Une bien belle famille
Tout au bout de la table, ils ont mis la grand-mère
Celle qui paume tout l’temps le dentier dans son verre
Un repas de famille, c’est pas une mince affaire
Avec la p’tite merdeuse qui gueule sur son p’tit frère
Avec les deux guignols qui parlent politique
De cul et de bagnole, de football et de frick
Et l’grand oncle qui nous vient des Etats-Unis
De monsieur Georges Bush, il fait l’apologie
C’est une bien belle famille
Toute réunie
Le père, la mère, la fille
Et tout c’qu’y s’en suit
Ca picole, et ça s’engueule
Autour des p’tits amuse-gueule
Ca picole, et ça s’engueule
Autour des p’tits amuse-gueule…
Tout au bout de la table, y a encore la grand-mère
Et juste à côté d’elle, il y a la fille au pair
Tout le monde se l’ai faite, mais personne ne dit rien
Tout le monde se l’ai faite, à part peut-être le chien
Et la grande cousine, boutonneuse étudiante
Qu’a tout vu, qu’a tout fait, c’est la Rolls des chiantes
Sans parler du gros naze qui tout l’temps s’l’a ramène
Qui dit qu’les temps sont durs, qu’il faut voter LePen
C’est une bien belle famille
Toute réunie
Le père, la mère, la fille
Et tout c’qu’y s’en suit
Ca picole, et ça s’engueule
Autour des p’tits amuse-gueule
Ca picole, et ça s’engueule
Autour des p’tits amuse-gueule…
Tout au bout de la table, il y a plus la grand-mère
Elle avait trop de mal à porter ses paupières
Elle est partie s’coucher sans attendre le dessert
Elle est partie squatter le lit de l’oncle Pierre
Arrivé dans la piaule y avais déjà quelqu’un
Le grand-père et la bonne qui se faisait du bien
La vieille a calenché, elle est tombée par-terre
C’est sûr qu’elle aurait mieux fait d’attendre le dessert
C’est une bien belle famille
Toute réunie
Le père, la mère, la fille
Et tout c’qu’y s’en suit
Ca picole, et ça s’engueule
Autour des p’tits amuse-gueule
Ca picole, et ça s’engueule
Autour des p’tits amuse-gueule…
Il aime la vie
Il est pas né sous l'étoile
Qui donne de la chance
Certains disent qu'il a le mal
De son existence.
Il habite un peu partout
Mais surtout nulle part
Il n'a pas d'amis du tout
Seul’ment son clébard
Longtemps il a joué des coudes
Pour trouver un métier
Mais quand tu t'appelles Mouloud
Ben c'est pas gagné
Car d'après certaines idées
Certaines idées reçues
Ca s'rait d'la faute aux immigrés
Si rien ne va plus
Il aime la vie et il s'en moque
Si ce n'est pas tout l’temps réciproque
Si ce n'est pas tout l’temps réciproque
Son baluchon à la main
Son sac de couchage
Il parcourt tous les chemins
De villes en villages
Un jour ici, l'autre ailleurs
Il garde l'espoir
De trouver un monde meilleur
Un monde moins noir
Dans les moments difficiles
Il boit sa piquette
Qui lui ferait paraît il
Oublier tout l'reste
Quand il se saoule la nuit
Qu'il fait du vacarme
Il a parfois des ennuis
Avec les gendarmes
Il aime la vie et il s'en moque
Si ce n'est pas tout l’temps réciproque
Si ce n'est pas tout l’temps réciproque
Dans son sang y a la faucheuse
Qui rode et qui flotte
Et d'une manière aguicheuse
Elle lui chuchote
Que la vie peut être moche
Moche à en mourir
Mais malgré tout il s'accroche
Il garde le sourire
Les gens qui croisent sa route
Souvent le méprisent
Mais lui n'en à rien à foutre
De c'que les gens disent
Pourquoi donner d'l'importance
Aux regards de haine ?
