Source : http://www.cyberpresse.ca/article/20070 ... 3/CPSOLEILFidèles à Québec
Fort attendu par les amateurs de chanson française, Renaud était relativement inconnu des résidants de la capitale en 1984.
Photothèque Le Soleil
Geneviève Bouchard
Le Soleil
Au fil de 40 ans de musique et de découvertes, le Festival d’été s’est fait des amis. Des artistes prometteurs ou méconnus des Québécois sont passés par ses planches avant de goûter à la reconnaissance. Et plusieurs sont demeurés fidèles à travers le temps.
Arrivé au FEQ en 1983, le responsable de la programmation, Jean Beauchesne, tient d’emblée à relativiser les choses : « Ce serait prétentieux de dire que le Festival a contribué à lancer un artiste. Souvent, il y a une vague qui se lève et on le sait un peu avant tout le monde », nuance celui qui garde sans cesse ses antennes de programmateur à l’affût de nouveaux talents ou d’artistes internationaux susceptibles de plaire aux gens d’ici.
Le meilleur pote
Quand on parle de copains du Festival, le nom de Renaud revient dans bien des mémoires. On raconte son passage inoubliable à Québec à l’été 1984, alors qu’il était attendu des amateurs de chanson française, mais relativement inconnu des résidants de la capitale. On savoure de nouveau le petit miracle survenu lorsque le spectacle annulé pour cause de pluie s’était transformé en concert intime à l’Emprise du Clarendon.
« C’était un gars extrêmement sympathique », assure Luci Tremblay, directrice des communications du Palais Montcalm. De 1982 à 1984, cette dernière a travaillé à la compagnie d’accueil du Festival, un programme qui donnait du boulot à une douzaine d’étudiants.
« Lui et ses musiciens, c’était vraiment un beau groupe, ajoute-t-elle. On était des jeunes filles, c’est certain qu’ils nous cruisaient un peu ! C’était juste drôle, c’était un flirt. Ils venaient nous voir en toute simplicité, ils venaient partager leur enthousiasme. Ce n’était pas des artistes chiants. Ils avaient l’air de p’tits gars. »
Renaud est repassé par le Festival en 1991, et s’il revient cette année, ce n’est pas par nostalgie, jure Jean Beauchesne : « C’est gros ce qui se passe avec lui ces temps-ci ! »
Poésie et rock
Dans les années 80, Jean Beauchesne entend parler de Richard Desjardins : « Il avait fait un petit bout de chemin, mais il était plus identifié à la musique actuelle qu’à la chanson. »
Le programmateur avait la conviction qu’un spectacle où le poète accompagnerait ses textes au piano saurait plaire au public... Et il ne s’est pas trompé. En première partie du Suisse Stephan Eicher, le 11 juillet 1990, la poésie mordante de Desjardins fait un tabac, si bien qu’il repart cette année-là avec le prix de la chanson d’expression française. Une première chance que l’auteur-compositeur n’a pas oubliée : il est repassé souvent par ce Festival, qui a offert un hommage à sa prose en 2002.
Autre habitué du FEQ, Éric Lapointe a connu les modestes planches du Café Blues (devenu le Kashmir, puis le Velvet) en 1994 avant d’embraser les Plaines avec une trentaine de musiciens, l’année dernière. « Son album était sorti plus tôt cette année-là et la réaction était bonne. Ça ajoutait au buzz », avance Jean Beauchesne. Entre ces deux performances opposées, il faut plus des doigts d’une main pour compter les passages d’Éric Lapointe au Festival.
Jeunes conquérants
Le 9 juillet 2005, 45 000 fans bravent la pluie et le vent sur les Plaines pour fêter avec Simple Plan, dont le succès planétaire est indéniable. Difficile d’imaginer que quelques années auparavant, le groupe formé tout récemment avait contacté Jean Beauchesne pour avoir une petite place au sein du Festival. Un coup de pouce qui leur avait été accordé : en 2001, Simple Plan a réchauffé le public du Pigeonnier en début de soirée, avant les prestations de Home Grown et de Reel Big Fish.
« Ils faisaient leur affaire en anglais. Ils avaient tellement travaillé fort. Je leur ai donné une chance, indique le programmateur. Ils m’ont renvoyé l’ascenseur en 2005 : c’était leur premier show à Québec et le seul dans la province cet été-là, à part leur spectacle au Grand Prix de Montréal. »
L'Emprise du Clarendon, on en a des photos avec Renaud ?
Allons y ensemble