Born X a écrit : ↑16 mai 2017, 19:52
Me suis infligé la lecture de deux houellebecq bah j'ai compris ma douleur....
Et y'a pas à l'avoir mal lu ou l'avoir pris au premier degré... quand c'est tout moisit sur la forme et sur le fond j'appelle pas ça autrement que de la merde.
Je sais pas lesquels t’as lus, mais bon… On doit pas avoir la même conception de la littérature…
Born X a écrit : ↑16 mai 2017, 19:52On peut disserter des heures, mais à un moment faut quand même admettre que prendre des idées de bistrot du coin ou des lapalissades et les pondre sur papier en utilisant des mots de 3 syllabes et des formules alambiquées j'appelle pas ça "savoir écrire"
En admettant que ce soit ce que fait Houllebecq, moi, si, je pourrais appeler ça "savoir écrire". Tout dépend de la manière de le faire.
Born X a écrit : ↑16 mai 2017, 19:52
J'appelle ça se foutre de la gueule du monde.
Il n'est pas exclu que Houellebecq se foute de la gueule de monde, effectivement. En ce cas, j’aime bien la manière dont il le fait. Ça me parle.
Born X a écrit : ↑16 mai 2017, 19:52
Bouge pas je vais t'en pondre moi du "houellebecq like" ça va pas trainer.
" A quoi bon analyser un texte, un écrit, un poème, une dictée? Cela ne sert à rien qu'à tenter vainement de se rassurer, de vouloir non pas capter l'essence de l'idée mais la vampiriser. A essayer de se positionner à niveau équivalent à son auteur, à être comme lui, à se faufiler dans les méandres de son cerveau. On est comme lui, on pense comme lui et mieux on a compris comme lui. Et comme il est la plupart du temps déjà passé de vie à trépas l'on peut à loisir s'en orgueillir d'être au bas mot son disciple sinon son égal. L'on ne cherche pas à simplement saisir la beauté pure d'un écrit, si tant est qu'elle existe, on se l'approprie on la prend pour soit, on veut en faire sa créature, sa création.
C'est cette envie de profit personnel cette culture de l'égo qui pousse à analyser, à comprendre. On ne veut pas savoir, on veut voir et surtout être vu. On est l'autre car en somme on hait l'autre. On le déteste d'avoir su donner un sens écrit à sa vie propre. Mais comme l'on ne peut fustiger en public, ce que l'on aborre en privé tant il est gravé dans le marbre que l'auteur est un nouveau dieu, on le prend pour soit et l'on devient lui pour mieux lui enlever ce qu'il est. On se calque pour le faire disparaître, notre propre figure devenant celle de l'autre le faisant ainsi mourir une seconde fois.
Devenir, s'approprier ce que l'on hait, voilà le but de l'homme. Etre une idole que l'on déteste pour s'accepter soi même. Une dualité d'amour de soi qui se mute en haine de l'autre devenant une haine de soi au point que l'on en arrive à souhaiter que d'autres vous haissent et viennent vous vampiriser à leur tour pour vous permettre de vous débarasser de cette haine personnelle par un nouveau transfert."
Comme quoi hein c'est franchement pas compliqué à chier....
Je n'ai pas lu ce passage parce que je suis sûr de ne rien retrouver de ce que j’aime chez Houellebecq dedans…
Tha_moumou a écrit : ↑16 mai 2017, 21:19
Charlie Brown a écrit : ↑15 mai 2017, 23:18
Dites-donc, la génération Y, c'est pas bientôt fini d'emmerder les vieux ?
Mais même pas. Je les pige pas, les Y, je suis de l'interface générationnelle grunge. Vous êtes tous des cons, avant et après.
J'ai ri.
Shoegaze forever !
Tha_moumou a écrit : ↑16 mai 2017, 21:19
C'est marrant, tu dis que c'est toi qui ne prends pas Houellebecq au sérieux, et à propos de Tim Dup que c'est lui qui se prend au sérieux.