Ceux qui jugent par l'apparence
N'en valent pas la peine
Il aime la vie et il s'en moque
Si ce n’est pas tout l’temps réciproque
Si ce n'est pas tout l’temps réciproque
Quelquefois quand il est ivre
Il crie ce qu'il pense
Que l'temps qui lui reste à vivre
N'a pas d'importance
Qu'on fait qu'passer sur la Terre
Mais de ce passage
Il faudrait tenter d'en faire
D'en faire bon usage
La la la …
La la la …
Il est pas né sous l'étoile
Qui donne de la chance
Certains disent qu'il a le mal
De son existence
J'ai bien du mal
J'ai bien du mal à supporter
La moindre forme d'autorité
Je n'ai rien contre le pouvoir
Mais j'n'arrive pas à concevoir
Que ceux qui en possède un peu
Deviennent à chaque fois des véreux
Avec des idées à la con
Toujours basées sur leur pognon
Les p'tits chefs ou les grands patrons
Beaucoup d'entre eux s'reconnaîtront
A travers cette petite chanson
A travers cette petite chanson
J'ai bien du mal à tolérer
Les culs bénis et les curés
Je n'ai rien contre le Bon Dieu
Mais j'en crois toujours pas mes yeux
Qu'il y en a qui sont persuadé
Que tout leur sera pardonné
Ils prêchent l'amour de leur prochain
Mais ils crachent dans l’dos du voisin
C'est les faux culs d'la religion
Les bons chrétiens s’reconnaîtront
A travers cette petite chanson
A travers cette petite chanson
J'ai bien du mal à respecter
Les militaires et puis l'armée
Je n'ai rien contre les soldats
Mais je ne comprends vraiment pas
Comment peut on faire une carrière
Dont le seul but est d'faire la guerre ?
Ils marchent au pas de la violence
C'est bien la seule différence
Avec les p'tits soldats de plombs
Les galonnés s’reconnaîtront
A travers cette petite chanson
A travers cette petite chanson
J'ai bien du mal à respirer
Sur cette planète trop polluée
Avec les centrales nucléaires
Ou bien le pétrole dans la mer
De ce monde pourtant magnifique
On en fait une décharge publique
Toutes les belles choses ont une gangrène
Sur la Terre c'est la race humaine
Les trois quart d’la population
J’espère qu’ils se reconnaîtront
A travers cette petite chanson
A travers cette petite chanson
J’ai bien du mal à exister
Dans cette putain d’humanité
Qui a su inventer la guerre
Et comme personne voulait la faire
Elle a conçu les militaires
Et comme personne voulait y aller
Elle a conçu l’autorité
Et comme fallait bien des raisons
Elle a conçu les religions
L’être humain porte bien mal son nom
C’est la morale de cette chanson
C’est la morale de ma chanson
Le mur de l'école
Sur le mur de l'école primaire
Y avait tout plein de graffitis
Avec les « fuck », les « nique la mère »
Ca sentait bon la poésie
Mais y avait d’jolies choses
Par exemple cette couleuvre
Qui grimpe autour d'une rose
C'était un vrai chef-d’œuvre
Il y avait du talent
Sur ce mur délabré
Et moi j'ai pris le temps
De le contempler
Sur le mur de l'école primaire
Des mômes étaient venu taguer
Toute leur détresse, toute leur misère
A travers des mots révoltés
La police est partout
La justice est nulle part
Pourquoi finir au trou
Pour un simple pétard
Il y avait de la haine
Sur ce mur délabré
Et moi j'ai pris la peine
De m'y arrêter
Sur le mur de l'école primaire
Y avait des poèmes d'inconnus
Des p'tits mots d'amour éphémères
Et des gros mots qui parlaient d'cul
Quelqu'un avait marqué
Amélie elle est trop bonne
Avec juste à côté
Mais bon Dieu qu'elle est conne
Il y avait de l'amour
Sur ce mur délabré
Mais j'ignorais qu'un jour
J'allais en parler
Sur le mur de l'école primaire
Il n'y a plus de graffitis
Parce qu'un beau jour monsieur le Maire
A cru bon d’tout repeindre en gris
Il s'est muni d'une bombe
Et il a tout effacé
Mais c'est partout dans l'monde
Cette façon d'procéder
Il y avait de la vie
Sur ce mur délabré
Y a plus rien aujourd’hui
Et c’est triste à pleurer
Y a plus rien aujourd’hui
Et c’est triste à crever ...
