Hé ben, on se croirait presque revenus à l'époque historique! (même si l'ambiance était en effet plutôt moins tendue. J'en prends ma part).
Je suis à peu près d'accord avec tout de ce que dit Tord, mis à part sur le fait qu'il "faut faire avec", et que les violences ne seraient qu'une question de domination, la violence sur les femmes y étant englobées. C'est tout de même tellement récurrent que ça ne peut pas être considéré comme un phénomène à la marge, ces violences étant même souvent invisibles, voire tues... Mais la plupart du temps, je ne sais même pas ce que je pense vraiment de tel ou tel sujet précis...
Ce qui est certain, c'est que dire "le" féminisme n'a aucun sens. Les Femen n'ont aucun rapport avec les tarées qui empêchaient les concerts de Cantat en insultant et en culpabilisant son public, qui attendait dehors. Qui, elles, n'ont rien à voir non plus avec le féminisme de Despentes dans King Kong théorie, qui n'est pas non plus le même que les "343 salopes", ou que celui revendiqué par Annie Ernaux (qui dit qu'elle ne pensait plus voir, de son vivant, les femmes réhabilitées - et ça grâce à Metoo et aux démarches du même genre...).
Dans l'impossibilité de définir les mots, on a assez peu de chance de tomber d'accord.
Charlie Brown a écrit : ↑22 avr. 2020, 15:47
Pour les gens qui ne s'intéressent pas au cinéma, et encore moins au cinéma de Woody Allen, c'est sûrement un "dommage collatéral" sans importance. Mais, pour moi, c'est l'exemple typique des dérives potentielles (et pas que potentielle, dans ce cas précis), dont je causais plus haut. On aura beau faire ou dire quoi que ce soit (et, sur ce forum même, c'est ce que nous fîmes, Aïdos et moi, par exemple, il n'y a pas si longtemps), Woody Allen est désormais, dans la société et l'imaginaire collectif, définitivement associé à un pédophile, voué à la vindicte populaire et à la raillerie facile. Le fait même que tu poses cette question en est hélas une nouvelle preuve.
C'est juste. Mauvais exemple, et qui a en effet fait partie des premiers qui me venaient en tête, ce qui confirme ce que tu dis. Mais on est davantage dans le domaine de la rumeur puante qui persiste même après un procès, mais qui existe depuis des décennies, que dans les dérives propres aux réseaux sociaux (que je ne nie pas, et qui accélèrent clairement les choses).
Ceci dit on est loin de "une vie détruite en un clic" (la preuve, ton long message qui détaille les étapes du truc), que tu reprochais aux Metoo & co. Là, s'il existe des règlements de comptes, c'est extrêmement rare que ça prenne une telle ampleur si c'est basé sur des fausses dénonciations - j'ai peut être tort, ça reste à vérifier. Si c'est le cas, c'est effectivement très dommage (collatéraux), mais je ne vois pas comment on peut y échapper...Ce n'est pas l'existence de Metoo qui est à l'origine de ces bassesses, même si ça peut les faciliter. (Pour Griveaux, par exemple, c'est encore autre chose: si ce con là n'avait pas pas fait son cheval de bataille de la morale, de la si épanouissante vie de famille, il pourrait sans doute encore, à l'heure actuelle, continuer de se filmer tranquillos en train de se branler...).
Tout ce que je souhaiterais, c'est ne pas vivre dans un monde où je me fais constamment du souci pour ma fille de 20 ans, alors que je ne m'en fais quasiment pas pour son petit frère. Ni dans une société où 80% des affaires de viols sont classées sans suite...