Le Chant du Gros fait toujours plus fort et attend Renaud
Le festival noirmonier du Chant du Gros démarre jeudi, avec Renaud comme tête d'affiche le lendemain. Ce sera d'ailleurs une soirée à guichets fermés, une grande première pour ce rendez-vous musical qui va attirer près de 15 000 personnes sur trois jours et qui ne cesse de prendre de la bouteille. Louis Froidevaux, alias le gros Louis, portait certes magnifiquement son nom. Mais aurait-il imaginé de son vivant que le festival qui porte son surnom - il se déroule sur ce qui fut son champ - allait prendre une telle ampleur? Il y a 16 ans, pour la première édition (gratuite), Antoine Flück, du Peu-Péquignot avait prêté un de ses chars pour qu'une belle bande de jeunes et de copains puisse s'éclater.
Aujourd'hui, le Chant du Gros est devenu un immense bastringue. Son budget avoisine les 800 000 francs, en constante augmentation. En nette augmentation aussi le public. Ils étaient 10 000 bien tapés l'année passée. Ce chiffre pourrait atteindre les 15 000 au terme des trois jours du festival (jeudi, vendredi et samedi).
Parce que le Chant du Gros devient toujours plus gros, les organisateurs ont dû lui adapter son estomac, à savoir les infrastructures. La grande tente peut désormais accueillir 7000 spectateurs, la petite 2500, celle du Fan club (principalement musique electro) 400. Grande première cette année: une soirée se jouera à guichets fermés (Renaud le vendredi), avec plus de 5000 tickets vendus. Les 800 abonnements n'ont pas traîné sur le marché. Bien que les chapiteaux soient tous couverts, une météo ensoleillée favoriserait évidemment la bonne marche de la manifestation. Du côté du ciel, les nouvelles sont plutôt encourageantes.
Il reste passablement de billets pour le jeudi soir. C'est une habitude. Les festivaliers débarquent principalement au Noirmont en toute fin de semaine. Pourtant, musicalement parlant, le jeudi s'avère toujours être un très grand cru. Samedi, c'est déjà plein aux trois quarts. «Tout le monde a la pêche» pavoise Gilles Pierre. Tiens, le boss a pensé aux «petits» - par la taille - pour cette 16e édition. La grande scène sera équipée de deux écrans géants. «Tous les concerts seront filmés», prévient-il. Encore une innovation.
Il y aura à boire et à manger pour tous les goûts. Un bar supplémentaire a été érigé. Le camping tient toujours debout. Après avoir croulé sous les réclamations, les responsables ont fait machine arrière: il y aura à nouveau de la soupe aux pois, signée «Hop hop hop». Il paraît que le chef-cuistot Jean-Marc Baume rendra son beau tablier après ce Chant du Gros. Intox? Des transports publics nocturnes ramèneront les gens à bon port, en direction du Locle, de Neuchâtel, Saint-Imier, Tramelan, Bienne, Moutier, Delémont et Porrentruy. C'est gratuit, et très probablement pour la dernière fois.
Côté parking, un effort a également été consenti. «Cela devenait trop chaud», a concédé Gilles Pierre. Depuis maintenant plus de deux semaines, le site du Chant du Gros est un chantier permanent. Outre les artistes, quelque 800 bénévoles assureront la réussite du festival. «Chaque année, on en refuse», surprend l'organisateur. Oui, toujours plus gros...