L'allumeuse
Avec des manières de salope
Elle aimait bien allumer
Mais y avait que la clope
Sur elle qu'était bien roulée
Son rouge à lèvres immonde
Faisait rêver les pauv' types
Elle montrait à tout l’monde
Les vertus d'sa bouche à pipes…
Elle était, on peut se l'avouer
Plutôt laide, débandante à souhait.
Et j'étais, je peux vous l'avouer
Plutôt raide, complèt'ment bourré.
Elle m'a dit tu viens mon chéri?
Comme un con j'ai pas su dire non !
Tous les soirs dans les bars
Elle aguichait tout c'qui bouge
Les loosers, les loubards
Les ouvriers ou les bourges
Son collant léopard
Etait froissé de partout
Faut dire que quelque part
C'était pareil en dessous...
Elle était, on peut se l'avouer
Plutôt laide, débandante à souhait.
Et j'étais, je peux vous l'avouer
Plutôt raide, complèt'ment bourré.
Elle m'a dit tu viens mon chéri?
J’ai dis oui comme un abruti
Elle avait paraît-il
Une drôle de réputation
En plus de ses faux cils
Elle avait de faux nichons
Les gens disaient qu’sur elle
C’était tout du synthétique
La seule chose naturelle
C’était les poils et la trique …
Ouais c’était, on peut se l’avouer
Un gaillard plutôt maquillé
Et j’avais tell’ment picolé
Au plumard, j’ai rien calculé
Mais aujourd’hui je suis convaincu
Que cette nuit je l’ai eu dans …
…aie, aie, aie, aie …
La tournée des bistrots
En attendant d'faire l'Olympia
On fait la tournée des bistrots
Des producteurs y en a p't'êt' pas
Mais ça caille moins que dans l'métro
En plus on a la bière gratos
Et on peut même jouer au billard
Avec mes copains musicos
On est les stars du sam'di soir
Mais ce soir c'est pas le Zénith
On fait tout pour être captivant
L'public est autant réceptif
Qu'un drapeau à l'abris du vent
Y en a qui passent leur temps à boire
Et d'autres qui jouent au baby-foot
Pendant qu'on chante not' répertoire
Y a pas grand monde qui nous écoute !
Et c'est comme ça
La vie des chanteurs
Ceux qu'on n'voit pas
Dans l'téléviseur
Et c'est le sort
Des p'tits saltimbanques
Qui n'ont pas d'or
A mettre à la banque
D'abord il y a le grand tout sec
Qui boit et qui s'prend des fous rires
Y a l'autre avec sa clope au bec
Qu'a l'air d's'emmerder à mourir
Pis y a le p'tit poivrot notoire
Qui dort sans même qu'on le dérange
C'qu'il a dû descendre au comptoir
C'est sur'ment pas du jus d'orange
Pendant c'temps-là nous on déballe
Les chansons de notre play-list
Devant un public à deux balles
Et ben quoi ? Faut être réaliste !
Nous sommes les oiseaux d'la chanson
Car on chante parfois dans le vent
Mais ce soir, les filles les garçons
C'est carrément dans l'ouragan !
