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Nous étions des millions
Entre République et Nation
Protestants et catholiques
Musulmans, juifs et laïcs
Sous le regard bienveillant
De quelques milliers de flics
Solidaires avec ceux de Charlie

Et puis j’ai vu défiler
Quelques bandits notoires
Présidents, sous ministres
Et petits rois sans gloire
Et j’ai vu, et j’ai vu
Le long du trottoir un flic
Qui avait l’air sympathique

Alors je l’ai approché
Et j’ai embrassé un flic

J’ai embrassé un flic
Entre Nation et République
J’ai embrassé un flic
Ça change des coups de triques
J’aurais pas cru y’a trente ans
Qu’au lieu de leur balancer
Des pavés à tour de bras
J’en serrerais un contre moi
Car je me suis approché
Oui je me suis approché
Et j’ai embrassé un flic

Nous marchions vers la Nation
Fraternels et pacifiques
Sous le regard bienveillant
De quelques milliers de flics
Et les snipers sur les toits
Nous faisaient avec leur bras
De grands signes d’amitié
Et de solidarité
Alors pour les remercier
Et pour la première fois
De ma vie d’anarchiste
J’suis allé embrasser un flic

Oui je me suis approché
Et j’ai embrassé un flic
(x4)

Paroles de Renaud Séchan sur une musique de Michaël Ohayon.

• Michaël Ohayon : compositeur, guitare acoustique et électrique, mandoline, whistle (sifflet), voix, réalisation.
• Evert Verhees : basse.
• Laurent Faucheux : batterie, percussions.
• Jean-François Berger : orgue Hammond, trompette, piano.
• Renaud Séchan : paroles.
• Erwin Autrique : enregistrement, mixage et mastering.
• Couci couça : édition.

Chanson concernant les victimes des attentats du 07/01/2015 dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo, et le rassemblement national qui suivit le 11/01/2015 autour de la Place de la République à Paris. Renaud participe à ce rassemblement. Sa fille Lolita Séchan déclare : Je pense à mon Papou qui, cet après-midi me disait, en larmes, qu'il avait perdu tous ses amis, que les mots étaient inutiles face à cette catastrophe.

L'anecdote suivante aurait inspiré Renaud pour écrire cette chanson :

Lors du grand rassemblement du 11/01/2015 en hommage aux victimes de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, alors qu'il est bloqué par un cordon de CRS dans une rue parisienne, Thierry Keup, professeur cambrésien de 55 ans qui enseigne à Arras, raconte : "et puis il y a quelqu’un qui crie Vive la police ! Moi j’ajoute J’irais bien embrasser un flic". La foule autour l'encourage. "Du coup, j’avance vers le premier face à moi. Au début, il recule. J’insiste un peu. Et il se laisse faire, une fois, deux fois", explique-t-il. La scène sera filmée par France 2 et fera le buzz sur internet.

Thierry Keup embrasse un CRS le 11/01/2015
Scéne rejouée pour les médias.