Source : Programme de concert de 4 pages consultable à partir du HLM à http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud ... divers.htm (cliquer sur l'image - en bas de page)
En plus des 12 titres présents sur l'album "Le P'tit bal du samedi soir et autres chansons réalistes", à savoir :
Lézard
C'est un mauvais garçon
Du gris
Tel qu'il est
C'est un male
Le p'tit bal du samedi soir
Un chat qui miaule
Rue saint-vincent
La java (tiens, celle ci elle n'est pas indiquée sur le programme du concert de 1980)
La jeune fille du métro
La butte rouge
La plus bath des javas
Renaud a interprété en première partie de son spectacle à Bobino du 11/03/1980 au 6/4/1980,
3 autres titres (indiqués sur le programme):
- La zone ( "Sur la zone" dans le programme de Bobino) - interprétée par Fréhel en 1933 - Paroles : Marc-Hély / Musique : Joë Jekyll ) - paroles et audio youtube ci-dessous
- Monsieur Bebert (Paroles : Georgius (de son vrai nom Georges Guibourd) / André Clamens (de son vrai nom Goutorbe) ), chanson de 1937 . Interprétée par Andrex, Emile Prud'homme (voir des extraits d'interprétation ici : http://www.chansonsretros.com/index.php ... O00768.php ) - paroles et audio youtube ci-dessous
- Où est-il donc ? ( Paroles: A. Decaye, Lucien Carol - Musique: Vincent Scotto), chanson de 1926, interprétée par Fréhel en 1936 - paroles et audio youtube de Fréhel ci-dessous.
Bon, comme le commerce et la politique éditoriale des majors du disque ne s'arrête pas, en octobre 2016, Universal sort "La zone" sur un CD/Vinyle de couleur, mais pas les 2 autres (c'est malin, ça s’appelle de la gestion de catalogue) : http://musique.fnac.com/a10053123/Renau ... &ectrans=1
Vinyle bleu édition limitée - sortie annoncée pour le 7 octobre 2016.
On aura l'enregistrement de ce concert au complet, avec les deux autres titres, dans 20 ans ou pour la mort de Renaud, qui sait !
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La zone ("Sur la zone" dans le programme de Bobino) - interprétée par Fréhel en 1933 - Paroles : Marc-Hély / Musique : Joë Jekyll
LA ZONE (1933)
Y’a des tas d’ citoyens amoureux d’ la nature
Et qu’ont pas les moyens d’ voyager…
Ils ne connaissent seul’ment qu’ par la littérature
La rive où fleurit l’oranger…
I’ rêv’nt que d’ s’en aller dans les landes en Bretagne,
Dans les auberges à coup d’ fusil,
Sans s’ douter qu’il existe un vrai Pays d’ Cocagne
À dix centimèt’ de Paris…
Sur la zone,
Mieux que sur un trône,
On est plus heureux que des rois !
On applique
La vraie République,
Vivant sans contraintes et sans lois…
Y’a pas d’ riches
Et tout l’ monde a sa niche,
Et son petit jardin tout pareil,
Ses trois pots d’ géranium et sa part de soleil…
Sur la zone !
On n’a pas des palaces en marbre de Carrare,
Avec des dorures au balcon…
On habite une cabane faite en boîtes à cigares,
Avec un’ toiture en carton !
Y’a pas besoin d’ crâner dans son automobile
Pour qu’un’ poul’ vous tombe’ dans les bras !
Les amours sont moins chers et beaucoup plus faciles
Qu’avec les stars de cinéma…
Sur la zone,
Y’a pas d’ sable jaune,
Ni d’ parasols, ni d’ mer d’azur…
On s’invite
À bouffer d’ la frite
Autour d’un tranquill’ de vin pur !
Sous la brise,
On peut à sa guise
S’endormir à poil au soleil…
Tout comm’ les nudistes à Nice ou Beausoleil !
Sur la zone !
Y’a des clebs qui s’engueulent à travers les clôtures,
Des oies, des pigeons, des canards…
Des poul’s qui tranquill’ment s’en vont à l’aventure,
Mais pas comm’ celles des Grands Boul’vards !
Les savants qui voudraient étudier nos coutumes
S’raient bien obligés d’ constater
Qu’ la grenouille du trottoir et l’ poisson du bitume
N’arriv’nt pas à s’acclimater !
Sur la zone,
Bien sûr que la faune
N’est pas cell’ de tous les pays…
On y chasse,
En guise de bécasse,
Du rat, d’ la puce et d’ la souris !
On pratique
Les jeux athlétiques
Et les sports qu’hippiques à la fois…
On a des balançoires à tirer, des ch’vaux d’ bois…
Sur la zone !
Y’a des tas d’ambitieux qui s’acharn’nt à la peine
Pour ramasser trois cent mille francs,
De quoi s’ach’ter plus tard un castel en Touraine :
Faut vraiment pas être au courant !
Y’a qu’à s’am’ner comm’ ça, simplement, un dimanche,
Avec des planches et des outils,
Pour se construir’ soi-même sa villa Les Pervenches
Ou son p’tit chalet Ça m’ suffit !
Sur la zone,
C’est le péril jaune :
Les moutards pouss’nt comm’ du chinois !
On oublie
L’hydrothérapie,
Quand on prend son eau sur son toit !
