La fin d'une civilisation

[Tord]

Vous entrez dans la maison mais il n’y a personne. Juste des corps. Le regard vide et les idées absentes. Il n’y a personne. Vous le savez d’ailleurs, c’est vous qui avez fait tout cela. Vous ne prenez même pas le temps de regarder les morts, vous vérifiez juste s’il y a des survivants. Mais il n’y en pas. « Monsieur, il faut partir… » dit votre second. Vous savez qu’il est horrifié par ce qu’il se passe et il ne le cache pas. Vous le suivez.
Vous êtes maintenant sur votre immense navire. Vous rentrez au pays, enfin après six mois de guerre. Posté sur le pont du bateau, vous regardez la cité en train de brûler. Une civilisation de plusieurs siècles que vous avez détruits en quelques mois. Vous n’en éprouvait aucune fierté, c’est juste le devoir à accomplir.
Votre second s’approche de vous. « Monsieur, pardonnez moi, mais cela en valait-il la peine ? je veux dire tous ces morts ? avons-nous le droit de faire cela ?
- Taisez vous ! répondez vous. C’était la volonté de notre roi et elle ne peut être discutée ! Ces gens là ont mérité leur sort.
- Mais monsieur, qui mérite cela ? il y a femmes et enfants qui sont en train de mourir.
- Taisez vous je vous dis ! »
Vous respirez lentement. Vous savez que votre second pleure à l’interieur. « Ecoutez moi Frat, vous me prenez pour un monstre. Je n’en suis pas un. Je sais très bien que des innocents meurent à chaque bataille, mais on ne peut discuter les ordres du roi. C’est un fait. C’est pour cette raison qu’il ne peut y avoir d’innocents dans cette cité. Il n’y a que des brigands des tueurs et des monstres. Pas de femmes, pas d’enfants. Que des gens qui méritent ce sort. Vous me comprenez Frat »
Votre second hoche la tête mais ne dit rien, puis s’en va. Et vous restez seul devant la cité en flamme qui s’éloigne peu à peu et vous sentez une larme venant de votre œil mort coulant sur votre visage balafré.

Une histoire que j’avais lu (dans un jeu vidéo, pub planescape torment), mais comme je ne m’en souvenais plus, je l’ai écrite à ma façon.