Je conclus rien, je relève, c'est tout.
Ce que je voulais dire (je reconnais que ce que j’ai écrit n’est pas très clair…), c’est que :
1. A titre personnel, je ne prends pas tout ce qu’écrit Houellebecq au sérieux (ses provocations, notamment).
2. Je pense que si on veut goûter la chose, il ne faut pas prendre tout ce qu’écrit Houellebecq au sérieux.
3. Je pense que Houellebecq ne se prend pas lui-même complètement au sérieux (je me trompe peut-être, mais bon, c'est mon ressenti…).
Cela dit, malgré ses provocations (souvent débiles, comme beaucoup de provocations), malgré sa trivialité (voire sa vulgarité et sa "trashitude", même si sa manière d’en user m’amuse souvent), je trouve que le regard qu’il pose sur les sociétés occidentales et sur les ravages du capitalisme et du libéralisme sur icelles, notamment dans la sphère intime, vaut le détour. Est-ce à dire que je le prends au sérieux ? Je ne sais pas. Mais je trouve ça plutôt intelligent voire lucide. Et je dirais même que, dans le fond, c’est un écrivain très moral.
Tha_moumou a écrit : ↑16 mai 2017, 21:19
En ce qui me concerne, j'ai quand même tendance à considérer que "ne pas se prendre au sérieux", c'est souvent une manière encore plus pénible de se prendre au sérieux, et du coup de jamais aussi être vraiment sérieux parce qu'on sent qu'on serait ridicule. Et puis, plus c'est Fanta, moins c'est sérieux, ça vaccine contre ceux qui "se prennent pas au sérieux".
Je vois ce que tu veux dire et, même si ça paraît contradictoire avec tout ce que j’ai dit avant, je suis d’accord avec toi.
Tha_moumou a écrit : ↑16 mai 2017, 21:19
Ou chez toi quand tu regardes leurs films ? Je comprends pas pourquoi un coup c'est toi un coup c'est l'autre, qui prend ou ne prends pas au sérieux. Kubrick s'applique, c'est possible, et je trouve ça poli, en fait, il nous jette pas ses couches à la tronche. Et Dupieux, il s'applique ?
C’est clair que je n’aurais pas dû employer le verbe "s’appliquer". Ni même l’adjectif "sérieux" ou l'expression "se prendre au sérieux". C’est vraiment n’importe quoi. (Je suis très fatigué en ce moment…)
Je trouve que Kubrick a du talent et que c’est un grand réalisateur (comme Scorsese, et même comme Tarantino, techniquement), mais j’aime rarement ce qu’il fait, son approche, sa conception du cinéma. Ça me parle pas vraiment.
Quant à Dupieux, je vais y revenir…
Tha_moumou a écrit : ↑16 mai 2017, 21:19
Charlie Brown a écrit : ↑14 mai 2017, 22:51Et sinon, un président, ça se prend au sérieux aussi.
Faut pas être sain d'esprit, pour vouloir le pouvoir.
Il serait intéressant d'expliciter le rapport entre ces deux phrases, parce que c'est pas clair clair, même si j'ai une idée.
Charlie Brown a écrit : ↑14 mai 2017, 22:51
Un brillant intellectuel (tu me diras, y'en a des malsains) ne voudrait du pouvoir à aucun prix.
Arriverait-il au pouvoir, je me demande s'il aurait d'autres choix que l'insipidité la plus crasse ou la folie la plus ravageuse.
Ni plus ni moins que qui que ce soit d'autre, je pense. En revanche il est fort probable qu'on lui reproche d'être un intellectuel.
Je suis d’accord avec toi. Pour le reste, c’est clair que c'est pas clair, même pour moi. J’écris vraiment de la merde, parfois.
