Message 2148 : V pour Vendetta

[Appo Linéaire]

L’ombre sur le sol porte la courbure et ploie sous le poids
De mon squelette qui revêt la chevelure du saule.

Et je ne suis pas le seul à vouloir m’extraire de sous cette tôle.
Je cherche les regards d’émeraude et ne croise que des hordes de fantômes.

Métro, police, contrôle; la ville basse crache ses conscrits en masse
Et se sert de leurs carcasses comme combustible pour nourrir la machine.

Les presses mécaniques jamais lasses avancent à la vitesse rangée de leur marche.
Les stocks d’ogives s’accroissent dans les hangars de la déprime.

Mais qui parle de crime ; les faiblesses génétiques conduisent aux suicides.
Les chercheurs tablent sur l’eugénisme pour augmenter les préjudices fait à l’homme libre.

Les autochtones se meuvent sous l’impulsion du souffle qui laisse s’échapper leurs gestuels d’automatismes cadencés au rythme des injonctions pneumatiques.

Les implants électroniques supplantent la nature humaine, qui déjà dans les discours officiels n’est plus.

L’interface informatique centrale débite les tétras bytes de données compressées que les cerveaux conditionnés ingurgitent comme d’autres la vérité.

Les sujets s’émeuvent selon des algorithmes numériques stabilisés savamment préprogrammés et téléchargés incessamment sous forme de signaux magnétiques.

Les rideaux de fer cicatrisent la surface de la terre. Les séances d’hystérie collective assure la collaboration des classes et gèrent ce qui reste de votre part rampante du mammifère.

Le système vous façonne une âme de fer, faite d’acier et de sang pour les jours de guerre.

La dernière poche de résistance tente ici d’émettre une ultime tentative poétique avant l’apocalypse.

Dans quelques secondes la poésie ne sera plus de ce monde..