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Mis en ligne dans le kiosque le 9 janvier 2015.

Char­lie Hebdo : Renaud « a perdu tous ses amis » raconte sa fille Lola

Mon papou, en larmes... Renaud avait parti­cipé plusieurs fois à l’écri­ture de Char­lie Hebdo et connais­sait bien ses dessi­na­teurs emblé­ma­tiques. Aujourd’­hui, sa peine est infi­nie, comme le confie sa fille Lola.

Janvier 1982, en direct sur le plateau de Droit de réponse, Renaud pousse un énorme coup de gueule. Le chan­teur est ulcéré que le jour­nal Char­lie Hebdo cesse de paraître faute de lecteurs. Les mecs comme Char­lie Hebdo crèvent en ce moment, s'in­surge-t-il, parce qu'ils n'ont pas de pubs, parce qu'il y a des connards qui votent à gauche qui font des procès à Char­lie Hebdo. Moi, le seul jour­nal de ma vie qui m'ait fait rire, c'est Char­lie Hebdo ! Main­te­nant, je n'en trou­ve­rai plus jamais un qui me fasse marrer...

Dix ans plus tard, en 1992, avec Cabu, Gébé et Philippe Val, le chan­teur met de son argent person­nel pour relan­cer l'heb­do­ma­daire sati­rique et finan­cer le premier numéro de la nouvelle mouture. Par la suite, il y écrira en tant que chro­niqueur des dizaines d'ar­ticles signé de son nom.

C'est dire les liens, l'at­ta­che­ment profond de l'ar­tiste pour Char­lie Hebdo et ses jour­na­listes, assas­si­nés dans leur rédac­tion.

Hier soir, sa fille Lola Séchan a tenu à faire part de son chagrin person­nel et de celui, immense, de son papa. Je n'arrive pas à fermer les yeux sur tout ça ce soir. Je pense aux familles. Aux amis. Au vide de cette première nuit. (..) Je pense à mon Papou qui, cet après midi, me disait, en larmes, qu'il avait perdu tous ses amis. Que les mots étaient inutiles face à cette catas­trophe, a-t-elle confié sur son compte Face­book. Je vois ma maman pleu­rer parce qu'elle connais­sait la femme de Wolinski et savait à quel point ces deux-là s'aimaient, étaient insé­pa­rables.

Lola Séchan, dessi­na­trice et auteure de livres pour enfants, partage un espace de travail avec cinq autres artistes. Je repense à mes amis et collègues d'atelier aujourd'hui, conster­nés, silen­cieux, a-t-elle confié. En partant à Répu­blique tout à l'heure, je n'ai pu dire à Héloïse (sa fille, NDLR) qu'une seule chose : je vais retrou­ver mes amis dessi­na­teurs. Triste réunion. (..) J'aurais telle­ment souhaité ne pas être Char­lie ce soir.

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