Et c'est comme ça
La vie des chanteurs
Ceux qu'on n'voit pas
Dans l'téléviseur
Et c'est le sort
Des p'tits saltimbanques
Qui n'ont pas d'or
A mettre à la banque
Il y a aussi la petite rousse
Qui s'drogue à grands coups de calmants
Et la blondasse qui se trémousse
A la recherche d'un amant
Sans oublier le vieux motard
Avec ses tatouages minables
En passant par l'autre en costard
Pris en otage par son portable
Et parmi ce bel étalage
De notre jolie société
On retrouve les gens du village
Qu'arrêtent pas de tout critiquer
Et nous on chante incognito
Devant ces clichés ambulants
Et nous on chante incognito
Pour un public inexistant !
Et c'est comme ça
La vie des chanteurs
Ceux qu'on n'voit pas
Dans l'téléviseur
Et c'est le sort
Des p'tits saltimbanques
Qui n'ont pas d'or
A mettre à la banque
Accroché à ma p'tite guitare
J'fais comme si y avais de l'ambiance
J'fais comme si j'étais une star
En train d'chanter au stade de France
J'fronce les sourcils, j'ferme les yeux
Un peu comme font les grands chanteurs
Et j'm'imagine nom de Dieu
D'vant des milliers de spectateurs
Et que tout l'monde m'applaudisse
Que tout l’monde reprenne mes refrains
Et que des fans viennent en coulisse
Avec leur crayon à la main
Mais tout à coup j’rouvre les yeux
Et j’arrête de jouer au rêveur
Car dans mon p’tit bar de banlieue
Y a encore moins d’monde que t’t’à l’heure !
Et c'est comme ça
La vie des chanteurs
Ceux qu'on n'voit pas
Dans l'téléviseur
Et c'est le sort
Des p'tits saltimbanques
Qui n'ont pas d'or
A mettre à la banque…
Je préfère me barrer
Dans le cadre qu'est posé sur ma table de nuit
J'ai viré la photo de mon ex qu'est partie
J'l'ai tout d'suite remplacé par ma nouvelle conquête
Une fille que j'ai croisé hier soir en discothèque
Qu'elle est belle en photo sur ma table de nuit
Et j'suis sûr qu'avec elle, c'est pas près d'être fini
J'suis tombé amoureux pour de bon, pour de vrai
Et j'te promet mon vieux qu'celle-çi j'vais la garder
Mais dés le lendemain, j'l'ui ai filé rencard
Elle m'a dit désolé, mais tu n'es qu'un ringard
Hier soir j'avais trop bu, j'étais un peu bourré
Tu ne m'interesse plus, je préfère me barrer...
Dans le cadre qu'est posé sur ma table de nuit
J'ai viré la photo de cette fille qu'est partie
J'l'ai tout d'suite remplacé par une autre vach'ment mieux
Une fille que j'ai croisé dans un train de banlieue
Qu'elle est belle en photo sur ma table de nuit
Et j'suis sûr qu'avec elle, c'est pas près d'être fini
J'suis tombé amoureux pour de bon, pour de vrai
Et j'te promet mon vieux qu'celle-çi j'vais l'a garder
Quand elle est v'nu chez moi dans mon petit studio
Elle m'a dit quelle horreur, c'est tout p'tit c'est pas beau
Je croyais qu't'étais riche mais t'as l'air d'un fauché
Tu ne m'interresse plus, je préfère me barrer...
Dans le cadre qu'est posé sur ma table de nuit
J'ai viré la photo et j'ai bien réfléchi
Au lieu d'mettre une gonzesse qui s'cass'ra tôt ou tard
Ben j'ai changé d'avis et j'ai mis mon clébart
Qu'elle est belle cette photo sur ma table de nuit
Mon p'tit chien jaune et blanc, cette place elle est pour lui
Parce-que lui m'est fidèle pour de bon, pour de vrai
Et sa photo ma belle, j'suis pas près d'la virer
J'pourrais m'bourrer la gueule bien plus que de raison
Y m'laiss'ra jamais seul, même si j'couche sous les ponts
Il sera toujours là, et même si j'suis fauché
Jamais il me dira " je préfère me barrer..."
voili ...
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