Y a bien longtemps
Disons dix ans
Tu t’en allais
Un vendredi
La maladie
T’as emportée
Laissant derrière
Toi sur la Terre
Ta vie passée
Oh ! presque rien
Deux orphelins
Quelques regrets…
Pardon maman
Pardon mais quand
On s’est connu
J’étais enfant
Adolescent
Je n’ le suis plus
Est-ce par orgueil
Que d’vant l’ cercueil
J’n'ai pas pleuré ?
Ou par pudeur
D’vant ma p’tite sœur ?
J’ai pas osé…
Face au sapin
Face au chagrin
Paupières baissées
Gorge nouée
Et cœur serré
J’étais paumé
Pardon maman
Pardon mais quand
On s’est connu
J’te disais même
Jamais « je t’aime »
Maint’nant j’peux plus
Mais sur mon âme
Devant les flammes
Du crématoire
Le teint livide
Et les yeux vides
Au désespoir
Je t’ai juré
De n’ plus jamais
Te décevoir
Pardon maman
Même ce serment
Vient un peu tard
Pardon maman
Pardon mais quand
On s’est connu
J’étais voyou
Je te l’avoue
Je n’ le suis plus
Y a bien longtemps
Déjà dix ans
Qu’ tu n’es plus là
J’ai bien compris
Que c’est la vie
Que c’est comme ça
Plutôt que de
L’porter un peu
Comme une croix
J’ l’ai accepté
Mais faut avouer
Qu’ j’ai pas eu l’ choix
Pardon maman
Pardon mais quand
On s’est connu
J’étais en rage
Mais à mon âge
Je n’ le suis plus
Quelques amis
T’ont aujourd’hui
Déjà rejoint
J’suis sûr qu’ensemble
Par chez les anges
Ou pas très loin
Dans un troquet
Vous partagez
De temps en temps
Dans un sourire
Quelques souv’nirs
D’ chez les vivants
Pardon maman
Pardon mais quand
On s'est connu
J’étais révolte
Mais peu importe
Je n’ le suis plus
Je me souviens
D’ ces petits riens
Qu’étaient qu’à toi
Même si la peine
Coule dans mes veines
Elle y côtoie
Tes éclats d’ rires
Et ton sourire
Le son d’ ta voix
Tous les moments
Tendres maman
Que je te dois
Pardon maman
Pardon mais quand
On s’est perdu
J’étais cafard
Et idées noires
Je n’ le suis plus
Pour un p’tit peu
Qu’au fond des cieux
Y ait d’ la java
Certainement
Qu’ tu t’ plais maman
Dans l’au-delà
Et quand bien même
Le Dieu suprême
N’exist’rai pas
J’ m’en contrefous
Puisqu’après tout
Tu vis en moi
Merci maman…
pardon maman..
Modérateur : modérateurs
comme d'hab... rien à redire tellement c'est beau.
J'aurai aimé savoir écrire pour en faire un aussi beau pour mon père, qui me manque tellement.
Merci adb pour ce magnifique texte
Nataly
J'aurai aimé savoir écrire pour en faire un aussi beau pour mon père, qui me manque tellement.
Merci adb pour ce magnifique texte
Nataly
Si tous ceux qui disent du mal de moi savaient ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage ! (Sacha Guitry)
