Pour les gros problèmes de comportement, ok. Et on peut trouver le moyen d'avoir des exigences avec ceux-là aussi. Mélanger tout le monde tout le temps en faisant comme si ça allait de soit, effectivement, c'est malsain.Tord a écrit : Une sélection qui ferait qu'un enfant de CM2 qui ne sait pas écrire ne peut pas aller en 6eme ? Ce serait plutôt logique.
Ou mettre de côté les enfants qui ont des gros problèmes de comportement. Un peu comme les classes poubelles des collèges.
Quant aux élèves qui ne savent pas écrire, je ferais quand même la différence entre ceux qui ont vraiment un niveau général trop faible et ceux qui ont simplement un problème avec l'écrit. On peut imaginer augmenter la part de l'oral dans l'enseignement et l'évaluation, pas pour mettre tout le monde à égalité, mais pour permettre à ceux qui ont des difficultés graves sur certains plans de cultiver tout le reste quand même. Et je ne suis pas sûr qu'il faille les sortir du collège pour ça.
Mais évidemment ça demande des moyens humains pour adapter la pédagogie aux élèves, et ne pas faire subir aux "bons" des directions pédagogiques destinées aux élèves en difficulté.
L'hypocrisie qui consiste à refuser les classes de niveaux dans les collèges, mais à très bien accepter les différences de niveaux entre collèges ne rend service qu'aux plus favorisés, qui arrivent toujours à aller dans le "bon" collège. Les réformes "de gauche" sont dévastatrices pour les classes populaires, c'est ça le pire (voir la suppression des classes européennes sous Hollande).
On peut imaginer des filières dans lesquelles pourraient briller des élèves infoutus d'écrire 10 lignes mais capables de bien d'autres choses. La centralité de l'écrit ne coule pas de source. En ne sachant pas écrire correctement, on ne finira pas journaliste, mais sans doute qu'on peut faire un très bon architecte, ou un médecin.
On peut imaginer des bacs pro d'excellence. On leur demandera juste pas de faire des dissertations.
Je suis convaincu qu'il y a plus de savoirs et de compétences (même si j'ai horreur de ce mot) chez nombre de sous-diplômés que chez les sortants de l'ENA. Et je dis pas ça par provoc, je le pense vraiment.