Je ne crois pas que ce soit "un coup d'un soir". Quant à la conscience de classe du mec, encore moins...Il s'amuse, et les autres font juste partie du jeu, victimes ou non. Mais ok tout de même avec la "ridiculisation de la bourgeoisie".Charlie Brown a écrit : ↑12 nov. 2019, 23:07
Adieu minette, c'est quoi ?
Une histoire d'amour impossible et à sens unique : une jeune fille de la bourgeoisie amoureuse d'un voyou de banlieue populaire qui n'en a rien à foutre, n'a envie que d'un coup d'un soir, d'une aventure sans lendemain, en ayant l'impression de baiser la bourgeoisie tout entière et de venger la classe populaire. Bon.
Premier niveau de lecture : lutte des classes, ridiculisation de la bourgeoisie.
Je serais (sincèrement) curieux de savoir où tu vois de l'ironie mordante, et donc une critique "en creux" du personnage. Je suis pour ma part persuadé qu'il n'y a aucune critique latente de Renaud quand il dit que le pote de la minette s'est fait démonter la tronche avec ses prises de karaté à 2 francs, ni ne critique le fait que les mecs piétinent les loukoums (avec leurs bottes, ça va de soi), ni qu'ils se servent dans la maison ou que le type mette un pain au républicain. Etant relativement spécialiste de la caricature de la bourgeoisie (et de la mauvaise foi), je suppute que le beau rôle est clairement donné à ceux "qui sont pas nés du même côté de la bourgeoisie" - et j'avoue que le manque de subtilité ne me gêne pas plus que ça.Charlie Brown a écrit : ↑12 nov. 2019, 23:07
Mais là où Renaud est subtil, c'est dans l'écriture et dans l'interprétation. Il se met dans la peau du garçon et débite tout son laïus d'un ton goguenard et blasé, qui ne le rendra sympathique qu'à ceux qui s'identifient à ce genre de personnage. Et encore...
Sous le premier degré perce une ironie mordante, qui fait sentir que ce personnage, dans son genre, ne vaut pas mieux que ce qu'il critique. Il devient alors assez antipathique, dès qu'on prend un peu de recul.
Troisième effet kiss kool, on éprouve alors pas mal d'affection pour cette jeune fille, un peu rêveuse, dans son genre, amoureuse d'une chimère.
Quant à la nana, il profite d'elle, en est fier, et là non plus je ne vois pas Renaud critiquer cette attitude. J'y vois plutôt un "qui s'y frotte s'y pique".
Bon, c'est une chanson, hein. Et tord a peut être raison, c'est juste fait pour caricaturer, et se marrer. Après la 5ème tournée, donc. Et, c'est marrant, mais j'imagine assez bien Renaud raconter ce genre de trucs entre potes, sans le recul que vous semblez vouloir lui donner à tout prix.
Pour "elle a vu le loup", je soupçonne Renaud d'avoir simplement voulu placer le "sa mère a vu toute la meute"... car même papa d'une jeune fille, jamais je n'ai envisagé les choses sous cet angle. Mais tu as bien résumé le truc.
Il est possible aussi que ce soit moi qui n'ait rien compris...mais il est impossible de ne retenir de "la teigne" que le fait qu'il ait cogné des nanas. Comme dans "les charognards", ce sont des faits (ou en tout cas, pour "la teigne", décrits comme tels), et à l'auditeur de se faire sa propre "morale" ou interprétation.tord a écrit : Après il est possible aussi que je n'aie rien compris aux paroles.
J'aime beaucoup deuxième génération et la teigne mais je suis plein de contradictions. Sans nier la dimension sociologique et même la peine ou la tendresse qu'on peut éprouver pour les personnages, la teigne, ça reste un mec qui fracasse ses copines. Et si le facteur social favorise ces violences, ça ne les rend pas automatiques.
Mais si, en effet, ta liste n'est "pas que" de la provoc, nos interprétations sont à l'opposé (ce qui ne me surprend pas... Une fois de plus, je te soupçonne de (te) trouver de bonnes excuses pour éviter -surtout surtout!- d'être taxé de "politiquement correct". T'as vu, moi aussi je relance subtilement le débat...).
(et j'ai toujours pas lu ton 2ème bouquin...polars nordiques en ce moment... mais mon heure viendra!).