Le monde est fou, je tiens à ma santé alors, au revoir tout le monde !!!
Je ne suis qu'une personne parmi d'autres qui essaie, tant bien que mal, d'apporter sa pierre à l'édifice de la réflexion qui doit nous amener au changement souhaité par l'écrasante majorité de la population mais là, trop c'est trop…
Des collectifs noyautés, des sociopros apeurés, des politiques déconnectés, un Préfet cliniquement mort, des ministres, un Président, des frères, des barrages, des cris, des menaces, un point de non-retour et du folklore, du folklore.
Depuis plus de 10 jours j'essaie d'expliquer que la sortie du mouvement doit se faire par le haut, en ne relâchant pas la pression mais en la mettant sur les bonnes personnes, en intensifiant le mouvement, en donnant l'exemple mais bien évidemment tout le monde s'en fout.
Ce qui compte ? Demander plus, toujours plus, ne pas négocier, être intraitable, être celui ou celle qu'on verra, qu'on entendra. Celui ou celle qui donnera cette belle image d'une Guyane unie contre les vilains, une Guyane qui parle à l'unisson (mais toujours en Créole, pas en palikur ni en sranan tongo, encore moins en français, en anglais, en portugais ou en espagnol), une Guyane qui réclame mais qui ne se regarde pas.
Oui une Guyane qui ne veut pas faire son autocritique pour mieux se préparer à l'avenir, une Guyane aveugle (aveuglée ?) qui se réveille avec une gueule de bois qui fait mal, très mal.
Où croyez-vous que soit la Guyane qui travaille ? Sur les barrages ? Ça se saurait… Obligez les fonctionnaires territoriaux, hospitaliers et d'Etat, à retourner dès demain au boulot sous peine de suspension de salaire et vous verrez.
Vous verrez les barrages se vider comme par enchantement de leurs révolutionnaires de centres commerciaux, de tous ces penseurs de la libre antenne, incapables de proposer autre chose que ce qui les arrange.
Qui veut du respect s'en procure, qui veut un avenir se lève le matin, qui veut du bien à son pays, à sa famille, accepte de partager et se met à disposition de la communauté.
Désolé…Je viens de dépasser la ligne, je viens de parler de sacrifier un peu individuellement pour obtenir beaucoup ensemble, quelle hérésie !
En fait qui acceptera, par exemple, que plutôt que de donner 40% à certaines catégories de salariés, on donne 20% à tout le monde ?
Qui acceptera de mettre hors la loi le travail dissimulé sur les chantiers, dans les restaurants, le transport, l'agriculture, entre autres… Qui ?
Tous, et moi le premier, sommes empêtrés dans un blabla inaudible, incompréhensible, où chacun joue sa partition en étant persuadé avoir LA solution, LA bonne idée.
Les politiques ? Tous pourris
Les chefs d'entreprises ? Des nantis exploiteurs
Les fonctionnaires ? Tous des fainéants
Les syndicalistes ? Tous des manipulateurs
Les frères ? Tous des voyous
Les collectifs ? Tous des voyous pourris manipulateurs nantis fainéants
Vous y croyez-vous à ces affirmations ? Et pourquoi pas aussi un complot des illuminati ou le retour de la secte de l'ordre du temple solaire ?
Moi non et je suis fatigué, lassé, désabusé, triste, en colère, sans illusion et amèrement lucide.
J'ai été trahi par ma propre mère et ça fait mal parce que ma famille ne m'a pas soutenue, trop occupée qu'elle était à se déchirer pour l'héritage…
Ma mère c'est la France, ma mère patrie, pays des lumières, de la Révolution, pays de culture, de tolérance, de râleurs, d'épicuriens, pays de tradition mais aussi pays des idées, pays où la politique est une discipline olympique reconnue dans tous les bars de nos 36.000 communes.
Oui toi maman, tu m'as fait croire que nous étions tous français, quel que soit le lieu du territoire national où on se trouve, tu m'avais menti.
Oui maman, aujourd'hui je suis un français comme on n'en fait plus que dans les DOM, un français qui a une vision romantique de son pays, un français qui idéalise son histoire.
Aujourd'hui je suis un français pour qui la littérature, le sport, la politique, les idées, sont aussi ultramarines, que Césaire était l'égal de Malraux, que Monnerville était l'égal de Poher, qu'une Taubira vaut bien un Hollande et que le zouk est l'égal du rock'n'roll dans le monde.
Toi maman tu m'as dit que tu n'avais aucune préférence pour tes enfants mais pourtant tu te contentes de m'habiller avec les vêtements de mes frères et sœurs en me disant que c'est déjà bien pour moi.
Toi maman tu me reproches de ne pas avoir fait plus d'études ou d'avoir cherché un "vrai" travail tout en m'ayant dit depuis 70 ans que je n'avais pas besoin de travailler, que tu m'enverrais toujours des colis pour me nourrir, je n'avais juste qu'à ne pas faire trop de bruit.
Oui maman tu t'es bien foutu de moi et aujourd'hui tu es surprise que toute la famille se ligue contre toi.
Oui maman, moi aussi je ne supporte plus tes manipulations, tu as oublié mes enfants, tes petits-enfants et pour résoudre 70 années tu veux que j'accepte encore de porter des vêtements rapiécés ?
Tout ce qu'on vit aujourd'hui c'est à toi qu'on le doit. C'est à toi aussi que je dois le fait de ne pas pouvoir me faire écouter par notre famille, tu les a tellement habitués à ne donner qu'après avoir hurlé, pour mieux les étouffer ensuite, qu'ils ne veulent plus écouter personne.
Ils sont comme fous à se réclamer de Martin Luther King, du christ, de la vierge, et même de Marine, ils sont fous et me fatiguent, je crois que je vais aller dormir et tant pis si tu ne me lis pas, mes larmes ne regardent que moi et je me lèverai demain matin pour mes enfants, au moins eux savent ce que je fais et pourquoi je le fais…