Le retour - un peu décevant - de Renaud
En critiques cette semaine : (..) Renaud !
Renaud — Toujours debout 3½ Diablement sage...
J’aurais pas cru, y’a trente ans, qu’au lieu de leur balancer des pavés à tour de bras, j’en serrerais un contre moi
, lance Renaud d’entrée de jeu sur J’ai embrassé un flic, pièce d’ouverture du tant attendu Toujours debout.
Sept ans après Molly Malone — et moult rumeurs sombres le concernant dans la presse «people» française —, Mister Renard sort de son terrier et livre un 16e album satisfaisant, mais aussi diablement sage.
Un crayon à la mine (trop) pâle
Une description en musique
Toujours doté d’une plume aussi aiguisée que conscientisée, Renaud Séchan rue toutefois beaucoup moins dans les brancards.
Hyper cacher, par exemple, ne s’en tient qu’à une description en musique de la terrible tragédie. Sans m’attendre à une chronique sur le sujet, j’espérais tout de même plus de l’auteur-compositeur-interprète culte.
Heureusement, le bonhomme se rachète lorsqu’il se fait plus sentimental, voire vulnérable. La déchirante La vie est moche et c’est trop court en témoigne tout particulièrement.
Une production trop mielleuse
Ça frôle le sabotage
Côté musique, Renaud a confié les compositions à plusieurs collaborateurs, dont son ex-gendre Renan Luce ainsi que son compagnon de scène Michael Ohayon.
Ce dernier — qui intervient également comme arrangeur — saccage d’ailleurs celles-ci avec sa réalisation «pop» proprette, à l’opposé de la voix rauque et des propos du monument. Ça frôle le sabotage, même.
Pas le dernier, j’espère ?
Les pieds dans les étriers !
Bien que je m’attendais à plus de la légende vivante, Toujours debout s’avère être un album inégal, mais qui demeure tout de même convaincant.
Sur ce, j’espère que Séchan se remettra à galérer maintenant qu’il a à nouveau les pieds dans les étriers.