Tha_moumou a écrit : ↑16 mai 2017, 21:19
Charlie Brown a écrit : ↑14 mai 2017, 22:51
Parce que je me pose même pas la question de ce que j'aurais pu faire, vu que je ne sais rien faire (ni écrire, ni composer, ni réaliser… ni créer tout court, d'ailleurs) et que je n'ai aucune envie de faire quoi que ce soit. Je ne suis qu'un lecteur, auditeur, spectateur. Je n'ai jamais eu envie d'être autre chose. J'aborde donc toujours tout de ce point de vue "passif", sans jamais me substituer au créateur ou me projeter en lui.
C'est à ce moment que ton psychanalyste te dit "à la semaine prochaine".
J'ai encore ri !
Je ne suis jamais allé chez un psy… Peut-être serait-il temps que je m’y mette, vu le nombre de conneries que je débite ces temps-ci…
Tha_moumou a écrit : ↑16 mai 2017, 21:19
Aïdos a écrit : ↑15 mai 2017, 21:58
Tarantino c'est nul.
J'ai dit.
Ah moi j'ai adoré Pulp Fiction et Reservoir Dogs.
Et Dupieux, nul ou pas ? il se prend au sérieux ou pas ?
Et Gaspar Noé ?
Dupieux, je n’ai vu que deux films,
Rubber et
Réalité, mais j’aime beaucoup (surtout
Réalité, que j’ai trouvé plus abouti, plus accompli que
Rubber, qui finissait par s’essouffler malgré une excellente idée de départ). J’aime sa conception libre et foutraque du cinéma.
Et ouais, Kubrick mes couilles ! Yeah ! (Cette scène m'avait bien fait marrer, effectivement. Merci pour cette piqûre de rappel !)
Gaspard Noé, j’ai jamais osé. Ça me terrifie rien que d’y penser. A l’époque d'
Irréversible, je m’étais posé la question, et puis quand j’ai su de quoi ça parlait et quel était le procédé employé, ça m’a glacé le sang et je l’ai esquivé. (Oui, je suis pas très téméraire comme garçon, j'aime pas trop me faire violence ni sortir de ma zone de confort, comme on dit).
Tha_moumou a écrit : ↑17 mai 2017, 20:41
Et tiens, cadeau :
Star Wars, en tout cas l'attaque des clones, le seul dont je me souvienne, c'est de la daube. Inception, c'est une grosse bouse. Fight club, c'est complètement con. 2001 est le meilleur film du monde.
Je valide. (Sauf la dernière phrase)
Aïdos a écrit : ↑17 mai 2017, 07:40
Du coup je vais juste dire que j'aime pas et faire attention à parler avec plus de respect à ceux qui savent.
Donc, je n'aime pas Tarantino parce que je ne trouve pas d'intérêt à aller piller ce que les cinémas du monde entier ont fait de pire dans la violence, la bêtise voire le communautarisme alors qu'eux-mêmes tentent de les oublier pour les refaire presque plan par plan en appelant ça "hommage" ou "référence" et les mettre bout à bout sur plus de deux heures.
Il connaît plein de choses, je suis ravi pour lui, mais je préférerais connaître son regard à lui sur le monde (via sa caméra) plutôt que des citations et des paraphrases trop "cool" pour être honnêtes.
Mais j'aime beaucoup Reservoir Dogs et Jackie Brown.
Exactement !
C’est ce regard personnel de Tarantino que j’attends désespérément.
Pour tenter de répondre à Moumou sur mon problème avec Tarantino, je prendrais un contre-exemple. Clint Eastwood par exemple. Disons Clint Eastwood qui réalise un western.
Impitoyable (
Unforgiven en V.O.). Bon. Eh bien, il ne se dit pas "Ouah je vais me faire une liste de tous les westerns que j'adore et je vais en faire un bel hommage. Bien chiadé, très pro, plein la vue. Allez hop, une petite intro à la Sergio Leone, un p'tit clin d'œil à ce plan de John Ford, une référence appuyée à cette scène de Sam Peckinpah, et puis là coco, tu vas me rentrer dans ce saloon comme John Wayne dans Rio Bravo. Oui, voilà, là c'est bon, je kiffe ma race, là. Si les spectateurs ne pigent pas les références, c'est pas grave, ce sera ludique quand même. S'ils les pigent, ce sera que du bonus !"
