lucien a écrit : ↑26 nov. 2017, 15:50 Ben moi aussi, je comprends. Enfin, je comprends mieux. Ayant très peu de souvenirs, hélas, je me rappelle tout de même que je n'ai pas vécu les choses de la même manière que toi. D'abord, j'ai attendu d'avoir environ 15 ans pour m'intéresser à la musique (tout début des années 80, donc). Avant, c'était uniquement ce qu'écoutait mes parents, c'est à dire rien ou presque, à part Brel et Barbara. Mais il n'y avait jamais de musique chez moi. Au collège, j'ai écouté, comme tout le monde, Trust et AC/DC, et Bob Marley, mais sans y comprendre grand chose. Puis au hasard des rencontres, je me suis vite dirigé vers le Velvet...et la, la grosse claque. Ça m'a en même temps ouvert et fermé à la musique. Ouvert parce qu'il y a tellement de descendants de Lou Reed & co que c'était, et ça reste, une perpétuelle découverte, et fermé parce qu'à partir de la, je ne me suis plus senti le besoin d'aller voir ailleurs. J'avais trouvé mon truc. J'en rajoute à peine...il y a bien sur quantité d'exceptions (de Neil Young à The Clash, en passant par le blues, mais je ne vais pas m'étendre ici) anglo-saxonnes, mais principalement françaises.
Mais je suis resté au sein de cette famille musicale; c'est en ce sens que tout ce qui a pu naître au cours des années 80 ne m'a même pas effleuré, tant j'étais occupé à chercher et chercher encore du côté de ce qu'on appelle maintenant "l'indie"...
Oui oui, je te comprends parfaitement, et je me rappelle que tu m'avais un jour causé de ce parcours atypique.
Quelque part, ce sont aussi les 60's qui t'ont amené à la musique. Mais le côté obscur des 60's : le Velvet Underground. Soit le côté le moins lumineux et le plus torturé des 60's. Ce qui ne m'étonne pas du tout.
Moi, j'ai toujours été de l'autre côté, du côté pop et lumineux. D'ailleurs, chez le Velvet, mon album préféré est… Loaded !
Soit l'album le plus "beatlesien" du groupe, l'album où Lou Reed, débarassé de John Cale, peut laisser libre court à son envie profonde d'être John Lennon et Paul McCartney à lui tout seul, et dont la couverture est un véritable aveu de destin contrarié.
lucien a écrit : ↑26 nov. 2017, 15:50 Ayant très peu de souvenirs, hélas, je me rappelle tout de même que je n'ai pas vécu les choses de la même manière que toi. D'abord, j'ai attendu d'avoir environ 15 ans pour m'intéresser à la musique (tout début des années 80, donc). Avant, c'était uniquement ce qu'écoutait mes parents, c'est à dire rien ou presque, à part Brel et Barbara. Mais il n'y avait jamais de musique chez moi.
Ce passage me donne envie de te donner quelques clefs supplémentaires pour comprendre mes goûts et mon parcours.
Durant mon enfance, entre ma naissance en 1971 et mes 10 ans, soit toutes les années 70, avant que je m'intéresse vraiment à la musique, en dehors ce que j'entendais sur RMC grandes ondes et de ce que je voyais à la télé, chez Maritie et Gilbert Carpentier, par exemple, j'ai été bercé par les quelques albums qu'écoutait de temps en temps mon père. Parmi ceux-ci, voici ceux qui m'ont marqué à vie.
Voici par exemple les 3 morceaux que je réclamais le plus à mon père de passer quand j'étais tout gamin :
Sweet Smoke – Baby Night, de l'album Just a Poke
Santana – Europa, de l'album Amigos
Jean-Michel Jarre – les albums Oxygène et Equinoxe, dont ce morceau emblématique :
Tu remarqueras que dès mon plus jeune âge, j'étais sensible à ce qui était purement de la musique. De l'instrumental. Peu ou pas de paroles. Ma porte d'entrée dans la chanson se fera toujours par la musique d'abord. Et, pire, j'étais sensible à ce qui faisait planer, un peu prog, un peu psyché. Il est possible que lorsque je découvrirai vraiment les 60's-70's vers 15-16 ans, ce passif aura beaucoup compté. Même si je pense que c'est surtout ma nature profonde qui me pousse vers ce genre d'atmosphères.
En français, dans le domaine de la chanson dite "à texte", j'ai été marqué par ces albums, qui figuraient dans la discothèque de mon père :
Léo Ferré – Amour Anarchie
Renaud – Marche à l'ombre
Hugues Aufray – Garlick
Georges Brassens – Les Copains d'Abord
Brassens était une grande passion de mon père. Il avait quasiment tous ses disques. Je n'arriverai pas vraiment à m'y mettre avant de découvrir vraiment le jazz, bien plus tard, vers 30 ans. En revanche, Renaud, ça me prendra dès cet album, Marche à l'ombre, vers 9-10 ans. Et Léo Ferré sera une de mes grandes passions à l'adolescence. Cet album, Amour-Anarchie, sera toujours mon préféré. L'album Garlick de Hugues Aufray fut longtemps la seule chose que je connus de lui. Je le considère comme un très grand album.
Côté moins à texte (quoique…), dans la chanson dite "de variété", y'avait ces trois chanteurs, par exemple :
Johnny Hallyday
Michel Sardou
Joe Dassin
Johnny, c'est toute la jeunesse de mes parents. Ils ont 15 ans quand il déboule en 1960. Ça ne quittera jamais mon père. Il avait pas mal d'albums, et j'avoue que ses albums des années 60 et 70 sont très bons. Sardou, c'est une des grandes faiblesses de mon père. Mais là aussi, je trouve que ses années 70 sont passionnantes (même dans la provoc' de droite ). Et j'ai toujours adoré ce morceau. De Joe Dassin, il n'avait que peu d'albums, et là, c'est moi qui ai toujours eu une grande faiblesse pour sa discographie (j'ai l'intégrale ). Ses adaptations de standards américains font toujours mon bonheur.
ABBA – Greatest Hits
Boney M – Greatest Hits
Mon enfance a l'époque du disco… Deux "Greatest Hits" que mon père avait repiqués en K7 sur des disques de mon oncle et que j'ai fait tourner en boucle. Oserais-je avouer que j'aime toujours ?... Allez, j'ose.
Enfin, mon père avait quelques disques de musique classique (comme presque tous les gens de sa génération) et, parmi eux, je me souviens que j'adorais ces passages de ces 3 œuvres qui m'ont toujours filé des frissons :
Igor Stravinsky – L'Oiseau de feu
Antonin Dvorak – La Symphonie du Nouveau Monde
Ludwig van Beethoven – Symphonie n° 7
Comme tu le vois, dès tout petit, sans y prêter vraiment attention, j'ai été fortement marqué et attiré par un éclectisme musical qui me prédisposait à partir dans tous les sens, dès lors que je commencerai à m'intéresser à la musique, et à concilier des choses que d'aucuns considéreraient comme inconciliables, mais qui m'ont toujours parues naturellement conciliables.
Tiens, juste pour le "plaisir", en guise de bonus track, la rencontre hallucinante de Johnny et de Ludwig :
Foutez-vous de ma gueule, mais, même si ça me fait marrer, j'aime vraiment.
(P.S. : Jeep et Blaise, j'essaierai de revenir plus tard sur vos posts.)