Faut s’y faire
Et, chez les zonières,
On chuchote, en s’ montrant du doigt
Cell’s qu’ont pas tous les ans deux moujingues à la fois !
Sur la zone !
Interprète : Fréhel
Paroles : Marc-Hély / Musique : Joë Jekyll
Disque : 78T Salabert 3344 (matrice SS 1594-A) / Enregistré en juin 1933
Accompagnement : orchestre M. Chobillon
CD source : album "Fréhel, 1927-1934", Chansophone n° 105 (1991)
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Monsieur Bébert
source : http://chansons-fr.com/base-de-donnees/ ... eur_bebertRue Fontaine
L'autre semaine
Je vois un type élégant
Saluer de manière hautaine
Messieurs les commerçants,
Je m'étonne
Je questionne
« C'est votre député sûrement ? »
« Tu débarques de Carcassonne ! »
Me dit un passant
C'est Monsieur Bébert
Le roi des gangsters
Qu'a trois révolvers
Il a deux Chrysler
Il a un Spider
Qui est peint en vert
Ici, c'est son bled
Pour qu'on l' dépossède,
Faudrait s'lever tôt
Et puis il exerce
Un fameux commerce
Qui rapporte gros
Il fait de l'opium avec du calcium
Et des boules de gomme
Il fait d' la coco
Avec des copeaux
Et du cacao,
Il fabrique un tas de stupéfiants
Qui ne stupéfient personne pourtant
Il les vend quand même très cher
C'est le roi des gangsters, Bébert !
Des familles s' mettent en vrille
Pour élever leurs enfants
Des bons emplois qui fourmillent
Dame, il y en a pas tant
V'là un zèbre
Qu'est célèbre
Qui s' fait un million par an
Et il n' connaît pas l'algèbre
Ni l' grec, ni l' persan
C'est Monsieur Bébert
Le roi des gangsters
Qu'a trois révolvers
Au Café Wepler
Quand il prend un verre
Il fauche la cuillère
Comme il est l' caïd
C'est l'garçon, livide,
Qui lui d'mande pardon
Et parfois lui glisse
Même tout l' service
En douce dans l' veston
Il fait d' la morphine
Avec d' la vaseline
Et d' la Quintonine
Des bidons d'éther
Avec de l'eau d' mer
Des pilules Carter
Il a l' meilleur des commerces en gros
Et pas de patente et pas d'impôts
Ni d'taxes sur le chiffre d'affaires
C'est le roi des Gangsters, Bébert !
Des pauvres types
Pleins d'principes
Font tout pour qu'on parle d'eux,
Découvertes scientifiques
Ou des raids audacieux
Lui, pas bête,
En manchette,
Défraye tous les journaux
Drame du milieu, qu'on lui prête !
Article et photos !
C'est Monsieur Bébert
Le roi des gangsters
Qu'a trois révolvers
Certain soir d'hiver
On a découvert
Un homme ventre ouvert
Alors on l'arrête
On fait une enquête
Y n' sait rien de rien
L'erreur judiciaire
S'rait une sale affaire
Il rentre chez les siens
Alors, aussitôt
Y r'fait d' la coco
Avec de la chaux
Et des munitions
Avec des bouts d' plomb
Et des boîtes de thon
Quand il aura ses coffres bien pleins
Il rentrera dans son p'tit patelin
Il s'ra Conseiller ou Maire
Et l'ennemi des gangsters, Bébert !
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Où est-il donc ?
source : http://www.paroles-musique.com/paroles- ... ics,p12226Y'en a qui vous parlent de l ' Amérique
Ils ont des visions de cinéma
Ils vous disent: " Quel pays magnifique!
Notre Paris n'est rien auprès d'ça ".
Ces boniments-là rendent moins timide,
Bref, on y part, un jour de cafard...
Encore un de plus qui, le ventre vide
A New-York cherchera un dollar.
Parmi les gueux et les prostrés,
Les émigrants aux c urs meurtris.
Il dira, regrettant Paris:
Où est-il mon moulin de la Place Blanche?
Mon tabac et mon bistrot du coin?
Tous les jours pour moi c'était dimanche!
Où sont-ils les amis, les copains?
Où sont-ils tous mes vieux bals musette?
Leurs javas au son de l'accordéon
Où sont-ils tous mes repas sans galette?
Avec un cornet de frites à deux ronds
Où sont-ils donc?
Mais Montmartre semble disparaître
Car déjà de saison en saison
Des Abbesses à la Place du Tertre,
On démolit nos vieilles maisons.
Sur les terrains vagues de la butte
De grandes banques naîtront bientôt,
Où ferez-vous alors vos culbutes,
Vous, les pauvres gosses à Poulbot?
En regrettant le temps jadis
Nous chanterons, pensant à Salis,
" Montmartre, ton De Profundis! "
Où est-il mon moulin de la Place Blanche?
Mon tabac et mon bistrot du coin?
Tous les jours pour nous c'était dimanche!
Où sont-ils nos amis, nos copains?
Où sont-ils tous nos vieux bals musette?
Leurs javas au son de l'accordéon
Où sont-ils tous mes repas sans galette?
Avec un cornet de frites à deux ronds
Où sont-ils donc?
Où sont-ils tous mes vieux bals musette?
Leurs javas au son de l'accordéon
Où sont-ils tous mes repas sans galette?
Quand je bouffais
Même sans avoir un rond.
Où sont-ils donc?