Jeep a écrit : ↑10 janv. 2020, 18:33
Le Canard en préambule évoque un florilège des propos tenus par Dolto en 1979 dans cette revue.
Donc même si il ne s'agit que d'extraits, ils sont suffisament révélateurs du décryptage particulièrement choquant de Mme Dolto.
Ça ne date pas d'hier quand même que la papesse Dolto a été déboulonné de son piédestal.
C'est choquant si on a envie d'être choqué, on peut aussi trouvé ça factuel. Encore une fois, je ne me place pas du côté de la morale, elle non plus.
Ce qui est déboulonnable peut être reboulonné.
Je souhaite rebondir sur quelques trucs qui ne sont pas dans Le Canard :
"A Rio j'ai vu des enfants abandonnés par leurs parents depuis l'âge de deux ans. Et bien je n'ai jamais vu d'enfants aussi heureux et confiants dans les adultes..."
Bon elle a certainement vu ces enfants heureux.
Mais déjà dans les années 70, les enfants abandonnés étaient très recherchés par des occidentaux pour pratiquer des actes punis par plusieurs années de prison s'ils les faisaient dans leurs propres pays.
Les voyages au Maroc (par exemple) de quelques personnes ayant ensuite accédé au pouvoir et à la notoriété ce n'est quand même pas un secret.
A Rio en 2020 ces mêmes enfants abandonnés sont souvent dans des gangs, dans le trafic de drogue, s'entretuent ou tombent sous les balles des flics ou des milices paramilitaires.
On peut aussi parler de la prostitution d'enfants en Thaïlande, en Inde, aux Philippines. Ou ces très jeunes filles envoyées dans les Emirats où la fortune permet d'acheter une virginité.
On peut aussi parler des enfants esclaves un peu partour sur la planète.
On peut aussi parler des enfants soldats en Afrique.
Je ne pense pas qu'ils soient heureux et confiants dans les adultes.
Les faits que tu énonces n'ont pas de rapport avec ce que dit Dolto, soit : tous les adultes sont responsables de tous les enfants. Elle considère qu'il est du devoir de chacun de venir en aide à des gamins maltraités, et qu'en France ça n'était pas assez su.
Son exemple sert à montrer que si chacun se responsabilise, même des enfants aux parents défaillants devraient pouvoir accéder à l'épanouissement.
Est-ce que c'est faux ?
"Ce sont les parents bourreaux d'enfants qui sont les plus attentifs à leur enfant lorsqu'il est à l'hôpital et les plus revendiquants aussi pour qu'on le leur rende"
OK. Ceux qui ne les maltraitent pas en ont donc moins à battre que leur gosse soit hospitalisé.
C'est toi qui interprète, là.
Dolto dit, juste avant : "les coups ne veulent pas dire absence d'amour".
Et c'est vrai.
Tu es choqué parce que Dolto ne prend pas la peine de dire "mais c'est pas bien de taper les enfants".
C'est vraiment nécessaire, tu crois ?
"Ce qui est à noter c'est qu'un père ne frappera jamais un autre enfant que le sien".
Retour quelques lignes plus haut où des pères de famille qui ne maltraitent pas leurs enfants font du tourisme sexuel ailleurs dans le monde.
Ou qu'un émirati pour qui ses gamins sont sacrés va traumatiser à vie une ou plusieurs fillettes venues d'Inde ou du Pakistan.
Ce que dit Dolto, c'est : chacun ne se sentant pas la responsabilité de TOUS les gamins mais seulement des siens, les gamins maltraités sont foutus puisqu'ils ne sont maltraités que par leur propre famille.
C'est de la logique pure.
Les adultes pervers qui font du tourisme sexuel, c'est un AUTRE sujet, qui n'est pas évoqué ici.
"Il n'y a pas de viol du tout. Elles sont consentantes".
Voir quelques procès récents en Russie où les parents ont abusé sexuellement pendant des années de tous leurs enfants (en commençant dès leurs toutes premières années). S'ils sont tombés c'est qu'ils filmaient ces relations et vendaient ça sur internet.
Consentantes à l'âge de deux ans.
Tu veux absolument être en désaccord avec Dolto.
Elle est simplement en train d'expliquer que les gamines, ne voyant pas le mal de la situation parce que non éduquées pour voir ce mal, et à une étape de développement psychologique où elles sont dans une relation d'amour avec leurs parents, sont consentantes.
Ça ne veut pas dire que c'est bien.
Tu prends l'exemple de relations sexuelles avec des mômes en très bas âge, mais tu vois bien que l'entretien parle plutôt d'incestes à un âge plus avancé.
Je vais arrêter là aussi, après ce mini coup de gueule qui ne te concerne pas vraiment :
Notre époque est en train de péter les plombs vis-à-vis de la pédophilie (et de la morale en général, mais restons là-dessus).
Il n'est plus possible de réfléchir autour (PAS pour l'excuser : pour comprendre ce qui se passe et éviter) sans tomber sous les fourches caudines de meutes assoiffées de "justice" qui nous ordonnent de condamner sans détour et à tout bout de champ.
Pour le type de conversation que nous venons d'avoir, j'ai été traité de pédophile, ou de sympathisant pédophile sur un réseau social par des hordes gens que je ne connais pas davantage qu'ils ne me connaissaient, devant les haussements d'épaules de leur pseudo modération.
On peut ne pas adhérer à Dolto, à la théorie psychanalytique, y a pas de problème avec ça.
Mais lui faire dire tout un tas de trucs qu'elle ne dit pas, en la frappant du sceau de l'immoralité, ça me semble malhonnête (je ne dis pas que TU es malhonnête).