Renaud : « Je meurs à petit feu »
Le chanteur français se livre, notamment, sur sa "panne d'inspiration" et sur sa vie en banlieue, "loin de Paris" cher à son c½ur, dans une interview poignante au magazine Serge.
Le magazine Serge a fait sortir Renaud "de sa tanière" et a bien fait. Dans une interview poignante et sincère accordée au deuxième numéro du bimestriel consacré à la musique française, le chanteur se livre sur son absence musicale, à l'occasion de la sortie d'une intégrale en vinyle.
"Je ne sors plus de disques parce que je suis en panne d'inspiration", explique Renaud : "Je n'ai pas écrit de chansons originales depuis quatre ans. C'est un peu frustrant, et sur scène, étant donnée ma voix qui se détériore (merci, Monsieur Marlboro), je n'ai pas tellement envie de chanter." Interrogé sur le processus créatif, le chanteur observe qu'il ne "sait plus faire". "J'ai perdu la sève", confesse-t-il : "J'ai beau vivre amoureux en couple, en famille, la vie quotidienne ne m'inspire pas beaucoup depuis que j'ai quitté Paris, mon XIVe arrondissement où j'ai vécu pendant cinquante-cinq ans."
L'artiste de 58 ans en dit plus sur les motivations qui l'on poussé à quitter Paris : "Ma femme voulait un jardin pour le bébé, elle voulait vivre en banlieue. Et moi, comme un con, j'ai accepté de bonne grâce de trouver une maison, très belle d'ailleurs, où je m'étiole, où je meurs à petit feu. Je suis loin de Paris, de mes potes, de mes petits bistrots." Décrivant son lieu de vie, le créateur de Mistral gagnant poursuit : "En banlieue, j'habite une rue qui donne sur un cimetière, avec comme voisin le plus proche un marbrier. Il n'y a pas une boutique dans la rue, pas un bistrot à moins de 500 mètres à pied." "Par contre, c'est très joli, très calme, manquerait plus qu'il y ait de la délinquance!", s'amuse-t-il.