Parce que moi, c'est ça que je ressens, à chaque fois que je vois un film de Tarantino. Et ça m'ennuie prodigieusement. Pour moi, son cinéma tourne un peu à vide.
Non. Clint Eastwood, il pose son regard sur le western. Il apporte sa vision. Il met ses tripes sur la table. Il pose des questions, il fait des propositions de cinéma. Pas des hommages permanents, pas des références en rafale. Il peut jouer avec les codes, s'inspirer de choses et d'autres, mais il écrit la suite de l'histoire, un nouveau chapitre. Il ne découpe pas des morceaux du livre pour les réassembler à sa manière. Kubrick et Scorsese savent faire ça, eux aussi, même si leurs films et leurs univers ne sont pas souvent ma tasse de thé. Même Kevin Costner a réussi à faire ça, avec
Danse avec les loups.
En plus de ça, les références de Tarantino sont souvent des films de série B, voire de série Z. Ses films sont en général la mise en scène d’un affligeant scénario de série B ou Z, mauvais goût compris, produit avec les moyens d’une superproduction. J'ai l'impression qu'il aurait voulu être un grand réalisateur de série B. Hélas pour lui, non seulement il a trop de talent, techniquement, mais en plus on lui donne plein de fric pour faire joujou.
Je n’ai rien contre la série B (ni contre la série Z d’ailleurs). Au contraire même. C’est une de ces choses qui font le sel de la cinéphilie et de l’histoire du cinéma. Le problème, c’est que ce sel se perd lorsqu’il est noyé sous une tonne de fric.
J’ai lu un jour que Roger Corman, "maître" du cinéma dit "d’exploitation" (la "série B" quoi), a refusé à plusieurs reprises l’argent que lui proposaient les grands studios pour réaliser une grosse production, en prétextant qu’avec de tels moyens, il serait incapable de faire un film !
Pour moi, Tarantino, ce serait une sorte de Roger Corman qui aurait accepté le deal, même s’il ne se sent pas capable d’assumer ce que ça implique.
Le jour où Tarantino arrêtera de se prendre pour le tâcheron qu’il n’est pas, le jour où il arrêtera de croire que le cinéma c’est juste la mise en forme d’une multitude de citations et références qui tournent à vide faute de consistance, le jour où il acceptera enfin de quitter son habit de pseudo-"marginal" pour endosser le costume de réalisateur "classique" (car il a potentiellement un talent indéniable pour devenir un bon réalisateur "classique"), il fera peut-être des choses que je trouverai intéressantes ou qui me plairont (d’ailleurs, parmi ceux que j'ai vus, je trouve que son film le plus réussi, c’est son film le plus "classique",
Jackie Brown, même si ça reste encore un exercice un peu vain de glorification - friquée - d’un "sous-genre" de la série B : la Blaxploitation). Pour l’instant, pour moi, Tarantino n’a rien à dire, rien à apporter au cinéma. Et il le dit à sa manière.
Le jour où il aura vraiment un truc à dire, un truc un peu plus personnel, je reconsidérerai la question…
Du coup, autre contre-exemple : Quentin Dupieux, justement. Il fait clairement de la série B, avec des moyens de série B. Comme Tarantino, il s'éclate, et ça se voit. Et parfois, c'est jubilatoire. Mais ce qui me plaît chez lui, et que je ne trouve pas chez Tarantino, c'est qu'il propose un regard sur le cinéma, sur le monde, il propose son univers, un truc qui n'appartient qu'à lui. Je suis assez admiratif, à vrai dire.
(Bon, je sens que j'ai encore écrit de la merde. Je me relirai demain si j'ai le temps… ou pas. Parfois, je devrais pas répondre. Je suis vraiment trop fatigué. Je vais me coucher.)