fait mouche, quelque part...

Ah bon ? Surprenant quand même!

Je ne trouve pas. Je les imagine bien s'engueuler sur tous les thèmes abordés par le film. Ou que des meufs aient pris conscience que leur mec était un gros beauf', par exemple.
Faudrait faire une étude sociologique sur ces cas (et sur le phénomène de société que représente ce film actuellement), mais ça ne m'étonnerait qu'à moitié...

[Sophie du moulin]

Je ne crois pas qu'un film puisse ouvrir les yeux d'une femme qui est avec un gros macho parce qu'elle le sait déjà! Selon moi, il y a celles qui le savent et qui croient que pour elle il va changer et celles qui le savent et que cela ne dérangent pas tant que ça soit parce qu'elles ont été élevées avec l'idée que c'était la "norme" soit parce qu'elles ne sont pas féministes, ce qui revient au même.
Et en gros si je résume : le film t'a plus Charlie parce que en bon désabusé que tu es , tu préfères te marrer du fait qu'il n'y aura jamais une société égalitaire pour les hommes ET les femmes et moi je suis déçue parce que pour moi le propre de Barbie c'est de nous vendre du rêve et que le film nous dit qu'il ne sert à rien de rêver!
Et sinon, je ne suis pas certaine que je m'identifiais beaucoup à mes Barbies! Les pauvres, j'ai le souvenir que le leur faisais vivre des catastrophes, des aventures horribles! Un exutoire , sans doute, et je me vengeais peut-être de leur plastique trop "parfaite"


Et sinon, j'ai vu Oppenheimer. Bon j'ai eu peur de décrocher et de m'ennuyer parce qu'à un tiers du film , je me suis dit : "merde, je commence à être embrouillée; ça va me sembler long!". Finalement moi qui aime bien les personnalités complexes, pleine de contradictions et un peu tordues, j'ai eu de quoi ne plus m'ennuyer mais cela ne m'a pas empêcher de confondre l'épouse et le maîtresse! Et comme j'avais oublié combien aux USA, on avait pourchassé les sympathisants communistes, cet aspect a aussi maintenu mon attention. Dommage que je n'ai su qu'après que les passages en noir et blanc étaient les scènes relatant au plus juste les faits parce que de ce fait je ne sais plus si certains évènements étaient romancés ou réels comme par exemple une conversation avec Einstein. Dire qu'ne plus je me suis triturée les méninges pour savoir à quoi correspondait le noir et blanc....J'ai cru que cela correspondait à l'après 1945! Et si on m'avait dit que c'était le réalisateur d'Interstallar, je ne suis pas certaine que j'y serai allée car j'ai laissé le film en plan il y a pas mal d'années sans avoir envie de voir la suite et la fin et je ne sais même plus vraiment pourquoi!

[Sophie du moulin]

Bon comme ce topic tombe aussi dans l'oubli, je poste mes derniers films. Peut-être aussi que cela fera sortir Charlie de sa tanière.

Bon alors en octobre, j'ai vu 3 films. Je ne voulais pas voir des trucs qui allait me donner le cafard, je voulais me faire du bien. Ouais je traverse encore un épisode compliqué au niveau familial, donc dans ces cas-là , le ciné et la musique c'est pour me faire du bien.

J'ai vu




Une jolie comédie romantique qui plaira sans doute encore plus à tous ceux qui ont traversé la fameuse crise de milieu de vie. Frank Dubosc dont je ne suis pas une grande fan est touchant et assez juste , les questionnements et contradictions de cette fameuse crise, bien que pas approfondies, sont bien décrites sans trop de caricature, aussi bien pour les aspects féminins que masculins d'ailleurs même si à priori c'est plus le personnage féminin qui traverse cette crise mais bon, dans un couple qui "dure", on la traverse deux fois forcément .



Une bouffée d'espoir au milieu du désespoir. J'ai longtemps boudé Albert Dupontel parce qu'il m'a traumatisée avec son Bernie. Avec l'âge (le sien , pas le mien ), il fait des films qui me font du bien et je ne boude pas mon plaisir. C'est un film qui reste pourtant dramatique mais où on se réjouit de retrouver notre naïveté d'enfant et de se laisser embarquer dans ce joli petit délire utopique.



C'est un documentaire avec quasiment aucun commentaire qui suit des consultations , des traitements et des interventions chirurgicales de femmes de la puberté à la fin de vie dans un service gynéco-obstétrique. Cela ne sombre jamais dans le pathos et on garde une forme de distance assez juste et à la fin on se dit que les femmes peuvent être fières de leur force car leur corps et la médecine les malmènent tout le long de leur vie. Malheureusement j'ai vu qu'il y a une polémique depuis quelques jours/semaines car dans le reportage, Claire Simon donne la parole à un médecin mis en examens pour viols sur des patientes en plus en lui donnant visiblement plutôt une "image positive" (mais j'avoue ne pas me souvenir du passage qui correspondrait), alors même qu'elle savait. C'est fort dommage d'apprendre cela; ça gâche en effet le but même du documentaire.