Des touchers rectaux « à la chaine »
Mais tous les étudiants en médecine ne partagent pas cette conception de la bienveillance. Julie, 23 ans, garde un souvenir amer de son premier toucher rectal. Elle démarrait alors son externat dans le service d’urologie d’un CHU parisien. « Nous étions trois-quatre externes au bloc opératoire, dans des blocs séparés, témoigne-t-elle. On est venu nous chercher et on nous a dit : ‘ce patient a une grosse prostate, on la sent bien au touché ; c’est l’occasion’. Nous y sommes tous passés ».
Les uns après les autres, les externes ont donc examiné la prostate du patient endormi grâce à un toucher rectal, raconte Julie. « Je n’ai pas osé refuser, car c’était mon premier stage d’externat, et il y a une telle hiérarchie… J’ai dit que je n’étais pas à l’aise, on m’a répondu : ‘ne t’en fais pas, il ne sent rien’. Je me sentais vraiment mal, j’avais l’impression que nous violions tous, à la chaine, l’intimité et le corps du patient. D’autant plus que par la suite, tous mes touchers rectaux et vaginaux ont eu lieu sur des patients éveillés et consentants… Donc je ne comprends pas l’intérêt de cette pratique ». Bien entendu, à son réveil, le patient n’en saura rien.
« Jamais la première fois sur un patient »
De son côté, le Conseil National de l’Ordre des Médecins affirme n’avoir jamais été saisi pour un toucher vaginal ou rectal non consenti. Par la voix de son comité d’éthique, il condamne une pratique dont il jure n’avoir jamais entendu parler. « La formation doit être faite dans la transparence et dans le respect de la dignité. Il y a ici un manquement très clair à la déontologie médicale », explique Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie de l’Ordre.
D’ailleurs, dans le milieu universitaire, la question se pose depuis plusieurs années. La faculté de Médecine de Nantes a ainsi mené une enquête en son sein pour évaluer les « apprentissages des gestes et des situations cliniques et éthiques » des élèves au cours de leurs stages. Comme d’autres, la faculté propose des formations sur des mannequins « reproduisant fidèlement les caractéristiques physiologiques de l'homme, de la femme, du nourrisson ou de l'enfant », fait savoir son service de communication. Et de conclure, en toute simplicité : « Ces formations permettent de répondre à la recommandation de la HAS qui stipule : ‘Jamais la première fois sur un patient’. »
http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/ ... l-insu-des
et tout ce débat parce que Renaud enculait Romanes, ca pue quand même