Deux autres extraits alors que j'écoute Patrice sur RFI - http://www.rfi.fr/emission/religions-monde/podcast (le 30 juillet)Lilibellule a écrit : ↑21 sept. 2017, 13:58Moi non plus. C'est très sensé, même.Myr a écrit : ↑21 sept. 2017, 12:48Pierre de Calvingrad a écrit : ↑21 sept. 2017, 10:36
Une autre tentative de réponse
(fin de l'épilogue de "A la recherche de la vie intérieure" - entretiens dirigés par Patrice Van Eersel) :
<< Et comment atteindre la longévité ? En économisant son énergie, en l'utilisant au mieux tout au long de sa vie, permettant ainsi à son intériorité de se développer le plus loin possible, lui laissant la possibilité d'une maturité, et peut-être d'un éveil. On voit des vieillesses désolantes, marquées par la regret, l'amertume, le cynisme, l’égoïsme, la rétraction sur soi. Et d'autres lumineuses, habitées par la curiosité, l'ouverture, le don, le désir de transmettre, et même l'émerveillement et la joie. La différence entre les deux ? Avoir réussi sa vie intérieure. >>Ça ne me parait pas complètement à coté, en fait.
(fin de l'entretien avec Christophe André)
Nous avons besoin de spiritualité pour notre esprit, comme nous avons besoin d'eau pour notre corps.
Mais certaines personnes se contentent d'eau pure, d'autres mettent du thé dedans.
La spiritualité, c'est l'eau;
et la religion c'est le thé : une manière culturelle et ritualisée de boire cette eau dont nous ne pouvons nous passer
(fin de l'entretien avec Christian Bobin)
La dépression est un bon signe. C'est la vie qui frappe à la porte en geignant. Elle nous dit que cette existence ne lui va pas et que nous courrons à notre perte. La dépression est le sursaut paradoxal à la santé. C'est comme une lettre que nous écrivons à nous-même, mais dont nous ne réussissons pas encore à ouvrir l'enveloppe, craignant qu'elle contienne de mauvaises nouvelles. On croit que cela ne va pas alors qu'en vérité on est entré dans une sorte de rébellion douce par rapport à ce qui nous entoure et qui nous fait souffrir. La dépression, c'est la résistance dans les catacombes.
(...)
Je ne faisais pratiquement rien. J'étais réjouis par l'idée que vous alliez venir et que nous aurions cette conversation. Je sentais l'air du dehors. Je ne me déplaçais presque pas et cette bible, je l'ai ouverte comme on caresse un feuillage, en passant, le long d'un chemin de campagne. Pas davantage. Je ne cherchais rien. C'est pour cela que j'ai trouvé. Dans la vie, il y a des moments aériens. Il suffit d'être là, avec la poussière que nous serons un jour, et de ne penser à rien. Bien sûr, c'est difficilement communicable. Comme beaucoup d'autres choses, ça ne marche qu'à condition de ne rien chercher. Le meilleur vient toujours par surprise. Le pire aussi, mais ça, on le sait. Alors que pour le meilleur, on l'ignore souvent. C'est la joie sans cause. Tout d'un coup, notre âme est juste un petit caillou au fond d'une eau très claire. Cela dure quelque temps et puis cela passe. Le caillou reste. L'eau aussi. On les retrouvera. Ce n'est pas nous qui décidons. Vraiment, je le redis parce que je le pense vraiment, il n'y a pas de technique pour cela. Il n'y a pas de recette. Il n'y a peut-être même pas de guide. Mais cela n'est pas grave. >>